J’ai hésité à intituler ce post « trois pas en avant, deux pas en arrière ». Mais un dyslexique aurait lu « deux pas en avant, trois pas en arrière » et ce serait sans doute attendu à du contenu politique. Hors je ne suis pas en train de parler de politique, mais de voyages, de vie sur la route et d’émerveillements divers. Je vais donc préférer la géolocalisation, et continuer le voyage. En Touraine.
On avance et on recule. Parce que pour ceux qui ont suivi, il y a la Twingo, El Chamion, et un seul conducteur. Alors on s’amuse. Après avoir pris notre temps pour décoller le dimanche matin, et après avoir posé la Twingo sur un parking tranquille, on va faire un petit tour au marché des artisans de Cunault. Endroit bien agréable, où les créateurs sont plus nombreux que ce que l’on aurait pu penser. Et pourtant assez locaux. On déambule, on regarde, on discute. Ça fait du bien aux yeux. Belles poteries, beaux tissus, belles photos… et belles illustration. Notre architecte est là, comme prévu. On discute encore un peu avec lui. Toujours aussi facile d’approche. Toujours aussi agréable. Et puis on fait un petit détour par la buvette. Une frite et quelques fouets avant de prendre la route !
On reprend le même itinéraire que la veille ; on suit à nouveau la Loire. Je ne me lasse pas de cette route. Entre les demeures magnifiques et les troglodytes un peu partout, c’est vraiment de toute beauté.
On roule jusqu’à Chinon. Chinon, réputée pour sa citadelle, que j’ai entraperçu de loin, et pour ses vins. On gare el Chamion à l’entrée de la ville, et on part de balader. Aucune dégustation au programme. Je sais très bien que je peux conduire sans problème après avoir dégusté un ou deux vins, mais quand je conduis ma maison, je préfère quand même la sobriété totale. Et puis je garde le souvenir décevant de la veuve Amiot. Je sais pas si le Chinon ressemble aux vins de Saumur. Toujours est-il que l’on se concentrera sur la visite de la ville, qui est quand même plutôt magnifique, il faut bien le dire ! À condition, il est vrai, d’aimer les vieux cailloux.
Après un petit tour rapide de la basse ville, on monte rejoindre la citadelle, en se demandant dans combien de temps on va se prendre le ciel sur la tête. On a un peu l’impression que c’est le cas quand on voit les tarifs de la visite. Pas grave. On se contentera d’admirer la vue et les nuages.
Retour à la maison. On embarque pour la dernière étape du jour. Direction : Champigny sur Veude, où on se pose sur un petit parking sympa, juste à côté du centre ville. Et d’un petit étang. La journée n’étant pas encore fini, on s’offre une petite balade dans le village, découvrant complètement par hasard une iriseraie de toutes les couleurs. Saison idéale pour la visiter !
Le lendemain, nouvelle mission : après les trois pas en avant d’hier, il nous faut faire trois pas en arrière. Pour aller chercher la twingo ! On déplace donc le Chamion jusqu’à l’Île Bouchard, d’où il sera plus facile de partir en stop, Gaëlle écrit deux jolis panneaux sur du carton, et on repart en sens inverse. Mes estimations sur le temps de voyage en stop sont toujours à jour : je prends le temps de voyage estimé, et je multiplie par deux. Ce sera le cas à nouveau. Il nous faudra 2h10 pour arriver à destination au lieu de l’heure annoncé par google map. On passera l’après midi avec Tony et Eloise. Comme on s’est très bien entendu, on avait envie de se revoir dans un contexte plus zen, à parler autre chose que mécanique. À la place, ça sera plutôt taille de haie et barbecue. Programme fort sympathique également. Et retour en Twingo, suivant l’itinéraire traditionnel des bords de Loire. Mais à 1h du matin cette fois. On retrouve el Chamion, à côté de sa piscine, devant sa maison de retraite. Les vieux ne semblent pas avoir essayé de le voler. Tout va bien.
Et du coup, pour le jour suivant, on a à nouveau la voiture pour jouer les touristes. C’est pas si bête que ça cette idée de deux véhicules finalement ! Bon, un peu complexe à gérer. Il faudrait peut être trouvé une option plus petite et plus légère que la Twingo, qui pourrait se faire tracter par el Chamion. Ou alors, on reste dans la simplicité habituelle, qui me plait beaucoup aussi ! Bref, on profite de l’opportunité actuelle, mais ça ne durera pas. On va bientôt repasser à un seul véhicule.
On décide de faire une petite boucle pour explorer cette partie de la Touraine. Pas de châteaux de la Loire par ici, même si on n’est pas très loin des premiers. Azay Le Rideau est facilement à portée de Twingo. Mais on préfère explorer d’autres routes.
Suite à la recommandation d’une des personnes qui nous a pris en stop la veille, on commence par aller visiter un petit village légèrement à l’écart de la route principale : Crissay sur Manse. Dans la vallée de la Manse. Le détour vaut la peine ! Petit village paisible, avec que des jolies maisons. Mais pas beaucoup. Ça ne doit quand même pas être très très vivant…
On continue ensuite en suivant la Manse pendant quelques temps ; la route nous ramène jusqu’à Sainte Maure de Touraine. Ville mondialement connue pour son fromage de chèvre AOP. Ville à côté de laquelle je suis passé à quelques reprises, sans jamais m’arrêter. Mais il me semble -dit la curiosité- que ça faudrait quand même la peine d’aller jeter un oeil. Ce que nous ferons donc. Mais l’oeil sera vite récupéré, pour être jeté plus loin. Parce que franchement, la ville n’a vraiment aucun intérêt. Les halles ne sont pas mises en valeur, il y a surtout des rues tortueuses sans personnalité… bref, rien qui ne fasse rêver. Alors on n’insiste pas, on reprend la route. On retrouve la Vienne, que l’on traverse à Pouzay. L’aire à pique nique nous tend les bras. On s’arrête. On mange. On repart.
Nouveau panneau qui nous intrigue. L’abbaye du Bois xxxx. Jamais entendu parlé. Mais on se dit qu’on peut faire un petit détour de plus. On n’est pas vraiment à ça prêt ! Grosse déception en arrivant : si le bâtiment est magnifique, il est surtout propriété privé, transformé en chambre d’hôte, et les visites sont hors de prix. Tant pis. On restera pas.
À la place, on continue sur Richelieu, ville du cardinal du même nom. Ou pour être plus exact, ville idéale conçue par le cardinal du même nom (c’est donc bien le cardinal qui a fait la ville, et non la ville qui a fait le cardinal). Là encore, j’étais déjà passé une ou deux fois juste à côté, sans vraiment m’arrêter. Mais la ville idéale est loin d’être idéale (à mes yeux en tout cas). Elle ne saura nous retenir bien longtemps. Quand à l’office du tourisme, où on se renseigne sur des producteurs de fromages, on nous répond « il n’y en a pas vraiment près d’ici, mais si vous voulez, vous pouvez aller à l’Intermarché, y a des fromages régionaux ». Bon, bin ça sera sans fromage non plus. On reprend la route de l’Île Bouchard où nous attend la maison. Non sans acheter quelques asperges en chemin, et essayer de voir le château du Rivau. Mais là encore, quand on voit le tarif pour une visite, on se contente de le regarder de loin. Et on rentre à la maison, qui n’a pas bougé de là où on l’a laissée.
L’objectif du lendemain est plus clair : amener el Chamion a un endroit où on va pouvoir le laisser quelques jours. Voilà un moment que ça me travaille cette histoire, mais on a finalement trouvé une solution. Il y a quelques fermes dans le sud Touraine qui font de l’accueil gratuit de camping car. Ces mêmes fermes ont aussi des magasins où ils vendent certains de leurs produits. Ça leur donne donc une belle vitrine. L’idée est loin d’être bête. J’en ai repéré une qui a l’air particulièrement sympathique. Notre objectif, donc, pour ce mercredi. El Chamion traverse tranquillement les routes de la Touraine. On n’est pas pressé. On n’avance pas vite, profitant du paysage, et là encore, des jolis maisons et des vieux châteaux. Pour arriver à Azay-le-Ferron en tout début d’après midi. L’accueil, en effet, est très agréable. Quand on leur explique la première problématique « laisser la maison quelques jours quelque part » ils n’y voient aucun inconvénient. Quand on leur explique la deuxième problématique « retourner chercher la Twingo à l’Île Bouchard en stop » ils ouvrent grands les yeux. « Le stop, ici, sur des routes pareilles, ça ne marchera jamais ; mais si vous voulez, vous pouvez prendre un bus dans la ville d’à côté qui vous amènera à Tours, puis de là un train pour Sainte Maure de Touraine et ça sera plus facile pour finir en stop ». Ils nous proposent même de nous amener en voiture à la ville d’à côté. Adorables.
Gaëlle est fatiguée, et quitte à payer bus et train pour revenir, autant payer pour une seule personne (même si un couple avance plus vite en stop qu’un homme seul). Je me fais donc poser à Preuilly sur Claise, ou je prends le bus. Après un oeil sur la carte, plutôt que remonter jusqu’à Tours pour redescendre à Sainte Maure, je descends plutôt à Manthelan, sur la route entre Loches et l’Île Bouchard, que je devine passante.
Passante, elle ne l’est pas tant que ça, mais après quinze minutes, une première voiture m’amène. J’attendrais deux minutes pour la deuxième voiture, et trois minutes pour la troisième. Je suis de retour à l’Île Bouchard beaucoup plus rapidement que prévu. Je peux donc prendre la Twingo, et repartir à nouveau dans l’autre sens. Finalement, quand on regarde, c’est simple :
En rouge, l’itinéraire en Chamion, en vert le retour en bus et stop, en bleu le reretour en Twingo. Oui, je suis un spécialiste de la Tourraine.
Les deux véhicules sont à nouveau au même endroit. El Chamion est sagement garé la tête dans les fleurs. Nous on a un vendeur de fromages de chèvre juste à 15 mètres de la porte et on est posé dans un endroit tout calme et tout tranquille. On se fait une petite balade le soir pour regarder les vaches, les veaux, les taureaux et les chèvres gambader dans les prés.
Et le lendemain, après avoir fait le plein de fromages, on part en twingo faire un week-end d’interruption de vacances dans le nord Isère.
Oui, c’est plutôt pas mal compliqué ce déplacement ! En couture, ça s’appelle le point arrière et c’est très solide…
Vous auriez pu aussi prendre un stoppeur qui aurait le permis !
J’espère que le retour du Chamion avec ses roues se passera tout bien…
En fait ce qu’il te faut c’est ça:
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