Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMay 9th, 2019
  • Alors voilà. El Chamion, il a passé pas mal de temps à se reposer, et à profiter d’un petit coin de terrain des plus tranquilles et des plus agréables à Saint Herblain. Mais avec le retour du printemps, les journées qui rallongent, et le soleil haut dans le ciel, je me suis retrouvé à nouveau à avoir les pieds qui me démangeaient. Alors bien sûr, il y a eu plusieurs virées intra-Bretonne. Dont je parlerai peut être un jour. Ou pas. Mais y a quand même plein de chouettes choses à dire. Et à montrer. Le Golfe du Morbihan, le château de Suscinio, Carnac (mais pas n’importe quels champs), Brocéliande, Pontivy, Vannes, Dinan, Saint Malo ou encore Érquy ou Fort Lalate. Des belles choses, en Bretagne, j’en ai vu plein. Le long de la vilaine, ou le long du canal de Nantes à Brest. Et Redon et ses environs. Et puis Rennes bien sûr. Et puis, et puis, et puis… mais voilà, pour l’instant, je n’en parle pas.

    Si ça se trouve, dans quelques semaines je prends l’avion pour Montréal. Pour suivre une formation de deux semaines, avant de partir faire du volontariat au Guatemala pendant quelques mois. Alors avant de partir, si je dois partir, j’ai envie de profiter un peu de ma maison. Et il faudra que je la range pour quelques temps. Donc voilà. Quitter Nantes ; direction le Nord Isère. En prenant tout mon temps. Avec Gaëlle en copilote. Comme ça on profite tous les deux au maximum des prochaines semaines ensemble. Et si je pars pas ? On verra bien. On improvisera. Tout ce que j’ai besoin de savoir, pour le moment, c’est qu’on a 10-15 jours pour aller de Nantes à Passins. On devrait y arriver.

    La première étape, elle était assez simple. Aller sur Angers. Parce que Angers, c’est joli. Y a des belles choses à voir. Parce que Gaëlle veut me montrer Terra Botanica, et un peu Angers. Et que l’un de mes spots préférés où je me suis posé avec ma maison, c’est à Bouchemaine. Bouchemaine, comme son nom l’indique, c’est là où la Maine se jette dans la Loire (et pour ceux qui ne savent pas, la Maine, en réalité, c’est la Mayenne ; mais y a eu une faute de frappe administrative à un moment, du coup au sud du département de la Mayenne, ça s’appelle le Maine et Loire. Alors que ça devrait être la Mayenne, et pas la Maine. Et en plus c’est La Maine et La Loire. Y’a un problème d’accord ici. Bref. ).

    Ça m’a fait du bien de reprendre le volant du chamion. Il était resté immobile un bon moment après tout, et c’est triste pour une maison à roulettes de ne pas rouler. Mais il a repris la route avec joie, enthousiasme et bonne humeur. Et un gros nuage de fumée gris-noir comme à chaque démarrage. Et il nous a porté jusqu’à Bouchemaine. Où la municipalité a transformé en promenade piétonne la petite rue sympa sur le bord de l’eau, et le parking qui va avec. Bye le joli spot. Mais pour une bonne cause. Vive la piétonisation des jolis coins ! On a donc décidé de continuer notre route. Avec un certains regret pour le camion à pizza d’Angelo. Et à la place, on est allé se poser sur le parking du bac de l’île Saint Aubain. C’est tout tranquille, c’est calme, et on est sur le bord de la Mayenne (vous avez suivi ?).

    Et après une belle nuit, bien confortable et au calme dans la maison à roulettes, on est allé visiter Terra Botanica. Il faut savoir que l’Anjou, c’est la principale région horticole de France. Que tout autour d’Angers, il y a des serres à tous les coins de rue. Qu’entre Angers et Nantes aussi. Et du coup, comme l’horticulture c’est le truc à la mode dans le coin, ils ont décidé de faire un parc d’attraction botanique.

    Un parc d’attraction botanique.

    C’est un peu bizarre quand on y pense, quand même. Mais en même temps, c’est plutôt chouette et intéressant. Et ça peut être très ludique. Et même, ça l’est !

    En gros, le parc se divise en quatre partie. Chaque partie a une thématique principale, et des attractions variées. Et surtout, des plantes, partout. Gaëlle, qui connait bien le parc pour y être venue plusieurs fois, m’a servi de guide. Et on a passé plusieurs heures, à se promener. Dans les fleurs et les arbres. Par une journée à la météo angevine : ciel gris, mais sans pluie. Et même quelques rayons de soleil. Et surtout, un jeudi après midi. Du coup, on n’a pas eu le parc pour nous tout seul, mais presque. Si l’expérience a été des plus plaisantes et des plus relaxantes, je suis pas sûr qu’il en soit de même un samedi après midi de juillet avec des hordes de touristes dans tous les sens. Et de toutes façons, un jardin botanique (parce que c’est un peu ça, au final : un jardin botanique ++) ça se visite au printemps ou à l’automne.

    Aux origines de la vie

    Première partie du parc que nous sommes allés explorer. En commençant par les racines de la vie. En gros, un semblant de forêt primaire. Beaucoup d’humidité, de la brume, et des fougères. Et un dinosaure, caché dans un buisson, qui grogne quand on marche à côté.

    Tout est calme, tranquille, reposant. Et ça fait du bien. On se promène en prenant notre temps, en admirant les fleurs et les arbres et les couleurs. Les bâtiments sont bien intégrés à l’ensemble. Plutôt caché, la plupart du temps. Comme celui-ci, on se trouve un cinéma 4D. Personne dans la file d’attente. On rentre directement. On sera 6 personnes dans la salle. Des lunettes 3D, une animation de dix minutes. Des sièges qui vibrent et quelques petits jets de vapeur alors qu’on suit le parcours d’une goute d’eau, de sa formation dans le nuage, à l’évaporation par la feuille d’une plante. C’est simple, mignon, poétique.

    On enchaine sur les coquilles de noix. Les coquilles de noix, c’est comme un pédalo. Sauf que c’est pas sur l’eau, mais sur un rail, en hauteur. À trois mètres du sol. On se promène entre les arbres. Perspective différente. Et à nouveau, tout est doux, tout est calme, tout est lent.

    Escapade en Anjou

    Retour sur la terre ferme. Nouvelle déambulation. Je découvre le feuillage magnifique d’un acajou de Chine.

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    On rentre alors dans la zone à thématique plus Angevine. D’abord en passant à côté d’un chêne (un faux) qui raconte des histoires. Ou plutôt qui chante une balade sur les instruments de musique, presque tous en bois. On enchaine avec « le colporteur de rêves ». Un mini film d’une dizaine de minutes, avec quelques allusions aux plantes, mais ça fait quand même un peu hors sujet je trouve. Sauf si on considère que le personnage principal de l’histoire est un colporteur de plantes de l’Oisan. Voilà. Pour ma culture, j’ai appris que l’Oisan était un grand exporter de plantes (via ses colporteurs). Plusieurs ont fini par s’installer en Anjou, et fonder des pépinières qui existe encore. Par contre, si le film n’est pas vraiment intéressant, le cabinet des curiosités quand on sort de la salle à de quoi faire pâlir d’envie les amateurs de cabinet de curiosité. Il est juste magnifique !

    L’autre spécialité angevine, c’est les bateliers, sur la Loire. Qui ont transporté des marchandises pendant des années et des années, jusqu’à l’arrivée du train, et du transport routier. Les nombreux péages sur la Loire ont fait une partie de la richesse de la région. Et il parait aussi que les taxes étaient tellement élevées sur le vin que ça ne valait pas la peine d’exporter du vin à bas prix. C’est donc pour ça que les vignerons de l’Anjou se sont spécialisés sur des vins de haute qualité. Aujourd’hui, les bateliers (quelques uns) promènent encore quelques touristes sur la Loire. Et à Terra Botanica, une petite balade en bateau permet d’en apprendre un peu plus sur la région.

    On arrive ensuite dans la partie portager. Les légumes produits sur le jardin sont transférés directement au restaurant à côté, qui les revend au client. C’est bio, et c’est local. Et le jardin, il est quand même assez joli. Avec un bel étalage de salade, des exemples de but de permaculture, et plein des légumes qui ont l’air bon.

    On peut même échanger quelques mots avec la jardinière, très agréable. D’ailleurs, tout le personnel du parc est agréable. Souriant. Présent. Mais pas envahissant. Et ça aussi c’est chouette.

    Les grandes explorations

    Forcément, si on parle exploration et botanique, difficile de ne pas parler de l’expédition de la Pérouse. Mais aussi, histoire de rester local, des frères du Petit Thouars. Qui ça donc ? Deux frères, l’un des deux botanistes, l’autre du genre à avoir les jambes qui le démangent, qui ont décidé de partir à la recherche de l’expédition disparu… mais sans succès. Du coup, il y a une petite scène, ou un mini film nous présente l’un des deux Petit Thouars.

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    On fait ensuite un petit détour par la serre aux papillons, où on ne reste pas longtemps. Il fait trop chaud. Trop humide. À la place, on continue sur l’île aux jeux. Plein de petits jeux, tout simple, en bois. Originaire d’un peu partout dans le monde. Chacun dans son petit coin. Jeu de balance chinois, tour de Hanoï, Targui, Nim, etc. À chaque fois les jeux sont simples, faciles à mettre en place et à expliquer.

    On termine par un petit tour dans le bayou. Alors bon, c’est pas vraiment ambiance bayou ; en tout cas, pas comme ceux que j’ai vus moi. Mais par contre, y a des cyprès chauves. Et nous, comme on est cultivé de la botanique, on sait très bien ce que c’est les cyprès chauves !

    Le végétal insolite

    Dernière thématique que l’on n’a pas encore fait. La partie un peu plus « insolite » du parc. Petite traversée rapide des plantes aquatiques, avant d’arriver dans la serre abandonnée. Et en fait, c’est tout simple, mais c’est beau. Et je regretterai même qu’il n’y ai pas plus d’espace de ce genre. De l’abandon contrôlé. Parce que le rendu il est très bien réussi.

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    La qualité de ce parc, je trouve, c’est de réussir à créer beaucoup d’ambiances différentes. Et pas seulement avec les plantes. Mais aussi avec le décor autour. Parfois des écorces de couleur, parfois du gravier, parfois des murs de plantes. Ou des énormes blocs de calcaire, parce que oui, c’est aussi ça la Loire. C’est les châteaux, un peu plus en amont. Et les carrières de calcaire. Et les blocs de calcaire, ça fait une chouette ambiance pour mettre en valeur des grosses grilles de métal qui mettent bien valeur les fleurs carnivores.

    Juste avant, on passait par le petit coin des rizières japonaises. Et juste après, on continue pour les serres de l’extrême.

    La première, les orchidées. Parce que les orchidées, quand même, c’est beau !

    Puis une serre où il pleut tout le temps. Suivi d’une où il pleut jamais.

    Et une où il fait très très froid.

    Le parc est toujours aussi vide, mais nous on accélère un peu le pas, parce que le parc il va finir par fermer bientôt. Et oui, ça devait bien arriver… alors on traverse un peu vite les arbres insolites (séquoia géant parce que très grand, gingko parce que très vieux, etc.).

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    On termine rapidement par deux animations. Le trésor de la Pérouse (où on apprend que les deux Petits Thouars veulent chercher la Pérouse), avec un bel écran principal et deux écrans secondaires, et de la pluie qui tombe du ciel, et du vent froid. Et c’était bien. Avant de terminer sur le jardin des légendes. Un autre petit film d’une petite dizaine de minutes, sur les légendes Angevines. Qui nous a fait sortir par un petit labyrinthe végétal très joli.

    Et puis pouf, soudain, c’est fini. Petit détour par la boutique souvenir, parce qu’une boutique souvenir où on trouve des graines et des plantes, c’est quand même chouette. Et on retrouve El Chamion sur le parking, où il est parfaitement à sa place. On embarque, et on retourne sur notre petit parking tranquille. Parce qu’il est bien, notre petit parking, pour finir la soirée calmement. Et se remettre à la bonne habitude du blogage ! Après une chouette journée d’exploration. Parce que c’était une très belle journée à Terra Botanica, et que le parc est bien original. Les fleurs sont belles, les arbres sont inspirants, le lieu est vraiment agréable. Par contre, il y a très clairement deux niveaux au parc, et la partie animation/film est quand même moins à la hauteur que le reste. Plus décevant. Elle correspond à ce besoin de mettre des nouvelles technologies partout, d’impressionner, de surenchérir… et ça, c’est quand même moins végétal, moins calme, moins tranquille… enfin, il en faut quand même pour tous le goûts j’imagine !

    2 commentaires

    1. Commentaire de La Feuille

      Tout ça c’est pour me faire baver de jalousie…
      Beaucoup de belles choses en effet, de belles plantes et des aménagements faits avec goût. Je partage ton point de vue sur le besoin de mettre de la technologie partout ! Le cabinet de curiosité a l’air somptueux.
      Bref de quoi me donner des envies et d’améliorer encore bien des choses ici dans l’environnement verdoyant de la maison, mais il me manque de l’énergie et des bras qualifiés !
      en tout cas, bravo pour l’initiative de cette chronique

    2. Commentaire de Lavande

      Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
      Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
      Et plus que l’air marin la doulceur angevine.

      Il avait raison Joachim

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