Nous sommes en septembre 2016. Retour d’un festival en Bretagne. Une amie ramène un camping-car qu’elle vient d’acheter, dans le but de le réaménager. Moi je ramène ma twingo. Quelques amis nous accompagnent. L’idée est de faire la route en plusieurs jours, et en prenant notre temps. Avant de les rattraper, je vais faire un peu de tourisme dans les coteaux du Layon. C’est là que ma voiture décide de perdre ses freins. Je l’ai donc laissé dans un garage, j’ai sauté dans un train, et j’ai rejoint le camping-car. Nous sommes 5 à bord ; objectif : rejoindre Valence en 4 ou 5 jours. Première étape : Rosiers sur Loire. On se pose sur le bord de la Loire. Le coucher de soleil est magnifique. Je garde un très bon souvenir du village, du bord de l’eau, de la lumière. Et puis pour la petite anecdote, c’est en aidant l’amie en question à aménager son camping-car que je me suis dit que passer beaucoup de temps à aménager un camping-car, c’était prendre un risque : en cas d’accident, si le moteur meurt, on perd tout l’aménagement. D’où l’idée de la cellule amovible qui a fait son chemin dans ma tête petit à petit. Et l’envie de faire de Rosiers la prochaine étape du jour.
On décolle de notre petit parking de Saint Aubin sous un magnifique soleil, après une nuit un peu mouvementée (pour moi) : réveillé à 2h30 du matin par un groupe de jeunes alcoolisés venus jeter des vélos dans la rivière. Oui oui, vous avez bien lu… j’étais inquiet que le groupe de jeunes alcoolisés se mettent à embêter les gens dormant sur place, mais non, ils sont ensuite repartis.
La route se fait tranquillement. Il fait beau, on roule pas vite. On finit le tour de Angers via l’autoroute, que l’on quitte le plus vite possible pour prendre la route des bords de Loire (versant nord dans un premier temps).
On s’arrête à deux reprises sur le bord du fleuve. C’est beau. C’est calme. C’est impressionnant. On est bien. On marche un peu, et on repart.
Je roule pas trop vite, et je vérifie plusieurs fois les roues avant. Il y a un petit bruit régulier qui me laisse un peu perplexe. Je veux m’assurer que tout va bien, qu’il n’y a pas de problème, mais a priori, les roues avant vont bien. Mais en arrivant au panneau « Rosiers sur Loire » le bruit devient beaucoup plus fort. Et ressemble plus à un crac. Puis à un bout de métal qu’on traine sur le sol. La bonne nouvelle, c’est que j’avais ralenti. je ralenti encore plus. Et je roule vraiment pas vite quand je vois apparaître une roue dans le rétroviseur. Gaëlle m’annonce qu’on a perdu deux roues.
Deux roues ? Aussi étrange que cela puisse paraître, je suis plus surpris d’avoir perdu deux roues que d’en avoir perdu une. Pas que j’avais prévu d’en perdre une, mais je pensai que j’avais peut être un problème sur la roue avant. J’étais donc persuadé que l’on venait de perdre la roue avant, sans que cela me traumatise plus qu’il ne faut. Mais deux, ça ne marchait pas. Je roule encore 30 mètres avant de réussir à me garer. Sur une vraie place de parking. Je suis un peu large, mais je bloque pas la circulation. Ouf ! C’est arrivé au bon endroit. Je sors du camion, pour aller enlever les roues du milieu de la route. Ça se fait pas de laisser trainer les choses comme ça ! Donc nous avons bel et bien perdu les deux roues arrières. Roues changées à l’automne ; j’ai oublié de vérifier le serrage après avoir roulé un peu avec. Petit rappel important, donc : toujours resserrer les roues après 200 kilomètres quand vous avez fait changer vos roues. Même en garage.
Une voisine intriguée vient voir ce qu’il se passe. On discute un peu avec elle, mais ma priorité reste quand même de remettre le Chamion un peu à l’horizontal. J’ai peur d’abimer la maison avec une torsion mal placée du châssis. Un cric, un peu de patience, et le tour est joué. La maison penche légèrement sur la droite, mais déjà elle n’appuie plus sur le tambour des roues.
On est dimanche après-midi, presque au fin fond de nul part. J’avais prévu une nuit avec vue sur la Loire, il y a malheureusement la route entre la Loire et nous. Mais on a quand même une jolie vue. Et un joli village.
Une fois le camion stabilisé, et comme on n’a rien de mieux à faire, on s’en va faire du tourisme. On se balade d’abord dans Rosiers, avant de traverser un double pont et d’aller se balader à Gennes.
Je prends ça avec beaucoup de zenitude, vu que de toutes façons, il n’y a rien d’autres à faire. Le garage du village est à un kilomètre d’ici. Il a plein d’avis positifs sur google, et une photo avec des véhicules anciens. Il ouvre lundi à 15h. D’ici là, on va attendre. En plus, y a un marché à Rosiers le lundi matin, donc on s’en sort plutôt bien ! Et puis un petit restaurant sympa au coin de la rue. On se laisse tenter par des pizzas. Avant de se laisser tenter par des desserts absolument merveilleux. Rassasiés de fromages et de chocolat, on s’offre une dernière petite balade nocturne dans la ville. On dormira donc sur le bord de la route. Pas aussi calme qu’on aurait espéré, mais ça aurait pu être beaucoup plus pire (par exemple, je suis pas sûr qu’on aurait aimer que ça nous arrive sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute…).
Donc demain, marché, tourisme troglodytique à Gennes, garage, et… et on verra ! À l’heure actuelle, il y a trois options possibles :
– une réparation simple et rapide ; le chamion est peu immobilisé, on fait du tourisme dans le coin un ou deux jours, on laisse le chamion dans le garage, et on repart sans changement d’itinéraire ou de plans.
– une réparation un peu longue et pénible : on laisse le chamion au garage, et je fais un aller retour à Nantes pour récupérer la twingo. On fait du tourisme local en rayonnant avec la voiture pendant quelques temps.
– une réparation temporaire est envisageable et peut tenir pour les 600 kilomètres qu’il nous reste à faire, auquel cas on fait un peu moins de tourisme, et on gère plus sérieusement plus tard.
– une réparation trop longue et trop compliquée : bon, ça on en parle pas pour le moment, parce que c’est pas ça qui se passera. Donc on va plutôt s’orienter sur la première option pour le moment ! On vous tient au courant !
Ça fait froid dans le dos ton histoire !