Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMay 5th, 2017

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Un jour, je prendrai le temps d’expliquer un peu plus le choix du nom pour ce projet. « Fondation ». Même s’il peut paraître évident, il a plusieurs dimensions, plusieurs significations. Alors oui, un jour où je serai moins fatigué… mes journées sont longues et bien remplies en ce moment ! Ce soir, je me contenterai donc de partager un peu l’avancement du projet. Avec la fin de la première étape. De la première étape visible en tout cas.

Parce que des étapes, avant, il y en a eu plusieurs. Une fois le camion acheté, il y a eu les hésitations, les réflexions, les changements d’avis. Les plans. Les « non, ça marchera pas, trop compliqué ». « Mais comment je vais faire, c’est trop haut ». « C’est beau le bois, mais beaucoup trop lourd ». « Et puis ce camion, à la base, il pèse déjà beaucoup trop ». « Et j’en ferai quoi de cette maison une fois finie ». J’ai fait des plans. En 2D. En 3D. En perspective. En changeant les cotes. Et en les changeant encore. J’ai visualisé les espaces. Je me suis projeté. J’ai fait des calculs de poids. Des estimations de coûts. J’ai réfléchi et réfléchi encore. Jusqu’à saturation.

plan3d5_6

Jusqu’à en arriver là :

plan_fin

Bon, d’accord, là il y a absolument tout. La structure du camion, le sol, le plancher, l’aménagement, l’eau, le gaz, le mur, le plafond, la mezzanine… tout empilé dans des calques sous illustrator. Et pourtant, je m’y retrouve et ça m’aide énormément !

Mais y a eu un moment où j’en ai eu assez de réfléchir. Assez de faire des plans, des projections et des estimations. Il y a eu un moment où j’ai décidé de me jeter à l,eau. Ça passera, ou ça ne passera pas, on verra. On règlera les problèmes au fur et à mesure, et la question du poids à la fin. Je me suis lancé.

Je me suis focaliser sur la quête des matériaux dont j’allais avoir besoin. Parce que j’avais un super camion plateau pour les transporter, et qu’il fallait que j’en profite. Pendant que j’avais encore le plateau. C’était super pratique. 12m2 de contreplaqué ? Ça parait même pas. 2m3 de fibre de bois ? Sans problème ! 40m2 de bardage ? Y’a de la place ! La toiture ? On est large ! Des portes et des fenêtres ? Aucun soucis. J’ai fait ma liste de course, et petit à petit, j’ai noté en vert ce que j’avais acheté. Jusqu’à ce que tout soit en vert dans mon tableau.

Et j’ai donc revendu le plateau. Comme prévu. Pour repartir de la structure.

plateau1plateau2

Pour découvrir que ce petit morceau de métal pesait… un peu plus de 600 kilos. Soit mon estimation la plus haute. Faisant redescendre le camion à 1,9 tonne avec le plein d’essence et un chauffeur. Mon estimation de structure se situant entre 1,0 et 1,2 tonne, ça me laisse encore un peu de marge pour l’aménagement… ça devrait passer ! Mais ça, on en reparlera à la fin…

J’ai donc attaqué la première étape. Le premier niveau de mes calques illustrator :

plan_fondation

En noir nous avons les longerons du camion. L’avant est à gauche (même si, sur ce plan, ça ne change pas grand chose). Il s’agissait donc de faire une première grande structure rigidifiante. Assurer une base qui accueillerai l’ensemble par la suite. Cette base étant directement fixée aux poutrelles du camion.

Trois contraintes pour ce premier exercice :

– d’abord la longueur totale de l’ensemble. 4m30, le dégagement des machins à bois que l’on a ici ne permettent pas de travailler aussi long. Qu’à cela ne tienne, le châssis de base sera réalisé en deux pièces. Il est certes structurant, mais posé sur les longerons du camion, donc solidité renforcée. Et surtout, non porteur.

– ensuite la forme en elle même du châssis. De l’époque où Ford faisait dans l’incassable (1975 !). Parce que oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, un arrondi au niveau des suspensions vient renforcer l’ensemble.

arrondi

– et enfin le fait que cette structure doit être capable de supporter l’humidité de sous châssis. On évitera donc le sapin !À la place, je puiserais dans les réserves de la maison où se trouvent quelques beaux plateaux d’acacia. C’est lourd, c’est noueux, ça travaille beaucoup, mais c’est imputrescible. Le but final sera d’économiser du poids, certes, mais pas sur la partie la plus importante de la maison !

tordu

Les premiers tests sont très clairs : l’acacia se tord bien dans tous les sens. Mais en rajoutant tout un paquet de sert-joints dans tous les sens, on arrive à le contraindre un peu. Et d’ailleurs, pour l’occasion, la pluie aide un peu (et oui, travail en extérieur, pas de structure assez grande pour travailler à l’abris !) : mouiller le bois alors qu’il est en tension l’aide à s’assouplir et à prendre la forme qu’on aimerait bien qu’il prenne ! Leon (le chien des voisins) vient régulièrement surveiller l’avancement, un peu intrigué.

travail

Puisque je vous dis que le bois travail !

C’est sûr, j’aurais du mal à avoir des angles droits sur ma structure de base. Mais ça n’est pas mon but. Là, je cherche surtout l’horizontalité, et celle là, je l’ai. Car le bois a la gentillesse de ne travailler que dans une direction. Plus tard, je viendrai construire une deuxième structure par dessus. Bien droite celle là.

Il n’empêche, l’ensemble se présente plutôt bien :

apercu

Plus que deux petites opérations :

Tout redémonter…

peinture_avant

Pour tout goudronner !

peinture_apres

Parce que même si l’acacia est imputrescible, autant rajouter quand même un peu de protection.

Sans oublier une autre mission parallèle : déblanchir un peu la cabine ! La peinture est un peu vieille. Il est prévu de la rajeunir un peu elle aussi. Autant profiter du beau temps !

cabine

Et puis on repose le tout, on assemble les deux moitiés en collant + vissant les longerons, on rajoute encore des longerons sur le côté pour rigidifier l’ensemble, on goudronne encore les petites zones oubliées et…

Tadam !

fin

Et oui… parce que n’oubliez pas qu’à la base, je partais quand même de ça !

avant

La structure porteuse (les fondations ?) est donc terminée. Il ne reste plus qu’à la fixer au châssis, avec des étriers de serrage.

J’avais conçu mes plans pour du 2,3m x 4,3m ; je termine à 2,35 x 4,24 suite à des mini ajustements et autres petites modifications pour me simplifier la vie. Je n’irais pas plus large que ça. C’est déjà beaucoup. Et je me rends compte que c’est plutôt imposant ! Mais il fera moins de 3,5 tonnes, j’en suis convaincu !

[vous pourrez suivre l’avancement du projet en gardant un oeil sur cette adresse : http://pourquoi-pas.info/category/fondation/

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