Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionSeptember 3rd, 2011
  • Passer un été en France sans assister à un festival, ça aurait été quand même dommage. On avait, il est vrai, le festival de l’Ilophone sur l’île d’Ouessan, en Bretagne, programmé depuis un moment… mais pourquoi ne pas profiter des bonnes choses le plus possible ? On prend donc la voiture (celle de la maman d’Iris) qui nous accompagnera pour les prochains jours ; direction : Arvieux, petite ville perdue dans les contreforts des Pyrénées, où se déroule le festival Kumpania, qui met à l’honneur la culture balkanique.

    Si vous me demandez mon expérience en terme de festival, en dehors des festivals urbains à Montréal et Québec, je n’en ai qu’une : Burning Man. Évidemment, si on peut considérer cela comme un festival… toujours est il, donc, que pour moi, un festival c’est une horde de personnes se rassemblant à un même endroit, dans un esprit festif et communautaire. La horde se compose de 3000 personnes. Dont seulement 1000, en réalité, participent au festival. Les autres profitent du lieu de rassemblent pour camper gratuitement, squatter et faire la fête.

    De prime abord, il y a un grand parking, avec beaucoup de voitures, quelques camionettes/van/westfalia, et pas mal de tentes. Et surtout, de la techno à fond. Le festival, lui, se tient à une petite dizaine de minutes à pied du parking.

    J’avais gardé un souvenir plutôt mitigé du concert des Fatals Picards à Chatte, en raison du taux d’alcoolémie assez élevé d’une partie du public, et de leur comportement agressif et insupportable. J’ai retrouvé le même genre de situation le premier soir de Kumpania. Gens agressifs, complètement saouls, qui se foutent littéralement des autres personnes. Si la musique était bonne, si le lieu était agréable et l’ambiance vraiment festive, il suffit d’un petit groupe de quelques ivrognes pour un peu tout foutre en l’air. On a donc pris un peu de recul. Plutôt que d’être à l’avant pour profiter au maximum de la musique, on est allé s’asseoir dans l’herbe. Plus confortable, plus relaxe, plus tranquille.

    Le deuxième soir -le samedi- a par contre été très différent. La veille, un jeune complètement saoul est mort noyé dans les abords du festival. Ce n’était pas un festivalier, donc Kumpania n’a pas été tenu responsable, mais un arrêté préfectoral a interdit la vente (et l’entrée) d’alcool sur le site et dans un périmètre de 10 kilomètres autour. Évidemment, interdire l’alcool ne règle pas le problème ; il le déplace : les gens se sont retrouvé à boire avant d’entrer sur le festival. Contexte différent par contre : pas de musique, pas de possibilité de faire le plein à la buvette, obligation de ressortir pour boire.. les gens ont été beaucoup plus calmes le deuxième soir et la soirée d’autant plus agréable. Surtout qu’elle avait commencé dès la fin d’après midi avec des contes, puis du théâtre. Bref, la deuxième soirée m’a bien réconcilié avec tout ça.

    Est-ce que je suis en train de dire que je suis en faveur des festivals sans alcool ? À la base, non. Je suis en faveur d’une consommation raisonné et responsable. Moi, avec ma bière ou mes deux bières dans la soirée, je suis bien heureux et, il me semble, pas vraiment agressif. Il y a un besoin d’associer « alcool » et « plaisir » que je n’arrive tout simplement pas à comprendre. Comme cette fille qui disait « c’est nul ça d’interdire l’alcool ; ça veut dire qu’on aura pas de fun ce soir » ; puis la même, un peu plus tard « pas d’alcool, ça veut dire qu’on pourra même pas danser ». J’avoue ne pas comprendre. Je suis sorti danser deux soirs par semaine pendant un long moment sans consommer une goutte d’alcool, et en ayant beaucoup de plaisir. Peut être qu’un festival sans alcool pourrait permettre aux gens de redécouvrir le plaisir d’être sobre… ou peut être pas. Je me souviens quand même de québécois tout autant festif, joyeux, et beaucoup plus sobres (St Jean mis à part).

    Bref, tout cela me laisse perplexe ; mouillé, également, mais là, c’est plus la faute à ma tente qui n’est étanche que quand il ne pleut pas. Dommage !

    Un commentaire

    1. […] fortement accroché sur le sans alcool. Mais deux expériences précédentes de festival en France (Kumpania prêt de Toulouse et l’Ilophone sur l’île de Queron) m’ont tout deux montrés […]

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