Minuit, deuxième prise : je n’ai pas vu Vancouver
Atterrissage de nuit, loin des hublots. Traversée rapide en taxi. Les rues s’enchaînent et se ressemblent. Le sommet d’une descente me permet de voir relativement loin. Je distingue ainsi les hauts immeubles qui forment la skyline du centre ville. Évidemment, je ne vois pas les montagnes. Le taxi s’arrête devant une maison. C’est ici. Il repart, me laissant seul avec mon tas de bagages. Il est 23h. Je frappe à la porte d’une maison que je ne connais pas. La porte s’ouvre. Oui, c’est bien là. Je suis rassuré. Le ciel semblait un peu couvert, et j’imaginais bien l’erreur d’adresse immédiatement suivie d’une averse. Mais c’est bien Ryana qui ouvre. Elle est très sympathique et accueillante. On discute un peu, mais j’ai quand même hâte d’aller me coucher. En fait, non. J’ai hâte de me réveiller, et de savoir enfin où je suis.
Il est minuit une deuxième fois.
J1- Premiers pas dans Vancouver
Ce n’est pas très original, mais il fallait le faire : je suis donc assis dans un sushishop, “all you can eat”. Il semblerait que je suis arrivé juste à temps, et je dois donc faire ma commande en une seule fois. La conséquence est évidente : la table déborde de sushis en tout genre. Y compris des sushis au boeuf tériaki. Et pourquoi pas ?
Après plusieurs heures à marcher au hasard dans les rues de Vancouver, manger devrait faire du bien. Je suis parti de chez Ryana (coin 1st Avenue et Commercial) vers 9h du matin. L’idée étant de se diriger vers le centre ville. J’ai eut un premier aperçu de Commercial Drive, et c’est le genre de rue que j’aime : croisement entre St Hubert et le marché Jean Talon, saupoudrée d’un peu de promenade Wellington. La ballade est agréable, les trottoirs sont larges et confortables, et surtout les voitures ont l’étrange habitude consistant à laisser la priorité aux piétons : un pied à peine posé sur un passage entraîne un arrêt immédiat de la circulation. C’est tellement agréable que l’on aurait presque tendance à vouloir en abuser !
La première constatation, c’est qu’un climat océanique (hiver pas trop froid, temps humide et pluvieux) convient à ravir à la végétation. J’ai toujours considéré Montréal comme une ville verte (dans le sens “avec beaucoup d’arbres partout”) mais ce n’est pas comparable avec Vancouver. Il y a des plantes, des arbres, des fleurs, à peu prêt partout. Au point que, dans certains quartiers, on a presque l’impression de voir des maisons clairsemées au milieu d’une forêt.
Je remonte Commercial Drive vers le nord. Pour rejoindre le centre-ville, il me faudra aller vers l’ouest à un moment ou à un autre. Mais pour le moment, je veux rejoindre le bord de l’eau au nord, avec les montagnes en arrière plan. Ce sera en fait une erreur : toute cette partie fait partie du port industriel et se compose donc plutôt d’usines et de voies ferrées. J’explore quand même un peu, par curiosité mais aussi par intérêt, les zones industrielles pouvant offrir parfois des photos magnifiques. Mais ce ne sera malheureusement pas le cas ici, et je suis finalement bien content quand je rejoins le centre ville et un paysage plus classique.
J1-Mac Leods Books
Une magnifique librairie, découverte au hasard de mes déambulations. Je me serais presque attendu à voir apparaître quelques uns des personnages de Jacques Poulin.
J1- Suite de Vancouver
23h, de retour chez Rayna. La journée est déjà terminée. Elle a filé à une vitesse hallucinante en fait. Les dix heures à marcher dans une ville inconnue y sont probablement pour quelque chose. Je pense que j’attendais trop un dépaysement. Comme la première fois à Montréal, ou à Dublin. Mais en fait, il n’y en a pas vraiment eut. Robson Street pourraît s’appeler Ste Catherine, et Graville s’appellerait St Denis. Davis jouerait également le rôle de Ste Catherine, dans la portion village. S’en est presque surprenant. Oui, il y a plus d’arbres, mais ce n’est pas une différence si importante. Autre différence ? les immeubles. A Montréal, les grattes-ciel sont pratiquement tous à vocation commerciale et, s’il y a quelques belles structures, la plus part ne sont pas des plus intéressantes à regarder. Pour un fan de verre comme moi, la skyline de Vancouver est un vrai plaisir à admirer. Immeubles récents, lumineux, recherchés, soignés et tout en verre. Et très souvent résidentiel.
J’ai marché en suivant mes pas toute la journée. La ville est agréable. On s’y sent bien. Les montagnes, contrairement à Grenoble, disparaisse assez vite. À moins que ce soient toutes ces hautes tours qui les font oublier. Je me suis offert une petite vue panoramique du haut du Loop Up : une haute tour circulaire qui permet d’admirer Vancouver sous tous les angles. Comme le billet donne accès illimité pour la journée, j’y suis aussi retourné le soir pour des photos de nuit.
J’ai donc fait une très belle balade qui m’aura conduit jusqu’à Stanley Park. J’ai eut un aperçu très prometteur. Si la météo le permet, demain j’y retourne avec mes rollers pour un grand tour.
Je vais probablement retourner Robson également, que j’ai faite un peu trop rapidement pour cause de pluie. Et finalement, je suis rentré avec le mythique Skytrain. C’est rapide, silencieux, impressionnant ! Et comme il fonctionne sans chauffeur, la vitre à l’avant vous permet de vous croire sur des montagnes russes !
J1-Look Up, de nuit
J2 – Stanley Park et Skyline
La ville de Vancouver est magnifique. Les rues sont belles, propres, les immeubles de toute beauté, et c’est un plaisir de se promener entre les arbres de Stanley Park.
Mais je viens juste de comprendre ce qui me perturbe : à date, je n’arrive pas à ressentir Vancouver. Depuis hier, je marche dans les rues, je regarde, j’observe. C’est vraiment superbe… sauf que jusqu’à présent, c’est une beauté uniquement plastique. Il y a des gens un peu partout, mais ils semblent se contenter de se déplacer. Après une après midi à errer sur Ste Catherine ou St Denis, on se sent absorbé par Montréal. En marchant de la place aux herbes à la place Grenette, on peut aussi ressentir Grenoble. Alors… pourquoi est-ce que je ne ressens rien ici ? C’est vraiment étrange…
Côté sentiment intense, par contre, tête à tête avec des béluags à l’aquarium de Vancouver. Ces gros trucs blancs supers mignons me font toujours le même effet incompréhensible. Ils me laissent… rêveur ? C’était un plaisir de les voir nager et s’amuser. J’ai aussi eut le droit à un spectacle de dauphin. Très fun à voir également, mais pour moi, sans comparaison avec des bélugas.
J’ai également passé une bonne partie de la journée à admirer et photographier les immeubles de Vancouver. Coup de coeur pour l’hôtel Shangri-la qui domine la ville. Son architecture est remarquable. Et pour ce qui est de la hauteur… disons qu’ici, les arbres sont pas mal non plus !
J2-Fin de journée
(clavier sans accent… je vais faire de mon mieux !)
J ai beaucoup hésité au moment de planifier mon voyage : louer une voiture tout de suite et garder Vancouver pour la fin, ou encore faire le contraire. Au final, l option un peu de Vancouver au début et un peu à la fin si il reste du temps me paraît la plus appropriée : plus simple pour le couchsurfing, elle me donne aussi un peu de liberté de mouvement si je décide de prendre un peu plus de temps dans les montatgnes. En fait, le plus dur est d attendre de partir. J ai hate de conduire, d etre libre, de créer moi meme mes aventures. Il faut dire que j attendais beaucoup de Vancouver et que mes attentes ne sont pas totalement satisfaites. Deux jours de ciel gris avec averses de temps en temps et seulement 11 minutes 47 de soleil y sont peut etre pour quelque chose. Et puis… apres tout, j arrive directement de Montréal. La barre est haute ! J imagine qu apres deux semaines en montagne, et surtout si j ai le droit au soleil cette fois, ma perception sera différente.
Un petit panneau, photographié au passage, qui me plaît particulièrement. J’aime son côté sympathique, chaleureux et accueillant :
J ai mal aux jambes. Environ 18h de marche sur deux jours, je serais plus raisonnable demain. Je n ai pas grand chose d autres a raconter sur Vancouver pour le moment. Ce soir, comme je partais demain, j ai propose a Rayna d aller boire un verre. Ca a ete l occasion d une rencontre plutote breve mes sympas avec un de ses voisins, qui m a d aileurs confirme que Wells Gray etait un tres bon choix. Dans le meme temps, un ami de Rayna m a informe qu il n y avait pas grand chose a faire a Whistler : trop tard pour le ski, trop tot pour la marche. Ca risque donc de n etre qu un passage eclair.
Petit bar sympa (le “libra je sais pas quoi” ; libra designant le signe astrologique de la balance) avec musique jazz live. Bruit ambiant tres fort par contre : si mon anglais se comporte tres bien pour discuter dans une cuisine, il a plus de mal a hurler dans les bars. Note pour plus tard : la Okanagan Spring est peut etre une biere de BC, mais elle est vraiment pas bonne. Sur ce… il faut que je dorme pour etre en forme demain !
Et puisque c’est la fin de journée, un magnifique coucher de soleil photographié depuis la plage :
J3-Constatations
Je suis de retour dans le centre ville de Vancouver, un peu avant d’aller récupérer la voiture de location pour partir. Comme j’avais un peu de temps, j’ai décidé de revenir à nouveau à pied. Il s’agit d’une marche d’une quarantaine de minutes, et je me disais que je pourrais peut être trouvé un meilleur itinéraire que la première fois. En fait, je pense que ce meilleur itinéraire n’existe pas : Commercial Drive, comme je l’expliquais plus tôt, est orienté nord sud, et il faut aller vers l’ouest pour rejoindre le centre-ville. En fait, il semblerait bien que le centre-ville est complètement coupé de la partie est de la ville : entre les deux se trouve une sorte de no man’s land industriel, mélange de voies ferrés, d’entrepôts et d’autres surfaces à vocations plus ou moins commerciale. Il n’est donc pas vraiment possible d’évoluer dans cette direction depuis le centre ville. Sensation étrange, en fait, étant habitué à Ste Catherine, St Denis et St Laurent, qui nous amènent sans hésitations à l’autre bout du monde, dans des déambulations des plus agréables le long d’artères commerciales. L’effet semble se reproduire également vers le sud, puisque les deux ponts qui permettent d’y accéder sont (pour avoir essayé) très désagréable à franchir à pied, et amène, là encore, dans des zones pas nécessairement sympas. Tout cela contribue à faire du centre ville une zone entièrement séparée du reste, et accessible uniquement en voiture.
Je parlais également de la beauté des immeubles ; après avoir vu le stade de Vancouver, la bibliothèque centrale, et le Queen Elizabeth Theater, je trouve les structures publiques montréalaises beaucoup plus intéressantes : les détracteurs du stade olympique préféreront sûrement son look d’ovni à l’aspect de coquerelle géante du stade de Vancouver (photos dès que possible). Côté bibliothèque, la tentative de réplique du colisée de Rome (oui, le résultat est intéressant mais…) n’est pas vraiment de taille à luter avec la BANQ. Et comme j’adore la place des arts… bref , tout cela pour dire que si Vancouver me plait bien, j’aime toujours autant Montréal ;)
J3-Suite du programme
Bon… et maintenant, il est temps que j’aille chercher la voiture. Je vais probablement avoir un peu plus de difficulté à trouver des accès internet, donc je vais peut être ralentir un peu ici. J’espère quand même trouver un peu de temps pour ajouter des photos, parce que pour le moment, ça manque beaucoup !