J3-Du kilomètre zéro au kilomètre 200 tout rond
J3-Capilano, le pont suspendu
Encore une magnifique journée qui se termine. Cette fois, en plus, le soleil était de la partie. À peine sortie de Vancouver et tout allait bien. J’ai récupéré la voiture et j’ai quitté le centre ville sans la moindre hésitation. C’est le côté pratique des rues en angle droit : on apprend vite à s’y retrouver. Je me sens libre, et ca fait du bien.
Une des activités touristiques très courues dans la région de Vancouver est le Capilano Suspended Bridge ; le nom dit tout : un pont suspendu au dessus de la rivière Capilano. Suspendu très haut, car la gorge est très profonde. Une bonne centaine de mètres au moins. Profond pour un homme, pas pour un douglas. Certains, qui poussent au fond de la gorge, ont leur cime bien au dessus du petit village artificielle à l’entrée du pont. Je le traverse en étant très surpris : pas l’ombre de la trace d un vertige. Pourtant, il y aurait de quoi il me semble… le site offre aussi une balade dans la canopée. Comprendre par la que vous marchez sur des ponts suspendus a 50m du sol, entre des arbres dont la cime est bien loin de vous. Ces arbres me fascinent. Difficile de faire autrement devant de tels géants, qui semblent pourtant si communs ici… l’air est humide, mais d’une humidité qui correspond parfaitement à ce genre de forêt. Elle me fait penser a la justification qu un ami me donnait aux glaçons dans le whisky : la pluie vient exhausser l odeur qui imprègne ce genre de lieu. L humus, les feuilles, la tourbe… si la pluie fait cela, un glaçon peut assurément faire de même a du whisky.
Finalement, je resterais plus fasciné par les arbres et leur odeur que par le pont lui même. En fait, je n’avais pas prévu de me rendre à Capilano. Mais le panneau est apparu par hasard sur le bord de l autoroute et une petite voix m a dit “pour quoi pas” a l oreille, montrant une fois de plus pourquoi -à mes yeux- une telle réponse est tellement plus positive qu’un simple “oui”.
J3-La Sea to Sky Highway
J’ai ensuite repris la route, direction Whistler donc. En chemin, je devais faire une randonée en montant la “Chief Head Montagne”, un gros rocher sur le bord de la route. J’y arriverais vers 16h. Je prends tout mon temps, m’arrêtant aussi souvent que possible pour admirer et immortaliser les paysages qui s’offrent à moi. Mer et montagnes. From sea to sky. Le nom de la route sur la quelle je suis (Sea to Sky Highway) et mon souvenir de l’ascencion du Mont Brandon en Irlande sont a l origine du nom de ce blog.
J3-Chief Head Montagne
Je reste persuadé que cette montagne restera un moment fort de mon voyage. Elle m’a été recommandée par un ami de Rayna, juste avant que je parte : “if you like hiking, you shoud go there. It s a very nice walk. A few hours”. Le panneau en bas indique des passages “very steep” (très raide) pour marcheurs avertis. Ça ne m’inquiète pas vraiment, même s’ils annoncent un dénivelé de 600m. En fait, mon erreur aura surtout été de ne pas me changer. Les autres marcheurs me prennent surement pour un idiot avec un pull en laine et un manteau de ville long. C’est qu’il faisait froid a Vancouver ! Par contre, quand on monte, Ça réchauffe. La ballade est magnifique mais quand même un peu violente pour une première. Et il y a en effet des passages “very steep” où on s’aide de chaines pour monter. C’est fatiguant, mais pas dangereux. D’ailleurs, Ça me permet de vérifier une fois de plus que je suis loin d’être téméraire. J’ai mal aux jambes un peu, mais la vision, une fois rendu en haut, est à couper le souffle. Je reste un moment a admirer et à envoyer des pensées positives. On se sent tellement bien rendu au sommet d une montagne, tellement complet ! Même s il y a d’autres personnes, il règne une atmosphère de paix, de tranquillité, de sérénité. La descente se fera plus rapidement que la montée, mais les jambes ont quand même un peu mal et tremblent légèrement rendu a la voiture. Mon corps me remercie pour les biscuits et les chips mangés avant de monter, mais réclament autre chose. Je me dirige donc vers Squamish, la ville juste à côté, pour faire mes premières provisions de route dans un “save on food”. Je reprends la route, en me disant qu’il faut bien que j’arrive à quelque part un jour. Même si je n’ai aucune idée sur ce quelque part… après Caroline d’été, Yoav et Leonard Cohen, c est un concerto pour piano de Rachmaninov qui accompagnera le paysage. J’en profite pour voir un premier ours noir sur le bord de la route : ici, ils n ont pas de vaches pour compter les voitures. Je vois aussi deux chevreuils. Puis un autre ours. Puis deux autres chevreuils.
J3-Whistler
Je n’y comprends rien. Est-ce que c’est juste parce que l’on est vendredi soir ? L’ambiance est complètement folle. Dans un décor style station de ski, des centaines d’ados courent en hurlant dans tout les sens. Moyenne d’âge de 17 ans grand maximum. Ils sautent sur les gens, en essayant de leur faire relever des défis ou en leur posant des questions étranges. À priori, ils cherchent certains types de personnes. Comme je n’étais pas une vache, que je n’étais pas marié et que je n’avais ni bodypiercing ni tatoos, je ne les intéressai pas. Bref… très particulier ! J’avais prévu de ne pas m’éterniser, le village étant foncièrement laid (style station de ski super à la mode, future ville olympique) mais l’ambiance me plaît quand même. C’est un peu ce qui me manquait à Vancouver : de la vie. Même s’il est vrai que tout cela à un côté très artificiel.
La terrasse du Amsterdam Café m’a faite de l’oeil, et je m’y suis installé. Il faut quand même préciser que c’est une terrasse chauffée. Parce que sinon, il fait froid à Whistler : ils annoncent +2 pour cette nuit.
Je viens de payer la Guiness la plus chère de ma vie, mais je m’attendais quand même à pire. Et puisque je suis là, peut être que je pourrais aller voir si je peux graver des DVD au Cybercafé. Je suis déjà rendu à 7 Go de photos et de vidéos. Ma dernière carte va bientôt déborder !
J4-Du kilomètre 200 au kilomètre 640
J4-Nairn Falls et les auto-stoppeuses
À peine 8h20 et pourtant la journée est déjà bien entamée. Je viens de prendre mon premier petit déjeuner depuis que je suis en Colombie Britannique. Il faut dire que j’ai fait les courses hier, mais que j’ai oublié de manger après… et puis philadelphia et nutella (pas ensemble ! ) ça commence bien la journée… après une première balade d’une heure environ.
Le cybercafé de Whistler étant en fait fermé, j’ai décidé de chercher un endroit où garer la voiture pour dormir. C’est plus ou moins à ce moment là que j’ai vu deux personnes traverser la route en courant et lever le pouce. C’est bête à dire, mais c’est exactement le genre d’événement aléatoire que je recherche. Celui qui fait avancer un voyage en se faisant demander « vous allez à Pemberton ? » Bin, après tout, c’est sur ma route. C’était initialement prévu pour demain, mais bon… Il s’agit de deux filles. Apprenant que je venais de Montréal, l’une des deux est passée au français « moi aussi je viens de là ; bin en fait, du Lac St-Jean ». Je reconnais immédiatement l’habitude des expatriés consistant à situer son origine non pas de façon précise, mais de façon connue. C’est donc une chicoutimienne, passionnée de Snowboard, émigrée dans l’ouest depuis 6 ans. On reviendra ensuite en anglais pour que son amie puisse suivre la conversation, ce qui me permet de constater que je peux passer d’une langue à l’autre sans le moindre problème.
Quand on lit certains récits de voyages, ce genre de rencontre fortuite semble tout le temps arriver. Invitation à dormir, début de grandes amitiés… mais ce n’est pas vraiment mon style. Rendu à Pemberton, je me contenterais de leur souhaiter une agréable soirée. J’aurais quand même quelques regrets pour la suite : une voiture n’est définitivement pas un lieu où dormir !
Quelques kilomètres avant Pemberton, la demoiselle dont je ne connais même pas le nom, m’indique une belle promenade à faire vers « Nairn Falls ». Je dis en rigolant que ça commencera bien ma journée. Finalement, je dois bien admettre qu’une heure de marche sous bois avec une magnifique cascade à la clé, c’est un très bon commencement !
J4-Joffre Lakes, altitude 1200m
9h51 – 1200m, c’est loin d’être les neiges éternelles, certes, mais j’ai quand même les pieds froids ! La route est tout simplement magnifique. Paysages de hautes montagnes enneigées et petite marche sur la neige jusqu’à un lac tout blanc. Que du bonheur !
J4-Pemberton-Lillooet
Pemberton n’est pas encore très élevée. C’est une petite ville, au fond d’une large vallée. Vallée qui va se rétrécir de plus en plus alors que l’on suit la route qui conduit à Lillooet puis à Cache Creek et enfin Kamloops. Après un moment, on commence à sortir de la vallée, en montant. Ma vitesse moyenne est très basse : je passe mon temps à admirer le paysage et à m’arrêter pour prendre des photos. Je suis dans un paysage de haute montagne. Hauts sommets enneigés tout autour, forêts de sapins et belle couche de neige. La route, par contre, est magnifique. La stoppeuse de la veille me l’avait présentée comme horriblement étroite avec des falaises. Je m’étais imaginé comme certaines routes françaises où il est impossible de croiser, et où éternuer vous fait tomber dans un ravin sans fond. En l’occurrence, trois voitures pourrait se croiser dans les parties les plus étroites sans risquer de rayer leur carrosserie. Mais en effet, ça tourne et ça monte raide. Très bon entraînement pour les Alpes, assurément. J’en profite, justement. Comme je suis sur une boîte automatique, j’ai à peu prêt aucun contrôle sur le frein moteur. J’ai donc profité des immenses descentes pour pratiquer ma conduite « Kaly Style ». Pour ceux qui ne connaissent pas, la méthode est simple : on ne freine jamais. Sauf, parfois, quand on n’a plus le choix, sauvagement, avant d’attaquer un virage ; et on considère que toutes les voies sont justes pour nous. La méthode est bonne, et je m’amuse comme un fou, profitant du fait que je n’ai pas de passagers à terroriser ou à rendre malade. J’apprivoise la voiture, petit à petit. Elle se comporte à merveille et c’est un bonheur à conduire. Je reste sage et prudent, mais en m’offrant des moments moins raisonnables. Après tout, je suis encore apprenti conducteur, alors je m’amuse comme un fou en pratiquant. Plus on descend, plus la route est belle. Virages de plus en plus larges, de moins en moins nombreux. Le paysage a complètement changé lors d’un changement de vallée : on n’arrive dans une zone complètement désertique. Juste quelques arbres, de temps à autre. Le contraste et saisissant.
J4-Lillooet
Version originale :
Salutations rapides depuis la bibliothèque publique de Lillooet, sur la route entre Whistler et Kamloops.
Et la version longue :
J’arrive à Lillooet où je cherche une connexion internet pour aller sur couchsurfing. Il me faut ensuite trouver une cabine de téléphone. Je fais un aller retour, dans un village vraiment laid, et j’en profite pour faire le plein. Le monde ne semble pas sympathique. Je n’aime vraiment pas. Le paysage est idéal : désertique à tendance apocalyptique, et la route est belle et très peu fréquentée. Je me laisse donc aller sur du Infected Mushroom. La voiture atteint le 170 sans avoir à se faire prier, sur une route particulièrement droite. Elle irait volontiers plus loin, mais j’avoue ne pas chercher spécialement à aller au delà. J’aime bien découvrir mes limites avec chaque voiture, et je les connais maintenant avec celle-ci. Sur toutes celles que j’ai conduites jusqu’à présent, elle avait tendance à arriver vers 120-130. Mais là, la voiture répond tellement bien, et se contrôle sans problème.
Je me calmerais quand même quand j’embarquerais un auto-stoppeur du nom de Geoffray. Il vient de Lillooet et s’en va vers Prince Georges puis Prince Ruppert (à peine 1200 kms). On fait donc un bout de route ensemble. Un montréalais cette fois. Même si l’anglais ne me pose plus vraiment de problèmes, le français continue à simplifier les échanges, et il m’explique qu’il revient d’un rassemblement mondial de représentant des premières nations : Maori, Tibétain, Guatémaltèque etc… la photo de famille devait être magnifique. Il confirme.
La route est toujours aussi belle, on fait donc quelques pauses photos. Je le déposerais finalement au carrefour qui mène à Prince Geroges à gauche, et à Kamloops à droite. Comme il vient de la vallée du Kootenay, il me donne quelques suggestions de choses à voir absolument. Ça sent le changement d’itinéraire en fin de parcours…
J4-De Cache-Creek à Kamloops
Les deux autres auto-stoppeuses que je prendrais sur quelques kilomètres un peu après sont loin d’être aussi sympas, et je m’en débarrasserais à la première occasion à Cache Creek. Comme quoi, ça ne marche pas toujours !
Cache Creek se trouve dans un paysage complètement hallucinant : ville de chercheurs d’or, et d’une certaine façon, ça paraît encore. C’est plutôt petit, pourtant on ressent une atmosphère particulière. Alors que je n’ai fait que passer…
Je tente à nouveau de rejoindre Carly, qui doit m’héberger à Kamloops, mais sans succès une fois de plus. Je laisse donc un message sur le répondeur, avant de m’attaquer à la dernière étape d’environ 80 kms. Je profite d’un camping au milieu du désert où je roule, pour me décider à manger. Il est 15h, j’imagine que je suis sensé avoir faim…
Le camping, c’est une dizaine de caravanes dans un oasis de verdure. Je me demande vraiment ce que les gens peuvent trouver à une place pareille. Il n’y a absolument RIEN. À part une route très rapide, et deux voies ferrées très fréquentées : un train passera sur chacune le temps de prendre mon pique-nique, relativement simple et rapide. Je fais une autre pause sur le bord de l’eau, juste avant Savonar. Écrire cela me fait penser à une autre pause, plus tôt dans la journée, au dessus d’un lac artificiel, juste avant Lillooet. Arrivé en même temps qu’un car de touristes, ça met une ambiance particulière sur l’air de repos… j’ai quand même réussi à profiter du paysage.
L’arrivée sur Kamloops est impressionnante : immense descente, en autoroute trois voies. Cette voiture est traître, et la descente n’aide pas : une toute petite pression sur l’accélérateur le temps d’un dépassement, et on se retrouve à 150. Pourtant, elle offre un confort de conduite qui fait qu’on se sent parfaitement bien. Je note pour plus tard de me surveiller un peu. D’ailleurs, il faudra aussi que je demande à Pontiac de sponsoriser ce blog.
Évidemment, comme c’est mal indiqué et que ça roule vite, je m’offre un petit détour sur le thème « ah, oki, le panneau il voulait dire que je devais prendre la sortie là, bon… » avant de récupérer la bonne route. Me voilà dans le centre-ville. J’en profite pour -enfin- graver mon premier DVD, et j’arrive finalement à rejoindre Carly. Ouf !
J4-Kamloops, les pieds dans l’eau… ou presque
Les rencontres couchsurfing se suivent, mais ne se ressemblent jamais. Je sais pas trop pourquoi, j’allais vers celle-ci un peu à reculons. Difficulté à rejoindre Carly, peur d’un plan un peu foireux… Et puis j’avais le goût de nature. J’avais envie de foncer droit vers Well’s Gray Park. Mais bon… j’ai beaucoup roulé déjà ; le soleil plombe. J’ai décidé de tenter ma chance quand même. J’ai finalement réussi à rejoindre Carly, qui m’a dit qu’elle était chez elle et que je pouvais venir. Belle maison en retrait de la rue, sur le bord de l’eau. Je frappe, je sonne… pas de réponse. J’envisage encore un peu un demi-tour, mi-gênée, ni-stupide. Le portail vers l’arrière est ouvert. Je fais le tour. Magnifique terrasse, balancelle sur une petite page privée… Carly est là, avec un ami à elle. Elle s’excuse de ne pas m’avoir entendu. C’est pas vraiment grave en fait. On discute cinq minutes. Elle m’offre un verre d’eau et un bol de salade qui me font le plus grand bien. Coup d’œil rapide sur une maison magnifique. Des poutres en bois apparents, cuisine ouverte superbe.. Je demanderais [ou pas] l’autorisation de faire quelques photos. Et puis Carly me dit qu’elle doit aller à un marché d’échanges de vêtements avec son ami ; elle me propose de venir, me disant aussi que je peux rester là. Un peu gêné, mais surtout fatigué, je décline l’invitation. J’ai beaucoup roulé, mangé des centaines de kilomètres de paysages hallucinants, et peu dormi. La balancelle sur le bord de l’eau me semble un endroit parfait pour se reposer en attendant son retour. Me voilà avec une maison pour moi tout seul. Ou presque : son père devrait bientôt rentrer. Mais bon, il sait que je suis là !
J4-Soirée à la ferme
Carly est revenue. On a discuté tranquillement. Une fois de plus, je constate que malgré un accent terrible (elle confirme) je n’ai plus aucun problème à discuter en anglais. Quelques rares hésitations, mais rien de grave. Comme souvent avec des couchsurfers, l’un des premiers sujets abordés est celui du voyage. De là, la discussion peut évoluer tranquillement. Elle me parle ensuite de ses amis, qui possèdent une ferme bio, et qui font une soirée : le monde mange tous ensemble, discute, et ça finit au coin d’un feu avec de la musique. C’est juste « un peu loin ». Une quarantaine de minutes en voiture. Ça me fait hésiter un peu. J’ai déjà bien roulé, je suis quand même un peu fatigué, et mon anglais sera mis à rude épreuve.
Je me décide finalement, en réalisant que ce n’est pas dans mes habitudes d’hésiter. Je lui réponds donc « why not ? » avec un grand sourire. Après quarante minutes de route, donc, nous entrons dans une maison où se trouvent déjà une quinzaine de personnes. Carly connaît à peu prêt tout le monde, et me récite une litanie de prénom que, fidèle à ma mémoire de poisson rouge, j’oublie immédiatement. Ici, tout le monde connaît les concepts du couchsurfing et du WWOOFing (être hébergé sur une exploitation bio en échange d’un coup de main ; quelque chose à explorer). Avoir un voyageur de plus ou de moins ne les surprend donc pas. D’ailleurs, certains sont du Montana ; d’autres de Toronto. Cette maison semble une croisée des chemins : là où tout le monde finit par se retrouver. C’est la même ambiance bon enfant que l’on retrouve dans tout ces lieux ouverts sur le monde. J’essaie d’écouter un peu, de participer, mais ce n’est vraiment pas évident. Comme d’habitude, je préfère observer.
Et puis après un moment, nous sommes quelques uns à nous retrouver dehors, autour d’un énorme feu. Je commence la soirée avec des poïs lumineuses, que je troque très rapidement contre mon appareil photo. Je fais quelques essais, mais ne m’éternise pas. Je le remplace par un djembé. Me voilà enfin en terrain connu. La musique se construit petit à petit. Au plus gros de la soirée, joueront en même temps trois violons, trois banjos, une guitare, un ukulélé, une flûte traversière, un accordéon, une flûte de pan et trois djembés. Ceux qui n’ont pas d’instruments s’improvisent des percussions ou chantent. Communion générale grâce au langage universel. La soirée s’étire. Les gens partent peu à peu, au fur et à mesure que le feu diminue. Nous ne sommes que cinq debout autour du feu quand vient notre tour de partir. Trois heures du matin, je m’allonge sur un matelas beaucoup trop mou, et m’endors immédiatement.