Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMay 12th, 2009
  • J7- Les parcs provinciaux

    Le principe des Parcs Provinciaux instauré en Colombie Britannique est vraiment superbe. Il s’agit de petites zones réservées, mi-camping mi air à pique nique. Leur petite taille fait qu’on les retrouve très régulièrement le long de la plus part des axes routiers. Ils sont aménagés simplement, sur un modèle identique : vous pouvez être sûrs de retrouver le même modèle de table à pique nique, le même barbecue pour faire votre feu, les mêmes toilettes (toujours par deux, hommes et femmes, même si se sont des toilettes sèches). Uniformisation qui, au final, est très pratique et offre un énorme confort aux voyageurs campeurs. Enfin, les tarifs semblent identiques pour tous : 15$ pour un emplacement (soit une voiture, une tente et 4 personnes, ou un camping-car). Les panneaux d’informations (identiques à l’entrée de chaque parc), précisent que l’argent sert à entretenir et agrandir le réseau des parcs. On trouve également un plan du site, et des informations diverses : choses à faire proches, un peu moins proches, précautions à prendre, etc… Côté paiement, il y a deux méthodes : la plus part semblent fonctionner à l’auto-perception. Vous mettez l’argent dans une enveloppe avec quelques informations, et le tout dans une grosse borne en métal. Un système basé sur la confiance qui me plaît beaucoup. Pour les parcs un peu mieux situés et/ou un peu plus populaires, il y a tout simplement un responsable à l’entrée du camp, qui vit dans sa caravane. Le système semble très bien rodé, et c’est extrêmement pratique et agréable en voyage.

    J7- La petite butte

    Pour ceux qui suivent, et bien non, finalement je ne suis pas resté à Mabbel Lake. Il faisait très gris, et surtout très froid, ce matin au réveil, avec un potentiel de pluie très élevé. Vraiment pas motivant pour du Kayak. Du coup, après une très longue hésitation à regarder le quai, et trois tartines de déjeuner traditionnel, j’ai décidé de reprendre la route, un peu déçu. La météo ne joue vraiment pas en ma faveur. 3 ou 4 degrés la nuit, 10-11 dans la journée avec ciel gris, ce n’est pas idéal.

    En revenant à Lumby, je vois une belle montagne, et un petit chemin discret. Elle me fait de l’oeil. Probablement pas de sentier, mais une ascension assez correcte, pour une petite promenade rapide. Je suis le chemin en voiture un moment, avant de me garer pour monter « à travers champ ». La montée est un peu raide, mais agréable, et ça fait du bien. Après une demi heure, je me retrouve au sommet, pour découvrir un autre sommet caché derrière, et surtout un chemin beaucoup mieux tracé (style chemin pour véhicule tout terrain). Je continue donc, puisque j’ai envie de marcher, et que j’ai tout mon temps. Du deuxième sommet se dévoile un troisième, et un quatrième un peu plus loin. Je me contenterais du troisième. La marche est agréable, et j’ai des idées et des projets plein la tête. D’ailleurs, il se peut bien que j’ai trouvé l’Idée avec un « i » majuscule que je cherchais.

    Je redescends vers la voiture sous un ciel menaçant mais ne recevrais que quelques gouttes. Une bonne heure et demi au total. Je remonte en voiture, avec le sourire. Direction le 43e parallèle, frontière entre le Canada et les États-Unis.

    J7- U-turn

    Il pleut. Ça rend la route glissante. Je roule donc prudemment. Mais j’attaque un virage un peu trop sec, et juste après le virage, la route croise une voie ferrée. Le changement d’adhérence et la route humide me permettent de vivre ma première perte de contrôle de véhicule. Pas vraiment de peur (j’essaie d’accompagner la voiture autant que possible), pas de mal non plus. Mais je finis quand même sur l’autre voie, et la voiture a fait un 180. J’apprécie l’absence de véhicules en sens opposé ou juste derrière moi. Aucune idée de la part de chance et de maîtrise dans le fait que la voiture n’a pas quitté la route, mais je suis content que tout aille bien. Je repars quand même un peu plus tranquillement.

    J7- Kelowna

    La route jusqu’à Kelowna est sans grand intérêt. Quand à Kelowna où j’avais prévu de faire une pause au centre ville, c’est surtout une zone commerciale et industrielle sans fin. Je ne vois nul part l’accès au centre ville. Je m’en rends compte au moment où je découvre que je quitte Kelowna. Je n’envisagerais pas de faire demi tour.

    D’ailleurs, je ne suis pas non plus sur la route initialement prévue. Pas grave. Je prendrais ce nouvel itinéraire. Il me convient.

    Oui, c’est bien ma voiture que l’on voit sur la 4e photo. Non, je ne l’ai pas mise sur pilote automatique en courant à côté. C’est simplement que la route était coupée pour cause de chantier (alors que ma mère n’était même pas là !) pour un long moment (voir la belle file d’attente sur la dernière image)

    J7- la route des vins

    J’avais complètement oublié l’existence des Auberges de Jeunesse. J’étais sur un mode camping/couchsurfing, et il me manquait quelque chose dans l’histoire !

    La route après Kelowna continue presque tout le long en 4 voies, le long du lac Okanagan. Le lac est beau, mais la route ne donne pas vraiment le goût de s’attarder. Comme j’ai raté le centre-ville de Kelowna, je tente celui de Penticton, pour jeter un oeil rapide à mes mails au cas où, et pour prévenir mes éventuels lecteurs réguliers du changement de direction. Autant je suis parti très négativement sur Kelowna ou Vernon, autant j’ai un à priori des plus positifs en entrant dans Penticton. Je me dirige vers le centre d’informations touristiques, autres constantes dans le paysage touristique de la Colombie Britannique : on y trouve des connexions internet et des infos. Il y en a assez régulièrement sur la route, et ils sont super bien indiqués, toujours de la même façon (très belle constante graphique ) !

    Je règle rapidement le premier point, avant de discuter avec une des personnes de l’accueil. Je pose quelques questions au sujet des possibilités de promenades un peu plus loin sur ma route puis, en voyant une photo qui m’intrigue (deux silhouettes d’enfants se découpant à l’entrée de ce qui semble être une grotte – une mini aventure spéléologique me tenterait bien) je demande si c’est loin. Il me répond que non (pas loin = 25 kilomètres, à côté = 40 kilomètres, je commence à maîtriser mon échelle de mesure). En fait, c’est un tunnel. Ancienne voie de chemin de fer reconverti en sentier de marche. J’embarque immédiatement sur l’idée. Il me faut remonter l’autre rive du lac, jusqu’à Naramata.

    Du coin de l’oreille, j’écoute un touriste français demandant à se faire conseiller en français. Il ne parle pas anglais, mais explique que son fils travaille ici, dans un vignoble. Très diplomate, l’employée qui lui répond explique qu’elle n’a jamais goûté à leurs productions, mais qu’il a une très bonne réputation.

    L’Okanagan, c’est la première région productrice de vin au Canada. Micro-climat, ensoleillement optimale, collines avec une inclinaison tout comme il faut, etc… je suis en effet sur la route des vins depuis un bon moment, mais je me reconnais malheureusement pas assez compétent pour vraiment profiter de la chose (et accessoirement seul conducteur du véhicule). Je fais donc juste regarder.

    La route principale descend par le flan ouest des montagnes. L’autre rive se retrouve orientée est-sud est. La différence est impressionnante : en dehors des maisons et de la route, à peu prêt tout est recouvert, à 40% de vignes et à 60% de pommiers. Ceux-ci ont la bonne idée d’être en fleurs : le paysage est superbe ! On sent également le changement du type de propriété : ici aussi, il semblerait que vignobles et grosses maisons (le terme de « domaine » semble plus approprié) vont de paire.

    J7- Kettle Valley Railway

    Je me gare au parking de la balade sans problème à 15h30. Le côté magnifique d’une ancienne voie ferrée, c’est que ça monte tranquillement. On peut donc marcher à un bon rythme sur des milliers de kilomètres. Peut-être même un peu plus.

    Le paysage est superbe, et le travail réalisé pour installer la voie ferrée est hallucinant. Je me fais penser à mon père, en regrettant le démantèlement d’un tel ouvrage. Tant de travail, dont il reste si peu de choses !

    La balade, au final, durera 4 heures, avec un raccourci (fléché) pour couper les immenses détours imposés par la faible pente nécessaire aux trains. Le raccourci fait passer sur les restes des chantiers de construction. Il ne reste quasiment rien des camps temporaires. Ça n’en est pas moins impressionnant et émouvant. Le paysage est toujours aussi beau, et les arbres (je parie sur des cèdres rouges, vu leur écorce magnifique) superbes. Le raccourci monte beaucoup, et surtout, la fin de la boucle redescend très raide. Après une heure et demi ce matin, les quatre heures sont longues un peu, et la descente est violente pour les jambes. Je suis bien heureux de voir réapparaître la voiture !

    J7- Ne me cherchez pas dans le nord

    Je suis finalement dans le sud. Changement complet d itineraire rendu a Wells Gray Park : dans la region, tout ouvre aux environs du 15 mai. J ai donc fait un demi tour complet, pour partir plein sud et faire la boucle dans l autre sens, une fois que le reste sera ouvert.

    Je suis donc de passage a Pedincton, et je continue vers le sud, direction le 43e paralelle et la frontiere US, que je ne passerais pas. Je remonterais ensuite via Nelson, puis plein Nord : Roger Pass, plein ouest : Golden, et on reprend la boucle initiale, dans l autre sens. Je continue a blablater enormement par ecrit. Je recopierais tout ces blablatages un jour ou l autre.

    Ici tout va bien !

    J7- L’Auberge de Jeunesse

    Retour sur Penticton : il faut que je trouve un guichet pour faire un retrait. J’ai beaucoup trop l’habitude de payer par carte, et c’est loin d’être possible la plus part du temps ! Au moment de me remettre en route (il est 20h, et j’ai repéré deux parcs provinciaux à une dizaine de kilomètres d’ici) je jette un oeil, au cas où il y aurait un camping ici : la rue principale me plaît, et l’idée de rester à Penticton est très tentante. Il n’y a pas de camping, mais une Auberge de Jeunesse. Déclic ! Chambre chauffée, matelas confortable et… oui ! Douche ! A peine payé, je suis sous l’eau. C’est fou le bien que ça fait !

    Tout en écrivant, j’écoute un groupe de trois personnes, qui parlent d’abord de voyages, puis du 11 septembre, et enfin de voitures électriques. Il y en a aussi deux autres qui regardent un match de foot sur un ordinateur portable, et un qui joue avec son cellulaire. Vraiment, c’est vieux jeu le papier et le stylo !

    Il est un peu tard, les nuits sont courtes, mais j’ai quand même le goût d’une petite marche nocturne dans les rues de Penticton. Et demain ? Objectif Nelson. À 302 kilomètres d’ici.

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