Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionSeptember 27th, 2015
  • Washington aussi je m’y étais rapidement arrêtée, lors de ce même road trip dément qui m’avait fait traverser les États-Unis. Nous avions passé une fin d’après-midi en ville, le temps de voir le mémorial de Lincoln, le miroir d’eau, le monument commémoratif à la seconde guerre mondiale et le monument compensatoire de je ne sais pas quoi (vous savez, l’obélisque géante). Et puis la maison blanche. Bref, je n’avais pas trouvé la ville très folichonne. Ni très inspirante. Mais par la suite, j’ai appris que j’avais raté quand même quelque chose d’assez intéressant : les musées de la Smithsonian Institution. Une quinzaine de musées, pour la plupart gratuits, regroupant pour de 400 millions d’objets. Oui oui, vous avez bien lu. Quatre cent millions. Ça en fait beaucoup. De quoi trainasser un moment. Et pour ça, à vrai dire, Washington vaut vraiment le détour. Quand on a discuté de l’itinéraire avec Laurie, je lui avais dit que les mémoriaux, je m’en foutais un peu. Mais que les musées, par contre, me tentaient bien. Et qu’en visiter un ou deux pouvait être une bonne idée.

    Nous sommes sortis repus du buffet, réalisant alors qu’il n’était pas si tard que ça. Certes, il faisait nuit, mais le mois de septembre est déjà bien avancé et le soleil se couche de plus en plus tôt. Oui, c’est une raison parfaitement parfaite pour fuir vers le sud. Ceci étant, après un bref conciliabule, et dans l’idée d’avancer, nous avons décidé de profiter du début de soirée pour rouler jusqu’à Washington. Laurie a repéré deux adresses de Walmart assez bien situés, et vroum !

    La route s’est faite sans problème. Mais double malchance à l’arrivée : deux parkings souterrains, avec impossibilité de dormir dedans. Qu’à cela ne tienne, je motive un peu Laurie, qui n’est pas très enthousiasmée par l’idée, et on gare le van, le plus naturellement du monde, dans la rue. Ni vus, ni connus. La nuit passe sans problème, et le lendemain, nous nous dirigeons joyeusement vers le centre du monde. Une gentille madame nous laisse sa place, on se gare, on note le panneau qui dit « stationnement interdit, mise en fourrière », mais on est dimanche, il fait soleil, les policiers à Washington sont sûrement gentils !

    Et on a refait le tour des mémoriaux. Une fois de plus, j’ai espéré voir Forest traversé le Mirror Pond pour retrouver les bras de Jenny. Et une fois de plus, je n’ai vu que des canards.

    Smithsonian Natural History Museum 

    Le musée d’histoire naturelle. Sans doute celui que j’avais le plus envie de voir. Sans doute l’un des plus connus. Faut dire que le bâtiment, déjà, est magnifique. Et la collection est en effet assez impressionnante. Je passerai pas loin de trois heures à errer dans les salles. En fait, je lui reprocherai presque d’avoir trop d’informations. Trop de choses à regarder. Tellement que parfois il devient difficile de s’arrêter pour s’intéresser à une vitrine en particulier. Les expositions sont modernes, dynamiques, interactives. De quoi intéresser adultes et enfants. Explications assez pédagogiques, conscientisation sur le réchauffement climatique, mais pas de culpabilisation. juste une constatation : c’est là, et il faut agir. Point. Ça fait plaisir à lire. Ça fait plaisir de voir les mentalités évoluer. Oui, certes, c’eut été beaucoup mieux si elles avaient commencé à évoluer il y a trente ans… mais bon…

    J’erre donc, au hasard des salles du musée. La salle sur le fond de l’eau, la salle sur l’évolution de l’homme, une exposition photo sur le « National Wilderness Act » : l’une des lois à la base de la création des parcs nationaux, des réserves fauniques, et de toutes les zones naturelles protégées aux États-Unis ; parce que oui, contrairement à beaucoup d’idées reçues, les États-Unis protègent quand même beaucoup leur territoire et le réseau des parcs nationaux est -vu de l’oeil d’un touriste régulier- une merveille. L’exposition ouvre sur une citation de Johnson, le président qui a signé le Wilderness Act. « Si les générations futures sont pour se souvenir de nous avec gratitude plutôt qu’avec ressentiment, nous devons leur laisser plus que le miracle de la technologie. Nous devons aussi leur laisser un aperçu du monde tel qu’il était au commencement, pas seulement comme il est après notre passage ».

    Smithsonian Air and Space Museum 

    Nous sommes restés une deuxième nuit à Washington, dormant à nouveau dans la rue. Enfin non, dans le van, dans la rue. La nuance et de taille. J’avais envie de voir un peu plus de musées. Moi qui ne suis pourtant pas une créature de musée, ceux du Smithsonian me font quand même beaucoup envie. À mon grand regret, le Musée de l’Art et de l’Industrie est fermé pour rénovation. Depuis 2004, semble-t-il… ça me parait un peu long, quand même ! Mais l’autre que je voulais voir, le musée de l’air et de l’espace, est ouvert. Et je suis donc reparti me perdre, entre les maquettes taille 1:1 de Hubble, les missiles, les avions, les drones… une exposition sur l’évolution de la photographie aérienne (des caméras montées sur des pigeons et des cerfs-volants aux photos satellites, il ne s’est même pas passé deux cent ans…), une projection sur la matière noire dans le planétarium, et du temps qui passe vite. Beaucoup trop vite.

    En deux jours à peine, j’ai complètement revu ma vision de Washington. Je n’ai aucune envie d’y vivre (ville de diplomates et de fonctionnaires fédéraux, ce n’est pas trop mon truc), mais l’idée de venir y passer plusieurs jours, à nouveau, pour faire encore quelques musées, l’idée pourrait me tenter. Peut être, on verra bien…

    En dehors des musées, on s’est offert un charmant pique-nique romantique sur le bord de l’eau (un magnifique parc de bord de rivière, des jolis lofts reconvertis, et une autoroute qui passe au dessus de tout ça, on reste quand même dans une ville américaine, faut garder certaines habitudes). Et puis une petite ballade dans Georgetown, sensé être « le » quartier de Washington pour sortir. Pas désagréable, certes, mais loin d’être palpitant non plus.

    Donc Washington pour les musées, oui. Pour le night life et l’envie de m’installer, je resterai toujours vendu à la côte ouest, je pense !

    Et en plus, Barack n’a même pas pu me recevoir, ne serait-ce que pour l’apéro ! Motif : il avait rendez-vous avec le pape. Non mais franchement…

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