Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJune 19th, 2021
  • Il faut que je remonte voir Francesco dans le Médoc. Un ami de lycée. Je me suis rappelé 24h trop tard qu’il me semblait bien qu’il habitait dans le coin. Je suis passé à 5 km de chez lui avec Lou. Il faut aussi que je retourne à la Hume. Stéphane doit me faire une vraie bonne pizza maison !

    Ah oui. Aussi. On me propose un boulot en hôtellerie dans le Colorado. Voilà. Potentiellement, il faudrait que je prenne l’avion avant le 14 juillet.

    Tout ça ne va pas être simple. Surtout si les allemands du camping car d’à côté continuent à écouter leur musique pourrie. J’ai envie de me venger, en mettant de la musique de sauvage plus forte. Mais je vais être sympa, je leur épargne Wardruna, the Hu ou Skrilex. Surtout parce que je suis pas d’humeur à en écouter. Non, comme presque tous les jours depuis le début de ce voyage, j’écoute Aurora. Parce que c’est juste tellement beau et prenant… Aurora, chanteuse découverte au hasard du film « the Wolfwalkers ». Le peuple loup en français. Que je ne peux que recommander, oh combien magnifique qu’il est ! Et en VO, autant que possible, parce que les accents sont juste tellement beaux… et puis bon, les fans de GoT apprécieront d’avoir Sean Bean doubler un chasseur de loup… bref, allez le voir. il fait tellement du bien au moral !

    Enfin bon ; moi j’ai quand même une dune à grimper. On verra les considérations technico-voyageo-balado-musicolo-tranquillo-trololo plus tard.

    La dune du Pyla donc. Que dire. J’en ai beaucoup entendu parler. Peut être un peu trop. Je n’aurai pas fait un grand détour pour aller la voir ; je pensais pas qu’elle m’inspirerai particulièrement. Comme certaines destinations un peu trop vendues, un peu trop mises à la mode. Un tas de gens qui s’empilent les uns sur les autres, pour photographier un tas de sable ?

    Clairement, mes attentes ne sont pas très hautes ; mais quitte à être à côté, c’eut été dommage de ne pas y aller. Et en vrai… bin en vrai c’était bien chouette !

    Il est joli, ce gros tas de sable que l’on découvre à travers les arbres dans un premier temps, puis qui s’offre à nous quand on sort du bois. Alors forcément, il y a la colonne d’êtres humains qui grimpent et qui se concentrent en haut… et tout ceux qui ont besoin de se faire prendre en photo, devant, derrière, en haut, en bas…

    J’attaque l’ascension. Il y a pas mal de gens, donc, mais c’est vrai aussi qu’elle est grande cette dune. Du coup, y a de la place pour tout le monde. Et surtout, dès qu’on s’éloigne de l’escalier d’accès, le nombre de gens diminue à toute vitesse ! Du coup, je m’offre une longue balade, qui m’éloigne petit à petit de l’escalier. Sans aller jusqu’à avoir la dune pour moi tout seul, il reste assez peu de personne. Les lieux deviennent beaucoup plus tranquilles. La vue sur l’océan est superbe. Comme sur la forêt de l’autre côté. Ce sera finalement ces trois bandes de couleurs qui me plairont le plus, je crois bien. Le vert, le sable, le bleu. Dans un ensemble beaucoup plus sauvage et naturel que ce que j’aurais cru.

    Par contre, il y a une chose que je ne comprends pas. Mais alors pas du tout. Les gens redescendent en prenant tout leur temps. Ils marchent en suivant des chemins qui coupent la pente. Je veux dire… vous êtes sur une dune, c’est rien que juste du sable. Ça descend super raide… et même pas vous courrez ? Personne ? Vraiment ? Je m’imagine pas descendre autrement qu’en courant, en perdant l’équilibre, et en me rattrapant comme je peux. J’essaie de filmer, mais ça ne rend absolument rien. Comme la dernière fois. Il y a longtemps. Sur une dune en Oregon… « j’ai beau avoir trente ans, j’ai décrété que j’avais encore le droit de faire n’importe quoi. ». Il y a de choses, franchement, je suis heureux de constater qu’elles n’ont pas changé, “quelques” années plus tard… oh, et la vidéo qui ressemble à rien existe toujours en plus !

    Je me retrouve dans les bois au pied de la dune. Je suis un chemin dont la direction est à peu près la bonne pour revenir à mon point de départ. La balade est agréable. La forêt assez dense pour être rafraichissante, tout en laissant quand même passer pas mal de lumière. Le dernier kilomètre de la balade se fera sur le bord de la route, mais je suis quand même bien content de mon excursion.

    Je passe une bonne partie de l’après-midi dans ma maison, à organiser mes pensées sur cette possible téléportation au Colorado, à réfléchir sur la suite de mon voyage (il fait chaud !) si je ne me téléporte pas. À me demander quel est le sens de la vie (c’est par là -> ). Et à échanger quelques mots avec des personnes qui passent, et qui aiment bien ma maison. Je croise une suissesse allemande, qui a la gentillesse de savoir communiquer en anglais, ce qui simplifie beaucoup. Elle se dirige vers le sud elle aussi. Peut-être qu’on se recroisera sur la route ?

    Le soir, je fais comme tout le monde. Alors que l’heure du coucher de soleil approche, je migre en direction du sommet de la dune. Il y a beaucoup moins de monde aujourd’hui (mardi) que la veille à la même heure. L’explication probable m’apparait assez vite : ce soir, y’a match !

    À cette heure, la lumière sur la dune est beaucoup plus belle. Les ombres apparaissent, le relief est mis en valeur. L’éclairage est clairement plus intéressant qu’en fin de matinée !

    Les petits groupes s’installent les uns après les autres. Ça me fait penser aux feux d’artifice de Montréal, ces gens qui convergent en un point, pour attendre un spectacle. J’imagine à quel point ce serait magnifique de tirer un feu d’artifice depuis la bande de sable plus bas sur l’océan…

    J’ai embarqué mon trépied ; ça fait longtemps que j’ai pas fait un time lapse de coucher de soleil. Je me disais que l’occasion était idéale. Bon, j’aurai été prévoyant, j’aurai aussi amené la télécommande qui gère ça toute seule. Je le tente en manuel, grâce au retardateur de l’appareil photo. Ça fait quand même une photo aux 10 secondes, pendant 1h30. Si vous avez la flemme de calculer, sachez que j’ai appuyé un peu plus de 500 fois sur le déclencheur. Tout ça… pour un résultat sans grand intérêt au final. Tant pis, j’ai quand même de belles photos !

    Le soleil est couché. Les gens descendent, les uns après les autres. Je suis un peu rassuré : il y a quand même pas mal plus de monde qui descendt en courant et en hurlant. Toujours pas autant que ce que j’aurai pu penser…

    Je me lance dans mon deuxième dévalage de la journée. Je termine sur une chute de toute beauté, avec un rouler-bouler parfaitement contrôlé. Je termine étalé au milieu du chemin, mort de rire. Les gens qui m’ont vu faire rigole aussi.

    S’il y a plus de gens qui descendent en courant, je ne vois que quatre personnes (en plus de moi) qui remontent les escaliers, pour récidiver. C’est quand même génial de descendre en courant, en se pétant la gueule, et sans se faire mal. En remontant, je découvre que je commémore involontairement ma double descente de ma dune oregonaise du 19 octobre 2010.

    Je suis de retour au Chamion pour la nuit. Je décolle tranquille le lendemain. Je roule jusqu’à Biscarosse. Gare ma maison sur un parking. Petite balade dans le village, qui ne présente que bien peu d’intérêt. Je m’éloigne un peu en direction de la nature. Longe un moment l’étang de Biscarosse. C’est déjà beaucoup plus agréable. Puis mes pas me ramènent à la maison.

    Nouvelle pause un peu plus loin, à Sanguinet. Je trouve l’endroit nettement plus agréable. Je me fais un petit grignotage sur le bord de l’eau. Avant de revenir en maillot de bain, pour un petit plouf dans un lac à la température des plus confortables !

    Et ma maison me ramène à nouveau à la Hume. Je reviens au parc de la Chêneraie, je retrouve ma place. C’est bête, mais j’aime bien revenir me garer à un endroit où je suis déjà venu. J’ai l’impression d’être un habitué désormais…

    Petite astuce de voyage. Après avoir admiré le travail de Stéphane (www.stephanescotto.com) ajoutez le en ami. Puis partagez des photos de pizzas. Ensuite, attendre qu’il vous invite chez lui pour vous montrer ce qu’est une vraie pizza.

    J’arrive chez Stéphane vers 20h. Il me fait visiter sa maison. Ça prend beaucoup plus de temps qu’une visite de Chamion ! La maison est superbe. Tout en bois, partout. Maison traditionnelle du bassin, avec quelques ajustements quand même. Mais on y est bien. On s’y sent bien. On discute de plein de choses. De tout et de rien. D’écologie. De politique. Il a une vision de l’avenir que je perçois comme positive (ça va être la merde, mais ça va aller beaucoup mieux après). Moi j’aime bien les gens positifs !

    Et surtout, il fait de super bonnes pizzas !

    Je ne reviendrais pas sur les réflexions que j’ai déjà eu concernant les différences entre la cuisine française et la cuisine italienne. Plus le temps passe, et plus je considère qu’il s’agit tout simplement de deux choses non comparables. En fait, l’Humain passe son temps à essayer de comparer des trucs, alors que tellement de trucs ne sont pas comparables. Et qu’au final, à part à rien, ça ne sert quand même pas à grand chose… Par exemple, pourquoi comparer des pizzas faites avec une pâte improvisée, dans un four traditionnel, ou des pizzas faites avec une pâte maitrisée, dans un four spécial qui va bien. Je continue à les trouver très bonnes, mes pizzas. Mais elles n’ont rien à voir avec celles que Stéphane a préparé et qui sont un vrai régal !

    Et si jamais vous vous posez des questions par rapport à la première pizza (la toute blanche) sachez simplement qu’il s’agit d’une pizza aux glaçons. Oui, vous avez bien lu. Pizza aux glaçons. Comme de l’eau. Très très froide. Qu’on met dans un four. Très très chaud. Et c’est très très bon. Faut dire que la pâte est délicieuse. Et sur les autres, la garniture aussi. Et oui, l’anchois câpres aussi, dont je vous ai déjà parlé avant même qu’elle n’existe sur ce blog !

    Il est minuit quand je rentre chez moi. À la Hume, la police dort. Elle ne court pas après les irresponsables qui ne respectent pas le couvre feu !

    Matin. Il fait gris. J’ai anticipé. Je n’ai plus rien qui craint dans le frigo. Je l’ai donc arrêté. C’est fou comment ça permet d’économiser sur les batteries. Bon, la solution n’est pas viable à long terme, mais sur le court terme elle fait parfaitement l’affaire. Je prends la route pour le Cap Ferret. Stéphane m’a confirmé que ça valait la peine. Comme je remonte vers le Médoc, comme je chamboule mes itinéraires et mes projets (comme d’hab quoi), ce n’est même pas un vrai détour. Même si je regrette quand même un peu que Philéas n’ait pas encore eu le temps de transformer ma maison camion en maison bateau !

    Cette fois, j’ai fait le grand tour. Je n’ai pas repris l’option « tous les petits villages, tous les ralentisseurs, tous les rond-points » et la route est clairement plus agréable. Et je fini par me retrouver garé à l’entrée du visage ostréicole quelques temps de route plus tard.

    Oui, je sais, ça a un côté absurde de voir deux endroits où l’on peut déguster des huitres par la fenêtre de sa maison (et savoir qu’il y en a au moins une dizaine de plus un peu plus loin) quand on n’aime pas les huitres (j’vous l’ai dit, j’aime pas les fruits de mer ; et la moule est un poisson).

    Et je pars marcher. D’abord côté ville (le temps de me prendre mon petit déjeuner de 14h) avant de repartir côté bord de l’eau. Je pensai partir pour une petite balade… je me retrouve à faire un très grand tour. Qui m’amène à repérer un parking où se trouve pas mal de camping-cars. Ça me parait plus adapté que là où je suis. Les risques de me faire déloger sont minimes. Malgré le ciel gris, la balade est vraiment chouette. La vue sur la dune me plait bien. J’aurai quand même préféré un ciel bleu, mais on fera sans !

    J’en ai plein les pattes quand je suis de retour à la maison. J’hésite à demander à un voisin s’il pense que je peux rester ici pour la nuit… mais mon objectif pour le lendemain et de ne pas bouger, de passer la journée tranquille. En bougeant aujourd’hui, je suis sûr de ne pas avoir à bouger demain. Ou au milieu de la nuit…

    Je suis donc sur mon parking un peu plus tard. Je coupe le moteur. Puis j’attends la fin de la douche. Un orage magnifique ; pluie torrentielle, comme je les aime (comme la veille pendant les pizzas avec Stéphane). Quand ça se calme un peu, je me téléporte de la cabine à la maison.

    Le lendemain, je m’attaque à mon programme « ne rien faire ». Vraiment, que j’aime pouvoir prendre mon temps. Que j’aime ne pas avoir à faire du tourisme tous les jours. Que j’aime ne pas être à la course. Je peux passer du temps sur mon ordi sans culpabiliser. Faire à manger. Je teste une très chouette recette de gâteau au chocolat que Lou m’a envoyé (vraiment très très bien éduquée cette jeune personne) ; il faudra que je récidive, parce que c’est délicieux ! Je partage mes dernières idées bêtes avec Julie (c’est pas ma faute, c’est elle qui a commencé !) ; je mets à jour mon itinéraire

    Genre j’ai des lecteurs qui croivent encore que j’ai un itinéraire… pour rappel, ma côte ouest en 2010 avait ressemblé à ça.

    En Oregon, tourne en rond, ça ne sort pas que de nulle part !

    Au final, je connais quand même assez bien ma façon de voyager. « En Espagne fin mai début juin » ça aurait pu être crédible. Si les gens n’existaient pas. Après une année de pandémie, j’avais oublié à quel point un être humain ça vient chambouler un voyage… et je me découvre une soif de rencontres, d’échanges, de partages, que j’avais oubliée. Enfin pas vraiment oubliée, mais enfouie. Là dedans au fond de moi. Et maintenant que je peux à nouveau rencontrer, échanger, partager, je commence vraiment à visualiser ce que cette année sédentaire m’a coûté. Soyons clair : je fais partie des gens pour qui ça n’a pas été compliqué sur le plan matériel. J’étais posé dans un endroit où j’étais bien, et en sécurité. J’avais un toit, un confort quotidien, un stock de bois énorme pour m’occuper et des envies de faire des meubles (et une autre maison). Pour autant, je ne suis pas fan de la théorie du « ne te plains pas, c’est pire pour d’autres ». Parce que y’aura toujours des autres pour qui ce sera pire. Et se plaindre (quand c’est fait intelligemment, et que ça ne devient pas un réflexe systématique) ça permet de conscientiser les problèmes, et de les faire évoluer. Mais à côté de ça, comme tout le monde, je me suis pris une pandémie mondiale dans la tête. Et ça fait du bien de rouler pour oublier ! De rouler vers des gens. Des gens qu’on aime, et qui nous font du bien.

    J’ai dû passer une bonne demi-heure, de l’eau jusqu’à la taille, avec les vagues qui me secouaient dans tous les sens, à penser à tout cela. Le Colorado est toujours dans un coin de ma tête ; le visa s’annonce compliqué, mais pas impossible d’accès. Ce n’est plus l’aspect administratif et logistique qui me travaillent, mais l’aspect humain. Ici, y a encore plein de gens à (re)voir et à rencontrer. Là-bas aussi.

    Oui ; avec les dunes et l’océan à portée de mains (enfin peut être plus de jambes) je suis quand même allé faire un tour sur la plage. Profiter du retour du ciel bleu. Marcher dans le sable. Faire des photos. Prendre le temps de me poser sur un bunker pour jouer de la flute (et pourquoi pas ! ). Puis revenir au Chamion, parce que j’ai encore oublié que c’est quand même bien de prévoir un maillot de bain quand on va sur la plage. Et donc, de retourner dans l’eau. Et d’y passer un long moment, à regarder les vagues, fasciné par les courants. La marée est montante, mais les courants passent leur temps à changer de direction. La sensation est juste… inexplicable. Mais je suis bien, dans l’eau, à réfléchir…

    Chamion et dune du Pyla sur une même photo ? C’est possible ! Avec un forage pétrolier en cadeau bonus !

    Le ciel est de nouveau un peu gris. Du coup je prévois passer la soirée posée dans la maison. Pas de joli coucher de soleil en perspec… oh putain !

    Contrairement à ce que je pensais, le camion n’est pas orienté plein sud. Et donc le coucher de soleil n’est pas directement dans ma fenêtre droite. Assis, je ne l’avais pas remarqué. Mais en me levant…

    J’attrape mon appareil photo, et me précipite vers la plage.

    Les couleurs sont simplement hallucinantes. C’était tellement pas prévu !

    Je note un ou deux petits éclairs du coin de l’oeil ; je n’y prête pas trop attention. Je suis capté par les couleurs. Ce violet… après, mon attention est aussi détournée par des nuées de gros insectes volants (scarabées ? ) qui passent leur temps à me sauter dessus, et à se prendre dans mes cheveux. Un peu pénible. Fatigué par les bestiaux, je fais demi-tour. Juste après, je croise une jeune femme, qui se bat elle aussi contre ces gros trucs violents. On échange deux trois mots. Puis quatre. Puis douze. Puis…

    Elle est saisonnière ; étudiante à Bordeaux, sa grand mère a une maison ici. Elle a repéré le coucher de soleil, et elle a sauté sur son vélo pour venir en profiter. Elle travaillera au cap Ferret tout l’été. Elle a commencé un peu tôt dans la saison. Parce que les études, cette année… oui, clairement, je ne suis pas le plus à plaindre. Les étudiants s’en sont vraiment pris plein la gueule.

    On parle voyage. Elle espère gagner assez pour s’acheter un petit van, et partir avec. Du coup, on parle encore voyage. Les couleurs ont presque fini de disparaître. Mais elles ont laissé la place à un autre spectacle : l’orage se déchaîne de plus en plus à l’horizon. Tout en discutant, en me battant contre les insectes, et le vent dans mes cheveux, j’essaie d’attraper quelques photos. Sans trépied, et du coup sans vraiment de succès. C’est pas très grave. On s’émerveille tous les deux devant le spectacle.

    La pluie approche. Il est temps de rentrer. Je l’invite quand même à jeter un oeil à ma maison. On discute encore un peu. Elle m’explique qu’elle travaille chez un glacier. Elle me raconte tous les parfums de la carte. Avec un enthousiasme chouette à voir. Elle a l’air d’aimer son boulot. Par contre, elle prétend que le sorbet mangue est le meilleur du monde (alors que tout le monde sait que le meilleur sorbet à la mangue, c’est celui du Havre aux glaces, au marché Jean Talon à Montréal !). Bon, ça faisait un moment déjà que j’avais plus le choix de toutes façons… les glaces artisanales seraient-elles l’un des fils conducteur insoupçonnés de ce voyage ? Ô Sorbet d’Amour ouvre à 12h30 le samedi. « par contre, ne venez pas avant 13h30, les glaces seront meilleures ; elles sont conservées dans des congélateurs plus froid la nuit ». Oui, je sais. Moi aussi je me sens vieux quand on me vouvoie !

    Elle finit par repartir chez elle quand les premières gouttes commencent à tomber.

    Moi je regarde les éclairs par la fenêtre de ma maison. Installe le trépied. Bien au chaud, je regarde la tempête approcher.

    Quand la tempête arrive pour de bon, je ferme les fenêtres. Et je profite des éléments.

    J’ai connu quelques orages à bord du Chamion. La pluie qui frappe, avec intensité. Et son crépitement sur le toit. Le vent qui fait vibrer la maison. Ce soir, j’ai le droit à un orage de grêle. Sur mon toit métallique. Sur les fenêtres, aussi, à cause du vent latéral… le vacarme est assourdissant. Le spectacle des éléments qui se déchainent, les nuages de grêles sur le puits de forage… je suis sans voix. De toutes façons, parler ne servirait à rien. Il n’y a personne pour m’entendre. Et même s’il y avait quelqu’un, je suis pas sûr qu’il soit possible de communiquer vu le bruit.

    Puis l’orage passe. La maison a tenu le coup. Je n’étais pas trop inquiet… mais la grêle sur les fenêtres… même les panneaux solaires s’en sont sortis sans problème.

    Quand à moi… ça m’a quand même fait un bon shot d’adrénaline ! Mais que c’était bon, beau et intense ! Le lendemain, après avoir pris le temps de mettre mon blog à jour, parce que j’aime bien parfois me retrouver à écrire en direct, je prépare le Chamion. Pour aller manger une glace.

    Un commentaire

    1. Commentaire de lou

      manger une glace sans moi ?
      quelle drôle d’idée ;)

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