Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMarch 16th, 2022
  • Il n’empêche que l’horizontalitude, c’est plutôt bien agréable. Surtout quand la météo n’est pas favorable à la promenade et que je prévois passer pas mal de temps à l’intérieur de la maison. Et le lundi passe tranquillement. Le vent souffle, mais le Chamion est un peu abrité, et plutôt bien orienté. Donc ça tangue un peu, ça craque un peu, mais rien de très pénible.

    Je suis garé juste à côté d’un centre sportif. Il semble être le point de ralliement de toutes les classes du village, les unes après les autres. Assez régulièrement, donc, un groupe d’enfants hurlant passe à côté de la maison. Ce sera ma seule distraction de la journée entre deux rafales de vent. Et le lundi passe.

    La météo n’est guère plus enthousiaste pour le mardi, mais je n’ai pas envie de bouger. Il y a encore pas mal de vent. Alors je pars plutôt marcher un peu dans le village. Enfin, je commence par m’en éloigner, en suivant une petite promenade aménagée le long d’un gros ruisseau / petite rivière. L’ensemble dégage un sentiment assez spécial… le printemps n’est pas encore là ; les arbres sont plutôt dégarnis. Le ciel est gris. Les aménagements sont vétustes. Les « décorations » font plus peur qu’autre chose…

    La balade se fait à l’abrit du vent, dans le mini canyon que s’est creusé la rivière. La terre affleure sur les bords escarpés… faisant bien comprendre que l’on n’est pas dans une zone où le sol est particulièrement riche… et pourtant, en plus du ruisseau, on croise plusieurs sources lors de la promenade. Comme quoi, tout n’est pas perdu. Et la zone n’est, en effet, pas complètement inhospitalière !

    Mes pas me ramènent alors vers le village. Je l’avais traversé le jour de mon arrivé sur Huesca. Il m’avait paru vivant et accueillant. Mais aujourd’hui, il ne l’est pas particulièrement… personne dans les rues, beaucoup de silence et de pas grand chose…

    Je fais de micro courses dans une mini épicerie, mais il n’y a presque rien. Et c’est hors de prix. Alors je n’insiste pas vraiment, et je rentre plutôt finir la soirée tranquillement dans le Chamion.

    Je sais que la météo n’a pas prévu de s’améliorer pour le moment, mais en principe, le vent est retombé. Et je prends donc la route pour Riglos, parce que maintenant que j’ai vu les Mallos depuis le mirador, j’ai bien envie de les voir de plus proche.

    Et alors que je roule, ils se rapprochent. Petit à petit à petit. Comme le pare brise n’est pas super propre (oui, nous aussi on a eu le Sahara), je profite du fait qu’il n’y ai personne pour faire un panoramique plus parlant depuis le milieu de la route.

    À Riglos, les campings-cars sont les bienvenus en deux endroits. Dans le parking en bas, à l’entrée du village. Ou dans le parking en haut, tout en haut. À côté du cimetière. Et avec une vue absolument magnifique.

    Je n’hésite évidemment pas vraiment entre les deux options. Je suis fan de cimetières après tout. Ça grimpe. C’est raide. Au point où même la seconde parait presque un peu limite. Mais non, quand même. Je n’ai pas besoin de passer la première pour monter, faut pas exagérer non plus. Et puis ça vaut la peine de forcer un peu, non ?

    Je suis super enthousiaste. J’ai repéré beaucoup de balades à faire dans le coin. Je suis motivé à marcher. Laisser le Chamion au même endroit pendant un bon moment, pendant que moi je m’en vais rayonner dans tous les coins. En plus, enfin l’endroit est juste superbe, la vue me plait…

    Je pars faire un petit tour au village, explorer les rues tortueuses, et me rapprocher de ces magnifiques géants… à titre de référence, un panneau au mirador indiquait que le gros caillou large à gauche, il fait presque 300 mètres de haut. Ça explique pourquoi le village il a l’air tout petit à côté.

    Le village, quand à lui, a beaucoup de mal à avoir des rues horizontales. Ou larges. On se demande pourquoi, dans ce genre de relief !

    Je profite de la balade pour repérer tous les panneaux d’informations, qui me confirment mon envie de faire plein de randos. Et même si j’ai bien marché, je décide d’aller confirmer une autre partie de mes planifications prochaines.

    Le timing n’était pas du tout voulu, mais oui, j’ai réussi à arriver à la gare au moment où passait l’un des quatre trains du jour (deux dans un sens, deux dans l’autre). Je suis fier de ma performance. Et du coup, ça confirme d’autant plus ce que je voulais vérifier. La gare de Riglos existe, il y a des trains qui passent, et surtout qui s’arrêtent. Bon, d’accord, gare est peut être bien grand mot. Mais ça reste chouette. Parce que dans mes lecteurs, y en a au moins un qui dit souvent qu’il n’y a pas assez de train, alors je vais essayer d’en intégrer plus !

    Toutes ces informations en main, je remonte jusqu’au Chamion.

    Je suis tout seul au sommet de ma montagne quand le vent commence à souffler.

    Pourtant, clairement, la météo n’avait pas prévu aussi fort. Ou alors, je ne sais plus estimer les vitesses de rafales de vent. Mais vu comment le Chamion bouge, ce n’est pas des rafales à 30 km/h… j’attends un moment. Je me dis que ça va passer. C’est juste le vent de fin de journée, ça souffle un peu, après le coucher de soleil. Ça arrive.

    Mais une heure après, ça n’a toujours pas décéléré. Et ça commence à m’énerver un peu. J’ai pas envie de bouger le Chamion… mais je vais pas rester en plein vent si ça souffle autant… après une longue hésitation, voyant que ça ne s’améliore pas, et de bien mauvaise humeur, je décide de descendre sur le parking plus bas, où je serai au moins à l’abrit du vent. Je repasse rapidement le Chamion en mode route. Sous la pluie, et sous le vent, c’est loin d’être une partie de plaisir, mais je maîtrise quand même bien la transformation, et je reprends la route assez vite. Pour m’arrêter à nouveau, 5 minutes après, 100 mètres plus bas. Sur un parking avec des voisins.

    Mais en fait, ce qui m’énerve le plus, ce n’est pas tant le vent… je pourrais éventuellement remonter à un moment, quand ça se calmera, pour profiter de la vue. Et faire de magnifiques photos d’étoiles nuit… non, ce qui m’énerve particulièrement beaucoup, ce sont les prévisions météos à long terme… Parce que ça n’est pas du tout compatible avec mes plans… et ça ne correspond pas vraiment à ce que j’aurais attendu d’un début de printemps en Espagne… bref, on verra…

     

    Un commentaire

    1. Commentaire de Bernadette Suchod

      Ça fait pas beaucoup de soleil pour recharger tes batteries ça !

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