Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMarch 18th, 2022
  • Je suis donc parti marcher. J’avais pas vraiment le choix de toutes façons. La météo ne vend pas du rêve, mais je ne vais pas passer deux semaines roulé en boule dans le Chamion à attendre que les nuages s’en aillent. Quoi que… je pourrai, rien ne m’en empêche. Mais il y’a toujours ce projet mystérieux et secret (évoqué il y a un moment maintenant) qui finira bien par s’enclencher. Et comme j’ai quand même envie de découvrir le coin… Alors je me décide à partir marcher. J’ai même mis le réveil pour partir un peu tôt (10h, vous imaginez !) parce que la météo était plus favorable dans la matinée qu’en fin de journée.

    J’ai toujours autant de plaisir à regarder des cartes ; à me laisser porter juste en les regardant. À essayer de deviner. À anticiper des balades. Des paysages. Des fois avec succès. Des fois, sans. La balade du jour est marquée en rouge. Le détour décidé au moment d’y arriver est marqué en vert. A priori, je pars pour 14 km, 800m de dénivelé.

    Et forcément, dès le début, je sais que ça va être beau. Une promenade à flanc de montagne, qui longe une rivière, dans une vallée sinueuse, et avec un timing suffisamment bien organisé pour que je passe en même temps que l’un des quatre trains quotidiens ? J’essaie un peu de faire abstraction du ciel gris, et de la pluie qui semble être pas loin. Mais finalement, il ne pleut pas.

    En fait, l’office de tourisme fait tout son possible pour se faire pardonner la météo. Après avoir eu le droit au train qui passe faire bonjour, j’ai un poulet qui prend aussi la pose quelque temps.

    La balade me plait. Je m’imagine même la refaire si le soleil finit par revenir un jour. Parce que oui, il y a des randonnées, je les refais sans la moindre hésitation. L’itinéraire est bien marqué, le paysage est magnifique, le chemin monte et descend, mais sans être trop raide et les jambes sont heureuses. Je croise la voie de chemin de fer à quelques reprises. Par principe, je regarde bien à droite et à gauche à chaque fois. On n’est jamais trop prudent en randonnée ! Et je passe même à côté d’un rocher à faire pousser les poules !

    Je trouve amusant de me dire que ce chemin, j’ai prévu de l’emprunter de plein de façons différentes. À pied, comme en ce moment. Mais aussi en train à un autre moment, et encore plus tard en Chamion, vu que c’est par là-bas que se trouve la suite de mon voyage.

    La première partie de la balade, première exploration de cette vallée, premier accès officiel à derrière la montagne, se passe s’en problème. Et se termine sur un barrage magnifique.

    Si je comprends bien, ils ont des dévidoirs / conduites forcées qui passent sous la route, et à travers la montagne. C’est assez impressionnant. Et bruyant aussi. Je me demande s’il arrive que les 10 soient en fonction en même temps… de quoi vider un lac rapidement j’ai l’impression.

    L’itinéraire officiel de la balade fait partir tout de suite à droite le long du lac, mais je ne peux m’empêcher d’aller faire un petit tour sur le barrage pour profiter de la vue (et aussi aller faire un repérage sur les panneaux à l’entrée du tunnel avant le pont ; tout va bien, le Chamion passe ; le contraire m’aurait surpris vus les poids lourds entraperçus sur la route à quelques reprises).

    Puis je retraverse le barrage. Pour voir ce que me réserve la suite du programme.

    La balade passe en mode très tranquille pendant quelques kilomètres, alors que l’on suit la voie ferrée et le lac. Et puis finalement, on s’en éloigne, et on attaque l’ascension qui amène à l’entrée de la Foz d’Escalette. Et oui, encore une Foz. Moi je comprends bien l’espagnol désormais. Je sais que « Foz » ça peut se traduire par « allez-y sans la moindre hésitation, c’est beau ». Et le passage de l’entrée, en effet, et juste magnifique.

    Je suis de plus en plus fan d’Open Street Map, pour tout un tas de raison. En dehors de l’aspect « open source » et « pas google », je trouve aussi les différentes cartes claires et bien détaillées. Et vraiment précise en terme de chemins de randonnée possibles. Pour autant, en préparation de cette balade, j’aurais aussi pu vous partager l’illustration proposée sur le panneau au départ de Riglos :

    Elle a l’intérêt de montrer que si je me suis bien amusé jusque là, il est quand même temps de passer aux choses un peu plus sérieuses ! Peu de temps après être entré dans la Foz, je croise en effet le panneau du GR95 (et ça ne sera pas la dernière fois !) et à partir de là, ça grimpe. Et ça grimpe. Et ça grimpe encore.

    Comme je ne peux pas passer mon temps à me plaindre de cette putain de météo pourrie et de ces nuages bas qui m’énervent, je ne le ferais pas une fois de plus. Je me contenterai juste de penser très très fort dans ma tête qu’avec un ciel dégagé, je pourrai voir tellement plus loin…

    Arrive enfin le moment où je suis au point culminant de la balade, et où il ne me reste plus que 45 minutes de descente verticale sur Riglos : j’arrive sur les Mallos par en haut, et le plus haut fait presque 300 mètres de haut. Ça promet une sacrée descente (quelque part cachée dans la troisième photo de la première galerie).

    Sauf qu’en vrai, il est encore tôt. Je ne suis pas fatigué, j’ai les jambes en pleine forme, et je ne vois pas où serait le mal à me faire le point culminant du coin qui n’est que 200 mètres plus haut après tout. Et c’est reparti !

    Ok, ça grimpe vite. Et bien. Et rapidement. Et raide. Du genre qui tire sur les mollets. Et qui fait du bien. Mais voilà…

    (comme il est tout petit et loin de lac de barrage de la Peña)

    En fait, il n’y a pas vraiment de sommet. Plutôt un grand plateau avec quelques petites bosses de temps à autres. Je monte, je descends. Les points de vue changent un peu. J’en profite autant que faire se peut. Les mallos ne sont pas encore réapparus, mais je retrouve le mirador de los Buitres. Et un peu perdu dans le lointain, le château de Marcuello.

    J’attaque alors la dernière partie du trajet, qui me ramène su Riglos via le chemin del Solano. Qui permet de découvrir la gorge au pied du mirador, mais aussi toutes ces magnifiques formations rocheuses, dans tous les sens. Falaises, cheminées, et autres trucs que je ne saurais pas nommer, mais qui n’en sont pas moins beaux pour autant.

    Pour finalement arriver au mirador del Colorado ; qui lui permet de vraiment bien voir et profiter des mallos…

    Si si, vraiment. C’est beau !

    À partir de là, il ne me reste plus qu’à descendre. Et c’est parti pour 300 mètres, environ, bien raides. Mais ça se fait bien quand même. Bon, ça se ferait mieux si ça faisait pas 6 ou 7 heures que je marchais… ça commence vraiment à tirer sur les jambes. Mais je m’en sors. Pour autant, le retour à l’horizontal est un vrai soulagement !

    J’ai plein de chiffres différents, en fonction de où je prends mes infos. Donc je ne suis pas complètement sûr des détails techniques de la balade finale. Mais a priori, je dois être sur du 18 km, 900 m de dénivelé. Ou quelque chose du genre. Ça fait du bien aux jambes moi je vous dis !

    3 commentaires

    1. Commentaire de Kaly

      Falaises, cheminées, pics, pitons, aiguilles, escarpements, murs, murailles, parois, marches, sommets, cimes…
      Moi, je prends les bâtons dès qu’il y a de la grimpette à affronter (même si gentillette). Ça me fait râler au départ, ça encombre, mais je suis bien contente de les avoir.
      Tu nous as fait encore une rando belle belle belle.
      C’est marrant le retour, on a l’impression qu’on arrive “d’un seul coup” sous les grandes falaises du village.
      En France, il y a “les Mées” au sud de Sisteron, qui valent le détour. Un peu le même style de gros cailloux dominant le village. Mais les environs sont beaucoup plus “civilisés”.

    2. Commentaire de Jérôme

      18 km, 900m de dénivelée, ça commence à devenir sérieux !
      La balade valait la peine de ces efforts, c’est ça qui fait plaisir.
      C’est cool de voyager par procuration !

    3. Commentaire de Sébastien Chion

      Et encore, t’as pas vu la prochaine !

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