Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJune 25th, 2010
  • La routine est simple, elle se fait toute seule. Ce qui est amusant, c’est qu’on change les rôles à chaque fois, sans se concerter, sans se marcher sur les pieds. La tente se démonte, la voiture se range, le stock se range. Rapide, efficace, tout va bien ! On reprend la route, on se gare au début du sentier. On est préparé, et en pleine forme. On ne sait pas exactement jusqu’où on va aller, mais on ne cherche pas non plus à faire des performances athlétiques. Après tout, on est déjà à 2800 mètres au départ, et Blue Lake, qui est notre premier objectif, est un peu passé 3100. Autant y aller relaxe. La balade commence comme prévu, tranquillement, en longeant le bord du lac. Et il y a même un petit autel bouddhiste pour nous souhaiter bonne chance !

    Un voyage, c’est quand même aussi source de culture. En l’occurrence, si on a lu quelques informations à droite à gauche, on a surtout fait de la randonnée ; la culture n’est pas trop au rendez-vous sur les chemins de randonnée. Pourtant, il y a ce nom. « John Muir ». Ce n’est pas la première fois qu’on le voit. Je m’étais déjà promené dans « Muir Woods » lors de mon premier voyage à San Francisco ; il y a aussi la « John Muir Trail » qui traverse les rocheuses, reliant Yosemite National Park au Mont Whitney ; une randonnée de 340 kilomètres qui me laisse rêveur, et dont on voit une partie du tracée sur la carte topographique que l’on a achetée…

    Mais à part ça, je ne sais pas grand chose de John Muir. Il rentre dans la catégorie des aventuriers/hommes à tout faire du début du 20e siècle. Naturiste, écrivain, inventeur d’origine écossaise, il fera énormément pour la protection (et la création de parc) de la Sierra Nevada, dont la vallée de Yosemite.

    Et donc, on commence à marcher.

    On aura la confirmation à la fin de la balade que plus tard en été, le passage peut se faire à sec. Mais avec le dégel, en effet, la cascade a tendance à déborder un peu sur le chemin. Fannie prend l’option courageuse. Moi, je me suis contenté de vérifié l’étanchéité de mes chaussures. Résultat : elles ne sont plus étanches quand l’eau passe au dessus du rebord. Enfin, il fait chaud, ça permet d’avoir les pieds au frais !

    L’ascension se poursuit tranquillement ; le paysage qui s’étale à nos pieds est de plus en plus grandiose. On finit par franchir un col, qui nous amène dans une petite vallée étroite. Celle-ci doit nous conduire jusqu’à Blue Lake. En fait, en commençant la randonnée, on avait juste une inquiétude : à 3000 mètres, il risquait d’y avoir encore un peu de neige… finalement, on croisera quelques étendues pas tout à fait fondue, on marchera un peu sur du blanc, mais rien de bien pénible.

    Cette randonnée, c’est aussi l’occasion de croiser plusieurs magnifiques spécimens d’arbres. Certains semblent particulièrement vieux, et on comprend aisément qu’ils puissent devenir emblème de sagesse. D’autres semblent particulièrement tordus et twistés, notamment celui sur la première photo. Si jamais un expert en arbre est capable de m’expliquer comment c’est possible, je suis preneur pour l’explication !

    Passage du col :

    Pour m’amuser, j’essaie d’associer la carte topographique avec le relief que je vois autour de moi ; l’exercice est loin d’être aussi facile qu’il n’y paraît. J’ai surtout du mal pour des questions d’échelle. À plusieurs reprises, j’ai l’impression que nous devrions arriver au lac. Ce sera finalement le cas, mais un peu plus loin que ce que j’aurais cru.

    On arrive dans un magnifique paysage de hautes montagnes. Silencieux, calme, tranquille. Invitation au repos et à la détente. L’eau du lac est particulièrement froide… du coup, il ne fait pas très chaud sur le bord. Mais on reste un long moment, tout les deux de notre côté, perdus dans nos bulles respectives. On hésitait à continuer la balade après cela, mais on est un peu fatigué. J’ai à nouveau un petit mal de tête très discret. 3170 mètres d’altitude. Je ne pense pas être déjà monté aussi haut avant, même dans les Alpes. Savoir que j’ai franchi la barre des 3000 mètres, à pied, a un petit côté symbolique que je suis incapable d’expliquer. Mais en tout cas, j’aime ça.

    Je jette un coup d’œil dans l’eau, attiré par un petit mouvement discret. J’ai immédiatement une petite pensée émue pour les pêcheurs qui s’entassent plus bas dans la vallée… il y a des poissons de partout. On regrette presque de ne pas avoir de canne à pêche avec nous !

    Fannie a le goût de s’arrêter là ; je propose qu’on aille juste un tout petit peu plus loin, sur le bord du lac, juste pour le voir sous un autre point de vue. On mangera notre lunch tranquillement, adossé contre une roche à l’abri du vent. À cette altitude, c’est rendu nécessaire !

    Et comme d’habitude, les versions panoramiques :

    Il est de ces visites que l’on apprécie toujours… et il est des paysages qui conviennent parfaitement à ce genre de rencontre.

    Et parce qu’il fallait bien qu’on fasse quelques photos pour enrichir nos profils Facebook :

    La cascade était là à l’aller, et elle l’est encore au retour ! Cette fois, moi aussi j’ai craqué, et enlever les chaussures. De l’eau froide sur les pieds en fin de randonnée, ça fait toujours du bien !

    Finalement, on a décidé de passer la nuit dans les environs. Juste à côté de Sabrina Lake en fait. Camping a 2800 mètres d’altitude, pour ensuite faire une balade de 10 km qui nous a conduit de 3000 à 3400 mètres d’altitude. Ça sera, à priori, le point culminant du voyage. C’est éprouvant la randonnée à cette altitude ! Mais bon, on est donc redescendu dans la vallée à 1200 mètres. Ça baisse vite ! Et ce n’est qu’un début, vu que la prochaine étape c’est tout simplement… Death Valley, avec des altitudes en dessous de zéro.

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