La suite du programme a été un peu complexe a établir… mais on a finalement réussi à planifier quelque chose qui semble avoir de l’allure. Au programme, donc : se rendre dans la Death Valley, où nous dormirons ce soir. Pour cela, on a juste à descendre la vallée jusqu’à Lone Pine, puis tourner à gauche. Chose importante : on veut acheter des steaks et une grille à barbecue ; on a des envies de protéines pour le repas du soir !
Je pense que la route entre Bishop et Lone Pine restera longtemps dans mon classement des routes les plus magnifiques sur lesquelles j’ai eu la chance de conduire. Incomparable avec l’autoroute des glaciers en Alberta, avec la péninsule de Dingle en Irlande ou avec certaines routes de montagnes dans le Beaufortin. Très proche, par contre, de l’immensité des routes de l’Arizona. Mais là encore, différent. Parce que de chaque côté de cette route là, il y a un mur gigantesque. Les montagnes sont à la fois lointaines et proches. Impossible d’en estimer la distance. Mais il y a entre 2000 et 3000 mètres de différence d’altitude entre la route où nous sommes présentement et les plus hauts sommets, à droite, comme à gauche. Je retrouve ce mur magnifique que j’avais observé dans les rocheuses canadiennes. Une fois de plus, je suis sans voix. Fannie est dans la voiture avec moi, ça me motive à ne pas m’arrêter trop souvent. Si ça ne tenait qu’à moi, je m’arrêterais tous les 100 mètres pour faire une centaine de photos. Cette route aussi, je sais que j’y repasserais probablement un jour.
De temps en temps, on voit apparaître au loin un cercle de verdure. Plus ou moins grand, en fonction de la taille de la source, du lac, de la rivière. Fannie se demandait s’il y avait des oasis dans ce genre de zone aride. Ça y ressemble quand même énormément. Chaque zone de verdure correspond également à une ville. Là encore, plus ou moins grande. Un peu toutes sur le même modèle. Une rue principale (la route sur laquelle on est) qui la traverse, avec juste un ou deux axes qui s’en éloigne. Il faut sans doute aimer la tranquillité pour vivre ici. Enfin… on trouve une ville où ils vendent des steaks et des grilles de barbecue ! Que demander de plus !
Une fois de plus, les panoramiques viennent à ma rescousse pour essayer de donner un ordre d’idée de ce que l’on peut voir.
Pour l’occasion, je mets même les panoramiques en 6000 pixels de large, pour que vous puissiez vraiment apprécier ! Le deuxième est pris au téléobjectif, pour vraiment n’avoir que les montagnes. Pour ceux que ça intrigue, dîtes vous que l’image finale pourrait être imprimée avec une résolution photo (300 ppp) et ferait encore 4 mètres de large !
Arrivés à Lone Pine, je propose à Fannie que l’on fasse un dernier petit détour avant de quitter la vallée, en prenant la route qui nous emmène au camping qui permet ensuite d’accéder au Mont Whitney, que nous ne ferons finalement pas. C’était au programme, et ça nous inspirait beaucoup. C’était un beau défi que l’on s’était donné… mais on a découvert qu’il y a tellement de gens qui veulent faire le Mont Whitney qu’il faut s’inscrire plusieurs mois à l’avance, et que les places sont tirées au hasard. C’était donc raté pour nous. À la place, on s’était donc fait la randonnée du Half Dome, qui nous a bien plus ! Mais là, l’idée c’est juste de jeter un dernier coup d’oeil sur la vallée. Refaire une autre petite ascension de 1500-2000 mètres (en voiture, hein, évidemment !) , pour voir un peu à quoi ça ressemble au loin. Ça monte raide, évidemment… pas bien le choix ! Mais cette fois, je connais les limites de la voiture ; on coupe la clim, et on la laisse monter tranquillement. Et en effet, le point de vue en vaut la peine ! Et puis ça sera l’occasion d’apprendre qu’ici les ours semblent également capable d’ouvrir les voitures, et qu’il est donc interdit de laisser de la nourriture DANS les voitures ! Et beh !
Et donc, la route par où l’on arrive :
Une fois de plus, la journée a été bien remplie. Il nous reste encore un peu de route à faire, et le soleil commence à se coucher. Mais on roule plein est, en s’éloignant des montagnes, ce qui fait qu’on reste pendant un bon moment à la limite du soleil. Et puis à nouveau, on change de lieu. On franchit une petite montagne, on quitte finalement la vallée, pour entrer dans un grand plateau, où l’on descendra, petit à petit, jusqu’à franchir un panneau « Welcome in Death Valley ». Comme bien souvent, ça fait de quoi de voir un panneau comme ça. Encore un endroit mythique, encore cette impression d’être dans un film.
On roule encore un petit peu, mais la nuit commence à tomber, et là encore, je préfère éviter de rouler de nuit. Autant pour les chevreuils suicidaires que pour le paysage. Il semblerait qu’on ait pris l’habitude de repérer les endroits un peu reculés pour camper. Une fois de plus, c’est un départ de petit chemin dans un virage, qui nous amène vers une mini carrière. On ramasse du bois pour pouvoir faire du feu et griller nos steaks, on s’installe confortablement, et on monte le camp. Petite routine agréable de fin de journée.
Et quand la lune se lève, finalement pleine, je suis prêt, et je l’attends.