Le jour se lève sur les îles de la Madeleine. Notre premier réveil insulaire se fera relativement tôt (dans les environs de 9h30). C’est normal : nous sommes dimanche, nous devons donc aller assister à la messe du Père Anselme, en l’église St-Pierre de Lavernière, à 10 minutes de la maison.
Étrange quand même… est-ce le manque de sommeil du au voyage ? Après tout, c’est la première fois que je décide de mettre mon réveil pour aller assister à une messe ! En fait, c’est la première fois que je décide de mon plein gré d’aller assister à une messe !
En fait, nous avons décidé de donner trois volets à ce voyage. Le premier, bien évidemment, c’est le volet touristique. Promenade sur la plage, marche en montagnes (ou presque), paysages magnifiques, etc… le deuxième est le volet gastronomique. Après tout, nous sommes sur une île, et il y a beaucoup de choses à découvrir ! Le troisième volet, enfin, sera spirituel.
Mais bon ; rassurez-vous : il s’agit d’une spiritualité un peu particulière. De celle que l’on découvre en écoutant des histoires. De l’esprit qui s’ouvre à chaque fois qu’il entend une nouvelle légende, un nouveau conte. Qu’il soit du Vénézuela, de Madagascar, de la France, du Québec… beaucoup nous ont demandé pourquoi nous avions choisi ces dates là pour aller aux îles. Après tout, la météo sera relativement froide, et nous arrivons hors-saison. Certes, la perspective de voyager hors-saison et d’être tranquille a son charme, mais notre motivation est ailleurs également : du 26 septembre au 6 octobre se tient le Festival International de contes des îles de la Madeleine. Et des histoires, on en demande toujours plus !
Et la messe dans tout ça ? Elle se tient bien évidemment dans le cadre du festival !
Pourtant, une fois rentrés dans l’église, nous avons un doute soudain. Une hésitation… et s’il s’agissait d’une vraie messe ? Étions nous prêts pour une heure et demi de sermons ? Le ciel est légèrement couvert, mais il fait beau… nous ne sommes pas vraiment motivé à écouter une vraie messe. Sera-t’elle vraie, sera-t’elle fausse ? Dans le doute, je demande à une personne qui semble être un journaliste venu couvrir l’événement. Il me répond qu’il s’agira d’une messe ordinaire, mais que les conteurs seront présents. Inquiets, nous quittons discrètement l’église, en rigolant de nous même.
On fait un petit tour, avant de remonter dans la voiture, et d’attaquer la suite du programme.
Et pour ceux qui ont du mal à supporter le suspens, et bien… sachez que finalement il ne s’agissait pas d’une messe ordinaire, les sermons étant remplacés par des contes. Enfin, c’est pas grave, nous avons trouvé de quoi de tout aussi intéressant pour remplacer !
Nous laissons la messe de côté ; dans les nombreux dépliants consultés la veille, il y’a une carte gastronomique des îles de la Madeleine. Une belle variété de produit, une promesse pour de très bons repas. En nous fiant à cette carte, nous partons donc faire le tour de l’île du Havre Aux Maisons.
Premier arrêt : la fromagerie du Pied de Vent (numéro 38, en bas sur la carte). Alors d’abord, pour ceux qui ne savent pas c’est quoi un pied de vent, c’est facile. C’est ça :
Parfois aussi appelé “apparition divine”, c’est quand le soleil passe au travers des nuages, créant des raies des lumières. Généralement, ce phénomène se produit avant une tempête, et c’est un peu un emblème de l’île. Et puisqu’on en parle, pour ceux qui se posent la question : oui, nous avons eut la chance de voir un pied de vent en vrai.
Le fromage pied de vent est un autre emblème des îles, côté gastronomique cette fois-ci. Fromage à patte mole, au lait cru et à la croûte lavée. Vous l’aurez deviné, ça en fait un fromage qui a une forte (mais néanmoins très belle) personnalité. C’est, d’un avis tout à fait personnel, l’un des meilleurs fromages québécois. S’il fallait le comparer, ça serait à un reblochon, mais il ne s’en veut pas du tout une copie ; il a sa personnalité bien à lui. Il se vend en meule de un kilo environ ; nous serons donc raisonnables. Une seule pour commencer ; pour notre consommation sur place. Nous en reprendrons sûrement pour emporter avant notre départ. Et puis on prend un petit morceau d’un autre fromage également, de type parmesan cette fois, que l’on trouve uniquement sur place ; une autre très belle expérience. On profite du passage à la fromagerie pour apprendre que, s’il n’y a pas de visites guidées, on peut les voir préparer le fromage, tout les matins à 10h, au travers de la grande vitre qui est juste là.
On quitte la fromagerie. On roule quelques centaines de mètres, pour se rendre compte que la route que l’on voulait prendre est barrée.
Ce n’est plus grave que ça : il y a un parking, et une grande plage pour se balader. Il y a même un petit phare qui surveillera la voiture.
On irait bien le voir de plus prêt, mais malheureusement, c’est interdit. Interdit de s’approcher des falaises également (comme partout sur l’île d’ailleurs).
On comprend facilement pourquoi quand on est en dessous :
Il n’en reste pas moins que les falaises sont impressionnantes, et que les dessins dans la roche sont vraiment magnifiques !
Et puis il y a de l’eau :
Et une maison jaune. La première qui sera citée au grand jeu du “j’ai trouvé ma future maison”. On la reverra très régulièrement, sous plusieurs angles… une vraie belle petite maison, tranquille, comme on les aime.
On marche un peu sur la plage. Juste au dessus de nous, il y a une bosse. Une butte. Une colline. Quelque chose de plus haut en tout cas. Avec une croix au sommet ; un bon signe que l’on aura une belle vue. Et puis le chemin commence très joliment.
On fera donc l’ascension de la butte ronde, qui nous offre une très belle vue sur l’île de Havre aux Maisons.
Sur la photo suivante, on distingue Cape aux meules en arrière plan. On peut repéré également la fromagerie du pied de vent : la petite maison orange, vue de côté cachée par une maison rouge bordeaux un peu cubique, au deux cinquième à gauche de l’image. Très très flou et pas très facile à repérer, la bande de sable qui relie les deux îles, à droite à l’arrière plan.
Sans oublier évidemment la maison jaune.
Revenu à une altitude plus décente, on remonte dans la voiture, et on continue le tour des différentes adresses gastronomiques… tour un peu décevant, en fin de compte. Nous sommes encore avec nos habitudes de montréalais de la grande ville. Tous les magasins sont ouverts, tout le temps… aux îles de la Madeleine, un dimanche après midi hors saison, ça ne fonctionne pas vraiment comme ça. On passe donc de portes closes en portes closes… mais on en profite quand même pour admirer le paysage !
Pis pour se perdre en forêt. Sisi. On s’est perdu dans une forêt des îles de la Madeleine. Je sais, il n’y a quasiment pas de forêt aux îles… mais on en a trouvé une, on s’y est promené, et perdu. Enfin, l’avantage, c’est que vue la taille de la forêt, on s’est vite déperdu quand même, mais bon !
On fera de la même façon un petit tour de Cap aux meules, avant de rentrer à la maison.
De retour à la maison, on a bien compris le truc. C’est mieux de téléphoner avant pour se renseigner. Et donc, dans l’optique d’être bien préparé, on téléphone. On veut se renseigner sur les visites guidées « à l’abris de la tempête » ; pour ceux qui ne connaissent pas, c’est la micro-brasserie des îles de la Madeleine. Grand bien nous en a pris : c’est aujourd’hui le dernier jour pour les visites guidées, et ils arrêtent dans 45 minutes. Bougez pas, on arrive (sur la carte, le numéro 30, juste au dessus de la légende).
La visite dure une vingtaine de minutes, et est plutôt intéressante. Elle me rappelle de vieux souvenirs, quand on avait brassé de la bière, quand j’étais en première (les joies des sciences expérimentales). Mais je ne vous raconterais pas comment on fait, je n’en aurais pas la prétention. Par contre, je peux vous montrer une photo d’une très belle sculpture juste à côté de la brasserie :
Fin de saison ici également… plus beaucoup de choix de bières. Nous goûterons donc à l’écume, leur principale production, et à une autre dont (honte sur moi) je n’arrive pas à me souvenir. En fait, leurs bières sont relativement classiques comparativement aux autres bières de micro-brasseries québécoises ; d’un autre côté, ils sont encore bien jeune. A peine quatre ans ; laissons leur le temps : le début est après tout prometteur.
Après tout, pourquoi ne pas en profiter, puisqu’en sortant de la brasserie, nous sommes juste à côté ?
Et encore un phare !
Et un retour tranquille à la maison en fin de journée.