Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMay 23rd, 2019
  • La nuit avec vue sur le dolmen a été douce (et angevine). Qu’il est bon de dormir à nouveau dans un Chamion qui a toutes ses roues. Et loin des camions et des voitures qui font du bruit toute la nuit. Là, on n’a que les lutins qui chantent, et les tonnes-fort qui pètent assez régulièrement. Toujours est-il que l’on se réveille bien reposé. Après une petite hésitation, on décide quand même de bouger, pour se rapprocher des Rosiers, du bord de l’eau, et de la voiture. Car de cette courte mésaventure, nous nous retrouvons désormais avec un Chamion, et une Twingo. Pratique, n’est-il pas ? La Twingo pour se promener dans la journée, et le Chamion comme maison qui nous accompagne. Seule petite problématique : deux véhicules, mais un seul chauffeur. On avance le Chamion jusqu’à Cunault, sur le bord de l’eau, et on revient à pied aux Rosiers, pour récupérer la voiture. Et on part se promener. Jusqu’à Beaufort (en Vallée). Qui nous permet de découvrir l’Association Internationale des Beaufort (Caroline du Sud, Jura, Savoie, Drôme, Australie, Puy de Dôme, Meuse, Hérault, ils sont partout !). Et petit marché bio (tout petit) pour finir notre vendredi soir.

    Au programme du samedi : les bords de Loire en Twingo. On refera sans doute le même chemin avec le chamion ensuite, mais la voiture présente cet avantage d’être beaucoup plus maniable et pratique. On a à peine roulé quelques kilomètres que déjà on s’arrête. J’ai vu un panneau. « Ermitage Saint Jean ». Je suis curieux ; on gare la voiture, on va voir. L’ermitage est, en effet, assez joli. Et alors qu’on discute et que je prends des photos, un moine en sort. Pantalon ample brun, veste brune. Cheveux joyeusement bouclés. Il nous salue avec un étrange accent. On échange quelques mots. Il nous propose de visiter. On entre. Il nous explique. Il n’est pas du tout moine. Il n’est pas du tout ermite. Il est architecte. Et sculpteur. Son atelier est à Gennes (à quelques kilomètres d’ici) et la mairie lui permet de faire vivre l’ermitage. Il a fait des installations, qu’il a posé dans la chapelle du monastère. On reste un moment à discuter ; il est super intéressant. Et puis il nous emmène dans la chapelle. Il nous montre les dix oeuvres qu’il a installé. Parfaitement inscrite dans la roche. Discrète et présente à la fois. Difficile d’expliquer ce que l’on ressent vraiment en regardant. C’est doux. C’est calme. C’est reposant.

    On reste un moment à regarder, à observer, à jouera avec les ombres. Et puis on retourne dans la salle de l’ermitage. On reprend la discussion. Il s’appelle Paul Tieman (https://paultieman.blogspot.com/) ; il fait aussi des illustrations à l’encre. D’une légèreté et d’une poésie magique… un long moment, encore, à discuter. Il est très simple ; très agréable. C’est un vrai plaisir de discuter avec lui. Il nous parle du marché d’artisanats de Cunault (où est posé El Chamion) qui a lieu le lendemain. On envisageait d’y aller. Il nous dit qu’il y sera. Ça nous paraitrait dommage de pas aller jeter un oeil nous aussi quand même.

    Booster par cette belle rencontre, complètement fortuite, on reprend la route sur les bords de Loire. On approche de Saumur. Mais juste avant, on traverse le village où se trouve la plupart des caves du secteur. Château Langlois, Ackerman, Bouvet Ladubay, Veuve Amiot. C’est cette dernière que nous choisirons, vu que la visite des caves est gratuite. Et relativement intéressante. Beaucoup de chiffres, des quantités de bouteilles difficiles à vraiment saisir.

    Et puis la dégustation. Je ne connais pas vraiment les vins de Saumur. Je découvre que la cave Veuve Amiot, c’est vraiment pas mon truc. Est-ce que ce sont tous les vins de Saumur ou juste ceux-là, je ne sais pas. Mais on repartira les mains vides. Rien ne nous fait envie. Nous n’avons pas vraiment de scrupules. Les caves du coin on l’air de bien se porter. Notre argent ne leur manquera pas.

    On continue par un petit tour rapide de Saumur. J’y avais déjà passé une après midi, l’année dernière, avec le chamion 1.0. Occasion de visiter un peu la ville, de faire quelques photos, et de me faire interviewer par un journaliste intrigué. La ville ne m’a pas laissé un souvenir exceptionnel. Le château est beau. La vue sur la Loire est belle. Et il y a quelques jolies bâtisses. Mais c’est tout ce qu’elle m’a laissé. Elle manque peut être un peu de modestie. Elle a peut être trop de campements militaires aussi (l’école militaire de cavalerie du Cadre Noir…).

    Peu après Saumur, notre autre objectif de la journée : le Saut du Loup. Une champignonnière. Avec une visite des caves. Anciennes mines de tufeau, reconverties aux champignons. Avant, les champignons de Paris, ils étaient produits à Paris. Et puis le métropolitain est arrivé, et les champignons sont partis pour l’Anjou. Quel est le lien entre l’installation du métro est la migration du champignon ? La disparition des calèches et des chevaux dans les rues de Paris ! Et oui, le champignon aime le crottin de cheval. Qui dit métro, dit moins de crottin, et dit bye bye champignon. Par contre, à côté de Saumur, où il y a une forte tradition équestre (il revient vite sur le tapis le Cadre Noir !), donc beaucoup de crottin, et des maisons en tufeau, donc des grandes caves, le champignon se plait ! Tant que mon père ne voit pas les photos de pleurotes, tout ira bien. Les lieux produisent des champignons de Paris (brun) des pleurotes (jaunes et roses) et du shiitake. Et quelques produits dérivés. Ce soir, ça sera donc omelette aux champignons !

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