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J’ai ma structure. Mes deux derniers murs et mon toit. Et la météo reste favorable à mon objectif : finir l’installation du pare pluie avant… la prochaine pluie. À vrai dire, comme la météo me donne encore un peu de répit, je me rajoute une tâche supplémentaire : plutôt que mettre le pare pluie sur le toit et me compliquer la vie pour isoler par en dessous, je décide de faire dans l’ordre plus logique : pare vapeur, puis litelage pour rigidifier, et pose de l’isolation par en dessus. Beaucoup moins pénible !
Comme ça, ensuite, il n’y a plus qu’à remplir les petites cases.
Et emballer le tout.
Pour les côtés, en revanche, je pourrais faire l’isolation depuis l’intérieur sans le moindre problème. Il suffit donc de poser le pare pluie… et les fenêtres, et les portes-fenêtres (à deux, parce que c’est pas léger ces choses là. Merci papa !).
Un des grands plaisirs de l’auto construction, c’est de voir l’évolution du projet au fur et à mesure. La structure m’a donné une idée de la surface dont j’allais disposer. La pose des murs avant et arrière m’a fait réaliser le côté plus imposant que prévu de mes plans initiaux (et ont entrainé une réduction de la hauteur de l’ensemble). La structure des murs m’a vraiment donné l’impression d’être rendu au stade “maison”. L’emballage en pare pluie (outre gérer beaucoup d’ombre pour travailler et rendre l’ensemble à l’abris de l’eau) m’a vraiment permis de me faire une bonne idée du volume finale de ma micro maison…
C’est quand même un soulagement de ne plus trop avoir à m’inquiéter de la pluie. Même si, un soir, juste au cas, j’ai quand même anticipé en emballant le tout… mais sans qu’il ne pleuve.
Il n’empêche… ce n’est qu’une protection provisoire, et je ne suis pas sûr à 100% de la protection garantie par le pare pluie. Donc il n’est pas encore question de trop ralentir pour le moment. J’attaque tout de suite la suite. La pose du litelage extérieur qui servira de support au bardage. Non sans avoir fait un saut à la scierie… ça n’était pas dans ma liste de course initial. Je ne pensais pas faire de vide sanitaire à l’extérieur. Ça rajoute quand même 4 centimètres à la largeur de l’ensemble. Et veux veux pas, c’est non négligeable rendu là… mais je préfère quand même faire ça bien.
En plus, psychologiquement, ça me rassure un peu. Avec des liteaux en oblique, j’ai un petit contreventement supplémentaire.
Et puis ça permet de faire de chouettes créations !
(oui, moi je l’aime mon robot aux grands yeux et petits bras avec sa coiffure de punk ! )
Et donc… le bardage !
Cet automne, alors que le projet était encore incertains -j’avais, certes, le camion, mais je n’étais pas encore sûr de mes calculs- j’étais tombé sur une annonce sur le bon coin. « Donne bardage, à récupérer directement sur les murs ». C’est ainsi que j’étais allé « débardé » un chalet savoyard.
Après tout, mon but c’est aussi de faire de la récup, du recyclage, et d’essayer de rester sur un projet à faible empreinte écologique (et, accessoirement, économique). Comme je savais que je n’aurai pas assez pour faire les quatre côtés, et que j’ai pas trouvé d’autres maisons à débarder, les petits côtés ont été fait avec du bardage acheté.
Qui dit bardage récupéré, dit bardage déjà vernis. Et un peu abimé par endroit. N’étant pas tout à fait fan du vernis original (trop sombre) et pas convaincu de sa longévité, j’ai décidé de m’en débarrasser. Avec une méthode peut être un peu barbare… j’ai repassé tout le bardage à la raboteuse.
En mode un peu intensif, certes… mais la pile de bois et de copeaux a gentiment amorti la chute des planches suivantes. Et j’ai pu raboté mes 150 mètres linéaires assez rapidement. Alors oui, certes, ma méthode n’a pas dévernis les languettes intérieures. Mais j’aimais l’idée d’avoir un contraste de teinte entre zone en surface et zone plus profonde. Et puis… enlever 2mm sur 20m2 de bardage, ça enlève quand même 0,04m3. À 450kg/m3 (pin maritime), ça fait 18kg en moins. Pas de petites économies !
Et là, TADAM !
Une fois le bardage posé, ça commence à ressembler à quelque chose !
La pluie est revenue pendant la pose du bardage, sans trop me ralentir. J’ai regardé les premières gouttes avec inquiétude… et puis je me suis rassuré, petit à petit. Une première pluie, un premier orage, tout avait l’air de tenir bon… le bardage terminé, l’autoconstructeur satisfait et heureux…
Jusqu’au coup de stress du samedi à 20h, sous la pluie. Quand on découvre que non, en fait y a un soucis d’étanchéité. La maison n’est pas complètement étanche. Il y a une entrée d’eau à l’avant. Au niveau ou le pare pluie du toit retrouve le pare pluie du mur avant. Le toit ne fait qu’un très léger déborde à ce niveau là, et l’eau s’écoule un peu à l’intérieur.
Puisque le pare pluie n’est pas complètement étanche, une solution me parait parfaitement appropriée. Finir la couverture. En mode rapide, sous la pluie, une main pour se tenir à l’échelle, l’autre pour jeter avec élan des plaques d’acier de 9 kg, de deux mètres par un mètre. Facile… À mon grand soulagement, tout se passe plutôt bien. Les neufs plaques et les deux faîtières sont assez vite posés. Et ni mon épaule, ni mon bras, ni mon dos n’ont plus souffert que d’habitude.
Et puis bon, quand même… c’est chouette de voir l’apparence presque finale de ma maison !
D’autant que le lendemain, après une nuit à pleuvoir, l’intérieur a entièrement séché. Les bacs aciers ne sont pas fixés pour le moment. Je veux faire ça bien en prenant mon temps. Mais ils sont bien ajustés sur les bords (gentil miracle !). Alors ils resteront là pour le moment. J’attends le prochain jour de grand soleil pour les enlever, histoire que ça sèche un peu, puis je fixerai ceux à l’avant. Comme j’ai l’intention de mettre des panneaux solaires à l’arrière, j’attendrai d’avoir les panneaux pour fixer les bac…
L’extérieur est donc quasi fini pour le moment. Il reste bien sûr à vernir le tout. Elle a beau être petite, ma maison, ça m’occupe quand même un moment ! La première couche aura un très bel effet d’uniformisation de l’ensemble.
Histoire de finir cette nouvelle tranche, et de me prouver que ça avance bien, des petites finitions d’angle sont de mises. Toutes simples.
On commence par ce tour de magie, que j’aime tant… ce tour de magie qui consiste à transformer une grosse planche en bois qui ne ressemble pas à grand chose… en des magnifiques petits bouts de bois.
Parce que y’a pas à dire, mais c’est tellement magnifique le chêne brut…
Un petit cache d’angle dans chaque coin ; ou « comment transformer une petite erreur de conception initiale en un joli rendu final. » Et le tour est joué.
Encore un peu de travail nécessaire en extérieur, donc… mais il va être temps d’attaquer les intérieur !
C’est vrai qu’elle est chouette, ta micro-maison. Et les pitits em…bêtements que tu attrapes en route, c’est normal, c’est inévitable, il ne peut pas ne pas y en avoir. C’est plutôt pas mal espatouriflant de voir ce camion très ordinaire devenir une micro-maison pas ordinaire du tout.
C’est vrai qu’il a l’air gentil ton petit robot avec ses grands yeux, dommage d’avoir été obligé de le faire disparaître.
Et la météo ? J’espère que tu vas repartir en saison sèche, même si la pluie ça fait du bien aussi !