Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJune 24th, 2013

« C’est l’histoire de gens qui se rencontrent ». Les rencontres, les échanges, les interactions humaines m’ont toujours fasciné, d’aussi loin que je me souvienne. D’abord comme observateur, pendant les années de timidité réservée, puis comme participant actif, une fois la barrière de la gêne mise de côté.

Sans prétendre à de profondes réflexions sur la nature humaine, « À Vancouver, tourne à gauche » n’en conserve pas moins, à mes yeux, une volonté d’observer les gens et de comprendre les liens qui peuvent les unir.

Je n’avais pas prêté attention au fait que l’écriture allait me permettre de vivre un nouveau genre d’expérience. Je crois que je ne l’ai pleinement réalisé que ce matin, à 9h, quand je me suis assis sur ma petite chaise, avec ma petite table, quelques livres étalés dessus, devant la porte de la maison de la presse des couleurs.

Je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai passé la première heure à regarder passer les gens, pressés qu’ils étaient. En ce jour de marché à Morestel, on arrive tôt pour se débarrasser rapidement de ce qui semble bien être une corvée. Mais un peu avant que le clocher ne m’annonce qu’il était déjà rendu dix heures, les premières personnes se sont arrêtées. Chaque fois en respectant le même enchaînement. Une personne que je connaissais venait me saluer, échanger quelques mots, me souhaiter bonne chance. Juste après intrigué par cet attroupement de deux (voir même trois !) personnes, quelqu’un d’autre venait s’arrêter. Poser une question. Échanger quelques mots, curieux, intrigués. « Pourquoi tourner à gauche » ? Pour aller vers le sud, j’imagine.

La question la plus populaire consiste à demander si on est de la région. Je répondais d’un « oui » tout à fait honnête sans la moindre hésitation. Alors les gens parlent un peu plus. À deux reprises, même, des gens qui ne ne me connaissent ni d’Eve, ni d’Adam, repartent avec un livre.

Mais le jeu est un peu biaisé. Les parents d’un ancien camarade de classe, le mari d’une ancienne professeur, la directrice de mon école primaire, la fille d’une collègue de mon père, le parent d’un ancien élève de ma mère. Je suis conscient, depuis quelques temps maintenant, que si je veux continuer à vendre mon livre, il me faut désormais sortir de la sphère d’influence directe. Le lien s’étire de plus en plus, il est de plus en plus ténu, mais bien souvent, encore, il est là. Mon livre est désormais entre les mains de 5 personnes qui n’ont aucune idée de qui je suis, qui n’ont aucun lien direct avec moi. Je suis content, ce nombre augmente. Tout doucement.

Ça me convient. Je garde cette envie de douceur, de lenteur. Ce matin me l’a confirmé une fois de plus. Prendre le temps pour échanger avec les gens, leur parler de mon livre, de mon projet. Voir comment les gens réagissent également. Je découvre petit à petit une nouvelle facette de l’écrivain qui me plait également.

Ce matin, j’ai franchi un nouveau seuil symbolique pour moi. En comptant les exemplaires de la première impression, que j’ai distribué à mon entourage très proche, il y a désormais plus de 100 copies de mon livre en circulation.

Tout cela me rend particulièrement enthousiaste et, comme ma situation professionnelle est désormais stable et que l’écriture du tome 2 avance, je me sens prêt à passer à l’étape suivante. J’espère donc pouvoir vous annoncer dans un avenir plus ou moins proche ma première soirée contes, organisée pour promouvoir le livre. Bien sûr, je vous tiens au courant.

dedicace

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