Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionDecember 2nd, 2015
  • Après une vingtaine de minutes d’attente à Ek Balam pour remplir le taxi du retour, et vingt autres minutes pour revenir à Valladolid, je me suis retrouvé de nouveau à attendre pour un bus. Destination suivante : Xkeken. Il est 16h, et j’ai encore beaucoup à faire ! Le bus est un bus touristique, qui fait normalement des visites de la ville avant d’aller à Xkeken. Mais je suis seul passager à bord, du coup je demande à aller directement à Xkeken pour avoir le plus de temps possible là-bas. Parce que ce soir, je prends le bus pour Merida !

    Je discute avec le chauffeur et le guide, amusant de voir comment en fonction de mon interlocuteur mon niveau de compréhension est complètement différent. Par exemple, là, j’ai pas mal de difficulté à comprendre. Le guide me pose quelques questions, on échange un peu, il me demande si j’aime la nourriture au Yucatan. Je lui réponds oui sans la moindre hésitation. Épicée ? Un peu seulement. Pas trop.

    Nous arrivons finement à Xkeken. Le bus de retour est à 18h. Le bus que j’avais prévu de prendre à la base étant à 16h30, ça ne me parait pas compatible. Mais bon, je n’ai pas envie de me presser. Je prendrais un bus plus tard. Il y en a plein.

    Xkeken fait parti des lieux les plus touristiques de Valladolid. À seulement 7 kilomètres de la ville, ce sont deux cenotes faciles d’accès, et de toute beauté. À peine descendu du bus, un autre employé m’embarque avec lui pour me montrer le chemin. J’hésite à décliner, mais en même temps, j’ai plaisir à discuter en espagnol, à forcer mon cerveau à trouver les mots, à trouver des alternatives s’il y’a besoin. Mon nouveau guide est bilingue. Espagnol et Maya. On discute un peu apprentissage des langues, et je lui confirme qu’apprendre l’espagnol quand on parle français est assez facile. Il me confirme que le maya et l’espagnol, par contre, n’ont tout simplement rien à voir (le contraire m’aurait surpris). A priori, il faut aller chercher les sons au fond de la gorge en maya. Sans pour autant que ce soit guttural. Déjà dans le colectivo ce matin, je trouvais ça plutôt agréable à entendre. Il m’explique aussi qu’il faut qu’il apprenne l’anglais s’il veut continuer à travailler dans le tourisme. Ils sont rares, les touristes qui parlent espagnol. Personnellement, je n’aime pas voyager dans des pays dont je ne parle pas la langue. C’est l’une des raisons pour laquelle je me suis cantonné aux pays anglophone principalement. Apprendre l’espagnol m’offre plein de destinations supplémentaires !

    La première Cenote, Xkeken, est la plus connue des deux. La plus belle. La plus impressionnante. Il s’agit plus d’un lac souterrain qu’autre chose. La cavité est immense. Il y a un petit trou au plafond. Des stalagtites qui tombent dans l’eau. Des racines, aussi, qui pendent du plafond. Petites et grosses, créant un genre de rideau éparse de toute beauté.

    J’hésite pendant un instant. Pas forcément très longtemps. Après tout, c’est quand que l’on a l’occasion de se baigner dans une grotte ? Bon, d’accord, je passe mon temps à faire ça ces derniers temps. Mais c’est pas une raison. L’eau est belle. La grotte est superbe. Et j’ai bien envie d’aller nager sous les stalactites, et sous les énormes concrétions que l’on voit là bas.

    Je me mets donc à l’eau. Elle est fraiche, mais je ne m’en formalise pas. Je commence à avoir l’habitude de l’eau froide. Parfois même, j’aime ça ! Je nage un moment. La sensation est unique. Nager au centre de la terre, encore et encore. C’est comme les ruines. Je ne pense pas me lasser un jour !

    Il commence à être tard quand je ressors. La nuit commence à tomber. Je commence à être fatigué, à être saturé, une fois de plus, de sensations positives. Je vais quand même rapidement voir l’autre cenote. Elle aussi est plus un lac souterrain qu’autre chose. Moins impressionnant, car sans racine et sans concrétion, mais je l’aime bien quand même.

    J’ai fini de faire le tour. Je me redirige vers le parking, non sans craquer sur une chemisette que je trouve absolument magnifique. Je suis tranquillement en train de refaire ma garde robe, et le contenu me plait de plus en plus ! Le nombre de couleurs va sans cesse en augmentant. C’est très bien !

    Je m’installe pour écrire un peu en attendant le bus, avant d’embarquer quand il arrive. Sur le chemin du retour, le guide revient me parler, toujours enthousiaste. Toujours souriant. Quand il me demande si j’ai mangé à la cenote, je commence à comprendre un truc. Quand il me dit que si je veux, on peut manger ensemble, juste lui et moi, mes deux neurones connectent. Après tout, c’est la première fois que je me fais draguer en espagnol, ce n’est pas ma faute si je ne l’ai pas vu venir. En tout cas, c’est toujours flatteur ! Je le remercie pour la proposition, mais lui explique que je ne peux pas. J’ai un bus à prendre pour Merida.

    Le bus me dépose à nouveau au centre-ville. Je marche rapidement jusqu’au terminus. Le prochain bus -un express- part dans 15 minutes. Le timing devrait se faire sans problème. Je rentre rapidement à l’auberge de jeunesse, récupère mes affaires, dit au revoir, et revient tout aussi rapidement au terminus. J’achète mon billet avec 3 minutes d’avance. C’est parfait.

    J’embarque dans l’autobus. Je suis vidé (mais lui est plutôt plein). Je pars beaucoup plus tard que prévu, mais j’ai un bus beaucoup plus rapide. Je ne devrais avoir qu’une heure de retard à l’arrivée. Aucun moyen de prévenir Rodrigo, mais il m’attend chez lui. Ça ne devrait donc pas être un problème.

    Le bus arrive à Merida. Je me dépêche encore, le temps d’attraper quelques informations sur les bus pour aller à Uxmal le lendemain. Je note tout ça. Attrape un taxi. Traversée de la ville, arrivée chez Rodrigo. J’attrape rapidement mes affaires pendant que le chauffeur sort mon sac à dos du coffre en le faisant délicatement tomber par terre. Rodrigo ouvre la porte. Je paie le chauffeur. Il part. Je rentre. Je pose mes affaires en tas. Je respire enfin un peu !

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