Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJuly 8th, 2021
  • C’est confirmé : la meilleure glace du monde, ça reste le sorbet à la mangue du Havre aux Glaces à Montréal. En deuxième place, on trouve le sorbet poire et cidre de glace. Du Havre aux Glaces. À Montréal. Pour la troisième place, ça se complique.

    Deux semaines depuis que j’ai été goûté les glaces du « Ô Sorbet d’amour ». Deux semaines, c’est largement suffisant pour chambouler tout un voyage.

    Je fais une dernière pause avant de quitter le bassin. À l’Herbe, autre petit village du Cap Ferret. Mais le cœur n’est plus vraiment là. Le cœur a envie de passer à autre chose. Je visite rapidement, mais je reprends la route.

    Je suis remonté dans le Médoc, pour revoir Francesco, un ami de lycée. On était passé à moins de 5 kilomètres de chez lui alors qu’on descendait vers le sud avec Lou. Cette fois, on peut enfin se croiser. Parler du bon vieux temps, dire du mal de plein de gens, se faire des bonnes bouffes (toujours avoir des amis italiens dans ses contacts) et discuter de plein de choses. Et d’autres aussi. Je lui parle aussi un peu du projet Colorado. Et de mes hésitations. Et puis quand même, parce que je suis joueur, j’envoie un autre CV, pour une autre offre qui me plait bien. Parce que bon, on sait jamais… la situation n’est déjà pas assez compliquée à devoir prendre une décision pour le Colorado.

    Bon, j’ai quand même pris une décision. Il faut que je me pose quelques jours. J’ai besoin d’un endroit pour réfléchir à la suite de tout ça. Au calme. Ça a bien fait rire Julie, quand je lui ai dit que j’avais envie de repasser les voir, elle et toute sa petite famille, histoire d’être au calme. Au calme dans un tourbillon de vie dynamique.

    On a prévenu personne. C’est donc une Lou hallucinée qui m’a vu apparaître dans la cuisine en mode « coucou c’est moi ». Et trois enfants aux anges qui ont découvert que le Chamion était revenu les chercher à la sortie de l’école un peu plus tard. Et moi j’ai retrouvé tout ce petit monde avec beaucoup de joie et de bonheur.

    Mon CV a porté ses fruits. L’entretien d’embauche a porté ses fruits. Une deuxième offre est arrivée sur la table. Sauf que celle-là, je ne me voyais pas la refuser, même si j’avais plein de raisons d’hésiter. C’est pas tous les jours que l’on vous propose de devenir gérant d’une auberge de jeunesse à Montréal.

    Montréal. Vraiment… retourner à Montréal. Les glaces du Havre aux Glaces, le chocolathé du Cha Noir, les salades de Juliette, les nouilles chez Zing… Montréal est clairement une capitale gastronomique mondiale (n’en déplaise aux français qui ne pensent qu’à la poutine de la Banquise qui est loin d’être la meilleure de Montréal). C’est aussi une capitale culturelle (n’en déplaise aux parisiens, je continue d’être persuadé que la culture est plus accessible à Montréal qu’à Paris ; parce qu’elle est accessible à tous, et pas juste à une élite bourgeoise). C’est aussi… bon, bref…

    Montréal.

    Mais pas que Montréal. Une expérience de travail super intéressante pour aller avec. Gérer une Auberge de Jeunesse… Je signe sans hésitation. Il semblerait que je commence le 22 août. Ça vient un peu chambouler mes projets de voyage. Mais pas trop non plus. C’est quand même confirmé. Je n’irai pas en Espagne. Décidément !

    J’ai mis le Chamion en position « je ne pars pas avant après-demain au plus tôt ». Ça semble convenir à tout le monde ici. Et tout en me rendant utile en cuisine (et en bouleversant complètement les plannings d’organisation de Julie), j’en profite pour découvrir un peu le coin. En fait, j’en reste sur mon impression initiale : dès que l’on sort des vignes à perte de vue, les paysages sont quand même plutôt jolis !

    J’en profite aussi pour faire une virée à Angoulême avec Lou. De la ville, je n’avais pas forcément eu une très bonne image. En même temps, la seule image que j’en avais jusqu’à présent, c’était pour un inventaire dans un Intersport. Deux heures de routes depuis Nantes, une soirée à compter des ballons et des chaussettes, une nuit d’hôtel, et un changement de planning le lendemain, avec location de voiture pour moi, et retour sur Nantes. Du coup, les conditions de cette première impression n’étaient quand même pas idéales.

    Redécouvrir Angoulême avec Lou, c’est quand même vachement plus sympa. On tombe très vite sur une librairie dont la vitrine me fait rêver. J’en ressors précipitamment après cinq minutes seulement. J’ai déjà quatre livres en main. Un livre à la minute, c’est beaucoup trop risqué ! Il faut dire que les présentoirs sont bien organisés, les livres sont mis en valeur, et la sélection me plait vraiment beaucoup. Quand j’en parle à la libraire, au moment de payer, je vois bien que ça lui fait plaisir. « Ce ne sont que des livres que j’ai sélectionné moi ». Voilà… c’est pour ça que je me sens bien dans cette librairie. Je réalise en écrivant ça que je suis tombé dans une librairie « comme dans les livres de Jacques Poulin ». Alors si jamais vous passez par Angoulême, allez faire un tour chez Lilosimages. Mais allez-y peut être sans votre carte bancaire…

    On a déambulé dans les rues ; on a fait un tour de grande roue, parce que c’est l’fun les grandes roues, et puis on est allé pleurer au cinéma devant Nomadland. On a mangé des sushis. Et on est rentré juste avant 23h, pour ne pas se faire gronder pour le couvre feu. Ah… on me signale qu’il n’y a plus de couvre feu. Bon. Okay. Je me suis clairement déconnecté du monde. Et ça fait clairement du bien !

    Les journées se sont enchaînées. Longues discussions avec Lou. Avec Damien. Avec Julie. Moments partagés avec Philéas, Tia et Énée. Fous rires. Regards charmeurs de Hélios (ah bah ! Le voilà de nouveau dans mes bras). Soirées jeux de plateaux. Et aussi soirée à prendre le ciel en photo. Parce que des fois, les nuages s’en vont. Et que je voulais montrer à Lou le principe des pauses longues.

    Et puis une autre bonne nouvelle est tombée. Après le passage de Philéas en CE1 et de Tia et Énée en grande section, c’est au tour de Lou d’être acceptée à son CAP « couture floue ». Si si, c’est bien le terme ; je crois que j’ai fini par comprendre : en gros, ce n’est ni de la haute couture, ni de la couture purement technique. Il y a toute une part créative (je n’ai pas compté combien de fois Lou a répété « il y a trois heures de ‘chef d’œuvre’ par semaine »). Bref, potentiellement l’approche la plus intéressante de la couture !

    Du coup, il faut aller à Rochefort pour l’inscrire. Et hop, je me greffe à l’expédition. Une bonne excuse pour une petite virée touristique dans la ville des demoiselles. Ah ! Ah bin oui tiens. Les demoiselles de Rochefort, ça se passe à Rochefort ? Ça suit une certaine logique !

    Petite promenade rapide dans les rues de Rochefort. Resto. Puis Julie et Lou vont au Lycée, tandis que je continue la balade avec Damien et Hélios. Deux hommes, aux cheveux longs, qui marchent dans la rue, avec un bébé. Finalement, ça n’attire pas autant les regards que ce que j’aurai cru. Il n’empêche ; une vieille madame qui restera bloquée un long moment à nous regarder. J’ai du lui dire bonjour trois fois avant qu’elle se décide à répondre. Moi je trouve ça drôle.

    On s’est posé à l’ombre d’un arbre, près de la fraicheur de la Charente, sous le regard du pont transbordeur. Magnifique réalisation d’un certains Gustave. Donc on reconnait assez vite le style ! L’inscription finit, Julie et Lou nous rejoignent. Une petite glace. Puis une traversée aller-retour du pont. Avant de rentrer à Vaux-Rouillac. Vendredi soir ; premier week-end de juillet. Y’a du monde sur les routes. Hélios n’aime vraiment pas ça, mais on finit par rentrer !

    Le lendemain, deuxième réveil à l’aube blême. Je conduis Lou à Angoulême. Elle doit prendre le train pour Reims. Elle passe le mois de juillet avec son père. Moi j’en profite pour faire quelques courses chez Biocoop. Après tout, même si le Chamion est toujours en position « je ne pars pas avant après demain », je sens l’heure de mon départ approcher. Mes dates sont à peu prêt toutes fixées, je commence à avoir un itinéraire clair en tête. Je vais bientôt pouvoir reprendre la route.

    Descendre la Charente, remonter l’estuaire de la Gironde (donc repasser par Royan !). Bordeaux le 19 juillet; plein sud. Biarritz le 27 juillet. Plein est. Saint Lary Soulan du 7 au 12 août. Charbinat un peu après. Montréal le 23. Nouvelle job le 25.

    Étrangement, je suis toujours un poil inquiet quand je mets en place des plans aussi précis !

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