Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionFebruary 28th, 2022
  • J’aime Facebook. C’est sûr, c’est dit, et c’est assumé. Parfois, j’ai envie de désactiver mon profil. Après tout, je n’ai pas l’impression de partager tant de choses intéressantes. Même si je ne doute pas que mes contacts sont heureux de profiter de mon humour et de mes remarques hautement intelligentes parfois. En fait, ce qui me fait rester sur Facebook, ce ne sont pas vraiment les échanges directs. Ni la possibilité de garder contact avec d’autres personnes, ou d’avoir des nouvelles. Y’a plein d’autres façons de le faire. Non, ce qui m’intéresse sur Facebook, c’est que c’est une mine d’informations sur toute sorte de sujet, et que l’on y trouve des groupes tellement utiles et pratiques. J’y ai évidemment trouvé beaucoup d’informations et de conseils sur les Tiny House. Sur les homologations de véhicules aussi.

    Et puis il y a ce groupe de passionnés de Ford Série A, sur lequel je glane parfois des informations sur le Chamion. D’ailleurs, quand j’ai compris que mon démarreur était en train de me lacher, c’est là que j’ai pu prendre contact avec quelqu’un qui pouvait m’en fournir un. Sauf que le quelqu’un en question était en Angleterre. Et qu’il refusait que l’on passe par Paypal pour que je lui paie la pièce (sous prétexte que Paypal, c’était pas du tout fiable en dehors du UK… euh… what ?). Pas capable de me fournir non plus un IBAN et un BIC pour que je puisse lui faire un virement international (« je sais pas ce que c’est, et je vais pas contacter ma banque, ça prend une éternité d’appeler les banques en Angleterre »). Bref, ma pièce de rechange est tombée à l’eau. Ce qui était fort regrettable il faut le dire. Pas grave, j’ai secoué Facebook à nouveau. Et surtout mon groupe préféré « camtar en détresse ». Ce groupe qui m’a trouvé quelqu’un pour remettre le Chamion sur roues, après en avoir perdu deux au fin fond de nul part ; ce groupe qui m’a trouvé quelqu’un pour m’aider à changer les joins spi du Chamion, dans un autre milieu de nul part. Alors au point où j’en étais, j’ai posté mon message de détresse. « Besoin d’un nouveau démarreur, pour mon Ford série A ; ou quelqu’un qui puisse réparer l’ancien ». Et donc, en moins de dix minutes, Manu m’expliquait que le 4 cylindres du série A, c’est le 2.4d des transit. Et ça, les Ford transit (même les plus vieux) ça court déjà plus les rues. Un tour sur Oscaro, un démontage de l’ancien démarreur pour vérifier les références, et une commande passée.

    Je dois bien le reconnaître, ça ne fait pas partie de mes habitudes de penser à démonter la pièce pour vérifier la référence. En même temps, bien souvent, la pièce est compliquée à démonter. Et accessoirement, je suis pas encore hyper à l’aise à l’idée de démonter des morceaux de mon moteur ! Alors qu’au final, un démarreur, c’est juste trois câbles à enlever, et trois gros boulons à dévisser (avec une clé de 17, ça tombe bien, c’est la même que pour le moyeu !).

    Me restait plus qu’à attendre que le nouveau démarreur arrive. Pour info, parce qu’il y a du vocabulaire très utile à connaître, ça se dit « arranque » en espagnol (« motor de arranque » en version longue, et non pas « initio » comme je l’ai… initialement… pensé).

    La bonne nouvelle, c’est que la livraison se ferait plus rapidement que depuis l’Angleterre, et que j’aurais donc à attendre moins longtemps. L’autre bonne nouvelle, c’est que complètement par hasard, j’ai découvert que l’on pouvait jouer à Sim City 2000 directement dans son navigateur.

    Du coup, j’ai fait une rechute. Et j’ai passé beaucoup de temps à juste me changer les idées, en jouant. Et ça fait du bien.

    Et puis il y a eu un autre changement. Un changement météo. Le soleil a gagné un peu en verticalité. Il a gagné un peu aussi en intensité. Et en durée passé dans le ciel. Et ça, je le sens passer sur les batteries. Pluss d’électricité ; moins besoin de faire attention. Possibilité de faire tourner un peu le frigo, pour le garder frais. Plus besoin de chauffer le soir ou le matin (sauf quand je prends une douche, parce que je peux désormais avoir des habitudes de bourgeois). Bref, mon attente à Huesca s’est fait dans des conditions plutôt confortables. J’ai pu passer pas mal de temps à regarder les gens et leurs camping-car. Il faut bien le reconnaître, c’est souvent assez amusant…

    La ville de Huesca, pour m’aider à patienter, a même décidé d’organiser un concert pour marquer le carnaval. Pas de déambulation dans la rue, juste un concert. Le samedi soir, à 23h. Et ça aussi, ça a fait du bien. De voir des gens faire la fête, danser, chanter… et des musiciens qui descendent de scène en laissant derrière eux la chanson « all we are saying, is give peace a chance »…

    Et finalement, mon démarreur est arrivé. Lundi, à 17h. Les journées se sont suffisamment rallongées. J’ai envie d’y croire. Après tout, c’est pas si compliqué que ça ; je peux gérer avant la tombée de la nuit. Je tente.

    Et tout c’est bien passé. Tout a collaboré comme il faut. J’ai réussi à faire passer un gros truc en métal de dix kilos, à bout de bras, entre les machins, les bidules, et les durites. Il a trouvé sa place sans même être pénible. Je l’ai reboulonné. J’ai assujetti à nouveau les câbles. J’ai rebranché la batterie…

    Je me suis installé dans la cabine, téléphone en mode vidéo à la main, pour immortaliser la chose. J’ai tourné la clé. Et…

    Clac. Clac. Clac.

    Rien. Juste un clac, et rien d’autre.

    Sauf que je l’avais bien repéré cette petite cosse de mise à la terre. Cette cosse qui avait du mal à tenir. Dans le doute, je me suis dit que c’était elle. Après tout, j’avais le même bruit qu’en absence de batterie… j’ai vérifié… la cosse n’avait pas tenu en effet. Je l’ai remise.

    Retour dans la cabine. Nouvelle vidéo d’immortalisation. Cette fois ça commence à démarrer. Pour tout de suite s’arrêter.

    Saleté de cosse. Elle a sauté. Un coup de pince, un petit écrasement. Je vais quand même pas me faire embêter par une cosse quand même !

    Troisième tentative ?


     

    Dans ma tête, à un moment, je m’étais dit « hey, si ça se trouve, le fait de changer le démarreur, ça fera peut être aussi que le Chamion il démarrera mieux ; que j’aurai plus besoin de tirer dessus pendant des heures et des heures ». J’y croyais pas trop, mais je m’étais dit que peut être… et en l’occurrence, bin c’est le cas. Quand je rate pas mon premier démarrage à cause du stress et de l’émotion de l’entendre démarrer pour de bon, bin il démarre bien. Et proprement. Et ça, c’est pas plus mal, non ?

    Le moteur ronronne. Comme à son habitude. Calmement ; sereinement. Ça fait du bien de l’entendre. Que je l’aime ce vieux moteur ; que j’apprécie cette vieille mécanique, qui se répare sur un parking, avec une clé de 17 et une pince multiprise…

    Le Chamion est donc prêt à reprendre la route. Et je pense que je le suis, moi aussi. Il faut juste que je passe au bureau de poste. Il parait que j’ai du « lista de correo » qui m’attend.

    Une semaine de pause imprévue, ça m’a fait réfléchir à pas mal de choses. Ça m’a laisser envisager certaines options. Enfin, ce qui est sûr, c’est que demain… je roule ! Nouveau départ, nouveau commencement, nouvelles expériences que ce mardi 1er mars !

    NB : peut être faut-il que je précise pour les non-initiés. À la base, le Chamion -comme n’importe quel véhicule- faisait bien évidemment « vroum vroum » quand dil roulait. Mais très vite, il a récupéré ce magnifique canard. Figure de proue, qui lui confère son côté où rien ne l’arrête (un jour, il faudra que je parle du film « le convoi » -tiens, ça pourrait être un chouette truc à regarder ce soir- avec Rubber Duck, et toute l’histoire de ce canard ; je pourrais alors aussi mentionner « C’est pas sorcier » avec Fred et Jammy, et m’étaler plus en avant sur l’origine de mon intérêt pour les camions). Bref ; « vroum vroum » a rencontré « coin coin » ; dans un magnifique « croum croum » dont la sonorité proche de Crom ne peut, là encore, que confirmer le fait que rien n’arrêtera le Chamion.

    6 commentaires

    1. Commentaire de La Feuille

      Et le blog vroum vroum aussi ?
      C’est quoi ce
      We cannot display this gallery
      qui apparait grossièrement tous les deux ou trois paragraphes ?
      Céti qu’y a des photos qu’on voit pas entre deux photos qu’on voit ?
      Des photos de trains peut-être ?
      bizisèroises

    2. Commentaire de Sébastien Chion

      AH bin voui tiens. Bon, bin c’est réparé.

    3. Commentaire de Kaly

      C’est fort curieux : je pars et je reviens (pour pouvoir re-regarder la vidéo !!!) et à ce moment-là, au lieu du “we cannot display this gallery”, j’accède aux photos !
      Alors Paul est en train lui aussi de faire une deuxième lecture.
      Trop génial ton histoire. C’est cool que facebook t’ait été utile. Moi, toujours pas inscrite, mais profites-en bien !

    4. Commentaire de La Feuille

      C’est mieux quand il y a les jolies photos. Zut pas de trains !

      Ici auchi il fait chauleil.

    5. Commentaire de Jérôme

      Top la vidéo du test de démarrage !
      Ca vibre de partout ça c’est du matériel ! De l’authentique !
      Le périple va reprendre vers de nouvelles destinations avec la promesse de belles photos…

      Sinon,moii non plus suis pas sur face-de-bouc !

    6. Commentaire de Sébastien Chion

      T’as vu ça comment c’est trop la classe ! Carrément que c’est de l’authentique, du vrai de vrai, qui tremble, qui vibre, et qui fait du bruit !

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