Je préfère prévenir dès le début : j’espère que vous aimez les photos de châteaux. Parce que des photos de châteaux, il va y en avoir beaucoup plein !
Le Chamion est installé sur son parking, il penche un peu vers l’avant et vers la gauche, mais c’est pas trop grave. Je suis bien orienté, j’ai une jolie vue, il fait soleil. J’ai plusieurs promenades de programmable. Sans oublier -il faudra bien y passer à un moment- la visite du château. Alors c’est parti !
Nous avons donc, au choix :
1- le château de Marcuello et le Mirador de los Buitres (23 km, 350m de dénivelé)
2- el Puchilibro, le sommet du coin à 1595m (10 km, 518m de dénivelé)
3- l’Ermita Virgen de la Peña de Anies (19 km, 250 m de dénivelé)
Bref, clairement de quoi s’occuper. Dans l’idée, je me décide de les faire dans l’ordre des numéros, ça sera plus simple.
El Puchilibro et l’Ermita Virgen de la Peña de Anies
C’est le problème avec les sous-titres. Des fois, je dévoile le revirement de situation avant même d’avoir commencé à avoir fait la mise en place (après, comme le relève si judicieusement ma tata, le simple fait que je continue de raconter mes voyages, ça dévoile à chaque fois que j’ai pas fait trop n’importe quoi lors de ma dernière randonnée).
Le panneau d’information pour Marcuello explique que le départ se fait depuis la route, en suivant un chemin de l’autre côté. Et je prends donc le chemin de l’autre côté de la route, même si le panneau indicateur ne correspond pas. Assez vite après, un autre panneau me confirme que je suis pas sur le bon chemin ; un autre m’indique qu’il y a un beau point de vue sur le château. J’ai commencé à monter un peu. Je me dis qu’en fait, comme c’est aujourd’hui la plus belle journée prévue côté météo, autant commencer par ce qui se passe en hauteur. Et donc, je continue de monter. Profitant en effet de la vue. L’accès au premier mirador se fait sans problème.
De là, et sans trop de surprises, ça continue à monter. Contrairement aux deux autres randonnées qui sont des allers-retours, l’ascension du Puchilibro est une boucle, que je fais dans le sens inverse du sens recommandé. On est samedi, il fait soleil. S’il y avait pas mal de monde au parking pour visiter le château (d’où ma volonté de privilégier un autre jour pour la visite), je me retrouve à grimper tranquillement, ne croisant que trois personnes dans la montée.
J’atteins la ligne de crête, qui me permet d,avoir un premier aperçu de ce qui sera la suite de mon itinéraire quand je passerai à la vallée suivante :
La chaine de montagne que je suis (du verbe suivre ; je ne me suis point encore transformé en montagnes ; et d’ailleurs, je devrais dire « les chaines » vu que je suis passé de la Sierra de Guara à la Sierra de la Peña) marque la limite nord de la hoya de Huesca (en gros, la plaine de Huesca, où il n’est pas impossible que je revienne faire quelques explorations ensuite). À Riglos (à l’ouest d’ici) je pourrais franchir cette barrière et continuer un peu vers le nord, pour la vallée suivante (celle de la Gàllego). Il y a ensuite la vallée de Jaca. Et ensuite, les Pyrénées. Vous suivez à peu près ? Parce que moi, ça y’est, j’ai enfin la géographie du coin bien en tête ; et encore plein de zones de Terra Incognita à compléter. Zones pleines de promesses ; que ce soit en devinettes sur la carte, en aperçus sur quelques photos, ou en direct quand je grimpe un peu.
Avouez, il est tentant ce petit point blanc au sommet des falaises de la deuxième photo ! Oui, je sais, sûrement un ermitage… Autre constatation amusante, si je ne me trompe pas : sur la quatrième photo, la ligne de falaise que l’on voit à gauche, ce sont les falaises où se trouvent le monastère de Leyre et les différentes Foz explorées il y a (pas) si longtemps… en même temps, il faut dire que le château de Loarre est à moins de 100 km à vol d’oiseau de Pampelune, 55 du monastère…). Je reste concentré sur une zone géographique bien petite… et ça me plait !
C’est plein de toutes ces considérations que j’attaque la dernière partie de l’ascension jusqu’au sommet, qui se rejoint sans la moindre difficulté (si ce n’est un chemin un peu glissant car boueux et mouillé).
Force est de constater qu’il me faudra vraiment attendre un bon moment avant que le Tozal de Guara soit à nouveau accessible, j’en ai peur…
De là, l’idée de base était de redescendre sur le château. Sauf que le chemin continue après le sommet, et ça m’intrigue. J’ai envie d’aller voir. Alors je continue un peu. Puis un peu plus. Je redescends, certes, mais je redescends vers l’ouest. Quelques vérifications me confirment que je pourrais faire d’une pierre deux coups. Il est encore tôt, pourquoi ne pas aller voir un ermitage ? Ça fait longtemps !
Le sentier me ramène sur un chemin forestier plus large. La marche est assez longue et ennuyeuse, mais elle m’emmène là où je veux. Je ne suis pas sûr de suivre l’itinéraire officiel pour me rendre à l’ermitage d’Anies, mais je suis sur un chemin qui y va. Au fait, je vous avez peut être pas dit, mais y a un château sympa dans le coin !
Heureusement, la fin de la balade redevient un peu plus intéressante. On se rapproche des falaises où je sais qu’il doit y avoir un ermitage quelque part, mais je comprends pas pourquoi je ne le vois pas. Jusqu’à ce que finalement… ah, oui… quand même !
Petit regret d’en trouver la porte fermée, et de ne pas pouvoir visiter, mais j’arrive à voler un peu des photos au gré des falaises…
Ne me reste plus qu’à attaquer le chemin du retour. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a bien un autre itinéraire, et qu’il est plus sympa. Plutôt que du gros chemin forestier, c’est du petit sentier de randonnée, et ça rend les choses beaucoup plus agréables !
Bon, la balade a été plus longue que prévue. Ou plus courte ; je sais plus trop. Enfin en tout cas, la balade a été longue. Mais très sympa si on omet la portion un peu longue de chemin forestier. J’arrive plus tardivement que je pensais. Sur un point de vue magnifique sur le château. Bon, d’accord, je reviendrai ici de jour. Même si, quand même…
La pizza du soir, en tout cas, est bien méritée !
El Castillo de Marcuello y el mirador de los buitres
Et donc, le lendemain, en pleine forme, je me décide de me lancer à nouveau dans la balade pour aller au mirador des vautours. C’est quand même marrant, parfois, le vocabulaire que l’on apprend… y a encore plein de choses que je ne sais pas dire en espagnol, mais je pense que je n’oublierai pas comment on dit « vautours ». Ça me sera sûrement utile un jour ! Enfin… je me lance en direction du mirador, parce que je sais que ce n’est pas tant les vautours que je vais voir que la suite de mon programme.
Sur ma fin de balade de la veille, j’avais repéré un panneau avec des indications correspondants aux informations données pour le départ de cette balade. Sauf que le panneau n’était pas à l’endroit où il aurait dû être. Alors plutôt que de retourner directement jusqu’au panneau, je décide de chercher la suite du chemin. Ce qui me permettra de m’offrir un tour complet de château avant de comprendre que le départ du chemin est bien plus bas sur la route que je pensais (Espagne, randonnées, panneaux indicateurs, screugneugneu, tout ça tout ça). Je redescends donc.
Après avoir tourné pendant une heure -me sachant un peu limité par le temps, vu que je pars pour plus ou moins six heures de marche et que c’est le début d’après midi- je fini par trouver mon début de sentier. L’avantage, c’est que j’ai les extérieurs du château sous tous les angles !
Bon, d’accord, j’avoue… il me plait bien ce château ! Mais dans l’idée, moi je suis parti pour une longue balade.
Et longue, elle le sera… là encore, sur chemin forestier tout du long… mais j’avance, tranquillement pas vite (pendant que le château, lui, s’éloigne).
C’est clairement plus long (et ennuyeux) que ce que je pensais. Mais selon le bon vieux principe du « quitte à m’être rendu jusque là de toutes façons… » je continue. Et finalement, je vois apparaître les ruines du château de Marcuello, à l’horizon.
Mon objectif, c’est au bout de ce gros monticule / cailloux / rocher / truc juste après. Pas mécontent d’être enfin arrivé.
Le paysage redevient spectaculaire. Je sais plus si je vous ai dit que les Pyrénées ne sont vraiment pas loin ?
Et voici donc les Mallos de Riglos…
Les Mallos, donc, qui sont un ensemble de Peñas ; sauf que là, y en a beaucoup… Riglos, c’est le nom du village, tout en bas (là où j’ai l’intention de garer le Chamion dans quelques jours). La rivière, c’est le rio Gállego, que je suivrai ensuite vers le nord pour quelques temps. Tout au fond, un peu perdu dans le flou de la photo, ce sont les Mallos de Agüero. En théorie, c’est là que je devais commencer mon aventure dans le secteur, mais que finalement la météo m’a fait changer mes plans en commençant par Huesca. Normalement, je pense rester plusieurs jours dans le coin (quand j’y arriverai !) vu que -vous le devinez sans doute- il y a une belle potentialité de balade dans le secteur. Ne serait-ce que, oui, revenir ici, au mirador, depuis les Mallos, en suivant ce magnifique petit sentier qui monte tranquillement. Pour profiter à nouveau de ce point de vue, en ayant tout mon temps.
Parce que là, il est rendu 17h. Et j’ai probablement trois heures de marche pour rentrer… après, l’avantage du chemin forestier, c’est qu’il sera facile à suivre !
Et à nouveau ce château qui se rapproche. Avec, en arrière plan, la falaise au bout de laquelle se trouve l’ermitage de la veille…
Il me faudra bien trois heures de marche pour rentrer. Il est passé 20h quand je suis de retour au Chamion. Les 40 dernières minutes de nuit n’ont pas posé le moindre problème ; une jolie lune dans le ciel, un chemin clair, puis une route goudronnée… et me voilà de retour chez moi.
Les pâtes au fromage du soir, en tout cas, sont bien méritées !
El Castillo de Loarre
Et donc, après un week-end ensoleillé à faire de la rando, je me réveille un lundi matin pluvieux, gris, et venteux. Comme prévu. L’avantage, c’est que pour visiter le château, il y a beaucoup moins de monde ! Ils l’ouvriront d’ailleurs pour moi (c’est pas facile de pousser une grande porte de château quand le vent souffle, mais la responsable refuse mon aide avec le sourire alors je la regarde faire).
J’aurai le château pour moi tout seul pendant toute la visite, ce qui n’est pas déplaisant. Alors certes, le ciel gris ne met pas en valeur la vue magnifique que l’on peut avoir depuis l’endroit… mais la vue, ça fait deux jours que je l’explore. Donc je me contenterai des intérieurs. Des cailloux. Des pierres. Plein des vieilles pierres !
J’ai froid aux mains, je suis mouillé, mais ça en valait la peine !
Je retourne au Chamion. L’endroit est très chouette, mais depuis deux jours, je vis un peu en pente, et en fait, c’est quand même fatigant au quotidien ! Un jour, je finirai par craquer, et m’équiper de cales (c’est pas comme si c’était compliqué à bricoler / fabriquer / transporter…).
En attendant, je décide de déménager. La météo pour les prochains jours et à l’alternance pluie et soleil. Deux jours avec des rafales un peu fortes, je resterai donc plutôt dans un coin tranquille je pense. Et puis j’ai envie de me poser un peu. Continuer de prendre mon temps. D’avancer pas vite. C’est une sensation tellement agréable…
Contrairement à ma première impression après le premier démarrage avec le nouveau démarreur, le démarrage n’est toujours pas facile pour le Chamion quand il fait froid ; encore moins quand il fait humide. Mais avec un peu de patience, il finit toujours par se lancer !
Je fais la descente du château tout tranquillement. Moins de dix kilomètres plus tard, je suis à nouveau garé ; à l’horizontal. À Ayerbe.
Les photos de châteaux, c’est comme les trains : on ne s’en lasse jamais. Celui qui constitue le point central de ton paysage est vraiment magnifique par ailleurs. Une silhouette tout à fait conforme à ce que l’on imagine des châteaux du Moyen Âge. Un cliché en quelque sorte mais qui mérite de multiples clichés.
Se poser dans une région plaisante et l’explorer à fond c’est un excellent concept, plutôt que de faire des kilomètres. C’est comme cela que l’on a vu qu’un morceau de la Calabre et seulement le Nord de la Sardaigne !