Alors donc… de retour par ici, après une longue interruption des programmes. Ce blog parle déjà de beaucoup de choses. De voyages ; d’écritures ; de contes. De construction de maisons à roulettes depuis peu. Et pendant le confinement, il a faillit se mettre à parler menuiserie. Parce que c’est ainsi que j’ai vécu le confinement. En jouant avec des machines à bois. Table, banc, chaise… les constructions ont été nombreuses, et j’ai été plutôt fier du résultat. Mais cela ne me paraissait pas justifier un article de blog.
Tout comme l’avancement de l’écriture de mon dernier livre. J’en ai beaucoup parlé alors que j’étais sur la route en Espagne, pendant que je cherchais les mots et les images dans les magnifiques paysages de la Terra Alta. Mais suite à mon retour accéléré en France, il n’y avait pas assez à dire, il me semble, pour écrire un article… pourtant, le projet avance très bien. L’écriture est terminée depuis un moment, il y a eu plusieurs relectures -et plusieurs retours de relecteurs- et je devrai bientôt lancer une deuxième vague de relectures.
Et puis je n’avais pas envie d’écrire sur le confinement. Pas envie de m’exprimer ici. Alors j’ai construis mes meubles, j’ai écris, relu, et réécris. J’ai fait pas mal de choses. Je me suis gardé occupé ; à attendre de voir comment les choses allaient évoluer.
J’en suis arrivé à la conclusion que comme tout le monde, j’étais incapable de prévoir la suite. Incapable de dire ce qui allait se passer. Être sur la route me manque, j’ai envie d’avancer, de rouler, mais pas dans ces conditions. Pas pour le moment. Pas alors qu’il y a trop d’incertitudes. Alors oui, je retournerai en Espagne, mais je préfère attendre encore un peu, afin de voir comment les choses évoluent.
Et c’est en cherchant comment occuper ce « temps d’attente » que j’ai finalement décidé de me lancer dans le projet « 203 ». J’ai recommencé à éplucher les petites annonces du bon coin. Quitte à être immobilisé, j’avais envie d’en profiter pour faire quelque chose de constructif. J’ai fini par trouver un camion plateau qui me plaisait, et je l’ai acheté… et puis j’ai profité du plateau pour acheter des matériaux, et commencer à tout stocker. Avant de finalement revendre le plateau, pour me retrouver au niveau de fondation que je commence à bien connaître : le châssis nu.
Warum Nietzsche est un B80 à cabine double datant de 1995 ; autant dire que pour moi, il est hyper moderne. Et la direction assistée, c’est quand même un vrai bonheur ! Je n’ai pas l’intention de me débarrasser d’El Chamion. Je l’aime ma petite maison à roulettes. Mais me voilà lancé dans la construction d’une troisième maison ; qui sera probablement vendue à la fin.
Il y a un petit côté surprenant à se relancer dans un tel projet. Ce n’était pas vraiment comme ça que j’imaginais mon été 2020 ; mais je pense que rares sont les gens qui ont vécu l’été 2020 qu’ils avaient prévu. Je fais partie des chanceux : j’ai choisi ce que je ferai de mon été ; et j’en ai fait quelque chose qui me plait.
J’ai donc commencé la construction. Les plans n’étaient toujours pas fini, mais dans ma tête, ça n’était pas très grave. De toutes façons, pour le nouveau faux châssis en bois, le plan n’a aucune importance. J’ai rapidement expédié l’opération ; l’une des parties les plus ennuyeuses de la construction, vue qu’elle a un petit côté « travail à la chaîne ». La fabrication des étriers m’oblige à travailler le métal, alors que je ne suis pas très fan. Mais en même temps, j’ai envie d’apprendre.
Comme j’ai l’habitude, ça avance tout seul ; je n’ai pas besoin de réfléchir. Je procède quand même à quelques ajustements. Pour les deux premières maisons, j’avais tout de suite fait mes caissons d’isolation au sol ; cette fois, je m’organise un peu différemment. Je ne vois pas le sol comme une partie différente de la structure. Je vois toute la structure comme un tout ; mon isolation de plateau sera donc faite vers la fin plutôt qu’au début. Est-ce que ça changera quelque chose ? pas grand chose, je pense. Si ce n’est au niveau du pare pluie, que je pourrais donc installer d’un seul tenant.
La structure porteuse terminée, la suite des opérations restent la même : d’abord la façade avant, terminée pour la partie extérieure : à cause de la cabine, il est impossible de mettre le pare pluie et le bardage une fois que le mur est relevé. Donc tout est fait au sol.
Mon objectif est de perdre du poids ; au niveau de la maison, je veux dire. J’ai pu peser le camion, sans le plateau. Il faut que je reste proche de la tonne pour la maison équipée.
Jusqu’à présent, j’ai déjà fait deux changements. Après une certaine hésitation (et un léger pincement au coeur) j’ai remplacé la laine de bois par du biofibre pour isoler. En passant de 55 kg/m3 à 30 kg/m3, j’économise pas loin de 60 kilos (ce qui, sur une petite tonne, est un gain loin d’être négligeable !). En laissant tomber la laine de bois, je perds le plaisir de l’odeur du matériaux (même si le biofib sent bon, c’est loin d’égaler la laine de bois). Et je perds un peu côté isolation sur le plan du déphasage (le temps que l’isolant peut « retenir » la chaleur. La perte reste toutefois minime et la grande majorité des Tiny House utilisent le biofib.
Autre changement : abandonner (un peu) le bois pour le bardage, et le remplacer par du plus léger. Après avoir discuté un peu avec les constructeurs d’Optinid, j’ai jeté un coup d’oeil du côté polycarbonnate (Optinid les utilisent en « tôle ondulée » en complément du bardage douglas sur leur tiny et le résultat est vraiment très esthétique). Mais on n’en trouve plus en coloré ; uniquement transparent. Et pour le coup, c’est beaucoup moins beau. À la place, je me suis plutôt tourné vers des plaques de tôles très fines. Le calcul est simple : j’économise environ 10 kg du mètre carré de bois remplacé par de la tôle. Alors non, je ne suis pas parti pour construire un container ; l’idée est d’utiliser la tôle de façon décorative. Tout en gagnant un peu de poids quand même.
Et du coup, eh bien mon mur avant, qui est presque entièrement cachée par la cabine du camion (la cabine du B80 est beaucoup plus haute que celle de mon ford série A) se retrouve entièrement en tôle. Vu qu’on ne la voit pas, vu qu’on ne peut pas l’entretenir, pourquoi se compliquer la vie ? Et hop, 30 kilos de bois en moins ! Et pour la première fois sur une de mes maisons, j’ai construit un mur aveugle !
Me voilà donc lancé. J’ai une structure au sol, et un premier mur. Je modifie un peu l’ordre pour la suite : je fais les deux côtés longs, mais je garde le côté court arrière pour plus tard ; pour plusieurs raisons, notamment une de simplification de la construction, mais aussi parce que je ne suis pas encore tout à fait sûr de comment je vais la terminer (cherche fournisseur de double vitrage sur mesure pas trop loin de Lyon ou Grenoble si jamais).
Pour ce qui est du plan, il devrait bientôt être terminé. Ça vaut mieux, vu que j’attaque le mur gauche demain !
Temps de travail (cumulé): 21h
Nombre de vis (cumulé) : 240