Ils sont plusieurs à m’avoir dit qu’il fallait visiter Tarragone. Mon conducteur hongrois m’avait même dit que c’était un immanquable. J’ai donc décidé de programmer mon retour pour y inclure une étape à Tarragone.
J’ai quitté l’auberge de jeunesse tôt le matin, pour arriver directement dans la gare. Pour faire plus proche, il m’aurait fallu dormir directement dans le train. Ce qui aurait été moins confortable.
Ceux qui trouvent que les tarifs de la sncf sont un peu complexes à comprendre n’ont sans doute jamais acheter de billets sur le site de la renfe. Sur la vingtaine d’options de trajet entre Valencia et Tarragone, je ne suis pas sûr que deux l’aient été au même tarif. Sans hésitation, j’ai pris l’option la moins chère. Et la plus longue. Je ne suis pas plus pressé que ça, ce qui m’a permis de découvrir toutes les gares de la côte méditerranéenne du trajet. Mais j’ai fini par arriver à Tarragone.
De cette ville, je n’avais qu’une seule image : un amphithéâtre romain surplombant la mer. Y’a pas à dire, c’est la classe. Les amphithéâtre de la Croix Rousse et de la colline de Fourvière à Lyon sont assez beaux, je le concède. Mais aucun des deux ne surplombent la mer. Les romains auraient pu faire un effort, je trouve.
Arrivé à Tarragone, j’ai trouvé une carte de la ville, j’ai repéré l’amphithéâtre et une grande place toute en longueur (la Rambla Nova). Mon objectif étant, dans un premier temps, de me trouver de la nourriture, j’ai décidé de prendre la direction de la grande place qui n’en finit pas. Et j’ai passé un moment à explorer le centre ville « moderne » de Tarragone, avant de me trouver une paella qui me fasse envie.
Il m’a fallu un moment à marcher dans des rues pas vraiment inspirants avant d’accepter que peut-être, en fait, il fallait que je me dirige vers la vieille ville, où je trouverais un peu plus mon bonheur.
J’ai donc quitté ma grande place qui n’en finissait plus, pour revenir vers la vieille ville. Il faut dire que Tarragone garde la trace de plusieurs grandes étapes de son histoire. On retrouve donc des vestiges de l’époque romaine se mélangeant à des ruines de l’histoire médiévale. Il est vrai que c’est assez rare et inhabituel. Suffisamment, sans doute, pour justifier un arrêt.
J’ai déambulé avec plaisir dans la vieille ville. Mon sac sur le dos, bien évidemment. Excuse parfaite pour cheminer en prenant mon temps. Pour m’arrêter parfois sur un banc au soleil pour avancer un peu dans mes relectures. Et aussi juste pour le plaisir de profiter du soleil. Avant de m’apprêter à retourner dans le grand nord…
Murs d’enceinte, cathédrale, château, vieilles pierres… l’ensemble est beau, et j’ai plaisir à vagabonder. Je n’aurai pas fait un détour pour venir visiter la ville. Mais mon train passait par là de toutes façons, et vu mon programme, une escale était fortement conseillée. Et pour ça, oui, Tarragone est une ville escale agréable.
Et finalement, j’ai rejoint mon amphithéâtre. Et c’est vrai que la vue est inhabituelle. Surtout avec les constructions modernes. La mer, la plage, une route, la voie ferrée et un amphithéâtre. Tout cela se partage le paysage dans un ensemble improbable. Et l’improbabilité, j’aime ça !
Je suis revenu à la gare. je n’avais pas repéré d’horaires particuliers, parce que des Tarragone – Barcelone il y’en a toutes les demi heures environ. J’ai attendu le prochain, j’ai embarqué, et je suis revenu à Barcelone.
Après une petite hésitation, j’ai décidé de ne pas descendre à Sants -la principale gare de Barcelone- mais dans une autre gare, un peu après. Choisissant au hasard : j’avais quelques heures à tuer à Barcelone. Je suis descendu à Passeig de Gràcia. Le nom me rappelait quelques choses. C’est quand je suis sorti sur cette grande avenue, avec trois des maisons les plus connues de Barcelone qui me faisaient un sourire, que j’ai compris pourquoi le nom m’était familier.
Le plan de Barcelone est réapparu dans ma tête. J’étais ici, les Ramblas étaient par là bas, je m’y suis donc dirigé. Évoluant à nouveau avec mon sac dans les rues de Barcelone. Redécouvrant avec plaisir son énergie, son ambiance unique -quoi que beaucoup trop touriste dans le quartier de la Rambla !. Le temps de visiter un peu un marché, de slalomer dans les rues de la vieille ville, grignoter une tranche de jambon avec un bout de fromage…
J’arrivai à Barcelona Norde un peu plus de deux heures avant le départ de mon bus. Mais c’était pas plus grave que ça. J’avais revu un peu Barcelone, j’avais visité Tarragone, ma journée avait été bien remplie, il ne me restait qu’à attendre.
Et puis finalement, j’ai embarqué dans mon bus de nuit qui devait me ramener à Lyon. Une courte nuit (mais à la fois longue ! ou le contraire, je sais plus) plus tard, j’embarquais dans un tram. Puis dans un bus. Avant de terminer les 20 derniers kilomètres en stop.
Le retour a été précipité un peu. J’ai accéléré un peu tout ça. C’est pas tous les jours que j’ai des entretiens d’embauche sur Skype pour un job qui me fait rêver… alors histoire de mettre toutes les chances de mon côté, je préférai éviter de me connecter depuis une auberge de jeunesse bruyante avec une connexion internet aléatoire. Je préférai la connexion internet d’une chambre perdue dans le fin fond de la campagne…