Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionNovember 14th, 2015
  • Cette nuit, j’ai rêvé d’amour.

    En me réveillant, je me suis fait un thé. « Je reviendrais à Montréal ». Un thé noir, aromatisé aux fruits et au chocolat. Le genre qui fait du bien à l’âme.

    J’ai mis mes écouteurs. J’ai commencé par Gauthier Aubé. M’émerveillant une fois de plus devant la beauté de ses compositions. J’ai continué avec du Einaudi, me laissant emporté par la poésie du piano. J’ai enchaîné avec Adèle et Zalem… j’ai évolué toute la matinée dans un univers musical tout en douceur et en merveilles.

    Pendant que je m’émerveillais devant ces musiques, j’ai fait le ménage de l’auberge de jeunesse. Étape par étape, en suivant ma liste de tâches.

    Mais ce matin, j’y ai mis tout mon amour. Tout l’émerveillement que je ressentais, je l’ai communiqué à la moindre des tâches que j’accomplissais. Tout l’amour qui emplissait mon coeur depuis mon réveil, je l’ai distribué. En lavant les douches. En passant le balais. En étalant la lessive. En faisant les lits.

    On a reproché quelques fois à la trilogie du Pourquoi Pas ? d’être trop positive. Tout se passe bien. Tout est simple. Les relations entre les personnages sont uniquement basées sur la tendresse et l’amour. Les gens s’aiment, et ne se compliquent pas la vie. Aujourd’hui, je suis heureux qu’il n’y ait (presque) que de la tendresse dans mes histoires. Que ça ne parle que d’amour. Que les choses soient simples. Je suis heureux que mes contes véhiculent le même message. Parce que c’est ce que je suis ; c’est ce dont je veux parler. C’est ainsi que je veux avancer.

    Hier soir et ce matin, j’ai passé plusieurs heures à suivre les flux d’actualités. À entendre parler de peur, de guerre, de haine, de violence, de barbarie, de massacre, de violence. En janvier, je m’étais contenté de dire « ce qui s’est passé est horrible, mais ce qui compte, c’est comment les gens vont réagir ». La réaction a été catastrophique.

    Depuis hier soir, j’ai mal à ma tendresse. J’ai mal à mon amour. Haine et violence ne feront jamais changer les choses positivement. Pourtant, je me doute des réactions à venir…

    Je n’ai pas envie de parler de peur ou de haine. Je veux juste parler d’amour. Aujourd’hui plus qu’à mon habitude, j’ai envie de rayonner d’amour. J’ai envie de sourire à tout le monde. J’ai envie d’aimer tout le monde. J’ai envie de partager ma tendresse, ma joie, mes sourires.

    Parce que c’est animé par des sentiments positifs, parce que c’est avec l’amour et la tendresse, que l’on peut faire évoluer les choses.

     

    Luz y amor.

    3 commentaires

    1. Commentaire de Iris

      Hier soir nous avons organisé une soirée voyage alternatif à Toulouse. J’ai vu des gens que j’aime profondémment et à qui je n’avais pas envie de dire au-revoir en fin de soirée, mais à qui j’ai dit “merci d’être venu, à bientôt”!. On s’est donnée de grandes étreintes. D’immenses étreintes, qui font du bien. Je n’avais pas encore écouté ni vu les infos, eux non plus. Simple réflexe de voyageur.
      Hier soir je suis rentrée chez moi en pleurant, juste après avoir vu les infos en pleine rue. J’ai pleuré en janvier mais en lisant le journal, dans ma chambre, pas devant les gens. Je me disais que ce n’était pas approprié. Pas normal, voilà.
      Mais hier, je ne pouvais pas me raisonner, j’ai pleuré dans le métro, dans la rue, devant les gens, et j’ai eu des larmes en réponses. Comme un soulagement.
      Et j’ai beaucoup de reconnaissance envers mes amis voyageurs qui m’ont serré dans leurs bras hier, mais ce matin aussi. Anick-Marie qui m’a serré dans ses bras hier soir, avant que je m’endorme. J’en avais besoin.

      Je sais que si j’ai besoin d’aller mieux, je ferme les yeux et je repars en voyage. Sur cette plage d’Uruguay avec Carmen et Raul où rien n’est impossible à raconter, au Québec où j’ai tant d’amour à donner, en Bolivie pour la folie d’être aller au bout de soi, au bout de moi.
      Ou avec Sébastien pour se souvenir que l’amitié et l’affection sont des choses qu’aucun acte n’abimera jamais. Quelle que soit la distance.

      Merci à toi. Blessée mais survivante. Je t’embrasse

    2. Commentaire de Iris

      Ou plutôt… touchée mais survivante!
      Mauvais lapsus… Je suis à Toulouse et tout va bien. Et je t’embrasse.
      Merci pour ce beau message, merci de penser à nous. Et si tu regardes les infos, tu verras aussi toute la solidarité dont les gens ont fait preuve. C’est beau.
      Un peu de lumière au bout du tunnel…

      Esperanza y amor

    3. Commentaire de Kaly

      Aimer, c’est la seule solution. Aimer, ça rend fort et intelligent. Aimer, c’est la bonne réponse.

      Ce qui se passe au loin dans des pays dont on ne connaît même pas le nom se passe à nouveau chez nous, peut-être cela permettra-t-il d’en mieux mesurer l’horreur. Et de comprendre que nous récoltons ce que nos dirigeants ont semé.

      Après le massacre de janvier chez Charlie Hebdo, des hommes s’exposaient dans les rues, yeux bandés, bras écartés, avec un écriteau : “je suis musulman, faites-moi un câlin.” Ils m’intéressent plus que les discours convenus.

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