Il y a quelque chose de presque hypnotisant dans cette façon de voyager. Notre rythme change complètement. Assis tranquillement, à regarder le paysage défiler, à regarder le temps passer. Le décor change, lentement, pas beaucoup. Il évolue quand même un peu. Mais le trajet est surtout rythmé par les arrêts. Toutes les heures et demi environ. Dans des petites villes au début. Puis simplement à des « trucks stop », perdus au milieu de nul part. Je découvre les États Unis sous un angle que je ne connaissais pas encore. À un rythme qui me plait. De temps en temps, on descend, on sort, on fait quelques pas, et on remonte. J’avais une petite inquiétude à faire Ottawa-Sault Ste Marie, mais le voyage se faisait de nuit, et j’avais beaucoup dormi. L’inquiétude était plus grande devant les douze heures qui allaient me conduire de Minneapolis à Rapid City. J’avais quand même eu la brillante idée de m’acheter un livre la veille. Je l’ai avancé un peu, mais j’ai surtout passé beaucoup de temps à admirer le paysage. Assis tout à l’avant du bus, la vue est magnifique. Plus belle encore que si je conduisais, vu que je peux regarder de tous les côtés, sans avoir à m’inquiéter. Deux bandes d’asphaltes, qui s’étalent vers un horizon encore inconnu… je crois que je pourrais facilement prendre goût à cette façon de voyager finalement.
Et puis j’ai aussi réussi à brancher mon ordinateur pendant une partie du trajet. Suffisamment pour avoir assez de batterie pour écrire. Beaucoup. Voilà. Je suis de retour sur la route, les idées foisonnent à nouveau. Pas dans la direction initialement prévue, mais c’est pas grave. Parce que cette façon de voyager, assis à ne rien faire, à regarder le paysage derrière la vitre d’un bus, ça n’est pas comme ça que le narrateur avance. Non, traverser les États-Unis en bus et en stop, ça ressemble beaucoup plus à Sally… elle voyage beaucoup avec moi ces derniers temps. Bon, je ne m’avancerais pas trop pour le moment. Ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête, mais je vais d’abord finaliser un projet avant de me lancer dans un nouveau. Il n’empêche…
La température se réchauffe considérablement aussi. C’est bien ce qu’il me semblait. Que dans l’immensité du milieu, dans le sud du Dakota, dans les environs de Yellowstone, la température serait encore clémente. En fait, c’est surtout l’inquiétude de voir l’automne arriver qui m’a fait accélérer un peu le pas. J’avais envisagé un petit détour par Des Moines, dans l’Idaho l’Iowa. Je n’avais encore jamais mis les pieds là bas. Et ma liste d’États inconnus diminuant de plus en plus, je me disais que ça serait peut être l’occasion… mais je n’ai trouvé personne pour m’héberger, et j’avais envie d’avancer. Alors je suis allé au plus vite, finalement. Dans quelques heures, j’arrive à Rapid City. J’ai même loué une voiture pour quelques jours, pour optimiser mon exploration. Et l’étape d’après, ça sera Yellowstone. Et là, par contre, je me dis que je vais peut être recommencer le stop. Ça me paraît un bel endroit pour ça. Et ça me permettra de prendre juste exactement le temps nécessaire. À voir.
Des Moines… Ce nom me disait quelque chose. Puis d’un seul coup je me suis souvenue de Meryl Streep et de sa merveilleuse virée à Des Moines avec Clint Eastwood. Sur la route de Madison…
Mais dis-donc, Des Moines, ce n’est pas dans l’Iowa?
Bon, il se fait tard ici sur notre coin de planète et je file me coucher, mais si j’ai raison gare à toi!
(ps : je viens de trouver un bar qui fait des soirées contes merveilleuses, tu as une adresse de plus pour ton prochain passage à Toulouse)
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Alors là, j’avoue que les belles zimages me laissent un peu froid… Je préférerais les steppes de Mongolie, c’est quand même un peu plus vallonné de ce que j’en sais. Là je crois qu’il me faudrait un antidépresseur pour supporter un paysage comme ça pendant plusieurs jours. Vivement les Rocheuses !
@Iris : tu as raison, j’ai fait une faute de frappe que je m’en vais corriger de ce pas. Il s’agissait bien de l’Iowa. Pas ma faute si ça s’écrit comme Idaho, mais avec des lettres différentes et dans le désordre :) par contre, je me rappelle pas du tout de la virée à Des Moines dans la route de Madisson. Faudrait que je reregarde ça un de ces jours. Et je prends note pour le bar et les soirées contes. Parce que je compte (ouarf) bien rentrer en France avec de quoi faire une soirée conte d’une heure environ :)
@La Feuille : la bonne nouvelle, c’est que ça ne dure quand même pas longtemps (juste une douzaine d’heures de routes). Après, je pense que l’impression est très différente en vrai plutôt qu’en photo. Je ne m’imagine pas du tout faire 5 jours de tourisme dans ce genre de paysage. Mais à traverser, en bus ou en voiture, sans s’arrêter, ça me plait vraiment beaucoup !
C’est surtout dans le film qu’on parle de Des Moines, pas dans le bouquin. Ca doit être pour ça… :)