La Floride ne m’a jamais inspiré. Je l’ai toujours vue comme un parc d’attraction géant. Entre Disney World, Miami et tout le reste, j’avais l’impression que la Floride n’était qu’un seul et gigantesque parc d’amusement. Fidèle à mes habitudes, c’est parce que la Floride ne m’inspirait pas que j’avais bien envie d’aller y faire un tour, et me prouver que j’avais tord.
Tout a commencé par le Visitor Center où nous avons passé la nuit. Tout a commencé par un verre de jus d’orange offert par la maison. Bon, mais trop froid. Mais comme dit le proverbe, « à jus d’orange donné, on ne regarde pas la température ». Alors du coup, je suis même passé en prendre un deuxième un peu plus tard.
Au centre, on a récupéré des cartes. On a récupéré quelques coupons. Et puis des flyers. Et aussi, on a récupéré la liste de tous les States Park de Floride. Parce qu’il y en a beaucoup, et que généralement, ce sont de beaux endroits pour se promener, relaxer, et dormir. Et puis aussi pour faire du snorkeling et de la plongée. Parce que bon, hein, quand même ! Et munis de toutes ces informations, nous sommes partis !
Saint Augustine
Le premier stop a été à St Augustine, la plus vieille ville des États-Unis. Oui, la toute toute toute première, fondée en 1565. Elle est aussi considérée comme le lieu d’accostage du premier explorateur européen (l’espagnol Juan Ponde De León) sur le continent américain. Laurie voulait jeter un oeil. Je n’avais aucune raison de ne pas vouloir. Alors on est allé voir. Ma première impression a été d’atterrir dans un parc d’attraction. Une grande rue piétonne avec que des boutiques de souvenirs, des « tour bus » et des parking payants partout.
Et la première impression a été juste. Tout m’a paru artificiel, faux, reconstruit.
Restons honnête quand même : c’est seulement le centre-ville qui m’a donné cette impression. Dès que l’on s’en éloigne un peu, tout redevient un peu plus normal. Il y a même quelques bâtiments absolument magnifiques, comme le « Ponce de Leon Hotel ». Hôtel grand luxe à sa construction il a depuis été transformé en collège. Grand luxe aussi, j’imagine.
En se baladant, on trouve d’autres jolis bâtiments, et la citadelle. Que l’on ne visitera pas, parce que pas plus motivés que ça.
Et si on s’éloigne encore, ça devient plus classique. Et assez agréable. On peut même apprendre qu’il y a eu une grande marche le 9 juin 1964 pour les droits des noirs. Marche dirigée par Andrew Young, qui a eu la chance de se faire tabasser à la fin – les reportages sur son passage à tabac ont, ironiquement, grandement contribué à la cause… Martin Luther King est aussi passé ici à quelques reprises, toujours dans le but de faire avancer la cause des noirs. J’imagine que le choix du lieu – la plus vieille ville des États-Unis – était assez symbolique…
Et si on marche encore un peu, on atterrit dans une distillerie. Que l’on peut visiter. Et où l’on peut déguster aussi. Du coup, quand on repart, c’est Laurie qui prend le volant !
Blue Spring State Park
Notre première étape. À une heure et demi de route de Saint Augustine, un State Park nous paraissait l’endroit parfait pour faire escale. L’endroit semblait inspirant, offrir pas mal de possibilités (snorkeling, la possibilité de voir des Manatees – lamentins en français -, de se promener dans la nature…). Ça nous plaisait. Nous sommes arrivés au State Park à 19h30, juste avant la fermeture. Oui, la fermeture. Avec des grosses barrières, qui empêche de rentrer après. L’accès au parking ? 27$ ? Ça ne nous tente pas. Nous ne comprendrons sans doute jamais pourquoi est-ce que ça peut être aussi cher… et refusons catégoriquement de payer ce genre de prix. Nous choisirons donc -de dépit- le parking du Walmart le plus proche.
Mais nous revenons quand même dans le parc le lendemain. Parce que bon ! Quand même !
Blue Spring est connu pour ses lamantins. Ils viennent passer l’hiver ici, parce que l’eau est chaude. Oui, en Floride les sources « froides » sont naturellement chaudes. Blue Spring est la source la plus importante de la Blue River, avec ses 101 millions de gallons quotidiens. Si vous avez un doute, un gallon c’est 3,78 litres. Donc en gros, on parle de 380 000 000 de litres par jour. Soit encore un volume de un kilomètre par un kilomètre par 380 mètres. Non, perso, je ne visualise pas. Mais bon… on sait jamais ! Et toute cette eau, elle sort d’une grotte.
Dans cette grotte, on peut plonger – si on est certifié. Sinon, on peut barboter en surface. Alors c’est ce que l’on fera. Parce que Laurie, elle a un petit bateau gonflable dans son van. Alors on le gonfle, et on pagaie. Et on nage. Et moi, je redécouvre le bonheur de l’apnée. Dans l’eau chaude. Et naturelle. Avec une grotte en bas. Dans laquelle je ne rentre pas. Mais dont je visite l’entrée avec beaucoup d’intérêt !
[et le responsable du blog est conscient d’un problème technique pour récupérer les photos qui devraient s’afficher là. Peut-être que ça sera réparé un jour]
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Et finalement, on reprend la route. Nous avons continué vers le sud… le trajet était simple : rejoindre la côte et la suivre le plus possible. Abandonner l’autoroute (la 95) pour lui préférer la US-1 (plus près de la côte) voir même la A1A encore plus prêt.
Nous avions dors et déjà compris les limitations du camping dans les States Park (la ranger à l’accueil m’ayant confirmé que tous les States Park de Floride sont équipés de barrières qui sont fermées au coucher du soleil). Nous avons donc fait notre deuil des campings confortables, visant une fois de plus les parkings, et nous avons roulé vers le sud, retrouvant la 1A1 à Cape Canaveral (oui, comme les navettes spatiales) et suivant la côte, sans fin, jusqu’à Miami.
En gros, la côte ne s’arrête jamais d’être construite. Il nous est arrivé à quelques reprises d’avoir deux kilomètres sans maison, d’avoir un peu de verdure, mais ce sont des villes qui s’étendent, puis des résidences saisonnières en location, puis à nouveau des villes… les plages sont jolies, mais toutes identiques. Les States Park ne sont pas plus inspirants que ça. Une fois de plus, j’ai ce sentiment que tout est artificiel. Il n’y a plus rien de naturel. Tout est construit, aménagé, transformé, ajusté. Arrivé à Miami, j’en arrive à cette triste conclusion : j’avais raison… la Floride -tout du moins la côte- n’est qu’un gigantesque parc d’attraction où tout est fait pour que le touriste se sente rassurée.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : c’est beau. C’est agréable à visiter. L’eau est à des températures hallucinantes, et on se fout à l’eau sans le moindre problème. Et même avec plaisir, vue la température extérieure. Il y a de jolis arbres, il y a des endroits inspirants. Mais il est vrai que je ne peux pas m’empêcher de penser à de la vraie nature, à de la côte sauvage. À… mettons au sud de l’Oregon, par exemple ! Bref, aucun regret. Content d’avoir fait toute cette descente. Content d’avoir vu. Content de ne pas envisager de revenir !