Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionAugust 25th, 2019
  • Le plan initial était d’aller directement au Cormet de Roseland. Après avoir quand même passé une nuit à Beaufort, histoire de marquer une étape. Parce que si la route jusqu’à Albertville s’est passé sans problème, après Albertville, ça commence à monter. Et du coup, ce sont des pointes de vitesses en quatrième à 40 km/h. Mais la plupart du temps à 30. Alors arrivé à Beaufort, j’ai fait une pause, et j’ai fait le plein. De Beaufort. À la coopérative. Parce que bon, les paysages du Beaufortain sont magnifiques, mais le Beaufort est (avec certains Conté) mon fromage à pâte ferme préféré. Un kilo dans le frigo, parce que ça rime.

    J’ai beau avoir des cartes IGN de la région, à Beaufort il y a aussi quelques panneaux avec des indications de balades. Quelques aperçus. Et après un certains temps de réflexion, j’ai décidé que j’allais plutôt commencé mon séjour dans la région au lac de Saint Guérin, à 1500m d’altitude. Soit 800m plus haut que Beaufort. Après tout, il fallait bien que je teste les capacités du Chamion à monter, non ? Et il a monté. Sans problème. À sa manière. Quand on a sa maison sur son dos, on avance lentement mais sûrement. Il m’aura fallut prêt d’une heure pour faire la route de Beaufort à Saint Guérin, avec des pointes de vitesse à 23 km/h en seconde. Pas moyen de passer la troisième. La descente sera amusante aussi je pense !

    J’ai décidé de prendre tout mon temps pour découvrir la région. J’ai l’impression qu’il y a une éternité que ça ne m’est pas arriver. Alors même que j’essaie de prendre le plus possible mon temps, il est très rare que je n’ai aucune contrainte de temps. Il me semble que la dernière fois, c’était à Yosemite, aux États-Unis alors que je me baladais avec mon van. J’avais un moyen de déplacement, et la carte de toutes les randonnées à faire dans le coin. J’étais reparti après avoir coché toutes les randonnées intéressantes qui se faisaient sur une seule journée. J’ai l’intention de faire pareil ici. Repérer toutes les balades qui me font envie. Et les faire. Quand j’aurai fini d’explorer la zone de Saint Guérin, je passerai au Cormet de Roseland, où j’aurais encore beaucoup à faire. Et ensuite, nous verrons !

    J’arrive au lac le dimanche après midi. Il fait soleil, et les vacances ne sont pas encore terminées. Ce n’est pas le meilleur moment pour découvrir les lieux, mais je ferai avec. Je gare le Chamion sur le bord de la route, un peu comme je peux. Il n’y a quasiment que des voitures. En fin de journée, il n’y aura plus personne, et je pourrai me garer plus convenablement.

    Nous sommes en début d’après-midi. Je pars donc pour une petite balade le long du lac, histoire de me détendre les jambes après la route. Une petite balade toute simple…

    C’était sans compter mon amour pour les détours. Le col de la Louze, je l’avais déjà repéré ; il était déjà dans ma liste de balade à faire. Je l’avais prévu pour le lendemain. Mais quand j’ai vu le départ du sentier, et le panneau qui annoncé à peine 3,9 kilomètres, j’ai regardé l’heure. J’ai vu que j’avais largement le temps ; je me suis dit que je pouvais monter tranquillement, en prenant mon temps. Parce qu’après tout, je n’ai pas vraiment fait d’entrainement cet été. Alors je me laisse monter, en me disant que je verrai bien de toutes façons…

    Je croise quelques personnes qui descendent. Ça sera toujours ça de moins en haut, c’est très bien. Et puis à un moment, je me retourne… et pouf ! il est là !

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    J’avais oublié que dans la description de la balade -sur un panneau au début du lac- ils parlaient de la vue sur le Mont Blanc. C’est chouette ! Et ça redonne un peu du coeur à l’ouvrage. Les jambes vont bien. Mais si en plus à chaque fois qu’on monte, le Mont Blanc se dévoile un peu plus, c’est encore mieux !

    La promenade est agréable. Ça tire un peu sur les jambes, j’ai le souffle un peu court (le col est à 2100), et ça finit un peu plus raide, à base de faux espoirs. « Ça y’est j’y suis… ah non j’y suis pas ». Mais finalement, quand même, et bien oui, j’y suis ! Outre la vue magnifique sur le paysage que l’on vient de quitter, il y a aussi le paysage que l’on découvre de l’autre côté !

    Et puis au col, il y a surtout un panneau. « lac de la tempête ». A priori, il n’est pas très loin ; une vingtaine de minutes de marche en plus, je me laisse tenter. La balade continue très belle, très agréable, entre les sommets.

    Sauf que cette petite vallée qui mène jusqu’à ce lac, j’ai bien vu sur la carte qu’elle continuait vers d’autres lacs. En plus, ce premier lac, y a encore pas mal de monde. C’est assez bruyant. Et la vallée donne vraiment envie d’aller voir plus loin. Alors je me prête au jeu. Je continue d’avancer. Pour aller voir le lac d’après, et le suivant. Je continue comme ça un bon moment. En gardant dans un coin de ma tête deux informations : je redescends, et j’avance. Je longe plusieurs lacs, sous le regard des montagnes. Et j’arrive finalement au lac vert. La vallée continue. Je pourrai redescendre loin, très loin en continuant comme ça… et c’est tentant. Sauf que je n’aurai pas moyen de revenir après. Alors bien sagement, je fais demi tour, et je remonte jusqu’au col. J’ai quand même redescendu d’une centaine de mètres…

    Ce genre de paysage, c’est aussi l’occasion d’attraper quelques magnifiques panoramiques…

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    Je suis tout content. Heureux de cette première randonnée. De ces premiers paysages, qui correspondent vraiment à ce que je venais chercher. Le moins de gens possibles…

    La descente se fait sans soucis, en prenant mon temps. Je récupère un peu d’eau sur les différents torrents que je croise… qu’elle est bonne l’eau de la montagne !

    De retour au barrage, le parking est quasiment vidé. La place que je me réservai est libre. C’est parfait. Je suis garé avec vu sur le lac. Je dérange pas les autres véhicules même si je suis un peu encombrant. Mais surtout, je suis content d’être posé, et de ne plus rien avoir d’autre à faire pour aujourd’hui. Si ce n’est manger un peu de Beaufort !

    Et comme à côté de mon lit il y a une fenêtre, je peux m’endormir en regardant les étoiles. Parce qu’un ciel nocturne en montagne, ça a quand même quelque chose de magique !

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