Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJuly 13th, 2014
  • J’ai découvert Terre du Son par le biais de la programmation du festival. Je cherchais à voir Vitalic, j’ai vu qu’il y était programmé. J’ai regardé plus en détail, j’ai trouvé un line-up magnifique, j’ai décidé d’y aller.

    Mon but ici n’est pourtant pas de parler de la programmation en tant que tel, puisqu’après tout, elle change d’une année à l’autre (il n’en reste pas moins que celle de 2014 était magnifique : Nasser, Détroit, M, Vitalic, Gaetan Roussel, Breton pour ceux que je connaissais déjà. John Butler, Gramatik, Sarah W_ Papsun, Sapiens Sapiens pour ceux que j’ai découvert… et plein d’autre encore ! ). L’idée est bien de parler du festival en général, vous encourageant à y aller, ou non, dépendant de ce que vous recherchez.

    Le premier contact, plutôt agréable, s’est fait par le site internet. Le festival promeut le covoiturage, invite les gens à se déplacer en vélo, a un arrangement avec la région Centre pour que le TER pour se rendre ne coûte à peu prêt rien, offre des navettes gratuites depuis la gare de Tours… bref, les organisateurs encouragent le développement durable et les comportements responsables et soutiennent les intermittents du spectacle. Bref, tout ce que je lisais me donnait envie d’y aller. Et le prix du billet ne m’a pas découragé. D’avoir fait trop de festivals gratuits (ou vraiment pas cher) au Québec, j’ai pris certaines habitudes, que j’ai du mal à adapter à la France, où les billets pour participer à un festival sont quasiment impossibles à rentabiliser… surprise agréable, donc, à Terre du Son, de voir qu’il ne m’en coûterait que 70 euros, pour voir toute une série d’artistes que j’avais vraiment envie de voir. Je partais gagnant, sans même prendre en compte les découvertes potentielles…

    Le deuxième contact a été plus désagréable. Après un peu plus de 5 heures de route, l’accès au camping était bloqué. Un responsable de la sécurité, on ne peut plus antipathique, refusant purement et simplement que l’on passe. J’ai du insister pour réussir à savoir où je pouvais dormir s’il ne me laissait pas aller au camping. Je dormirais donc sur le parking. Ça ne me dérange pas. Pour le moment, ce que je veux, c’est aller danser un peu. Retour au parking (il faut bien 10 minutes de petites routes pour aller du parking au camping, les deux étant aux deux extrémités opposées du festival).

    Le festival se compose de deux parties. Il y a d’abord un village gratuit, que l’on est obligé de traverser pour accéder à la zone payante. Là encore, le contact ne sera pas très positif. L’impression d’évoluer parmi des étales de marchandises, et des stands de nourriture. Si la partie gratuite c’est un centre commercial mobile, je suis pas sûr que que ça m’intéresse vraiment…

    Finalement, les choses se remettront en place. Je ne croiserais plus que des gens sympathiques, avec qui j’aurais plaisir à discuter et échanger. Je pourrais rejoindre le camping plus tard dans la nuit et y installer ma tente de façon permanente. Et je découvrirais même que le village gratuit offre beaucoup d’ateliers, de rencontres, de concerts, et de spectacles. Bref, un petit espace qui, au deuxième abord, est en réalité très sympathique et agréable. D’autant qu’il se trouve au pied d’un joli petit château. Parce que Terre du Son se déroule sur le magnifique domaine de Candé, un parc immense, avec des grands prés, mais aussi une très belle forêt, des étangs, etc…

    La population du festival me laissera un goût mitigé… je trouve le public un peu “mou”. Les gens ne dansent pas vraiment. S’ils crient beaucoup, s’ils applaudissent très forts, j’ai l’impression qu’ils ne bougent pas. Ils écoutent la musique dans des postures assez rigides, passant parfois leur poids d’un pied sur l’autre, en rythme, mais ne vont pas beaucoup plus loin. Forcément, j’ai le droit à de nombreux commentaires sur ma façon de danser.

    Festival sous la pluie = festival boueux. Il y aura plus de 40000 festivaliers sur tout le week-end, et la météo n’était pas tout à fait au rendez-vous (et ma tente pas tout à fait étanche). La prairie finira sous la forme d’un immense champ de boue, prélabouré pour la suite… le site lui même ne finit pas très propre non plus… des bouteilles trainent un peu partout, et le long du chemin menant du camping au site du festival, c’est un étalage de déchets. Certes, j’ai déjà vu pire, mais ça donne quand même l’impression que le public ne fait pas le moindre effort.

    Dernier petit détail à noter sur le festival : dans la partie payante, on ne paie pas en euro mais en vinyle. Avec un taux de change de 1 euro = 1 vinyle. Je me demanderais pendant un moment la raison d’une telle chose, avant de comprendre qu’en réalité, les transactions sont simplifiés à l’extrême. Puisqu’il n’existe que des pièces de 1 vinyle (que l’on peut séparer en deux pour faire 50 centimes) il n’y a pas de retour de monnaie compliquer à gérer. Pas besoin pour les vendeurs de courir dans tout les sens pour casser le billet de 50 euros qu’il vient de recevoir. Et au final, ça simplifie quand même bien la vie. Et puis avouons le, ça donne un petit côté communauté à l’ensemble.

    Il n’empêche que je n’ai pas vu le temps passer. Nuits courtes, petite sieste rapide quand la programmation est un peu moins intéressante, mais sinon, c’est musique en continue, de midi à 3h du matin. De quoi en avoir plein les oreilles. Et plein les jambes si on aime danser.

    Profitant d’un samedi matin plus tranquille, j’ai même eu l’occasion de faire une petite virée exploratrice à Tours, et le lundi étant férié, je suis parti explorer Loches – la cité royale – et retourner voir mon château préféré dans la région : Chenonceau.

    Au final, un très beau week-end, mais qui tiendra plus à la programmation particulièrement excellente cette année, qu’aux festivaliers, qu’à l’organisation ou qu’à l’ambiance générale. Ça ne m’empêchera pas forcément d’y retourner… si la musique reste aussi bonne !

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