Rue du Pourquoi Pas

Direction, Washington. L’idée n’est pas de s’y arrêter, mais de faire du tourisme éclair.On quitte l’état de New York, on traverse le New Jersey, on cherche une épicerie au Delaware, on continue au Maryland, avant de finalement entrer à Washington DC. Maison blanche, obélisque (d’une subtilité et d’une délicatesse toute américaine), mémorial à l’honneur des soldats morts au combat (avec des citations d’une subtilité et d’une délicatesse etc…), l’immense plan d’eau où Forest Gump court quand il retrouve Jenny, et enfin le temple hommage à Abraham Lincoln (d’une subtilité etc…).

Au fond, le temple hommage à Lincoln, et devant, le grand bassin d’eau. À droite et à gauche, le mémorial pour les victimes du Vietnam (si je ne m’abuse). À droite et à gauche, l’obélisque. Vous en déduisez soit que réalité les gens mentent, et qu’il y a deux obélisque à Washington, soit que c’est un panoramique à 360°.

Nous sommes le soir d’Haloween ; on croise plein de tits enfants déguisés ; la file d’attente pour aller demander des bonbons à la maison blanche et tout simplement hallucinante. Nous, on a finit le tourisme, il est temps de passer aux choses sérieuses : nous sommes là pour rouler. On réaménage la voiture en mode « route de nuit » , avec une grande couchette à l’arrière pour le plus grand plaisir de Laurence.

Laurence dort, Camille fait semblant de dormir mais en fait elle est trop stressée et fait juste vérifier que je ne dors pas, et moi je ne dors pas. Je roule. J’aime conduire. Ça ne me dérange pas. Je suis capable d’aller loin, longtemps. Je me sens très bien. Je prendrais mon café annuel, par principe et laisserais quand même la voiture à Camille une petite heure, le temps de somnoler un peu. On se garera finalement vers 4h du matin, dans un parking, pour finir la nuit. On a roulé pas loin de 1600 kilomètres. Camille en a roulé 150. Ce sera les seuls qu’elle conduira : pour tout le reste du voyage, on se relaie : je conduis, elles dorment. Moi, ça me convient parfaitement.

Je somnole deux heures dans la voiture à l’arrêt, avant de repartir. Petite pause dans un starbuck. Je me rappelle la lecture de « No Logo » qui expliquait la politique d’implantation de la chaîne. Il n’y a en effet plus que ça. C’est le seul moyen pour nous d’avoir des accès internet. Pas de petits cafés sympas avec accès wi-fi comme à Montréal ou à Québec. Les États-Unis sont vraiment sous développés à ce niveau. On peine horriblement à trouver des connexions sans fil. Starbuck semble la meilleure solution. Mais on n’aime pas ça.

On rentre au Tennessee, sans comprendre. L’heure de correspond pas. Il me faudra un moment pour que je connecte enfin : on a passé un fuseau horaire (ça je le savais) mais on a aussi fait le changement d’heure. Ça, je ne le savais pas. Deux heures gagnées dans la journée ? Et pourquoi pas ! Suite à une inspiration soudaine, on s’arrête dans un centre d’information touristique, qui nous suggère une petite balade dans un parc local. Après la nuit à rouler et à dormir bizarrement, ça réveille, et ça fait du bien. D’autant plus qu’avec les couleurs de l’automne, les arbres sont magnifiques.

En fait, ce qui me surprend le plus, c’est le paysage : je n’imaginais pas le Tennessee. Mais si j’avais eut à l’imaginer, je ne l’aurais pas imaginer comme ça ! Je ne suis pas dépaysé le moins du monde. Dans les bois, j’ai limite l’impression d’être dans la forêt juste en dessus de chez mes parents (avant que des méchants ne la fassent tomber, évidemment). C’est étrange et agréable, de retrouver un mini bout de son chez soit à plusieurs milliers de kilomètres.

On prend le repas de midi à 10h du matin. Ça peut surprendre, mais c’est dans notre timing personnel. Et surtout, on doit se débrouiller avec les moyens du bord…

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