L’étape après Nashville, c’est Dallas. Un bon 800 kilomètres à nouveau. Notre première grosse étape de jour. Qui se passe tout aussi bien que celle de nuit. On avance tranquillement, encore et toujours. Toujours le même partage équitable des tâches : je conduis, Laurence et Camille dorment. Après le Tennessee, c’est l’Arkansas, qui se traverse plutôt vite, et l’arrivée au Texas.
Et oui… on roule toujours vers l’ouest.
À Dallas, on est attendu par Scott. Là encore, on débarque à point d’heure. On passe un peu de temps à parler avec lui avant d’aller se coucher, en se sentant un peu coupable : c’est quand même plus du squat que de la socialisation que l’on fait sur ce coup là. Enfin, c’est pas grave, on assume.
David a envoyé un mail : ça serait bien que l’on essaie de faire réparer la voiture avant de la remettre à Fran. Il nous a même trouvé un concessionnaire Buick à Dallas. Le hasard du destin fait que l’on est à 5 kilomètres à peine. Je prends la voiture, je vais voir. Ils peuvent faire la réparation pour la fin de journée. On perd une journée de route, on va être un peu short sur le timing, mais c’est quand même faisable. On est « bloqué » à Dallas pour la journée. On en profite pour visiter. La ville de Dallas est agréable quoi que pas exceptionnelle. Comme on a tout notre temps, on prend l’option tourisme totale : visite de l’aquarium. Des requins, des crocodiles, des hippocampes, un paresseux… un peu tout ce qu’on veut. Très belle expérience, surtout si l’on est habitué au biodome un peu miteux et vieillot de Montréal.
Texas profond. C’est beau, mais il y a quand même des choses traumatisantes. Comme cet aimant à frigo, dans un magasin de souvenir, avec un revolver, et écrit à côté « ici, nous n’appelons pas la police ». Ouf ; ok. Merci.
Fin d’après midi. On récupère la voiture. Ils ont fait une super belle job. Par contre, on découvre quelque chose de fascinant : juste à côté de Dallas, limite fusionnée avec, il y a une deuxième grande ville : Forth Worth. Le concept est superbe : au lieu d’avoir les embouteillages d’une grande ville, vous en avez deux fois plus. Ouf !
On est un peu déçu : on n’est pas assez dépaysé par ce que l’on voit. C’est encore un peu trop pareil comme avant. On se dit donc que l’on va rouler un long moment encore, faire une longue étape à nouveau, pour nous permettre d’être plus relaxe les derniers jours, et dans un décor complètement nouveau.
C’était sans compter sur un chevreuil suicidaire qui s’est matérialisé au milieu de l’autoroute. J’allais à la limite de vitesse. J’ai freiné sans écraser la pédale, essayé de l’éviter sans donner un coup de volant… j’ai bien réagit, mais sans succès. Le chevreuil a volé ; les trois personnes dans la voiture ont eu très peur ; la carrosserie a eut très mal. Il n’y a rien eu à faire ; à part la carrosserie, tout va bien. On se remet en route… mais pas longtemps. Le stress des embouteillages, plus la réparation de la voiture, plus la fatigue cumulée, plus le chevreuil, c’est un peu trop pour moi. On s’arrête dans un petit motel, qui s’avère au final aussi sympathique qu’il n’est pas cher. Et livré avec la connexion internet.
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On prévient David à nouveau : « tu sais David, le pare-choc qu’on vient tout juste de faire repeindre… bin il a rien eut. Par contre, le capot , le phare et l’aile, ils ont peut être eut un peu de mal.