« Tu es l’invité le plus agréable et le plus facile à vivre que nous ayons jamais eu ». Je me souviens encore des mots de Cordi quand j’avais quitté le ranch, dans l’est de l’Oregon. Elle avait autant apprécié le fait que je me sente chez moi que le fait que je sois aussi indépendant. Moi je me souviens encore de la facilité avec laquelle je m’étais senti chez moi. C’était peut être la première fois que je confirmais vraiment cette capacité que j’avais quand même déjà testée par le passé. Mais avec Cordi et Joe, c’était particulier. Je ne les connaissais pas ; nous nous étions croisés par hasard, dans le hall d’un hôtel de Yellowstone, alors que j’avais besoin d’un accès wifi. On avait discuté un peu. Ils m’avaient dit « n’hésite pas à passer » ; j’avais expliqué que je prenais ça pour une invitation. Et ça en était une.
À force de voyager, c’est devenu une habitude. Presque un réflexe. Me sentir chez moi, partout où je vais. Le Chamion a rajouté une dimension supplémentaire : je voyage avec ma bulle ; avec mes affaires. Je suis autonome, et indépendant. Pour autant, je continue à faire d’un peu partout mon chez moi temporaire. Où je reste le temps qu’il me plait ; le temps d’explorer, découvrir, ressentir… Je fais mon chez moi un peu partout. Depuis quelques semaines, mon chez moi, c’est la Hoya de Huesca. Et plus exactement, le nord de la Hoya, et ses montagnes. J’y suis bien. J’ai adopté les lieux, petit à petit. J’en ai fait mon chez moi. Tout comme il n’est pas facile de dire au revoir à quelqu’un, il n’est pas non plus facile de dire au revoir à une région que l’on a adoptée. Pas facile de tourner le dos à ces montagnes, donc les noms me sont de plus en plus familiers. Les silhouettes m’ont accompagné depuis un moment maintenant. Apparaissant et disparaissant, au gré des randonnées, des virages, des sommets. Ici, c’est chez moi. Il y a deux ans, j’avais connu la même sensation au moment de quitter la Terra Alta…
Je n’aime pas partir sans dire au-revoir. Il m’est arrivé à quelques occasions de le faire. Dans des circonstances exceptionnelles. Dans des moments uniques ; particuliers. En général, quand dire au-revoir était rendu beaucoup trop compliqué. Ou trop douloureux. Mais la très grande majorité du temps, j’aime dire au-revoir. Et j’aime le faire proprement.
J’ai découvert la région avec une lenteur qui me plait. À un rythme qui me plait. Et j’ai envie de pouvoir lui dire au-revoir comme il se doit.
J’ai beaucoup aimé le cycle de l’Assassin Royal de Robin Hobb. J’aime les cycles (très) longs, où l’on prend le temps de s’attacher aux personnages, de les voir changer, grandir, évoluer. Et j’ai encore plus particulièrement aimé le tome 13. Le dernier du cycle (avant qu’il ne soit finalement prolongé). Dans ce livre, Robin Hobb prend le temps de raconter ce qui arrive à chacun des personnages. Elle prend le temps de fermer chaque arc narratif. En racontant ce qui arrive à chacun, elle nous permet de leur dire au-revoir. L’un après l’autre. Oui, j’ai aussi adoré la fin qui n’en finit pas du Seigneur des Anneaux. Après tant de temps passé avec les personnages, on a envie de prendre le temps de leur dire au-revoir. Une fin précipitée peut gâcher un livre ou une série.
Je n’ai pas envie de précipiter ma fin ici. Je n’ai pas envie de partir plus vite que nécessaire. J’ai envie de prendre le temps de dire au-revoir aux lieux qui m’ont marqué. Et rien de mieux pour mettre fin à un cycle de balades que d’ajouter quelques balades supplémentaires. Ces randonnées sont là pour revoir un peu tout. Pour jeter un dernier coup d’œil. Profiter une dernière fois des lieux. Marcher en me disant « j’ai été là aussi ». Voir les lieux sous tous les angles, sous tous les aspects. C’était l’un des rôles de ma randonnée à la Peña del Sol. Elle me permettait de connecter certains points ; certains lieux. Le au-revoir a été gâché par la météo. Par ce ciel, gris pendant toute la deuxième moitié de la randonnée. Par l’impossibilité de vraiment profiter des paysages. L’impossibilité de profiter pleinement de ce que je suis en train de voir, parce que je sais que les lieux ne sont pas mis en valeur comme il le faudrait. Imaginez un musée où les pièces sont trop sombres pour admirer les œuvres ; un concert où tout le monde parle autour de vous ; un restaurant chic alors que vous avez un rhume. Voilà. Pour moi, c’est exactement ça qui se produit. Il y a un voile gris sur tout ce que je regarde. Là où tout devrait être chatoyant, lumineux, contrasté. Tout est terne. Gris. Et je ne peux pas dire au-revoir comme il se doit à ces lieux que j’aime tant. Et ça me frustre, au plus haut point.
J’ai beaucoup voyagé seul. Suffisamment pour savoir que j’ai pluss de plaisir à voyager accompagné. Que j’ai envie de pouvoir partager ce que je vois, ce que je vis. Pour autant, quand c’est nécessaire, ou pas possible de faire autrement, comme en ce moment même, je peux voyager seul. C’est quelque chose que l’on finit par apprivoiser / comprendre / connaître quand on vit sur la route. La solitude. Ce n’est pas un mode de vie facile à partager ; ce n’est pas un quotidien facile à partage. J’ai quand même envie de partager avec quelqu’un mes voyages, mon quotidien dans le Chamion, mes émerveillements. Et ça se fera, en temps et en heure. Là tout de suite, j’avais besoin d’être seul. Un peu trop de choses qui n’ont pas marché ces derniers temps. Un peu trop d’échecs, de refus, de rejets… j’avais envie de faire le point. Je n’avais pas envie de socialiser, ou de rencontrer du monde. J’avais juste envie d’être seul, tranquille, dans ma bulle. Sans jamais complètement m’isoler. Je n’aime pas être complètement isolé. Je garde quelques contacts sur internet, j’échange un peu. Mais je suis clairement dans une phase où j’ai besoin de me refermer sur moi-même. Dans une période où j’ai envie de limiter au maximum les interactions sociales. Le Chamion attire les foules, mais il est facile de s’en couper, si on ne veut pas parler. D’autant plus quand le ciel est gris et incite à rester à l’intérieur, tout fermé… Il est facile de ne pas tisser de lien, quand on n’en a pas envie.
Je peux gérer la solitude ; j’avais des envies de solitude, et d’isolement. Mais je sais aussi comment je me gère dans des moments comme ça. Je sais exactement ce dont j’ai besoin. D’être dehors. De marcher. Et de profiter du soleil. Je peux passer des heures à marcher au soleil, et ça fait un bien fou. Quand il fait gris, par contre, l’humeur ne suit pas. Je suis plus maussade ; j’ai moins d’énergie. Quelques jours de gris, je peux gérer. Mais il arrive un moment, après plusieurs semaines dominées principalement par les nuages, la brume, et un ciel voilé, ça devient particulièrement pesant. J’ai envie de marcher, d’aller dehors, et de m’éclater. Mais voilà ; même ça, en ce moment, je n’y arrive plus. Mon humeur du jour est conditionné à la météo. Alors je regarde les prévisions la veille, savoir quel genre de journée je vais passer le lendemain. Et si la météo semble prometteuse, je pars sur de belles balades ; je vais m’émerveiller devant les paysages. Sauf que trop souvent, je n’ai pas pu m’émerveiller. Trop souvent il a fait gris. Trop souvent le ciel voilé est venu faire disparaître la profondeur des paysages, le relief des montagnes, le contraste des roches.
Je ne précipiterai pas mon départ. Je vais continuer à faire les balades que j’ai programmées. Il ne m’en reste plus beaucoup. Et j’essaierai, autant que possible, au maximum, de faire des au-revoir à la région à la hauteur de ce qu’elle mérite. De ce qu’elle a offrir. Et j’espère que la météo acceptera de faire un petit peu un effort. Parce que je n’ai pas envie de me faire le Tozal de Gara sous la pluie ; ou d’arriver au sommet avec un ciel bouché.
La randonnée du jour a ce même objectif. Compléter des boucles ; relier le passé et le futur. Revoir une dernière fois des paysages, et jeter un oeil sur ceux qui s’en viennent. Dire au-revoir à des amis. À des silhouettes qui ont été là ces derniers temps. La balade du jour, c’est celle-ci :
Vous reconnaissez peut être le lac de barrage, tout en haut. La vallée, que j’ai déjà faite deux fois en train, et une fois à pied. Murillo, où je suis passé jeter un œil, un dimanche grisailleux. Une fois de plus, la même idée : de nouveaux points de vue (depuis la Punta Común qui domine un peu le coin, y compris la Peña Rueba -qui elle-même domine Murillo- juste à côté, mais 16 mètres plus bas ; les deux connectés par le Paso de Yotampoco) et de nouveaux angles de vue sur le déjà connu. Et normalement, en principe, et en théorie, il fera un peu beau, avec intervalles nuageux.
J’ai hésité un peu, entre faire la boucle dans le sens horaire, ou non. J’ai finalement pris l’option horaire. On se débarrasse tout de suite du difficile, et après on continue facile :
la Punta Común
On est samedi, y a pas mal de gens. Qui viennent grimper, bien sûr. Pas marcher. Comme la veille, j’attaque par l’ascension à côté des mallos. Mais très vite, au lieu de tourner à gauche pour redescendre et continuer le tour, je tourne à droite. Pour continuer de grimper. Et grimper encore. 380m de dénivelée, en 2,5 km. Ça pique un peu, mais au moins, en effet, c’est fait. Et puis surtout, ça permet de changer assez vite les points de vue sur les environs.
Idéal, aussi, pour admirer ces nouveaux paysages que je découvre tout juste :
Les mallos, bien sûr, et derrière la gorge que j’ai explorée un peu la veille. L’énorme arrête rocheuse, qui se trouve en face de la grotte, et la ligne de crêtes qui marque la nouvelle limite de ma Terra Incognita ; que trouve-t’on derrière ? Qu’ai-je à y voir ? Est-ce que je grimperai à un moment pour aller voir ?
Et aussi, le paysage de l’autre côté :
Et là, on est dans du plus connu. avec le lac du barrage de la Peña ; les deux falaises que j’entraperçois au loin. Et les Pyrénées. Si si, je vous assure ; pour le moment, le paysage est encore assez dégagé pour que l’on puisse les deviner. Alors certes, c’est du panoramique sauvage, avec de la retouche aussi sauvage, fait au téléobjectif… mais ça explique bien, je trouve, pourquoi j’ai envie de pouvoir voir loin. Pourquoi j’ai envie de profiter de ça dans mon paysage plutôt que d’un simple ciel gris ?
Et donc ces falaises, que j’ai croisées à plusieurs reprises (la première fois en grimpant le Puchilibro) et que je peux nommer désormais : à gauche, c’est San Salvador qui culmine à 1547 mètres. À son pied, côté droit, se trouve le monastère de San Juan de la Peña, dont je ne crois pas avoir encore parlé pour le moment, mais il fait partie de mes visites prévues un jour. À droite, Oroel, à 1769m (juste derrière, bien caché, c’est Jaca). Et les Pyrénées, majestueux, dont je suis incapable de nommer les sommets. Moi c’est la moyenne et la haute montagne. La très haute montagne avec les glaciers, je laisse ça aux autres ; j’ai déjà bien assez à faire de mon côté !
Et quitte à avoir le téléobjectif sous la main :
Oroel, d’abord, le lac et le barrage de la Peña ensuite, et la conduite forcée de Carcaville (la rivière, et ma première étape, se trouve au bout, en bas).
Je termine l’ascension, alors que l’horizon se voile de plus en plus, et que le paysage commence à disparaître. Les autochtones me font un peu (beaucoup) sursauter ; je m’attendais pas du tout à en voir dans le coin… mais j’arrive au sommet, sain et sauf.
Et c’est à partir de là que mon humeur commence à empirer. À partir du moment où, une fois de plus, je commence à perdre le paysage. La lumière était déjà un peu voilée ; on perdait déjà un peu des détails. Mais ça ne fera qu’empirer par la suite…
El Paso de Yotampoco
J’avais un gros questionnement par rapport à cette randonnée. C’est fou comment, parfois, un nom peut avoir de l’importance. Je suis donc au sommet de la Punta Común ; juste après c’est la Peña de Rueba, et les deux sont connectées par el Paso de Yotampoco. Où je vais devoir passer.
Le problème, c’est que « yotampoco » peut se traduire par « [alors là ouais mais en fait, à vrai dire,] moi non plus » ; ce qui, en soit, pourrait être juste anecdotique. Mais comme le sommet de la Rueba est beaucoup plus escarpée (aménagé pour être accessible en Via Ferrata, mais aucun chemin de rando classique), j’imagine bien les randonneurs arrivaient dans le coin et se dire « nan mais en fait, moi je passe pas par là ». Je n’avais pas forcément envie de débarquer au même endroit, et de penser « moi non plus » et faire demi-tour, pour emprunter un itinéraire plus long. Enfin… je ne saurai pas sans aller voir de toutes façons. Alors je vais voir. Et je commence la descente sur le col. En longeant la crête de la punta Común, dans une balade un peu chaotique car peu entretenu, mais quand même bien agréable.
Et j’en profite aussi pour attraper un panoramique de ce qu’il reste du paysage.
Avant d’arriver au col. Où il n’y a rien de spécial ; rien qui fasse peur ; qui me donne envie de faire demi-tour. Tant mieux, me direz-vous ?
Carcaville
Et de là, et bien je peux continuer à descendre. Et j’en ai pour un bon moment encore ! Je suis déjà passé de 1123 à 1053… et il faut que j’arrive à 493… courage !
Je continue à redécouvrir les gorges du Gallago, et à force d’avancer, ce sont les mallos de Riglos qui ont la bonne idée de reparaître.
J’ai croisé quelques plumes lors de mes balades, mais je pense que je croise l’un des plus beaux spécimens lors de la descente… je recroise une autre variété d’autochtones… et je finis par arriver à la rivière. Après avoir passé la route. C’est étrange de tomber sur une route… cette route même, qui remonte les gorges, et que j’emprunterai prochainement en Chamion. Avec une lumière plus valorisante pour les lieux, j’espère…
Dans ma tête, une fois arrivé à Carcaville, je prenais le petit pont, pour traverser la rivière, et suivre le chemin que j’avais déjà fait, dans l’autre sens, pour revenir jusqu’à Riglos. Puis prendre cet autre chemin, que je connaissais également, me faisant passer par la gare et la passerelle, pour arriver à Murillos. Mais je découvre qu’il existe également un chemin sur cette rive, qui m’amène directement à Murillo. L’idée de prendre un raccourci, qui se trouve en plus être un nouvel itinéraire, je suis assez pour. Bon, ça implique de revenir un peu sur mes pas, mais c’est pas très grave. Je remonte un peu, jusqu’à l’épingle d’où je n’avais pas vu partir le sentier pour Murillo, et c’est reparti.
Murillo de Gallego
Et en effet, on suit la rivière, plus ou moins à la même hauteur que l’autre sentier de randonnée ; mais ce côté est quand même plus escarpé ; il y a un peu plus de décrochés et de zig-zag et quelques jolis affleurements. Rien qui fasse peur. Mais faut quand même éviter de glisser : le goudron n’est pas un bon amortisseur de chute !
Et moi, je marche dans ces paysages que je devrais trouver magnifiques… mais je suis vide. Je n’arrive plus à apprécier tout ça. J’ai besoin de contraste, de couleur, de soleil… j’en peux plus de ce gris… je veux pouvoir dire au-revoir à tout ces endroits dans de bonnes conditions. Je veux en profiter autant que possible…
Et soudain, on sort des gorges. Elles sont derrières moi.
Et je me retrouve sur du terrain plat, dans les champs. Et qui dit « champ » dit « chemin beaucoup moins marqué, et joyeux bordel ». Pour l’occasion, maintenant que je peux, je triche, et je navigue au GPS. Je me demande comment j’aurais géré sans carte… sans doute comme un sauvage, avec encore plus de jurons…
Camino Natural de la Hoya de Huesca
Je l’ai croisé à plusieurs reprises. Suffisamment souvent pour finir par y prêter attention. Des panneaux qui parlent de ce Camino Natural. J’ai fini par y prêter un peu attention. Le CNHH (pour les intimes, c’est un sentier de 132 kilomètres qui part de Agüero et qui va jusqu’à Bierge, à l’est de Huesca. C’est, en réalité, une « sous partie » du GR1 (qui lui est beaucoup beaucoup plus long). Celle qui traverse la région appelée « Hoya de Huesca ». Je commence à avoir fait beaucoup de tronçons de ce Camino Natural, et c’est une des raisons pour laquelle j’avais envie de faire Rigolos-Murillo puis Murillo-Agüero à pied. Pour en voir le plus possible. En fait, je pense que c’est le genre de sentier que j’aimerai m’essayer à faire en autonomie complète. Ça se gère assez bien en 7 ou 8 étapes sans trop de stress, juste le sac à dos, la tente, et plusieurs carte mémoire et batteries pour l’appareil photo. Qui sait, peut-être que si je reviens dans le coin, un jour, avec des prévisions météo plus enthousiastes…
Et donc, en arrivant à Murillo, je retrouve à nouveau le CNHH. Je remonte tranquillement jusqu’au village ; je pensais retourner au mirador, mais je ne fais même pas le détour. Ça n’en vaut pas la peine. Je traverse le village, et redescends de l’autre côté.
Je vois tout de suite que je suis de retour sur un chemin plus « officiel ». Les marquages sont nombreux ; il y en a clairement plus que nécessaires. Tout est propre, bien entretenu. Et j’ai un peu l’impression que l’on me prend par la main. Si on considère que ça fait déjà 16 km que je marche, c’est pas plus mal… au moins, je peux avancer sans trop réfléchir. J’ai considérablement diminué ma quantité de photos. Mais je continue à en faire quelques unes. Faut pas exagérer non plus… Je retrouve mes montagnes du début, depuis le côté où j’ai le plus l’habitude de les voir. La Punta Común à gauche, la Peña Rueba juste à côté. La deuxième semblant dominer la première sous cet angle là. Mais, clairement, aucune n’est mise en valeur aujourd’hui…
Je suis de retour au Chamion. Je viens de marcher pendant près de 7h. 20,6 km, avec 860 mètres de dénivelé. Je suis fatigué. Aussi bien physiquement que moralement. Tout ce gris m’épuise, et je commence à avoir du mal à le gérer… demain, ils annoncent un ciel un peu plus dégagé. Un peu moins couvert. Comme ils annonçaient pour aujourd’hui, à la base…
Même en gris c’est vraiment superbe et impressionnant !