Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMarch 3rd, 2016
  • Nous arrivons par l’arrière du temple du Gran Jaguar. À peine je le vois, que je le sens qui m’appelle. Encore plus fort et plus insistant que l’observatoire. Nous faisons quand meme un petit détour pour voir deux petites structures voisines.

    Puis nous entrons sur la place centrale… panotikal360_3000 J’avais essayé le plus possible d’éviter les photos de Tikal. Pour garder des surprises. Mais de toutes façons, rien ne pouvait me préparer à la grandeur de la place centrale. À sa majesté. Elle m’a frappé de plein fouet. Une vague d’énergie et d’émerveillement. La pyramide des masques du coté est, celle du Gran Jaguar du coté ouest. Un acropole au nord, un palais au sud. Je me suis dirigé sans hésiter vers le point de convergence. Le centre de la place, où se trouve encore un autel pour les rituels mayas qui ont lieu parfois. J’ai admiré tout ça. Sans voix. Sans mot. Chichen Itza était majestueuse. Mais elle était guerrière, et violente. Tikal me parait beaucoup plus sage et posée. Elle est grandiose, pour montrer le chemin, la marche à suivre. Elle ne cherche pas à écraser ou à dominer, mais à guider et accompagner. Dans la mythologie, le jaguar est un animal protecteur. On ne le voit jamais. Il n’attaque jamais l’Humain. Parce qu’il le surveille et le protège. Est ce pour cela qu’il émane une telle sérénité de Tikal ? Parce que le temple principal (oui, il est au centre de la ville, même s’il est plus petit que le temple IV) est dédié à un animal protecteur ? Je m’assoie par terre. Il y a quelques personnes un peu bruyantes. Un peu trop envahissantes. J’attends qu’elles partent. Puis je sors le didgeridoo. J’ai envie de rendre hommage au grand jaguar. Je joue un long moment. Le didgeridoo, fils de la terre, est l’instrument parfait pour cet hommage. Il résonne dans les lieux. Ses vibrations dansent avec l’énergie des temples. J’ai plaisir à m’imaginer le grand jaguar danser. J’ai plaisir à l’imaginer danser avec moi. IL est là, tout autour. Du coin de l’oeil, je vois Lilou danser aussi. J’ai plaisir à savoir qu’elle danse. Qu’elle aussi m’accompagne. Je continue un long moment. Avant de poser le didgeridoo. L’enchainement avec la flute m’est de plus en plus aisé… Puis je laisse le silence s’installer à nouveau. Je profite de ce nouveau calme. De cette nouvelle énergie qui emplit les lieux. Un guide vient me parler. On discute un peu. Il me pose quelques questions. C’est le deuxième aujourd’hui et je finis par comprendre. Les guides arrondissent leur fin de mois en proposant à certains visiteurs de passer la nuit dans les ruines. Certains espaces semblent être aménagés pour cela. Pour cette nuit, ça ne sera pas possible. Mais je garde l’info dans un coin de ma tête. Il est très clair que je reviendrai à Tikal. Ma rencontre avec le grand jaguar le confirme. De jour, il n’est pas possible de gravir le temple. Mais de nuit, sous la pleine lune ? L’avenir me réserve de biens belles choses je crois. Et bien d’autres expériences spirituelles… Le ciel se couvre. La lumière est magnifique. Quelques goutes de pluies commencent à tomber.Il n’y a plus personne sur la place, sauf un gardien qui se bat avec un dindon (ce dernier semblant avoir le dessus soit dit en passant). Nous décidons d’en profiter pour monter en haut du temple des masques, qui fait face au grand jaguar. Comme le temple IV, il faut monter par un escalier extérieur. Déconnecté de ce temple, certes, mais avec une vue magnifique sur son vis à vis. La pluie tombe de plus belle. Lilou fait quelques pas de danses. Je craque. Ressors le didge.Le moment est parfait. Je joue pour elle, je joue pour la pluie, je joue pour le grand jaguar, je joue pour l’Univers tout entier. Dans un moment d’une beauté inoubliable. Nous redescendons du temple, détrempés et morts de rire. Nous n’avons pas vu tout Tikal. Il nous reste quelques temples à voir, à faire le tour de quelques ruines… mais c’est assez pour aujourd’hui. Nous avons assez vu, vécu, ressenti. Pourtant, au moment de quitter la place, je réalise qu’il reste une chose que je n’ai pas faite. Je m’approche du temple du Gran Jaguar. Pose une main contre ses pierres. Une vague d’énergie m’envahit. Se peut il qu’il me reconnaisse ? Ou simplement qu’il m’accueille et m’accepte ? Dans tous les cas, il me donne une part de son énergie. Et il me donne quelque chose d’autre également. Qu’il me reste à identifier. Mais je crois savoir ce que c’est… Après Teotihuacan, Ek Balam, Calakmul et le Santa Maria, c’est au tour de tikal de me faire un cadeau. Je quitte le site boosté à bloc. Nous faisons le tour rapide des quelques étalages de souvenirs à la sortie. Le musée est fermé. Il ferme à 16j… Nous commençons à nous renseigner sur comment rentrer à El Remate. Le site fermant à 18h, nous pensions qu’il y aurait encore des collectivos après. Et puis le guide semblait parler de 18h15 pour un dernier départ. Mais on nous confirme qu’il est trop tard, qu’il ne reste plus de véhicules repartant sur Flores. Nous tombons sur un allemand aussi perdu que nous. Après quelques discussions avec un guide, on négocie un transport en « taxi » pour 200Q. Parfait. On est parti. Notre petit hôtel sympa est complet pour ce soir, mais la proprio nous indique sa voisine et amie où nous dormons aussi bien, après une délicieuse assiette de spaghetti des plus revigorantes !

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