La Grand Pacific Drive
Bon, alors d’abord, le touriste fait un mea culpa. J’annonçais que nous allions faire la “Great Ocean Road”, qui se trouve être en fait entre Melbourne et Adelaide. En réalité, nous avons fait la “Grand Pacific Drive”. La subtile différence peut prêter à confusion, certes… mais voilà. La faute est corrigée. Je ne voudrais pas induire mes lecteurs en erreur !
Tout a commencé en quittant Sydney. La ville a quand même quelque chose de remarquable. C’est d’avoir autant d’espace naturelle juste à sa porte. Du coup, à peine quitter les petites villes de banlieue, on se retrouve dans des paysages magnifiques.
Le camping car se conduit très bien. La route zigzague pas mal, monte et descend. Mais il suit sans problème, sans même spécialement se traîner dans les montées. Et comme on a envie de prendre tout notre temps, même si on est pressé, je conduis très tranquillement. Si le paysage a des côtés un peu gaspésien au départ, l’arrivée sur la côte me fait immédiatement penser à la Californie. Un océan d’un bleu magnifique, une route qui longe la côte tranquillement, s’intégrant relativement bien dans le paysage. Il y a pas mal de vent, il ne fait pas particulièrement chaud. Et surtout, il n’y a presque personne sur la route. Conditions de conduite idéales.
Alors que je voyageais avec le Pourquoi Pas ? dans le nord de la Californie, j’expliquais à quel point je trouvais que parfois une route s’intégrait parfaitement dans un paysage. Quand un projet est bien mené, bien conçu, il peut même aller jusqu’à valoriser l’endroit. Je dois bien reconnaître que personnellement, ce pont qui longe la falaise est, pour moi, un très bel exemple de réussite. Le paysage serait il plus beau sans la route ? C’est possible. Mais sans la route, pourrions nous voir le paysage ? J’aime la façon dont la falaise et le pont se répondent, dont les courbes de l’un épousent les courbes de l’autre.
Et puis une petite marche sur le pont, en plus d’admirer le paysage plus tranquillement, permet de découvrir une forme de « tag » que je ne connaissais pas. Si j’aime beaucoup les témoignages écris sur les rambardes d’autoroute, je ne connaissais pas encore les cadenas gravés et accrochés aux barrières d’un pont. Sans doute moins spontané, le message est, en revanche, plus permanent !
Les plages se suivent, toutes plus magnifiques les unes que les autres. On avance tout doucement, s’arrêtant régulièrement, pour aller faire quelques pas, quelques photos. Prendre le temps d’apprécier le paysage. Dans ce contexte, la conduite est loin d’être pénible. Surtout qu’au final, on passe plus de temps à l’arrêt qu’à rouler !
Le temps passe vite, les kilomètres moins. On avance moins vite que prévu, sans que ce soit bien grave non plus. On se rattrapera sur les prochains jours. Pour le moment, on goute au bonheur de quitter enfin la ville, de se retrouver dans des paysages aussi beaux. En continuant vers le sud, le côté côte californienne laisse la place à un paysage plus typique de l’Oregon, avec une côte plus rugueuse, plus de rochers, des vagues encore plus impressionnante. Tout cela ressort un peu plus brut. Et ça me plait ! On fait une pause à la ville de Kiama pour admirer un « geyser ». Un trou dans le sol, relié à la mer. Les vagues vont parfois pression, et ça envoie des jets d’eau dans le ciel. On aime !
Et on en profite pour noter que si les gens, ici, on la tête en bas, les sapins, eux, ont leurs branches dans la bonne direction. Ce qui donne un résultat assez… différent ?
L’après midi approche de sa fin. Le soleil décline à l’horizon. On quitte l’Oregon pour l’Irlande. La lumière de fin de journée est superbe.
On a bien peu roulé contrairement à ce que je pensais quand on s’arrête finalement. Je me suis posé un peu la question du « où allons nous dormir », puisque je n’ai pour le moment aucune idée de la tolérance des autorités australiennes sur les vans garés n’importe où. Si la combinaison « je suis un touriste qui a l’air idiot » et « je conduis un van super sympathique » m’avait bien servi en Amérique du Nord, je me demande si la version « nous sommes un couple de touriste idiot » et « nous conduisons un énorme camping car grand luxe » aura le même effet. Et puis finalement, on voit une petite air de repos à l’entrée d’une petite ville. Il y a là un Westfalia, très clairement installé pour la nuit. C’est juste parfait pour nous. C’est tranquille, un peu en retrait d’une route qui, à la base, n’est pas passante. Le moteur s’arrête de tourner. Je ne me souviens plus du nom du village. On n’a fait guère plus de 200 kilomètres…
On a tout le confort à bord pour préparer le repas. Je me souviens le bordel que c’était avec le Pourquoi Pas ?, sans cesse à déplacer des choses d’un bout à l’autre. Ici, malgré l’énorme pile de bagages, on se déplace sans problème.
La Grand Pacific Drive est terminée. En fait, elle se termine à Nowra. La suite n’a pas de nom officiel, si ce n’est que depuis Sydney nous suivons « Princes Highway ». On s’endort crevé mais ravis, attendant avec impatience ce que nous réserve le lendemain.





























































February 1st, 2012 at 2:44 pm
Ca fait rêver !