Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Melbourne et la Yarra River


« Melbourne is a cool city. I lived there for a month, but it’s more of a river city and I’m more of an ocean girl which is why I ended up coming up this way [Sydney] »

Petit extrait d’un échange que j’avais eut avec une couchsurfeuse à Sydney. C’est vrai qu’il n’y a pas à regarder bien longtemps avant de découvrir que Melbourne était une ville de rivière. On a bien le sentiment surfer/bord de mer/plage à la mode quand on est à St Kilda, mais quand on s’en éloigne, l’ambiance change. Et il semblerait que, contrairement à cette couchsurfeuse, je sois plutôt quelqu’un fait pour les villes de rivière. Ce n’est pas une coïncidence, j’imagine, si j’ai vécu à Montréal pendant dix ans. À Montréal, la ville est que d’un seul coté de la rivière. De l’autre côté du fleuve, au sud, c’est Longueuil et les banlieues sans fin. Melbourne, de son côté, est bien traversée par la rivière. Celle-ci est suffisamment étroite pour que ce soit possible et rationnel.

Tout comme Sydney, Melbourne est un peu américaine, un peu européenne. Si le centre ville est relativement orthogonal, les angles droits ne tiennent pas très longtemps. La rivière traverse la ville selon un axe à peu prêt est-ouest. C’est le seul axe vraiment diviseur de la ville. Je veux dire par là la seule séparation vraiment tangible. Il y a un Melbourne nord et un Melbourne sud. Il n’y a pas vraiment de Melbourne est ou de Melbourne ouest, à part sur le papier, pour désigner certains quartier.

Nous ne nous sommes pas trop aventurés dans le sud. Si vous partez un peu trop à l’ouest, vous arrivez très rapidement dans une zone portuaire et industrielle laide et sans intérêt. La partie sud a l’air un peu plus tourné vers l’océan. Le nord de Melbourne, par contre, semble en ignorer complètement l’existence. La ville s’étale en suivant joyeusement les grandes lignes de tram. Sont-ce les artères commerciales qui ont créés les circuits de trams ou les circuits de trams qui ont créés les artères commerciales ? Je suis persuadé que les deux sont intimement liés. Tout comme je reste persuadé que le tram est le meilleur moyen de transport qui soit pour une ville. Une station de métro va faire apparaître quelques commerces autour d’elle. Un tram, c’est toute le long de la ligne qui va en profiter. À plusieurs reprises, regardant par la fenêtre d’un tram, j’ai vu un magasin qui me donnait envie de descendre à l’arrêt suivant, de venir jeter un oeil. Je maîtrise relativement bien le réseau de tram de Melbourne. Il me plait énormément. Centré sur une grille de trois rues par deux (du nord au sud : Bourke, Collins, Flinders, d’ouest en est Elizabeth et Swanston) tout est inter relié. C’est simple, rapide, efficace. Puis il y a ces grandes rues qui s’éloignent à l’infini. J’ai marché longuement sur Bridge Road vers l’est, sur Brunswick, Nicholson et Sydney Road dans le nord. Le tram est un élément structural fondamental de la ville. Ça permet de me rendre compte que c’est l’une des choses que je n’aime pas à Sydney : sa non structure.

Mais revenons en à la rivière. Et au génie de certaines personnes, dont j’ai malheureusement oublié le nom, alors que je pensais l’avoir noté.

Voilà Melbourne en 1971. C’est la période où certains habitants ont décidé qu’il était temps de faire quelque chose. Deux ministres de l’époque se sont attelés à la tache. Dans la catégorie « magnifique réussite urbaine », j’espère que la revitalisation des berges de la Yara River est souvent citée en exemple dans les écoles d’urbanisme ! Parce qu’aujourd’hui, se promener sur les rives de la rivière est un vrai moment de bonheur. Les bâtiments sont magnifiques, qu’ils soient privés ou public. La Eureka Tower (j’en reparlerais après la Tasmanie, quand j’aurais enfin eut l’occasion d’aller jeter un oeil du sommet de son 88 étages) et sans contredit mon gratte-ciel préféré à Melbourne.

 

 

 

Mais les bâtiments publics sont aussi à l’honneur. Le centre d’exposition :

 

 

 

Les nombreuses passerelles piétonnes :

 

 

 

 

Et un certains nombre d’oeuvres d’art en tout genre (les passerelles piétonnes ayant d’ailleurs tendance à compter dans les deux catégories) :

 

 

 

Ça fait du bien de se promener dans ce genre de lieux, d’avoir ce genre de ressenti. La tête en bas, Montréal me paraît quand même un peu moins lointaine soudainement. Alors si vous passez un jour par Melbourne, prenez le temps de longer la rivière. Dans un sens, puis dans l’autre. Échappez vous. Suivez la. Je suis persuadé qu’elle a de très nombreuses histoires à raconter.

2 Responses to “Melbourne et la Yarra River

  1. January 7th, 2012 at 8:04 am

    La Feuille says:

    C’est vrai que ça a l’air joli, bien qu’il y ait un peu trop de béton à mon goût. Faut dire que question “matériaux”, je suis plus attiré par la pierre et le bois… Une rivière ou un fleuve ça donne indiscutablement du caractère à une ville, il n’y a qu’à voir l’Arno à Florence par exemple. Les photos ne laissent guère de place à la verdure et aux arbres mais puisqu’il parait qu’il y a un jardin botanique magnifique… Quant à l’eau de la Yarra River sa couleur, plutôt boueuse, est moins engageante que celle des torrents de montagne.
    Côté météo par contre, ça m’a l’air nettement mieux qu’en Rhône Alpes !

  2. February 1st, 2012 at 3:20 pm

    alexandra says:

    Denièrement j’ai apprécié me balader le long de la rivière à Nantes. Il y a un quartier qui est très joli vers le palais de justice, ca me fait penser un peu à ca, mais en moins beau 🙂