Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

La vie chez Bernt


Bernt est père célibataire. Il a une fille de 9 ans, Gypsy Anna, en garde partagée. Oui, Gypsy Anna. Ça surprend un peu comme nom, surtout quand on sait que Gypsy, en anglais, veut dire bohémien. En même temps, quand on apprend un peu à connaître le père, on comprend assez vite. Bernt est, entre autre, passionné par le stop. Il a énormément voyagé de cette façon, et la bibliothèque avec qui je partage ma chambre, déborde de livres et études sur la question. On en a pas mal discuté ensemble. Comme tout les passionnés, il est aussi un peu extrémiste, mais ça reste quand même totalement raisonnable. Il habite une maison assez agréable, à 30 minutes à pied du centre ville d’Hobart. Il accueille des Helpers depuis bien longtemps, et a fait énormément de travaux de rénovations et d’aménagements grâce à ces bras supplémentaires. Le fait d’accueillir énormément fait aussi qu’il a vécu toute sorte d’expériences, et qu’il a pris toute sorte d’habitude. Ça se traduit par un petit guide de quatre-cinq pages sur comment fonctionne la maison. Un peu pointilleux pour certaines choses, mais ça reste quand même supportable.

Quand je suis arrivé, j’ai appris qu’il y avait de autres helpers. Garvin et Fanfan. J’ai commencé à m’inquiéter un peu, mais j’ai vite été rassuré. Garvin vient de Hong Kong, Fanfan de Taïwan. Les deux sont adorables, et après un premier contact un peu difficile, on s’entend maintenant super bien. Je parlerais plus amplement d’eux plus tard, mais leur présence est vraiment agréable. Étant tout seul, ma dynamique et mes attentes sont pas mal différentes. Je n’ai pas de problèmes avec de très grosses journées, pour cumuler un peu de temps de repos pour plus tard. Je préfère travailler huit heures et avoir une journée de libre le lendemain que de faire deux journées de quatre heures. Ça convient très bien à Bernt, et tout le monde est heureux. Sauf, peut être, mon dos, qui est quand même mis à rude épreuve.

L’une des raisons pour laquelle j’étais heureux de venir ici et le projet pour lequel je vais aider Bernt : il veut construire une petite maison pour Gypsy Anna. Pas mal de travail en perspective, mais un projet très intéressant. Et surtout, la finalité de la chose me plait. Il ne s’agit pas de permettre à des gens de faire fonctionner leur bed and breakfast ou à une dame d’économiser de l’argent, mais de faire plaisir à une enfant. Certes, Gypsy Anna ne manque pas vraiment de quoi s’amuser. Bernt est un grand adepte du freecycle (des réseaux locaux qui donnent au lieu de jeter les objets dont ils ne se servent plus). Ça, combiné à l’aide bénévoles de nombreux helpers, fait que Gypsy Anna a un petit terrain de jeux vraiment sympa juste pour elle. Mais bon, je ne serais pas jaloux, vu que mon frère et moi avions largement de quoi nous amuser aussi ! Et comme en plus les enfants du quartier en profitent un peu aussi, tout le monde est heureux !

Sauf mon dos, donc. Il faut dire qu’en trois jours, je pense avoir déplacé au moins trois tonnes de matériaux divers à moi tout seul. Terre et mélange à béton essentiellement. Garvin a fait sa part lui aussi. Bref, gros travaux.

La terre s’en va ensuite à l’arrière du camion de Bernt, que j’ai eut la chance de conduire jusqu’à la décharge pour le vider. Après tout, il y a des endroits que l’on ne pense jamais à visiter !

Certes, on peut comprendre pourquoi en même temps… même si la vue sur le mont Wellington et joli, ça n’en fait pas une destination touristique.

En plus de l’excavation, je me suis retrouvé confier la tache de récupérer et déposer des objets divers et variés à des endroits tout autant divers et variés. J’ai donc passé une après midi complète avec Garvin, à conduire le camion de Bernt, pour déposer de la terre, récupérer une structure métallique pour que les enfants puissent s’amuser, déposer des CDs, récupérer de la moquette, déposer de la moquette… le gros avantage, c’est qu’en plus de rendre énormément service à Bernt, ça m’a permis de me promener un peu dans les environs d’Hobart. Et ça me plait bien !

Bref, si je bosse beaucoup, je m’entends bien avec Bernt, FanFan et Garvin. Je n’ai vu Gypsy qu’une après midi, mais je l’ai trouvée très agréable, et simple (ni princesse, ni enfant gâté). J’aurais d’autres occasions de la voir à l’avenir. On verra bien.

3 Responses to “La vie chez Bernt

  1. January 23rd, 2012 at 1:08 pm

    Kaly says:

    Remède de (grand-)mère : te frictionner (ou te faire frictionner par des mains amies) le dos douloureux avec 2 gouttes d’huiles essentielles de gaulthérie, à choisir si possible chémotypées.

    Wikipédia : “la notion de chémotype désigne une entité chimique distincte au sein d’une même espèce.”

    La gaulthérie est une des plantes dont on tire l’aspirine (et elle est canadienne en plus !).

    Si tu peux mettre aussi 2 gouttes d’huiles essentielles de lavande, cela sera plus efficace.

    C’est un anti-inflammatoire puissant. Je masse ton paternel avec chaque jour, et il ne prend presque plus d’anti-douleur…

    Doit-on dire une, ou des huiles essentielles pour une seule plante, je n’en sais rien !

    Bisous à la princesse Gypsy…

  2. January 23rd, 2012 at 5:38 pm

    Lavande says:

    Evidemment qu’avec deux gouttes de Lavande, ça sera plus efficace!

  3. January 24th, 2012 at 4:24 pm

    La Feuille says:

    Ces histoires de cabanes me donnent des envies… de printemps, d’été et d’intenses travaux extérieurs. La solution, finalement ce serait peut-être qu’on ait un autre rythme des saisons, deux fois printemps, été, ou une fois printemps été et une fois automne été, puis un hiver pour se poser. Ça me permettrait de faire tout ce que j’ai à faire et que je n’aime pas faire l’hiver. Plus simple peut-être, que la maison tourne autour de la terre et change (parfois) d’hémisphère. Ouh là là que c’est compliqué, ça me donne le tournis. Côté dos c’est plus la pluie qui me rouille que le boulot en ce moment !