Freycinet jour 3 : Bryans Beach, Mount Freycinet, Hazards Beach
Altitude départ : 4 – altitude arrivée : 4 ; point culminant : 620
Dénivelé : + 670, – 670
Distance : 18 km ; Temps de marche : 8 heures.
Ne pas dormir à cause des opossums est inhabituel. Ne pas dormir à cause de la pluie est plus classique. Ma tente n’ayant pas de sol sur la plus grande partie de sa surface, je suis inquiet à l’idée de voir de l’eau ruisseler à l’intérieur. Et puis même à l’abris du vent, il y a quelques rafales qui m’inquiètent un peu. Je passe donc une autre nuit à me réveiller régulièrement avant de me décider à me lever pour de bon vers 9h du matin. J’ai une journée à nouveau bien chargée aujourd’hui, à cause de mes erreurs de la veille. J’ai remplacé un 8 kilomètres de plat par un 10 kilomètres avec 600 mètres de dénivelé… sans compter les à côté.
J’ai rarement faim en me réveillant, ce qui est toujours pratique quand des opossums ont mangé votre petit déjeuner. J’ai une première petite marche pour me réveiller, consistant à faire un aller retour jusqu’à Bryans Beach. Deux petites heures aller-retour, et sans sac à dos. Ça me permet de commencer la journée très tranquillement. Et de découvrir une petite plage, un peu cachée, mais tout aussi belle que les autres.
L’aller retour se fait assez rapidement, comme prévu. De retour à la tente, je me prépare un petit repas rapide, rempli les réserves d’eau, et repart. Je ne ferais pas l’erreur de me contenter de trois litres d’eau cette fois. Sauf que 6 litres, ça commence à vraiment faire son poids. La bonne nouvelle, c’est que je ne porterais pas trop mon sac aujourd’hui.
J’ai le droit à un magnifique ciel bleu. Le mont Freycinet m’attend tranquillement. J’ai le temps, tout va bien. Je retraverse Cooks Beach. Je cache mon sac à dos derrière un arbre. Je n’aurais pas besoin de lui, vu que je fais un aller-retour jusqu’au sommet. Je pars avec un appareil photo et trois litres d’eau. Le premier kilomètre est tranquille, puis ça commence à monter. De plus en plus.
La marche est agréable ; j’avance bien ; j’en profite. À cause des arbres, je ne vois pas trop le paysage évoluer autour, jusqu’à ce que j’arrive au croisement. À gauche, ça monte sur Freycinet, à droite sur le mont Graham. C’est là que j’aurais du passer hier. Le mont Graham, 40 mètres plus bas que le mont Freycinet, ne m’intéresse pas plus que ça. En même temps, la vue pourrait être intéressante aussi. On verra quand je serais de retour ici. Chaque chose en son temps.
Il est clairement indiqué sur la description de la randonnée que ça monte beaucoup. Et aussi que le chemin n’est pas toujours évident à trouver. Ce qui est très honnête. Les indications sont souvent assez difficile à voir. Je fais quand même confiance à mon instinct, et cette fois ci, il ne me trompe pas. Graham me sert d’indicateur pour savoir combien il me reste à marcher. Ma logique est assez simple : quand le sommet de la montagne sera alignée avec la mer, ça devrait vouloir dire que je suis à peu prêt à la même hauteur. Et donc qu’il ne me reste plus qu’une quarantaine de mètres à grimper.
Ma théorie ne me paraît pas trop ridicule. En l’occurrence, une fois le sommet aligné, il ne me reste plus qu’un peu d’escalade à faire… oui, ça passe vraiment par des endroits sympa. À grimpouiller comme on peut sur des gros blocs de pierre. Et puis très rapidement après, j’arrive au sommet. Je n’ai pas trop souffert, je suis encore assez en forme. Mais surtout, la vue est tout simplement grandiose. Je vais d’un endroit à un autre, d’un rocher à un autre, multipliant les panoramiques, pour saisir l’ensemble. Je vois tout. Le mont Amos, qui m’attend demain. Le Wineglass Bay Look out, la baie elle même. Hazards Beach. Southern Island, tout l à bas au sud. Et beaucoup plus loin, une partie du reste de la Tasmanie.
J’ai fait pas mal de panoramiques… que je réserve pour dans quelques temps. Un projet qui me tient à coeur depuis un bon moment. Du coup, je les mets de côté. Je les révèlerais plus tard. LE temps de les préparer, et de tout ajuster…
Depuis le croisement, il m’a fallut juste trois quart d’heures pour atteindre le sommet. Comme quoi, des fois une grimpette bien sévère, ça permet d’économiser du temps ! Je reste un moment à admirer la vue, avant d’attaque la redescente. J’hésite un moment sur le chemin du retour. Est-ce que je m’offre le plaisir du Mont Graham en plus ? Ça veut quand même dire un autre 200 ou 300 mètres de dénivelé… j’hésite jusqu’à la dernière minute. J’ai encore beaucoup à marcher aujourd’hui. Je vais donc rester raisonnable.
Le chemin du retour se fait sous le signe des animaux. Il y a énormément de lézards tout le long de la route. Un dragon des montagnes, c’est plus rare à priori. Mais très facile à photographier. D’après les infos que j’ai, il est tellement persuadé d’être un roi du camouflage qu’il ne bouge pas, sûr que l’on ne peut pas le voir. Avoir su, j’aurais changé d’objectif pour en profiter un peu plus. Mais j’étais persuadé qu’il allait disparaître au moindre mouvement. Et puis deux magnifiques serpents noirs aussi. À priori, des “Whitelipped”. Il y a trois variétés de serpents en Tasmanie. Les trois sont relativement dangereux. Je n’avais pas vraiment l’intention d’aller lui faire des chatouilles de toutes façons.
Je ne regrette pas ma décision d’avoir laissé faire Graham. Quand je récupère mon sac, j’ai mal aux jambes et au pied. Il me reste encore une heure et demi de marche à faire. Je m’offre une pause, le temps de manger. Je ressens le manque d’énergie. Je ne pense pas que mon habitude de marcher uniquement propulser par des barres de céréales soit si mauvaise. Apport d’énergie constant et intense, ça aide à monter des montagnes ! Enfin, je me contenterais de riz aux légumes. C’est toujours mieux que rien !
J’arrive à survivre à ma dernière heure et demi de marche, mais je suis quand même bien heureux d’arriver. Cette fois-ci, il n’y a tout simplement personne. Pas d’être humain à au moins 4 ou 5 kilomètres à la ronde. Une plage juste pour moi, un coucher de soleil magnifique, et une tente installée pas loin de l’eau, mais à l’abris du vent. J’ai toutes les images de la journée dans la tête. Je me couche tôt. Je dois me lever tôt demain. J’ai 6-7 heures de marche de prévu, plus un retour à Hobart en stop. Une dernière journée où il faut que je sois en forme !
February 14th, 2012 at 10:06 pm
Moi j’adore marche en grignotant tout le long des barres, des noix, enfin tout un mélange de céréales. Comme cela des pauses quand on veut et pas en fonction de l’estomac !
February 15th, 2012 at 11:52 am
D’habitude, je carbure aux barres de céréales aussi. Au rythme d’une barre aux 6 kilomètres environ. Mais sur plusieurs jours, ça me paraissait pas évident à gérer !