Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Freycinet jour 4 : Hazards beach track et Mount Amos


Altitude départ : 4 ; altitude arrivée : 14 ; point culminant : 454
Dénivelé : + 470, -460 

Distance : 12 + 4 km ; Temps de marche : 5 + 1 heures. 

Je ne fais définitivement pas confiance en ma tente, et c’est bien dommage. J’avais beau être à l’abris du vent, celui-ci c’est encore fait plaisir cette nuit, et a offert une série de rafale vraiment impressionnante. Bref, j’ai passé la nuit dans un demi sommeil, à me demander si la tente n’était pas en train de tomber, si un des piquets ne venait pas de se faire arracher, si je n’allais pas bientôt être dans une situation désagréable. J’ai aussi eu une petite visite de possum pendant la nuit, mais celui-ci n’a rien trouvé. Je fais désormais attention !

Au final, j’ai du dormir 4 ou 5 heures. Vraiment pas l’idéal pour se reposer… mais bon, au moins je commencerais la journée tôt. Mon objectif est d’être de retour au parking à midi pour faire l’aller retour jusqu’au mont Amos, celui-ci prenant habituellement 3 heures. Ça me laisserait amplement le temps de rentrer à Hobart. Je me projette déjà… je me souviens après 10 jours passés à Yosemite en ne mangeant quasiment pas de viande, à quel point un steak me faisait rêver. Certes, je suis resté moins longtemps. Mais il n’y a pas eut de viande non plus ; et un peu de protéines, ça pourrait faire du bien. Je me vois déposer au centre ville d’Hobart, et m’offrir un petit restaurant bien mérité. La récompense du combattant. Je salive d’avance. J’anticipe. Peut être un peu trop. Je n’arriverais pas à Hobart ce soir…

Je prends mon temps pour me préparer. Je n’aime pas me précipiter. J’ai calculé mes affaires avec suffisamment de marges justement pour ne pas avoir à me stresser. Mais une fois de plus, je me retrouve sac à dos sur les épaules ; celles-ci protestent un peu quand même. Elles rejoignent mes jambes et mes pieds et mon dos dans le club des tannés.

Remonter Hazards Beach se fait assez rapidement. Là encore, le sable n’est pas trop mou, et la marche reste supportable. Et puis j’attaque la dernière ligne droite. Plusieurs kangourous m’encouragent silencieusement sur le bord de la route. Je profite bien un peu du paysage, mais il n’y a pas grand chose à voir. Rien que  je n’ai déjà vu. Et rien qui ne vaille ce que j’ai vu la veille, même si il y a quelques belles formations rocheuses.

J’arrive au parking. Il est midi. L’heure parfaite pour me faire un dernier petit repas. J’ai calculé la bouffe juste comme il faut. Voir même peut être un peu short. J’aurais sans doute préféré avoir un tout petit peu plus. Je n’ai pas eut faim, mais avoir de l’énergie en randonnée, c’est toujours bienvenu.

Autre calcul parfait : ma bouteille de gaz rend l’âme quand mon repas est prêt. J’avais commencé à m’inquiéter la veille en la sentant presque vide. Tout aura parfaitement tenu. La tente, le matelas de sol, le sac de couchage, la bouteille de gaz. Je remercie tout ça. Je n’arrive toujours pas à savoir ce que je ferais de la tente… à la fois hyper pratique et pas du tout… à voir.

Enfin… il me reste une dernière petite formalité à accomplir. 450 mètres plus haut, le mont Amos m’attend. Il est indiqué comme très raide et épuisant, ne convenant qu’à des randonneurs expérimentés et bien équipés. En contrepartie, il promet de magnifiques points de vue au sommet. Ça vaut la peine de souffrir une dernière fois, non ?

Je cache une fois de plus mon sac ; je ne vois pas l’intérêt de l’amener jusqu’au sommet avec moi. Je pars le coeur léger mes les jambes lourdes. L’ascension démarre tranquillement pendant une petite demi heure. Puis on arrive au panneau « au delà de ce point, le chemin devient difficile et dangereux sans équipement adéquat ». Belle promesse… ça commence à monter plus raide en effet, la plupart du temps, directement sur du granit de surface. Parfait pour descendre très rapidement quand c’est mouillé. Mais là, j’ai un grand ciel bleu, aucun risque de pluie. Le bâton m’aide bien quand même.

Le sommet de Amos est relativement plat. Mais juste avant, il y a un dernier petit passage raide. 120 mètres de dénivelés, sur environ 200 mètres de distance. On n’est pas loin de l’angle à 45 degrés ! Mais personnellement, j’adore. Je me retrouve à courir à 4 pattes sur la roche. C’est certes épuisant, mais un vrai moment de bonheur en même temps. Je rattrape une mère avec ses deux enfants qui sont coincés. Je leur montre par où passer… ils n’ont pas trouvé le bon chemin. En même temps, j’envisage de leur dire de faire demi tour un peu… ça me paraîtrait plus raisonnable… je cours encore un peu, fait un peu d’escalade… j’ai oublié que j’ai mal aux jambes et au dos. Je m’amuse et j’aime ça.

Et puis le sommet est là. En fait, le sommet c’est un plateau pas très grand, avec quatre formations rocheuses dans les coins. Genre de mini forteresse, parfaitement bien aménagée. J’irais au sommet de seulement deux, les deux autres étant un peu plus compliqué à accéder. J’ai à nouveau le droit à quelques paysages époustouflants. Je revois à nouveau toute la péninsule, sous un autre angle. Tout ces endroits où j’ai été. La vue est superbe. Je crapahute dans les rochers, m’amusant comme un petit fou. J’ai le sommet pour moi tout seul ; ça ne le rend que meilleur ! Une fois de plus, je mets les panoramiques de côté pour un peu plus tard.

La descente se fait avec autant de plaisir que la montée. Le bâton, pour l’occasion, est rangé. Je descends à quatre pattes une bonne partie du temps. Je manque prendre un mauvais chemin à un moment, mais je m’en compte assez rapidement et fait demi tour. Je croise quelques personnes dans la montée. Tous sont épuisés. Moi j’ai un grand sourire. La descente est belle. C’est rare qu’une descente soit agréable, mais pour l’occasion, c’est le cas. En tout cas pour le début.

La dernière demi heure s’éternise un peu. Mes jambes se rappellent soudainement qu’elles souffrent et qu’elles ont trop marchées. Mais cette fois, c’est fini. Je peux récupérer mon sac. Hobart m’attend. Je prépare mon petit carton, reprend mon sac à dos… et recommence à marcher. Je suis fatigué, mais en même temps il y a pas mal de petites routes dans le parc. Donc plus j’avance, plus j’aurais de chances de me faire embarquer.

Une heure plus tard, après m’être offert un petit quatre kilomètres de marche en bonus, la première voiture s’arrête finalement. Je reprends courage. Je repense à mon restaurant…

2 Responses to “Freycinet jour 4 : Hazards beach track et Mount Amos

  1. February 9th, 2012 at 11:12 am

    iris says:

    Soleil, rando, resto…Viande…
    J’ai des envies de parillada, de bouteille de rouge bien saignante comme la viande et d’Argentine… Pourrais-tu bannir certains mots de ton blog stp? 🙂

  2. February 14th, 2012 at 10:10 pm

    alexandra says:

    ah c’est quand on se prive qu’on se rappelle l’essentiel 🙂