Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Sydney, Melbourne, Hobart, Melbourne, Sydney, Melbourne


C’est mon premier voyage du genre. C’est bête à dire, c’est simple comme affirmation, mais ça n’en reste pas moins très vrai. Je n’avais jamais expérimenté cela avant. Avoir une année pour découvrir un pays, le plus possible. Du coup, je découvre à la fois le pays et la façon de voyager. Et évidemment, comme dans tout voyage, je me découvre moi même.

Sydney… je n’ai pas accroché à la ville plus que ça, mais en y restant un peu plus d’un mois, j’avais commencé à mettre en place des projets. À vouloir faire des photos de tels endroits, une vidéo de tel autre… partir n’a pas été trop difficile, même si ça m’a fait réfléchir un peu.

Il y a ensuite eu ce premier passage à Melbourne. Un séjour assez mouvementé, certes, mais qui nous a permis de découvrir la ville en vitesse accélérée. Brunswick, Fitzroy… les noms sont restés dans ma tête. Melbourne me plait, Melbourne m’inspire. Je voulais y rester, je voulais m’y installer pendant quelques temps. J’ai eu du mal à partir, à enchaîner sur la Tasmanie. J’étais à Melbourne, j’avais envie d’en profiter. Pourquoi aller voir ailleurs ? Pourquoi continuer ?

Et puis nous sommes arriver en Tasmanie. La première relocation, la route sur le bord de la côte, un aperçu inspirant. Et surtout, Freycinet. L’existence de cette randonnée de 3 jours, sans ours pour manger les touristes et leur nourriture (les opossums, une fois que l’on sait comment ils fonctionnent, sont faciles à maîtriser). Puis la Tasman Peninsulae. Il y a eu cette enchaînement de découvertes. Toutes ces randonnées. Tout ces paysages qui attendaient. Tout ces endroits sauvages, accessibles uniquement à pied. La Tasmanie a été un coup de coeur. En pensant Australie, je ne pensais pas du tout montagnes, falaises et randonnées. Plutôt désert, poussière, rouge… j’attendais la Nouvelle Zélande avec impatience. J’attendais les paysages à randonnée là bas. La Tasmanie, ça a été un petit aperçu de Nouvelle Zélande, un peu en avance. L’achat de matériel de camping destiné à la randonnée. Regarder les cartes. Planifier. Je ne voulais plus partir. Je voulais aller là. Et puis là. Et aussi ici. La Tasmanie est une toute petite île, avec Hobart au milieu, mais complètement décentré. De Hobart, petite ville simple et sans prétention, on peut aller partout. On peut tout faire. Tout est possible. J’ai entendu des gens dire « San Francisco / Vancouver c’est génial. Tu n’es pas loin du tout de la nature, tu peux facilement aller te perdre dans des paysages grandioses ». Je n’imagine pas me faire prendre en stop au centre ville de San Francisco. J’ai redécouvert une échelle de pays qui me plait. J’ai redécouvert la possibilité de pouvoir rayonner si facilement. Je serais resté sans problème 6 mois (d’été évidemment) à Hobart, en alternant stop + randonnée, et petit boulot. Je me voyais très bien travailler, et profiter de mon moindre jour de congé pour aller grimper tel ou tel sommet que je n’ai pas encore fait, mais que j’avais vu depuis un autre. J’ai commencé à me demander si je voulais quitter la Tasmanie. On s’est posé la question. On y a longtemps réfléchi. On se posait encore la question sur le bateau.

J’étais animé d’un sentiment étrange en revenant à Melbourne. Je savais que la ville me plaisait, mais ce n’était pas non plus exactement ce que je venais chercher en Australie. En étant loin, l’image s’est peut être un peu pâlie. Je n’avais plus forcément l’intention de revenir m’installer ici. N’importe quelle autre ville pouvait convenir après tout, non ? Adelaide, que j’imagine être à la porte du désert. Ou Brisbane, sur la côte, au début de la grande barrière. Ou pourquoi pas Perth, de l’autre côté du continent ?

En descendant du bateau, je me suis rendu compte que je n’étais pas prêt à m’arrêter. Était-ce d’avoir roulé toute la nuit d’avant ? Je ne sais pas… comme je le disais un peu plus tôt, c’était un peu comme si je n’avais pas fait la préparation psychologique nécessaire. Mon coeur était encore en Tasmanie. Je n’étais pas très enthousiaste, au début, à l’idée de faire un aller-retour à Sydney. J’ai commencé par y aller un peu à reculons, avant de me rendre compte que ça me donnait le temps de préparer la transition. Plutôt que de sauter directement de la Tasmanie à Melbourne, on faisait une petite transition sur la route avant. Une transition qui a fait le plus grand bien.

Finalement de retour à Melbourne. Le van est rendu. Et maintenant, on fait quoi ? Il nous faut trouver appartement et travail. Le plus rapidement possible. Mais Melbourne est elle vraiment la meilleure place pour ça ? J’ai un doute soudain. Et pourquoi ne pas repartir tout de suite ? Il y a des relocations intéressantes. Vers Adelaïde, vers Perth. Même vers Alice Spring. J’hésite un peu. Ne pas aller trop vite. Prendre une nuit pour réfléchir.

Et puis j’ai vu passer un tram. Ça m’est revenu, un peu. Je me suis rappelé que j’aimais Melbourne. Qu’il y avait ici plein de belles choses. Nous sommes arrivés chez Kizza et tout les autres. Cinq personnes dans une maison caricature de squat hippie. Ambiance étrange et particulière. Dès le premier soir, j’ai envoyé des CVs et des lettres de motivation. J’ai reçu ma convocation pour mon premier entretien d’embauche dès le lendemain matin. Je suis allé marcher un peu dans la rue. Je suis rentré dans un restaurant avec un panneau « personnel demandé ». J’ai discuté cinq minutes. J’ai obtenu un test pour le samedi matin…

Soudainement, c’est devenu comme si Melbourne me rouvrait les bras. Comme si la ville m’avait attendu, et qu’elle était désormais prête à m’accueillir. À m’offrir le meilleur d’elle même. Je me suis retrouvé dans un tram, à admirer ces rues qui me plaisent tant. Qui sont si vivantes et bariolées. J’ai redécouvert le quartier Richmond, où nous avions déjà erré un peu. Et celui-ci vient s’ajouter aux côtés de Fitzroy et de Brunswick dans ces lieux qui me plaisent tant.

Le petit garçon est revenu dans le magasin de glace. Avec l’impression qu’il y a encore plus de parfums qu’avant. Les choses sont un peu compliquées à gérer, pas évidentes à mettre en place. Mais ça se fait, lentement. Ça ne se passe pas aussi bien que l’on voudrait. C’est du jonglage sur beaucoup d’éléments. Mais ça devrait se mettre en place très prochainement.

Demain, je vais bosser dans la cuisine d’un restaurant pour la première fois.

4 Responses to “Sydney, Melbourne, Hobart, Melbourne, Sydney, Melbourne

  1. March 9th, 2012 at 5:49 pm

    Kaly says:

    J’ai l’impression qu’une page se tourne. Vous vous posez, et tu te lances tout de suite dans la réalimentation… du compte en banque. Iris a-t-elle trouvé aussi un emploi ?

    “Demain” sera vite là et j’ai bien hâte de savoir comment ça va se passer.

    Bisous d’ici là…

  2. March 10th, 2012 at 6:54 am

    Musa says:

    Je vous aurai manqué de juste… Je viens de quitter Melbourne pour Brisbane. Bonne m.. pour ton premier jour demain!

  3. March 11th, 2012 at 11:18 am

    iris says:

    Réponse à suivre sur mon blog Kaly 🙂

    Bisous!

  4. March 11th, 2012 at 7:59 pm

    Kaly says:

    Ouh là là, Iris, tu en as écrit long !

    J’avoue : je surveillais moins ton blog, total me voilà un peu débordée !

    Bisous !