Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Quelques assiettes plus tard


On était vendredi matin. Je me suis courageusement levé pour aller travailler à l’autre bout de la ville. Une heure de train, pour aller essuyer des assiettes, en dessous du salaire minimum, il est vrai que la motivation est difficile à trouver… et puis juste avant d’arriver à la gare, j’ai vu ce café, qui cherchait « waitress et kitchen hand ». J’étais déjà un peu en retard. Et puis je n’avais pas de CV avec moi de toutes façons. Alors je suis monté dans le train, et je suis allé essuyer mes assiettes.

J’ai eu un doute soudain, quand vers 13h ma boss m’a dit de revenir le lendemain, vers 10h. Je me suis demandé à quel moment j’allais trouvé le temps de distribuer d’autres CVs. Parce que c’est très clair, je ne passerais pas les 6 prochains mois à essuyer des assiettes, à un salaire plus qu’indécent. J’en ai parlé à ma boss. Je lui ai dis que je ne pouvais pas rester si elle ne me payait pas plus. Elle ne pouvait pas me payer plus. Je suis parti.

Décision prise peut être un peu rapidement. Travailler quelques jours de plus m’aurait permis d’avoir quand même un peu plus d’argent pour les jours suivants. Sans doute… quoi qu’il en soit, j’ai arrêté de laver des assiettes. Je pense que le ton condescendant de l’apprenti cuisinier n’a pas aidé non plus. J’ai toujours du mal quand quelqu’un dans le début de la vingtaine essaie de m’expliquer la vie…

Je suis rentré, j’ai récupéré des CVs, et je suis allé en distribuer. Dans le café, l’option « waitress » avait déjà disparu. Il ne restait plus qu’une option « gars qui fait la plonge à 15$ de l’heure ». C’est toujours ça de plus… test le lundi matin… on verra si j’ai mieux à faire ou pas.

Je suis reparti faire du repérage avec Iris le samedi. Il y a, pas loin de nos couchsurfers actuels (oui, je ferais un récap des derniers canapés à un moment) la célèbre « Chapel St. », qui nous a réconcilié avec St Kilda. Oui, nous sommes revenus à St Kilda. St Kilda que l’on trouvait trop « Sydney ». En fait, c’est surtout quand on est proche de la plage. Quand on s’éloigne, on retrouve le côté un peu plus bohème de Melbourne. J’ai encore distribué des CVs le dimanche. Je continue à répondre à des annonces sur Gumtree aussi. D’ailleurs, il y a même quelqu’un qui m’a rappelé. Pour une entrevue le lundi matin. Bon salaire, bons horaires, et ça n’avait pas l’air d’être de la vente. Quand j’ai fait la première entrevue le matin, ça n’avait pas non plus l’air d’être de la vente. Alors j’ai accepté de me revenir l’après midi. Qui s’est avéré une formation sur comment démarcher les gens en faisant du porte à porte. Là encore, je suis le plus vieux dans la salle. La plupart ont entre 20 et 25 ans. La plupart ont anglais en langue seconde. Encore un job payé uniquement à la commission. Encore des promesses de beaucoup d’argent. Je n’y retournerais pas.

Dans le tram, je regarde les gens dehors, dans la rue. J’ai à nouveau cette même impression qu’à Sydney. Cette impression de ne pas réussir à rentrer dans la bulle. Je voudrais faire parti de la vie ici, m’intégrer pendant quelques temps. Vivre avec la ville, ne pas me contenter de la traverser. Sauf que Melbourne m’inspire bien plus que Sydney… alors je n’en suis que plus motivé. En attendant, une chose est sûre : trouver du boulot, quand on est prêt à travailler sous le salaire minimum ou uniquement à la commission, c’est facile. Par contre, quand on veut un salaire normal, c’est une autre paire de manche. D’ailleurs, les deux fois où j’ai parlé salaire, je n’ai jamais été rappelé…

Sur ce, c’est encore une belle journée ensoleillée. Un temps parfait pour aller distribuer des CVs j’imagine…

One Response to “Quelques assiettes plus tard

  1. March 20th, 2012 at 6:47 am

    iris says:

    Courage! Je croise les doigts, je suis sure que ça va marcher! Je t’aime XXX