Quand je vois l’heure en finissant de faire le tour des arbres, je me dis que finalement, je laisserais faire Glacier Point. À la place, je continuerais la route, et quitterais Yosemite ce soir. Je trouve un petit parking, une dizaine de kilomètres après la sortie du parc. C’est exactement ce dont j’avais besoin.

De Tenaya Lake à Yosemite Valley, via Cloud Rest et Half Dome. 27,7 kilomètres, 1200 mètres de dénivelé positif, 1800 mètres de dénivelé négatif.

La vallée des 20 lacs. 14 kilomètres, 100 mètres de dénivelé.

Lembert Dome, 5 kilomètres, 300 mètres de dénivelé.

Mount Dana, 9,3 kilomètres, 950 mètres de dénivelés pour terminer à 3981.

Mont Hoffmann, 10 kilomètres, 800 mètres de dénivelé.

Cathedral Lakes et Sunshine Lakes, 22,4 kilomètres, 400 mètres de dénivelé.

North Dome, 13,6 km, 500 mètres de dénivelé.

Mariposa Grove, 8 kms, 200 mètres de dénivelé.

Ça fait quand même une semaine bien chargée ; 110 kilomètres marchés, 4450 mètres grimpés. Ça me donne des envies de m’attaquer à la John Muyr Trail un de ces jours. 340 kilomètres de randonnées, qui relie le parc Yosemite (1230 m) au Mont Whitney (4418 m) sans jamais croiser aucune route, et en passant 11 cols entre 3000 et 3600 mètres ; sans compter les autres. Il faut prévoir une vingtaine de jours ; ça me paraît tout à fait raisonnable. Après tout, je ne faisais pas juste ça de mes journées. Je passais mon temps sur mon ordinateur et à rouler pour trouver des connexions internet.

Je suis fier d’avoir réussi à prendre tout mon temps. D’être resté à découvrir le parc aussi longtemps que j’en avais envie. Je suis fier de pouvoir dire que je connais relativement bien Yosemite, désormais.

Avant même d’arriver à Burning Man, avant même de savoir exactement ce que c’était, j’étais persuadé qu’après, j’allais avoir besoin d’une semaine tout seul perdu dans la montagne… perdu, je ne l’étais pas tout à fait. Mais seul, je l’étais, et j’ai fini par le ressentir. En tout cas, cette semaine de randonnées m’a fait le plus grand bien, et vient compléter et terminer (selon moi) la troisième partie de ce voyage. Demain, je retourne à la civilisation. Je vais dormir dans un vrai lit à San Francisco. Mon dernier vrai lit remonte à… Montréal. Oui, j’ai eut des canapés, des matelas gonflables, mais pas de lit depuis mon départ.

Il est très clair qu’être tout seul m’a fait beaucoup de bien. Il est très clair qu’être tout seul et ne voir personne m’a donné envie de revoir du monde, de discuter, de parler. De me rappeler que je suis une créature sociale. Comme je l’expliquais il y a pas mal de temps sur ce même blog, je suis quelqu’un de social. J’ai besoin de solitude, parfois, mais je ne suis pas du genre ermite, à vouloir vivre coupé de tout les autres êtres humains. Non, j’aime les autres êtres humains, j’aime avoir des interactions avec eux. En retrouver un peu, c’est parfait !

Je retourne à San Francisco pour la troisième fois en moins d’un an. Alors que j’y étais arrivé presque par hasard en novembre dernier, et que je ne pensais pas y revenir avant longtemps au moment de repartir, on dirait bien que cette ville qui me plaît temps est devenue rapidement une destination que je ne peux éviter. Alors dans un premier temps, je me pose deux trois jours, tranquille, à relaxer, dans un plus pur esprit « côte ouest ». Rien faire, discuter, somnoler, faire la sieste, jouer aux cartes, voilà ce que j’aimerais comme planning. On verra ce que j’aurais. Je me connais, j’ai donc des doutes… enfin… après ça, retour vers le nord. Oregon, me voilà. Bientôt. Presque. Il était temps !