Les aventures du Pourquoi Pas ?

Sur les routes d'Amérique du Nord, à bord du Pourquoi Pas ?

Archive for the ‘Gastronomie’ Category

Le (long) repos de l’autre combattant

Quand on a passé 4 mois, à écrire presque tout les jours, c’est à la fois un soulagement de s’arrêter, mais aussi un étrange sentiment de manque. Je continue à avoir des phrases spéciales blogue qui apparaissent dans ma tête en plein milieu d’une activité. Documenter mon quotidien en dehors du voyage ne m’intéresse pas plus que ça. Mais en même temps, je me rends compte que j’ai le sentiment que le voyage n’est pas encore terminé. « Les aventures du Pourquoi Pas ? », ce n’était pas seulement le tour d’un bout d’Amérique du Nord ; c’était aussi un voyage symbolique intérieur. Et à ce niveau là, c’est très loin d’être terminé. C’est même juste un commencement.

Il n’empêche que d’un point de vue symbolique, tout s’arrête ici. Le Pourquoi Pas ? vient de s’arrêter pour l’hiver. C’est dans un magnifique jardin pas très loin de Québec qu’il va pouvoir hiberner. Bien confortablement, sous le regard bienveillant de Alain et Louisette, que je ne peux que remercier pour ce service qu’ils nous rendent ! Ni Pourquoi Pas ? ni moi n’avions envie qu’il ne passe l’hiver dans les rues de Montréal.

La boucle est bouclée. La plus grande de toute. Celle que je n’avais même pas vue venir. Celle qui contient toutes les autres petites boucles. Je ne voulais pas partir à l’aventure sans essayer le Pourquoi Pas ? au paravant. Le tout premier voyage du Pourquoi Pas ? m’a amené à Québec, pour assister à un show de Rammstein. Tout c’était bien passé, tout était dans l’ordre, tout allait comme il faut.

L’avant dernier voyage de 2010 du Pourquoi Pas ? m’a amené à Magog, à la microbrasserie de Memphré, pour manger une fondue au fromage et boire une bière de microbrasserie avec Brigitte. Thématique et logique, non ?

Quand au tout dernier voyage de 2010 du Pourquoi Pas ?, il m’a ramené à Québec. Je me suis arrêté à la microbrasserie de la Barberie, pour la fête traditionnelle de la Ste Barbe. Petits amuses gueule, traiteur de qualité, dessert, alcool d’érable. Tout ça accompagné de quelques bières produites à la Barberie. Un vrai régal. Une belle façon d’approcher de la conclusion. Je suis reparti avec une bouteille d’une bière exclusivement brassée pour l’événement. Une de plus pour la collection.

Et puis finalement, après une dernière journée à déambuler dans les rues de Québec, je suis remonté au volant pour une dernière fois. Sous la neige, avec un étrange sentiment de déjà vu, et une inquiétude grandissante. Une autoroute qui blanchit, un van qui commence à montrer des signes pas très rassurant dans les virages et les côtes.

Mais non. Pour sa toute dernière fois, le Pourquoi Pas ? m’a rappelé que je n’avais pas à m’inquiéter. Qu’il était un valeureux combattant, fier et plein de ressources. Il m’a amené à bon port, sans soucis. Juste un dernier petit dérapage voulu, dans le dernier virage.

Et puis c’est fait. Il est garé, bien confortablement. Il ne bougera sans doute pas avant un moment. Cette nuit encore, je ne dormirais pas très loin. Et pourtant, je lui ai déjà été infidèle. Pour la première fois depuis 27000 kilomètres, j’ai conduit une vraie voiture. Sentiment étrange, changement surprenant !

C’est fait. J’imagine qu’il ne me reste plus qu’à écrire ce dernier petit mot de trois lettres, que j’essaie d’éviter d’écrire… et pourtant, il faudra bien. À un moment. Et puis juste après, j’aurais juste à rajouter une dernière petite série de photo, et une mini vidéo… Et ça sera terminé, pour de bon…

FIN

_MG_4735.jpg _MG_4736.jpg _MG_4738.jpg _MG_4740.jpg _MG_4741.jpg _MG_4742.jpg _MG_4743.jpg _MG_4744.jpg _MG_4745.jpg _MG_4746.jpg _MG_4747.jpg _MG_4748.jpg  _MG_4752.jpg _MG_4737.jpg _MG_4751.jpg _MG_4778.jpg _MG_4753.jpg _MG_4749.jpg _MG_4750.jpg _MG_4754.jpg _MG_4755.jpg _MG_4756.jpg _MG_4757.jpg _MG_4758.jpg _MG_4759.jpg _MG_4760.jpg _MG_4761.jpg _MG_4762.jpg _MG_4763.jpg _MG_4764.jpg _MG_4765.jpg _MG_4767.jpg _MG_4768.jpg _MG_4770.jpg _MG_4771.jpg _MG_4772.jpg _MG_4773.jpg _MG_4774.jpg _MG_4776.jpg _MG_4777.jpg _MG_4779.jpg _MG_4780.jpg _MG_4781.jpg _MG_4782.jpg _MG_4783.jpg _MG_4784.jpg _MG_4785.jpg _MG_4786.jpg

_MG_4788.jpg

Souvenirs que l’on ramène

pano_souvenir.jpg

Ils étudient, ils font du yoga et je me repose

En fait, je me repose pas tout de suite. Parce que je m’étais engagé (avec grand plaisir) à faire des crêpes pour tout le monde pour le petit déjeuner. Tout le monde, ça veut dire les 5 collocs, la blonde de Laura, et les deux invités voyageurs. En même temps, préparer toutes ces crêpes, ça m’aide à me réveiller, et ça fait que tout le monde prend le petit déjeuner ensemble, dans une ambiance des plus sympathiques. Et puis l’un des collocs nous apprend que c’est son anniversaire. Me voilà donc, une fois de plus, à faire des crêpes pour l’anniversaire de quelqu’un. Ça semble devenir une tradition ! Moi, ce que je remarque également, c’est que je fais des crêpes à Danielle un dimanche sur deux. Le lendemain de la décompression Burning Man, dans Black Rock Desert, et avec une amie rencontrée à Burning Man. Dans la catégorie répétition, ça me plaît bien aussi.

C’est un appartement d’étudiants, et d’étudiants studieux qui plus est. La pièce commune, avec ses deux canapés, est on ne peut plus confortable et accueillante, et une bonne partie de la tribu s’y retrouve, qui sur un canapé, qui sur un fauteuil, qui sur le tapis. Laura nous demande quelles sont nos intentions. « Prendre ça relaxe » nous convient parfaitement, et lui convient parfaitement également. À vrai dire, notre seul plan, c’est qu’à 15h30, Joséphine -qui est prof de yoga- donne un cours gratuit. Personnellement, j’ai essayé à deux reprises, sans grand succès au niveau de l’intérêt. Mais Danielle en fait un peu, toute seule par elle même, et aime beaucoup ça, et l’idée de participer à un cous lui plaît bien. Laura est intéressée également.

Alors après une fin de matinée et un début d’après midi bien tranquille, on embarque dans le Pourquoi Pas ? afin de traverser Chicago. On opte pour l’itinéraire touristique, longeant le bord de l’eau, toujours aussi magnifique, et traversant le centre ville, toujours aussi magnifique également. J’abandonne ensuite les demoiselles, et m’en vais prendre une petite marche d’une heure et demi dans les environs. C’est brouillamineux, mais ça me fait bien plaisir de revoir tout ces jolis gratte-ciels ; et puis ça fait quelques photos intéressantes quand même. Comme cette tentative ratée d’effacer la Sears Tower du paysage.

_MG_4329.jpg _MG_4330.jpg _MG_4331.jpg _MG_4339.jpg_MG_4332.jpg _MG_4342.jpg _MG_4336.jpg _MG_4338.jpg _MG_4341.jpg _MG_4347.jpg _MG_4335.jpg

Et je retrouve ensuite les demoiselles, à l’heure prévue, toute détendue, relaxée, fatiguée, yogatée. Laura a des choses à faire de son côté ; nous, on veut aller faire quelques pas en centre ville. On commence par déposer Joséphine chez elle, histoire de lui éviter un long retour à vélo, on fait une pause pour acheter des bananes, et pour que Danielle s’achète de quoi survivre dans le train (elle a quand même 50 heures de train au programme, et je n’ai aucune idée de l’accès qu’elle aura à de la nourriture pendant ce temps là, alors on préfère ne pas prendre de chance).

L’après midi touche déjà pas mal à sa fin, donc on fera un petit condensé rapide de centre ville, essentiellement dans les environs de Millenium Park. En commençant par la fontaine, donc l’effet sur le paysage est beaucoup plus intéressant (car beaucoup plus visible) de nuit que de jour, je trouve :

_MG_4352.jpg _MG_4354.jpg _MG_4355.jpg _MG_4353.jpg

Et puis bien évidemment, on va rendre visite au haricot géant juste à côté :

_MG_4358.jpg _MG_4360.jpg _MG_4374.jpg _MG_4373.jpg

Un peu tristounet par temps de brouillard. Laura me confirmera un peu plus tard que par temps dégagé, c’est aussi magnifique que de jour (par temps dégagé également, évidemment).

On déambule tranquillement en prenant notre temps, en regardant, en discutant, en savourant la dernière soirée que l’on passera ensemble avant un bon moment probablement.

_MG_4380.jpg
_MG_4351.jpg _MG_4382.jpg _MG_4383.jpg_MG_4350.jpg _MG_4388.jpg _MG_4372.jpg _MG_4394.jpg_MG_4390.jpg _MG_4397.jpg _MG_4401.jpg

Parce que oui, évidemment, des retrouvailles et d’autres moments ensemble, il y en aura. Mon amie Jane, de San Francisco, m’a bien fait comprendre que c’est pas parce que quelqu’un est loin qu’on ne peut pas le voir. Et puis le projet actuel, de toutes façons, c’est de faire venir Danielle à Montréal pour quelques semaines en février.

Promenade terminée, on retourne au van, qui nous ramène chez Laura. J’avais promis à Danielle de lui refaire des bananes flambées avant qu’on se quitte ; je n’ai pas oublié ; j’élargis évidemment la distribution de bananes à tout l’appartement. Les collocs de Laura votent à l’unanimité pour que l’on reste plus longtemps. Pour éviter la prise d’otages, je m’engage à revenir dès que possible, ce qui semble suffire.

Et puis un lointain souvenir me revient, et je prépare un chihuahua, sous le regard fasciné de Danielle et Laura, qui ont toutes les deux bien compris que dès que je pouvais faire brûler quelque chose, j’en profitais ! La soirée se termine tranquillement après ça, les étudiants studieux ayant à aller étudier le lendemain. Laura commence sa journée tôt, et on se dit donc au revoir le soir même, pour être sûr. Promesse de revenir à Chicago pour moi, promesse de revenir visiter Montréal (maintenant qu’elle y a des contacts) pour elle. La fatigue continue à se cumuler petit à petit, mais bientôt, oui bientôt, je vais pouvoir me reposer un bon coup !

Et la boucle est bouclée…

Bon, ça aussi c’était sans doute prévisible. Mais une horde d’enfants matinaux qui n’ont pas vu leur grande soeur depuis une année, c’est encore plus matinal, et encore plus enthousiaste le lendemain matin. Encore bien fatigué, je prendrais l’option lâcheté, et continuerais à dormir aussi longtemps que possible pendant que Danielle va s’occuper de tout le monde.

Danielle vient me réveiller quelques temps plus tard, quand le petit déjeuner est prêt. Pancakes + sirop d’érable + oeufs brouillés. On est toujours aussi gâtés ces derniers jours, et on aime vraiment ça ! On est à quatre heures de route de Chicago, et l’idée s’est d’arriver là bas vers 17h, pour que Danielle puisse passer le plus de temps possible avec sa famille.

La mère de Danielle m’a offert d’excellents chocolats pour me remercier de l’avoir amené avec elle. J’ai bien évidemment réussi, la veille, à faire quelques photos de la famille.

_MG_4289.jpg _MG_4290.jpg _MG_4317.jpg _MG_4321.jpg

J’en imprimerais et encadrerais une, qui finira sur la cheminée quelques minutes après. Je ne dis rien au moment de donner le cadre à la mère de Danielle. Je sais très bien qu’il n’y a rien à dire. Elle me dit juste merci, et me sert fort dans ses bras. Elles n’ont plus n’a rien à ajouter. Elle comprend parfaitement, et je comprends parfaitement. Et une fois de plus, je me demande si je serais capable de revoyager sans imprimante. Je n’aurais jamais pensé que ce soit aussi utile à avoir !

Les au revoir prennent un certain temps, mais je ne suis définitivement pas pressé. Voir tout ces gens heureux ces derniers temps, et savoir que j’en suis en parti responsable, je dois bien reconnaître que ça fait un bien fou. Il n’y a rien de plus plaisant que donner, et j’en ai eut confirmation de façon magnifique ces derniers jours.

Puisque Danielle ne peut pas venir à Montréal, elle prendra le bus depuis Chicago jusqu’à Portland. C’est une cinquantaine d’heures. Sa mère lui paie le billet. La différence avec un billet de train n’est pas si énorme que ça, alors de mon côté, je paie la différence. Je suis jaloux ; elle va faire Chicago Portland en train, comme j’avais prévu de le faire. Comme je prévoie toujours de le faire un jour. Ça sera par procuration pour le moment, en attendant le jour où…

Et puis finalement, on remonte en voiture, pour de nouvelles aventures. Quatre heures de route, toujours aussi inintéressantes à faire, mais qui passent quand même assez vite.

La banlieue est de plus en plus dense, tout comme le trafic. On passe d’une deux voies, à une trois, puis quatre, puis cinq. Puis six. Je n’aime très clairement pas conduire dans ce contexte. En fait, ça ne serait pas un problème si tout le monde ne passait pas son temps à faire n’importe quoi…

Laura, que j’ai rencontré à Burning Man, va nous héberger pour les deux jours que nous passerons ici. Je trouve amusant qu’elle habite à quelques coins de rue à peine des irlandais qui m’avait hébergé au tout début. Au moins, cette fois je connais le quartier ; et je me rappelle que l’université a la deuxième plus grosse police privée au monde. C’est toujours ça. Mais ça ne me rassure toujours pas. Je me sens quand même pas mal mieux que la première fois.

Revoir Laura me fait vraiment super plaisir. Toujours aussi enthousiaste, sympathique et souriante. Tout les autres « burners » sont revenus à leur vraie vie. Moi, pas vraiment. Mais comme je m’y attendais, ils n’ont pas changé. Ils sont, à Chicago, comme ils étaient à Black Rock City. On passe un moment chez Laura à discuter, avec sa blonde et ses collocs, avant de rejoindre rejoindre Korigan et Lauren. Deux autres Burner, avec qui ont mange… oui ! Une deep dish pizza ! J’ai dit à Laura que je n’avais toujours pas essayé. C’est désormais chose faite. Me voilà un homme comblé, heureux, et un peu déçu quand même. La sauce tomate n’était pas excellente. Mais je garde le principe, et je réadapterais ça en version locale.

CIMG1267.jpg CIMG1268.jpg

Et merci à la serveuse qui a tenu la pause avec le fromage qui fait des fils pendant un bon moment !

On continuera la soirée par une petite promenade sur le bord de l’eau. J’ai à nouveau ce feeling de bord de mer, beaucoup plus que de bord de lac. Au loin, là bas, le centre ville nous fait des coucous. On ira sûrement lui dire bonjour à un moment demain. Après tout, c’est la première fois que Danielle vient à Chicago. On s’arrêtera également là où vivent Korigan, Lauren, Ryan et douze autres personnes. Une gigantesque maison labyrinthique, transformée en coop d’habitation. Une cuisine gigantesque, où quelqu’un brasse de la bière pendant que deux autres jouent du banjo. Moi je trouve un piano, et j’en profite un peu. L’ambiance est des plus sympathique et bon enfant.

On rejoindra Joséphine, toujours de Burning Man, avec qui on ira boire une bière dans un bar un peu étrange. Je réalise que j’ai perdu l’habitude de ce genre d’endroit. Je ne suis pas sorti depuis un moment quand même ! Toujours aussi bruyant, toujours aussi difficile pour moi d’assurer une conversation dans ce contexte, en n’entendant plus que le tiers de ce que les autres me disent. Occasion quand même de boire encore une autre excellente bière !

Je m’endors légèrement sur ma chaise. La fatigue cumulée continue à s’accumuler. Je suis dans la dernière ligne droite, et ça ira mieux bientôt. On reprend la route en direction de chez Laura, ou un canapé des plus invitants nous attend.

Je suis heureux de revoir tout le monde ; heureux d’être de retour à Chicago. J’ai, depuis Portland, le sentiment que mon voyage est terminé, que je suis prêt à rentrer. Il y a eut les derniers soubresauts dans le sud de l’Utah ; les visites à la famille de Danielle, et aussi l’arche, et la ville de Saint Louis. La piste de l’Oregon commence ici, fini à Portland. On a juste fait le chemin inverse. Ajouter à ça une boucle qui se referme en arrivant à Chicago, le plaisir de revoir des amis rencontrés à Burning Man pendant le voyage. Tout cela permet de faire une très belle fin, bien construite, bien planifiée. Les tiroirs se ferment les uns après les autres. Il ne me restera plus qu’à dire au revoir à Danielle, et parcourir un dernier 1350 kilomètres jusqu’à Montréal.

Mais avant ça, une bonne nuit de sommeil ne fera pas de mal. J’ai promis des crêpes (évidemment !) pour le petit déjeuner demain.

Un demi McDo et une demi douzaine de munchkin

Un autre réveil bien tranquille sur une aire d’autoroute. L’un des tout derniers. Un départ tout aussi tranquille. Et une autoroute qui nous amène jusqu’à Saint Louis, à une heure de route d’ici.

Comme toutes les villes nord américaines, on slalome d’une autoroute à l’autre, se dirigeant vers le centre ville. Et puis finalement, l’arche apparaît enfin. Définitivement plus impressionnante et plus grande que ce que j’aurais pensé.

_MG_4197.jpg _MG_4198.jpg

L’arrivée sur l’arche est l’occasion de découvrir le plus horrible plan d’urbanisme que je n’ai jamais vu jusqu’à présent. Ce qui n’est pas peu dire, considérant que j’ai vu un certain nombre d’horreur en Amérique du Nord. Et en France aussi, accessoirement.

Il y a une rivière assez importante qui traverse la ville ; le centre ville, évidemment, est au niveau de la rivière. Les gens, par contre, n’ont aucun accès aux berges. C’est juste un énorme boulevard urbain, à la gloire des voitures, avec un parking gigantesque où sont envoyés tout les touristes venus voir l’arche. Par curiosité, on ne se gare pas tout de suite ; on fait un premier tour de l’arche. Celle-ci a été construite, en même temps qu’un parc commémoratif, pas très grand, avec pas grand chose, et surtout séparé du reste de la ville par un deuxième boulevard urbain, semi enterré. Bref, cette arche magnifique est entourée de deux boulevards urbains qui la sépare complètement du reste de la ville et de la rivière. Il n’y a pas à dire, c’est bien dommage.

Après en avoir fait le tour à moitié, on découvre un parking gratuit, pour les personnes qui veulent aller visiter l’église. Interdit, par contre, aux visiteurs de l’arche. Ça tombe bien, nous on voulait visiter l’église. Pas l’arche. Hum…

_MG_4205.jpg

Enfin, puisqu’on est là, pourquoi ne pas aller jeter un petit coup d’oeil sur l’arche quand même, non ? Parce que personnellement -je sais je l’ai déjà dit – je la trouve magnifique. Et extrêmement photogénique.

_MG_4207.jpg _MG_4210.jpg _MG_4211.jpg _MG_4212.jpg _MG_4208.jpg

Evidemment, après avoir visité toutes ces tours, il était hors de question que je passe à côté de la possibilité d’aller faire un tour au sommet de cette arche. Sauf qu’évidemment, une arche, c’est pas verticale. Alors l’ascenseurs, à l’intérieur, est un peu particulier. C’est plus un genre de montagne russe. On s’entasse joyeusement dans une mini capsule de secours de vaisseau spatiale, et on prie très fort que l’on va arriver en vie en haut.

_MG_4255.jpg _MG_4256.jpg

En haut, l’espace est extrêmement réduit, mais la vue est quand même intéressante (le parc côté ouest, avec un boulevard urbain que l’on devine, le parking de l’église, avec Pourquoi Pas ? et un boulevard que l’on comprend mieux, et le bord de l’eau côté est).

_MG_4239.jpg _MG_4240.jpg _MG_4242.jpg

Je suis également un peu déçu par le centre-ville de St Louis. Je me serais attendu à une ville plus grande que ça. Mais non.

_MG_4223.jpg _MG_4224.jpg _MG_4225.jpg

pano_arhe.jpg

Je redescends, content et déçu. Content de l’expérience. Content d’avoir vu l’arche et tout ce qu’elle symbolise. Content pour le côté assez inusité de la visite. Mais très clairement déçu par la ville. Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à mieux… au pied de l’arche, il y a un musée relativement bien conçu sur le peuplement de l’ouest, mais on ne se sent pas plus inspiré que ça. Alors à la place, on fait quelques pas rapide en centre ville, histoire de faire quelques dernières photos, puis on reprend la route.

_MG_4258.jpg _MG_4259.jpg _MG_4260.jpg _MG_4261.jpg _MG_4264.jpg _MG_4265.jpg _MG_4269.jpg _MG_4270.jpg _MG_4266.jpg _MG_4268.jpg

Il nous reste encore quelques heures d’une route on ne peut plus passionnante…

_MG_4284.jpg _MG_4285.jpg _MG_4286.jpg

… avant de finalement arriver à Cowden, au fin fond du milieu de nul part, dans l’Illinois. Là où habite la mère de Danielle, et quatre autres de ses frères et soeurs. Jasmine (que Danielle m’a épelé, parce qu’ils prononcent Jazzmen, et que c’était, somme toute, un prénom relativement surprenant pour une fille), qui a 11 ans est la plus vieille encore restante à la maison, Austin et Dustin, les jumeaux, et Blake qui est le plus jeune, à 7 ans. Je m’y retrouve pas trop mal dans les noms, à ma grande surprise. Tellement concentré à me rappeler quel enfant est qui, par contre, que j’ai oublié le prénom de la mère. Le père, sauf erreur, s’appelle Jim, et arrivera un peu plus tard.

Une fois de plus, c’est un plaisir de voir tout ces gens heureux de se retrouver. Le Pourquoi Pas ? est du pour un changement d’huile depuis quelques temps. Je prends donc ça comme excuse pour laisser tout le monde se retrouver dans l’intimité, et je reviens une heure plus tard, avec un van prêt à affronter les derniers kilomètres.

Danielle m’a expliqué à plusieurs reprises à quel point sa famille est intense. À vrai dire, je m’en doutais ; j’imagine facilement à quoi ça peut ressembler une horde d’enfants dans tout les sens. Observer les quatre derniers est extrêmement intéressants. Jasmine est rendue, à son tour, la plus vieille. Mais les deux jumeaux, en garçons qui se respectent, aiment avoir l’impression de tout contrôler tout. Ça crée une interaction des plus intéressantes.

Je sors un peu toutes mes bricoles du van. Balles et massues de jonglage, djembé, etc… pour le plus grand plaisir des enfants. Tout le monde rigole et s’amuse bien, dans une folie complète. Le van en lui même est un outil de fascination. Avec le toit ouvert, ils s’amusent à grimper un peu dans tout les sens. Et finissent avec la permission de tous écrire leur nom dans un des ronds verts du van. Ça se calme un peu sur le moment du souper, que tout le monde prend un peu partout ; là encore, le chaos semble se gérer par lui même. La mère de Danielle a évidemment l’habitude de cuisiner par kilotonnes, et on mange excellemment bien. Là encore, un gâteau au chocolat a été préparé pour fêter le retour de Danielle, et une fois de plus, on mange super bien.

En fait, je me rends compte que faire le chemin de retour avec Danielle a donné une toute autre dimension à mon voyage. Là où j’étais préparé psychologiquement à manger des pâtes au fromage sur des aires d’autoroute, on fait le tour de sa famille qui nous accueille à bras ouvert, avec d’excellents repas. Ça rend, je dois bien le reconnaître, le voyage retour beaucoup plus intéressant et agréable ! Danielle me dit, à un moment, qu’elle est surprise de l’accueil que sa famille me réserve à moi, son ami qui conduit. Je lui explique qu’en même temps, pour eux, je suis le gars qui permet à tout le monde de revoir la fille qu’ils n’ont pas vu depuis un an, et que dans ce contexte, je pars quand même avec un net avantage pour être aimé de tout le monde ! Une autre soeur de Danielle, Megan, qui a quitté la maison il y a quelques temps, vient passer la soirée avec nous. Toute heureuse également de revoir Danielle.

La soirée n’est pas si froide que ça, et Jim a préparé un magnifique feu de camp en arrière de la maison. Toute la famille demande à Danielle de chanter ; elle va chercher sa guitare, j’en profite pour attraper mon djembé pour l’accompagner discrètement. Et évidemment, toute la famille demande la même chanson. « Twelve Munchkin ». La toute première chanson qu’elle a écrite, et qui parle de tout ses frères et soeurs. La chanson est extrêmement touchante, et est accessoirement l’une de mes préférées de toutes. Elle jouera quelques chansons ; comme à chaque fois, j’ai vraiment plaisir à l’accompagner discrètement. Quelques amis du voisinage passent dire bonjour à un moment. Tout le monde est vraiment surpris par le djembé. Ce qui, pour moi, est un instrument on ne peut plus classique, et une nouveauté parfaitement inconnue ici. Je fais donc une démonstration plus rapide et plus bruyante, qui plaît beaucoup aux enfants comme aux adultes.

Et puis Danielle a aussi raconté à tout le monde que je savais cracher du feu ; et ça, évidemment, les enfants ils veulent voir. Je ferais donc une démonstration, sous un certain nombre de paires d’yeux hallucinés. Jouer du djembé et cracher du feu, c’est quand même pas mal efficace pour impressionner des enfants !

La soirée se termine tranquillement. Les enfants vont se coucher. On suit pas très longtemps plus tard. Je sens la fatigue qui s’accumule lentement depuis Portland, où j’avais rechargé les batteries. J’imagine déjà la longue sieste qui m’attend à mon retour à Montréal ! Mais pour le moment, dans l’espoir d’avoir un peu plus de tranquillité demain matin, on dormira à l’abris dans le van !

Toujours un peu plus vers l’est

Le problème, souvent, avec les grands parents, c’est qu’ils n’enregistrent pas exactement les informations comme elles sont transmises. Ou plutôt, il les réinterprète. Ainsi, le « on partira sans doute vers 9h30 » est devenu un « il faut absolument les réveiller à 7h30 pour ne pas qu’ils soient en retard. Bon, au moins la journée à l’avantage de commencer tôt, mais sur ce coup là, j’ai vraiment du mal à émerger ! Enfin, j’imagine que les oeufs brouillés + pommes de terre sauté + saucisse + salade de fruits au petit déjeuner font que je peux leur pardonner un réveil un peu trop matinal !

Danielle a finalement réussi à contacter les amis qu’elle voulait voir à Lawrence. Elle a également réussi à contacter son autre grand mère. Du coup, l’emploi du temps de la journée est finalement bien rempli, et on attendra demain matin pour arriver à Saint Louis, ce qui n’est pas plus mal. Je ne suis pas sûr des horaires pour visiter l’arche…

Les au revoir durent un peu, ce que je comprends parfaitement. De toutes façons, j’ai prévenu Danielle qu’on avançait à son rythme pour les prochains jours. On se retrouve finalement sur la route, aux alentours de 9h30. Comme quoi ! Ottawa-Lawrence, ce n’est pas très loin. Heureusement, parce que c’est horriblement sans intérêt ! J’ai le droit à un premier aperçu de Lawrence. Sans doute un tout petit peu plus intéressant qu’Ottawa, mais pas tant que ça.

_MG_4185.jpg _MG_4186.jpg _MG_4188.jpg _MG_4187.jpg

On s’arrête chez Dan et Kassey, les anciens collocs de Danielle. Ils vivent depuis 5 ans dans une maison en ruine, mais vont finalement déménager. On passera juste quelques heures à discuter avec eux. Dan a une colle

ction d’instruments de musique assez intéressante, et on fera quelques mélanges intéressants. Je passe de la flûte au clavier à l’harmonium au mélodica, puis au double melodica. Deux à la fois, ça demande du souffle !

Visite expresse oblige, on dit déjà au revoir. On a rendez-vous dans un Applebees pour manger avec la grand mère de Danielle. Le contraste avec la première grand mère est assez saisissant. La première se remettait d’une opération assez importante en septembre, et était encore sous respirateur (quoi qu’autonome dans ses mouvements). La deuxième, elle, semble avec vingt ans de moins. Cheveux colorés, allure un peu bourge et hautaine, qui arrive au volant d’un quatre quatre relativement récents. Elle n’en est pas moins sympathiques et agréables. Une fois de plus, je fais surtout observer et écouter, pendant que les nouvelles de la famille et de la dernière année s’échange à toute vitesse. Difficile à suivre !

L’agréable surprise, c’est le menu du Applebees. Je ne m’attendais pas à manger un steack + crevettes aussi bon dans un endroit qui s’appelle « pomme et abeilles », ou un truc du genre. Un vrai régal. Et puis en même temps, manger un steak au Kansas, ça aussi ça fait parti des clichés à vivre ! C’est la grand mère de Danielle qui nous invite et le steak n’en est que meilleur !

Et puis à nouveau, on dit au revoir. On s’arrête rapidement dans un musée que Danielle voulait me montrer ; principalement parce qu’il y a un magnifique piano dans le sous sol, où les responsables du musée la laissaient jouer ! On en profite quelques minutes, puis on prend la route en direction de Saint Louis.

On est à environ 5 heures de route. L’idée, c’est de s’arrêter à la dernière aire de repos, histoire de pouvoir faire une visite rapide de l’arche le lendemain matin, puis de prendre la route pour voir la mère de Danielle. En chemin, on essaie à quelques reprises de retrouver du propane, parce que le réservoir est vide. Ce sera sans succès. Il faudra se passer du radiateur ce soir. Ça n’est pas trop grave. Il ne fait pas si froid. Et puis on a suffisamment manger à midi et ces derniers jours pour se passer de repas ce soir. On n’a tout simplement pas faim !

L’air d’autoroute est comme toutes les aires d’autoroute. Suffisamment confortable, avec un doux ronronnement de camions en bruit de fond. Ça convient parfaitement. Et vu mon état de fatigue, la soirée ne dure pas longtemps !

À la découverte d’Ottawa

Les pancakes, au réveil, c’est quand même un vrai plaisir. D’autant plus quand c’est quelqu’un qui les prépare pour vous, et que vous avez juste à être assis, ajouter du sirop d’érable et de la compote de pomme !

Les plans de Danielle ne sont pas très claires par rapport à qui elle veut au Kansas, et quand. Le fait d’être parti depuis longtemps fait qu’elle est stressée à l’idée de revoir certaines personnes. Et puis il y a aussi le manque d’enthousiasme de certains de ces amis qui la démoralise un peu. Je comprends ça, pour avoir connu la même chose il y a un bon moment. Je lui ai dit que l’emploi du temps des quelques prochains jours étaient sous son contrôle. L’idée étant simplement que l’on doit être à Chicago samedi en fin de journée. Et aussi, éventuellement, que j’aimerais dire bonjour à l’arche à Saint Louis. Ça ne lui laisse pas beaucoup de marge de manoeuvres, et c’était l’une des motivations à faire la route en une seule étape ; pour lui donner une journée de plus avec sa famille. Après discussions et réflexions, elle décide finalement de rester une journée de plus chez ses grands parents, pour passer le plus de temps possible avec eux et avec sa soeur. De mon côté, j’ai mes projets à avancer, encore et toujours, donc c’est pas vraiment un problème. Il faut que j’aille en ville trouver une connexion internet, pour récupérer des modifications sur un projet.

On doit également vérifier une information qui nous dérange un peu. À priori, si un américain peut entrer au Canada sans passeport, simplement avec un extrait de naissance et une preuve d’identité, les mêmes documents ne sont pas suffisant pour le retour. Dans la catégorie « on aime vous prendre la tête à la frontière » apprendre que le Canada est plus accueillant pour les américains que les USA eux mêmes ne me surprend qu’à moitié. Par contre, ça complique beaucoup nos plans tout ça.

On dépose Rachel a son travail, et s’installe au centre ville. Évidemment, pas de nouvelles pour le projet. Ça ne me surprend qu’à moitié. Le classique « c’est urgent, reste prêt de ton ordinateur tel jour » suivi d’un silence radio est un classique auquel les travailleurs autonomes finissent par être habitués. Par contre, quelques vérifications sur internet confirment que si Danielle a les documents nécessaires pour entrer au Canada, elle n’a pas ce qu’il faut pour revenir. Pas très pratique donc… on vérifiera un peu plus tard une dernière solution, consistant à prendre un rendez-vous à Chicago pour faire un passeport en urgence. Si au niveau des délais, ça marche (une dizaine de jours, elle pourrait donc recevoir le passeport à Montréal, et donc revenir), il lui manque un certains nombre de papiers, à savoir : une preuve qu’elle a besoin du passeport en urgence (genre une facture d’hôtel à Montréal, prouvant qu’elle part bien en voyage ; le fait qu’elle va être hébergé chez un ami, qui sera là pour témoigner au bureau de passeport, ne semble pas convenir), son permis de conduire (oui, puisqu’elle n’a pas de permis de conduire, une personne de citoyenneté américaine, ayant un permis de conduire, prête à venir et à remplir un papier pour elle ; ça, on peut éventuellement trouver à Chicago ; j’ai des contacts) et surtout, 4 ou 5 preuves de citoyenneté parce que c’est son premier passeport. Le certificat de naissance compte pour un. C’est toujours ça. À oui, j’allais oublié les frais pour la demande, les frais pour l’envoie du passeport, les frais pour le traitement en urgence, et aussi d’autres frais dont je n’ai pas compris la raison. Une chance que je ne m’arrête pas aux douanes, aux douaniers, et aux bureaux d’émigration/immigration pour juger les États Unis. Parce que, bin, comment dire…

Bref… on décide de se rabattre sur le plan G. Ou H. On ne sait plus trop. Il y a eut beaucoup trop de changements de plan ! Donc Danielle viendra avec moi jusqu’à Chicago, puis on repartira chacun de notre côté. Montréal continue à lui faire bien envie, par contre, et elle sait qu’elle y sera bien accueillie, alors peut être qu’une autre fois, peut être…

Rachel ne travaille que trois heures. Alors on attend tranquillement, en faisant des petits trucs sur l’ordi, en visitant la rue principale d’Ottawa, bien au chaud dans le van, et à l’abris de la pluie. Encore plus ennuyante que son homonyme canadienne, c’est tout dire ! Bref, petite ville sans intérêt au milieu de nul part. Ça ne mérite même pas une photo. Nah ! Hier était une journée sans voiture, aujourd’hui une journée sans photo. Il faut bien que le voyageur se repose !

Rachel récupérée, on retourne chez les grands parents, où l’on continue de prendre ça bien relaxe. En vrai grand mère, la grand maman avait préparé un excellent brownie la vieille, et un très bon gâteau blanc avec nappage à l’ananas aujourd’hui. Sans oublier le délicieux rosebeef qui l’a précédé ! Amusant de voir comment les grands mères du monde entier se ressemblent !

Et puis la soirée continue tranquillement, lentement. Je continue d’avancer mes projets sur mon ordinateur, les deux soeurs discutent, les grands parents regardent la télé. Dans le pays des tornades, ce calme au milieu de la tempête des voyageurs est extrêmement agréable. Ne reste plus que se rendre à Chicago, où l’on pourra encore se reposer deux jours, ensuite, il ne me restera plus qu’une dernière étape. Malgré les 1450 kilomètres roulés, il m’en reste encore bien plus que ça à faire. Tout un programme !

Je m’éclipse quelques minutes, à un moment, pour aller faire deux petites impressions dans le van. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait le coup du cadre à quelqu’un. Ce soir, je le fais en double. Un pour les grands parents, pour les remercier pour l’accueil si chaleureux, et un pour Rachel, pour le plaisir de faire plaisir. Deux photos des deux filles, si belles ensemble, et qui se ressemblent quand même beaucoup. Les deux cadres sont accueillis avec des gigantesques sourires, qui me fait comprendre une fois de plus que travailler avec une imprimante et des cadres est vraiment une idée géniale, et que je ne suis pas prêt d’oublier. En plus, j’ai eut de l’aide de Rameen, avec les cadres inutilisés. Donc j’ai pu aller dans du plus grand format pour les grands parents, ce qui n’est que plus sympa encore ! Du moins il me semble !

Et puis la soirée se termine lentement. Discussions, jus d’orange, sourire. Relaxe. Agréable. Demain matin, à un moment, on partira…

Parce que des fois, il faut bien travailler

On a survécu à la nuit. Il faut reconnaître que le chauffage a grandement aidé ! Quand on se réveille, tout est blanc partout, tout est joli. Les prévisions météo disent que le temps va être couvert toute la journée, avec possibilité d’averses de neiges, et que demain, le ciel sera tout bleu tout beau. Ça tombe bien, parce que j’ai quelques petits projets à faire aujourd’hui. Et puis il y a toujours ces petites contraintes logistiques. Genre prendre des douches, laver le linge, et préparer les plans tops secrets. Bref, aujourd’hui, on prévoit passer la journée en ville.

Pourquoi Pas ? est un tout petit peu moins enthousiaste à l’idée de démarrer ce matin, mais il est toujours fidèle. Il demande juste un quart de seconde en plus. Il y a trois centimètres de neige sur le parking. Sur la route, tout n’a pas été complètement déneigé. Je fais donc un petit test tout simple. Bloquer les freins alors que je roule à peine à 10 kilomètres heure. Pourquoi Pas ? réagit exactement comme je m’y attendais, il part tout de suite de travers. Après tout, les pneus doivent commencer à se faire vieux.. je leur ai pas ajouté 20000 kilomètres pour rien… et puis ça n’est pas des pneus d’hiver, alors bon. Je sais qu’il faut que je fasse attention ; c’était déjà prévu de toutes façons. N’empêche que ce paysage de montagnes rouges, sous la neige, même si c’est étrange, c’est beau !

_MG_2972.jpg _MG_2975.jpg _MG_2976.jpg _MG_2974.jpg _MG_2979.jpg _MG_2981.jpg _MG_2982.jpg _MG_2983.jpg _MG_2984.jpg _MG_2985.jpg _MG_2986.jpg

Le reste de la journée passe lentement, et froidement. On lave le linge, on se douche, Danielle lit et se repose, moi j’essaie d’être inspiré et je travaille.

Et puis on confirme un certain nombre de petits détails techniques également. Par exemple, pour rentrer au Canada, les américains ne sont pas obligés d’avoir un passeport. Danielle n’en a pas. Ils peuvent rentrer avec une preuve de citoyenneté (extrait de naissance) et une preuve d’identité (permis de conduire). Ce qui est valide uniquement par voix terrestre. Il se trouve que :
1- Le Pourquoi Pas ? reste pour le moment très attaché à la route
2- La colloc de Danielle peut lui envoyer un extrait de naissance en express post
3- Estelle et Olivier n’ont rien contre le fait que j’arrive à deux plutôt qu’à trois
4- Danielle a bien envie de jeter un oeil à Montréal

Donc voilà… petit changement dans les plans. On se supporte toujours bien, on ne se tape toujours pas sur les nerfs, et l’idée de terminer le voyage ensemble nous plaît bien. Danielle va donc venir faire un petit tour à Montréal. En fait, l’une des motivations est musicale : Danielle est en train de terminer 6 CDs. Oui, elle est productive ! Mais certaines de ses chansons pourraient gagner à être réenregistrer, notamment le piano. L’avantage de mon piano numérique, à Montréal, c’est que l’enregistrement est d’une qualité parfaite sans se compliquer la vie à faire des réglages. L’avantage d’avoir des contacts à Montréal, c’est que je pense pouvoir lui avoir accès à un petit studio où elle pourrait refaire quelques enregistrements. Bref, l’idée lui plaît énormément !

La météo vient un peu changer le plan de vol aussi. Le froid qui nous tombe dessus me démotive un peu à jouer les touristes. Cette nuit, ils annoncent quand même -13 ! Autant rentrer à Montréal, il fait plus chaud ! Dans la journée de demain, il devrait faire +1. La randonnée dans ce contexte, même si le paysage est magnifique, perd un peu en intérêt. Je pensais profiter un peu plus du sud de l’Utah, mais on va probablement se remettre sur la route un tit peu plus vite que prévu. On arriverait un peu plus tôt à Lawrence, pour permettre à Danielle de quand même voir un peu sa famille et ses amis, et elle se réarrêterait sur le chemin du retour. Ça semble un bon plan. Et puis moi j’ai les projets qui s’acculent dans ma tête, et j’ai vraiment envie de commencer tout ça ! Et d’en finir certains aussi ! Un certains nombre de livres, quelques dizaines de milliers de photos, quelques contrats… bref, le besoin de rentrer se fait de plus en plus ressentir. Donc demain, Bryce, et ça devrait terminer la partie très touristique. Ensuite, on roule.

À la fin de la journée, je fais une petite épicerie pour la soirée. Il fait froid, c’est pas motivant… et puis au moment de démarrer, Pourquoi Pas ? se fait vraiment très hésitant. La batterie semble souffrir pas mal du froid, ce qui m’inquiète un peu… s’il fait réellement -13 cette nuit, dans quel état est-ce qu’on va la retrouver demain ? Bon, le pire qu’il puisse arriver, c’est que le van démarre pas. On est sur le bord d’une route, il y a quand même du passage, on pourra faire signe aux voitures, en espérant trouver quelqu’un pour nous aider à démarrer. Rien de catastrophique donc.

On rentre à notre petit parking/camping, où je prépare un chocolat chaud. Il reste juste assez d’eau pour ça… bon, bin on n’a plus d’eau non plus. Ce sont tout ces petits détails ; rien de bien catastrophiques ; juste des mini petites gênes… qui font que la perspective de rentrer me plaît bien. Me libérer un peu de tout ces soucis. Bon, je sais que j’en aurais beaucoup d’autres à Montréal, mais c’est bien de varier les soucis de temps en temps !

Enfin… il n’empêche qu’avec le chauffage qui marche, on est bien au chaud dans le van ! Et puis le chocolat chaud + beurre de peanut + brandy + crème fouettée, ça aussi ça réchauffe bien ! Pis ça endore un peu aussi. J’ai l’impression que je ne m’éterniserais pas pendant des heures ce soir !

La suite du programme

Non seulement Danielle a monté et descendu Angel Landing sans le moindre problème, mais en plus, elle est encore en forme. Il y a le « Weeping Rock » (rocher qui pleure) qu’elle a très envie de voir, à cause des jardins suspendus que l’on peut y observer. Et puis bon, c’est juste une petite marche de trente minutes pour se rendre. On reste dans le raisonnable ! Et comme en plus, on veut aller voir le fond de la vallée, c’est sur notre chemin. Parfait, donc.

_MG_2697_2.jpg _MG_2700_2.jpg_MG_2699_2.jpg _MG_2702_2.jpg

La marche d’approche, en effet, se fait très rapidement. Je suis juste un peu déçu : le rocher ne « pleure » pas tant que ça. Je m’attendais à un rideau sans doute un peu plus conséquent. Côté jardin suspendu, pas grand chose non plus au rendez-vous. Mais Danielle semble satisfaite, donc tout est beau !

_MG_2704.jpg _MG_2705.jpg _MG_2707.jpg _MG_2713.jpg_MG_2708.jpg _MG_2703.jpg _MG_2711.jpg _MG_2712.jpg

Un peu plus loin, la vallée se rétrécie considérablement. Ça correspond à l’endroit où la route s’arrête. Mais il est encore possible de suivre la rivière pendant quelques temps, ce que l’on fera, en randonneurs fous que nous sommes. Sauf que là, la balade n’est pas vraiment intéressante. C’est plat, entre deux murs de pierres, les gens ne parlent pas, ne sourient pas. On propose au même moment de faire demi tour, tannés de marcher. Sauf qu’au même moment, je vois qu’on est rendu au bout de la promenade. Donc finalement, ça paraît une bonne raison pour faire demi tour.

_MG_2727.jpg _MG_2729.jpg _MG_2735.jpg _MG_2740.jpg _MG_2741.jpg _MG_2736.jpg

On prend le chemin du retour juste à temps pour attraper le coucher de soleil. D’ailleurs, un conseil en passant : si vous voulez un bon endroit pour faire des photos de couchers de soleil, c’est sur le pont. Mais venez en avance, les places sont comptées !

_MG_2747.jpg _MG_2748.jpg

Moi, mes photos je les ferais depuis la voiture, en conduisant. Sans trépied. Bon.

_MG_2751.jpg _MG_2752.jpg _MG_2753.jpg _MG_2756.jpg

J’ai prévenu Danielle : personnellement, j’ai envie de prendre tout mon temps. Je sais à quelle date nous devons arriver à Lawrence, et je sais quelle distance je peux parcourir en une journée. L’idée c’est d’avancer tranquillement, de voir tout ce que l’on peut voir, le plus longtemps possible. Et puis quand ça sera rendu le moment, on arrêtera tout, on rangera les déguisements de touristes, et on se rendra à Lawrence sur une ou deux journées. Je veux profiter au maximum de chaque endroit visiter. Je préfère juste voir Zion et Bryce, mais voir tout ce que j’ai envie de voir, que de faire un peu de Zion, un peu de Bryce, un peu de Giant Staircase, un peu de Capitol Reef, un peu de Canyonlands, un peu de Arches. Oui, les parcs, dans le coin, ça pullule. Donc on va à notre rythme, et on verra ce que l’on verra. Je sais que je vais vouloir revenir à Zion de toutes façons, mais au moins je partirais sans aucun regret. Alors ce soir, on retourne à notre petit camping, et demain, on revient un peu se balader dans le parc, histoire de tout voir ce que l’on veut voir, avant de prendre la route pour Bryce. On arrivera quelque part, un jour, et ça nous convient parfaitement.

Et comme on a été très sportif aujourd’hui, on mérite très clairement des pâtes au fromage pour le repas du soir. Ce soir, j’ai des envies de spaghettis. J’ai trois variétés différentes. J’en attrape une au hasard. Le hasard qui m’a fait choisir des « cheveux d’ange ». Belle coïncidence, non ?

Bonne fête Danielle !

Imaginez deux immenses montagnes, avec entre les deux un immense désert tout plat, tout sec. Je suis sûr que vous imaginez le potentiel éolien de la chose. Nous, on passe la nuit en plein milieu de ce corridor. Si pendant Burning Man j’ai eut le droit à quelques belles rafales, et à une jolie tempête de sable, je n’avais pas eut le droit à des vents d’une telle violence. C’est tout simplement impressionnant. Et, au bout d’un moment, inquiétant. Non, je n’ai pas vraiment peur que le van s’envole, même avec le toit ouvert. Il dépasse la tonne et demi avec tout ce qu’il y a dedans. Non, l’inquiétude est au niveau de ma vitre arrière, qui consiste en une nappe en plastique orange à 3$ au Wallmart, et un rouleau de ducktape. Ok, c’est solide le ducktape, mais quand même… c’est surtout que ça fait « flap flap flap » dans le vent depuis un bon moment. Et j’imagine perdre la vitre arrière, en plein désert, froid, de nuit, dans une tempête de sable. Ça pourrait rentrer dans la liste des expériences pas forcément positives. Et c’est sans compter le bruit de ce flap flap… bref, une raison de plus pour pas être content de ne plus avoir une vitre arrière en bon état ! Il y a quelques accalmies au niveau du vent, qui me permettent quand même de dormir un peu, mais je trouve que ça devient lassant de cumuler les mauvaises nuits… quand la pluie, à son tour, commence à tomber, je commence vraiment à le prendre mal. L’idée d’être enlisé au milieu du désert de Black Rock ne me tente pas vraiment non plus. J’aime bien le désert de Black Rock, mais bon, quand même… il pourrait faire un effort !

Et puis au final, on survit ! Oui, ça tombe raide, un peu, comme conclusion, après un suspens si insoutenable, mais que voulez vous… s’il est tombé quelques gouttes, le sol est tellement sec que ça ne paraît quasiment pas. Et mon bricolage à base de nappe et scotch est d’une solidité à toutes épreuves. Tant mieux ! Mais du fait de l’instabilité météo, la première chose qu’on fera au réveil, c’est de revenir plus prêt de la route. Là, je pourrais préparer un petit déjeuner anniversaire à Danielle. Je ne réalise qu’au moment de le faire mais si on considère que l’on s’est rencontré il y a tout juste deux semaines à un événement Burning Man, et que je lui ai fait des crêpes le lendemain matin, fêter son anniversaire avec des crêpes au petit déjeuner, sur la playa, semble parfaitement logique ! Évidemment, c’est moins sophistiqué. On fait avec les moyens du bord. Mais crêpes au brie, et crêpes au Nutella, ça marche toujours autant !

_MG_1924_2.jpg _MG_1927.jpg _MG_1922.jpg _MG_1921.jpg

La pluie semble ne plus être au programme. Si le ciel ne se dégage pas, il est quand même moins menaçant. Et j’avais quand même envie de faire une vidéo de Danielle, en train de chanter au milieu du désert. Elle a quand même une chanson qui s’intitule « Thristy Fish » (poisson assoiffée) ; l’endroit semble se prêter à merveille à l’enregistrement d’un magnifique clip ! Évidemment, pour des raisons techniques, ça prendra un moment avant de voir le résultat final, mais il devrait y avoir de quoi d’intéressant à faire.

_MG_1936_2.jpg _MG_1935.jpg _MG_1933.jpg _MG_1931_2.jpg

Comme on est là, on décide d’en profiter pour aller voir comment c’est de l’autre bord de la playa. L’autre bord de la playa, il est loin. C’est l’une des choses fascinantes dans le désert. Avec aucun point de repère, pas moyen d’estimer les distances. La traversée nous occupe un moment. Par contre, conduire dans ce genre d’endroit est un vrai bonheur. C’est plat, c’est infini. On peut tourner, avancer, reculer, aller où on veut, comme on veut. L’expérience est des plus amusantes. Qu’est-ce que l’on trouve de l’autre côté de la playa ? Un train !

_MG_1943_2.jpg _MG_1941_2.jpg

Le chemin du retour, la playa dans le sens de la largeur mais dans l’autre sens, je le ferais assis sur le fauteuil du passager. Parce que tiens, pour une fois que j’ai une occasion de ne pas conduire ! Danielle deviendra donc la deuxième personne à avoir conduit le Pourquoi Pas ? depuis mon départ de Montréal !

_MG_1944_2.jpg _MG_1945_2.jpg

De retour sur la route, on dit au-revoir à Black Rock Desert, puis à Gerlach et Empire, alors que l’on prend la route du sud, qui doit nous emmener vers de nouvelles aventures. C’est sympa de pouvoir refaire le même chemin qu’au moment de quitter Burning Man, mais cette fois-ci en voyant le paysage ! On fera quelques pauses, brèves, notamment pour admirer le lac Pyramide, mais sinon, on rejoindra rapidement la 50, avec qui on fera plus ou moins de kilomètres. L’itinéraire exact peut encore varier.

_MG_1949.jpg _MG_1953.jpg _MG_1955.jpg _MG_1962.jpg _MG_1964.jpg _MG_1982.jpg

pano_lac_pyram.jpg

pano_lac_pyram2.jpg

_MG_1988.jpg _MG_1989.jpg

_MG_1990.jpg _MG_1999.jpg _MG_2000.jpg _MG_2001.jpg

À partir de là, la route perd soudainement tout intérêt. Il fait gris, il pleut un peu, il pleut beaucoup, il n’y a pas grand chose à voir, sinon un grand désert plat. À priori, il y a aussi des jolies montagnes, mais on les perd la plupart du temps.

IMG_2024.jpg _MG_2015.jpg _MG_2016.jpg _MG_2030.jpg

On discute un moment avec Danielle de la stratégie à adopter. Je suis d’humeur à rouler ; vue la météo, vu le paysage, qu’il fasse jour ou pas ne changera pas grand chose. Une longue étape aujourd’hui, manger du kilomètre pendant la nuit, nous donnera un peu plus de temps après, pour un paysage possiblement beaucoup plus intéressant. J’hésite encore un peu, je remets la décision en question une ou deux fois, mais des vérifications météo me confirment qu’à priori, on fait le bon choix. On prend donc la route la plus courte, et la plus rapide. Autre petit détail qui me motive à aller vite : les prévisions sont à la neige. Oui, j’ai arrêté de comprendre. Il pleut à verse, il va bientôt neiger, il faut que je révise ma vision du désert. Toute à la fin de la traversée, on a un col à 2500 mètres à traverser. Le van n’a pas de pneus neiges, autant éviter d’être pris dans une tempête de neige.

On perd au niveau paysage, on gagne par contre une expérience des plus intéressantes : la traversée du Nevada, de nuit, sous la pluie, par temps de brouillard, en écoutant la musique d’un film de zombies, histoire d’être bien dans l’ambiance. Comme je l’explique à Danielle, si jamais je vois une silhouette sur le bord de la route, les bras écartés, dans le doute, je l’écrase ! Mais bon, finalement il ne se passera rien de tel, pas de rencontre surnaturelle. On mange kilomètre après kilomètre. Ou plutôt je mange, pendant que Danielle se repose bien confortablement. Il y a quand même des injustices dans le monde du road trip !

Aujourd’hui, on a changé d’heure. Entre la pluie, le brouillard et le changement d’heure, il fait nuit noire un peu avant 17h. En même temps, ça renforce l’impression d’aventure. Quand on traverse la ville d’Eureka, je suis persuadé qu’il est trois heures du matin. Même chose rendu à Ely… et pourtant, après vérification, il est seulement 23 heures.

_MG_2036.jpg _MG_2039.jpg

J’ai une hésitation à Ely. Le col à 2500 n’est plus très loin. Il y a une aire de repos juste avant, et une pas mal plus loin, qui implique une heure de route en plus, ce qui commence à faire tard. On pourrait aussi, tout simplement, passer la nuit à Ely, dans un parking. J’hésite, et puis je me dis que peut être l’aire de repos sera une bonne solution. À peine sorti de la ville, je me dis que c’est peut être une erreur, mais bon, maintenant qu’on est sur la route, essayons voir.

En fait, je ne me sens pas très « safe » ce soir. Je ne suis pas sûr de vouloir dormir n’importe où dans le Nevada. L’aire de repos, ou un endroit avec d’autres gens, me plairaient quand même plus. Surtout que peu de temps après être sorti de la ville, le panneau « veuillez dénoncer les personnes tirant depuis la route » n’est pas pour me rassurer. Au loin, je vois une zone plutôt bien éclairée. Ça correspond plus ou moins avec l’emplacement de l’aire de repos sur la carte. J’anticipe avec enthousiasme un endroit civilisé, plein de routiers, plein de vie, où l’on pourra dormir sans se poser de questions. Le panneau « zone de prison, autostop interdit » puis « pénitencier d’état prochaine à droite » me laisse imaginer que finalement, mon aire de repos n’est pas idéale. D’ailleurs, cette aire de repos, je la verrais jamais.

Par contre, je vois le panneau « National Forest », tout comme je vois le petit chemin un peu après. Je m’y engage. C’est un peu scabreux, mais ça passe quand même. Je tourne en rond dans les arbres, trouve un endroit plat. On parque le van, le passe en mode nuit. J’ai un très mauvais feeling. Déjà, la porte latérale ne ferme plus à clé, et je prends ça comme un mauvais pressentiment. Ensuite, on a roulé « juste » 15 kilomètres depuis la prison. Oui, on est rendu loin, mais je sais pas… y a un côté pas rassurant. Quand au petit chemin où on est, si jamais il neige cette nuit, c’est possible que l’on ne ressorte pas le van avant 2011, ce qui pourrait être gênant… alors finalement, avec tout ces sentiments négatifs, je préfère faire demi tour. C’est bête, je sais, mais je me sentirais mieux.

On revient donc 30 kilomètres en arrière, jusqu’à Ely. À l’entrée de la ville, il y a une halte routière. Je me gare bien confortablement à côté d’un camion Wallmart. Voilà… ça, il me semble, c’est beaucoup plus rassurant. Je me couche, fatigué, un peu plus de 600 kilomètres dans les jambes. Je m’endormirais sans problème, et rapidement.

J’ai passé le 20000e kilomètre depuis que j’ai quitté Montréal, un peu après Black Rock Desert.