[Rocheuses Canadiennes]

 

Le retour du mur

On August 10, 2010, in Carnet de route, Photos, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Que j’aime toujours autant

De retour sur la transcanadienne. Le paysage a, cette fois, complètement changé. Petites collines en herbe, alors que les montagnes approchent tranquillement. C’est beau, c’est grand, c’est magnifique. Le voilà de retour, ce mur que j’aime temps.

 

Les déboires du Pourquoi Pas ?

On August 10, 2010, in Carnet de route, Pourquoi Pas ?, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Parce qu’on ne devrait tout simplement pas vieillir.

Je fais une dernière pause « plein d’essence » avant de reprendre la route. Je redémarre. Sur le bord du chemin, il y a une pancarte « barrière Texane ». Alors pour ceux qui ne le savent pas, une barrière Texane en Alberta, c’est une barrière canadienne en France. Ou tout simplement une barrière à bestiaux. Des rouleaux en travers de la route quoi. J’aime la façon dont les noms changent, d’un endroit à un autre, d’un pays à un autre. Je m’arrête pour faire la photo. J’entends un « clac » étrange et pas normal. La pédale de frein, qui jusqu’à présent était relativement dure et freinait très bien devient désagréablement souple. Je roule un peu, ralenti, freine. Ça freine un peu moins vite, mais ça freine, et ça finit par s’arrêter. Sauf que… sauf que je m’apprête à attaquer les montagnes, et l’idée de le faire avec des freins qui ne marchent pas très bien, je sais pas vous, mais ça me paraît pas très intelligent… enfin, ça freine quand même, je peux quand même rouler… je décide donc de continuer jusqu’au camping. J’ai une heure de route. D’autoroute. Je vérifie un peu, je peux même freiner rapidement au besoin. La seule inquiétude, c’est que les freins décident de s’arrêter de fonctionner sans prévenir… à priori, je prévois d’aller les faire réparer le lendemain à Golden, en attendant le bus de Virginie. Grosse inquiétude, aussi, au niveau de la facture qui va m’attendre après ça…

 

Been here, done that

On August 10, 2010, in Carnet de route, Photos, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Et c’est pas vraiment un problème, en fait.

La route se passe bien. Je ne joue pas trop avec les freins, mais ça n’est pas nécessaire de toutes façons. Je rentre finalement dans le parc. J’avais oublié les droits d’accès… relativement élevés ! Ça aussi, ça peut faire mal à un budget… j’aime découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux paysages, mais en même temps redécouvrir une place que l’on connaît déjà, ça a aussi son charme. Revoir ces montagnes, déjà vues. Retrouver l’autre côté de certaines falaises. Le temps est gris, nuageux, pluvieux, orageux. L’ambiance convient parfaitement au paysage. Je quitte l’autoroute, m’engage dans la vallée de la rivière Bow… tant de souvenirs qui reviennent. Un tas de voitures garées dans tout les sens. Je prépare l’appareil photo. Qu’est-ce que ce sera au programme ? Trois élans magnifiques qui se promènent sur le long de la route. Comme d’habitude, c’est un chaos complet dans les voitures. Les gens photographient, filment, s’arrêtent n’importe où. Joyeux bordel ; le classique embouteillage des rocheuses.

 

Petite soirée entre amis

On August 10, 2010, in Carnet de route, Gastronomie, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Le plaisir d’être parfois civilisé et social

J’arrive finalement au camping. Je recherche une Pontiac G5 grise avec un drapeau québécois. Je fais un tour complet, sans succès. Je me dirige vers l’accueil, où un petit mot m’attend. Emplacement 58. Parfait. J’y vais, il n’y a pas de voiture ; juste deux tentes. Les demoiselles doivent être en train de marcher. Je m’arrête, m’installe dans mes petites affaires. Espérant que le mot m’était bien destiné ; qu’il n’y a pas deux Karine attendant quelqu’un dans ce camping. Ça ne semble pas le cas. Je reconnais la personne qui vient finalement frapper à ma fenêtre !

Passer la soirée avec des gens me tentaient beaucoup. Ça faisait un moment que je roulais seul, et un peu de compagnie de temps en temps, c’est agréable. En fait, j’aime bien cette alternance de « je suis un sauvage » et « je suis un homme civilisé ». En parlant de « je suis un sauvage », le camping a une douche. Ça, c’est une très bonne nouvelle. Parce que ma dernière douche remonte à… en fait, vous ne voulez sans doute pas savoir !

Il fait froid, il pleut, mais il y a un abris pour les campeurs. Heureusement, parce que cinq dans Pourquoi Pas ? on aurait sans doute été un peu à l’étroit ! Pâtes saucisses et sauces tomates, bières et vodka pomme. On parle, on discute, on jase, on rigole. Le couvre feu est à 23 heures. Deux des demoiselles s’en vont dormir. Je propose une fin de soirée confortablement installée dans le van. Il fait froid. Occasion de tester le chauffage pour la première fois. Ça marche bien, c’est efficace, c’est parfait. On parle voyage, philosophie personnelle, découverte de soit, rencontres et autres petits plaisirs de la vie jusqu’à 2h du matin environ.

 

Route de montagne, pas de freins

On August 11, 2010, in Carnet de route, Pensées, Photos, Pourquoi Pas ?, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Où le plaisir du freins moteur.

Ce matin, réveil très tôt. Pas forcément nécessaire pour moi, mais je suis avec des touristes pressés et leurs journées commencent tôt. Dans ce temps là, pas évident de dormir tard. En même temps, il faut que je fasse vérifier les freins, donc autant que je commence la journée rapidement, si c’est pour la passer dans un garage. Je repense, encore, à Volkswagen Blues. Jacques Poulin s’arrête dans un garage avant les montagnes, pour faire vérifier les freins. J’envisageais de peut être faire de même, mais j’étais pas sûr. Je voyais la vidange qui s’en venait, je me disais que je pourrais faire les deux en même temps. Finalement, je n’ai plus vraiment d’hésitations. Route directe jusqu’à Golden. J’ai une centaine de kilomètres à faire. Je sais que dans la vallée de Kicking Horse, des fois, ça descend un peu raide.

Je dis au revoir à Karine et ses amies. On devrait se retrouver à nouveau dans quelques jours -le vendredi soir- à Banff, histoire de faire la fête tous ensemble, si Virginie est partante aussi.

La route est un peu stressante. Les freins ne se sont pas réparés tout seul par miracle pendant la nuit. On pouvait toujours rêver ! Accessoirement, la route est très souvent en chantier. Je roule prudemment, lentement. À chaque fois, le van répond quand je lui demande de freiner. Je me rends compte qu’en pompant un peu, il freine mieux. Mes immenses connaissances en mécanique me laisse imaginer un tuyau de liquide de frein arraché ou percé. Ça marche encore, juste moins bien. Tout cela est quand même un peu stressant. J’écoute le moindre bruit de Pourquoi Pas ?, la moindre de ses vibrations. J’ai pas vraiment envie qu’il me laisse tomber alors que mon voyage fait juste commencer ! Enfin… dans ma tête, j’ai l’impression que c’est juste le début… il vibre plus que d’habitudes, il fait des bruits qu’il ne faisait pas avant. Ce n’est pas le stress qui me fait dire ça, je le connais quand même bien mon petit Pourquoi Pas ?. J’espère que je n’aggraverais pas trop le problème en continuant de rouler.

C’est une boîte automatique. Je n’aime pas vraiment ça, en zone de montagne. La boîte manuelle donne un meilleur contrôle sur le frein moteur. Mais en même temps, il y a une position où je le bloque en troisième vitesse maximum. Je le teste. À ma grande surprise, le frein à moteur est une vraie merveille. En descente, raide, il faut que j’accélère pour dépasser le 60. Ça, ça me rassure beaucoup. Pour la route présente, mais pour la route qui viendra plus tard également. Tant mieux si je n’ai pas à trop me servir des freins.

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Les malheurs de Pourquoi Pas ?

On August 11, 2010, in Carnet de route, Photos, Pourquoi Pas ?, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Où je vous raconte que je tourne en rond dans Golden en espérant que Pourquoi Pas ? se remette rapidement !

J’arrive finalement à Golden. Il est 11h30. Je vais dans un premier garage. Je raconte mes malheurs. « Désolé, on peut rien faire pour vous avant jeudi ». Moment d’inquiétude… Golden, j’ai déjà visité l’année dernière. Y’a rien, c’est sans intérêt. Pas vraiment envie de me retrouver coincé ici pendant deux jours. Deuxième garage. « Repassez à 15h30, on va voir ce qu’on peut faire ». Ça, ça me convient mieux. Ça me laisse du temps pour finir mon retour à l’état d’homme civilisé. Après m’être douché, lavé, rasé, je peux aujourd’hui faire mon lavage. Oui, mon premier depuis Montréal. Une chance que j’ai amené trois tonnes de vêtements !

Bref… je prends mon temps, tourne en rond dans les rues de Golden, écrit, essaie de travailler un peu… mais je suis, en fait, super stressé. Un problème de frein, dans ma tête, c’est minimum 200$ de réparation, si j’ai de la chance. J’ai peur pour la suite de mon voyage… À 15h, je suis à l’arrêt de bus, pour attendre Virginie. 15h20, le bus arrive. C’est amusant, ces deux retrouvailles en deux jours, de deux personnes que j’ai rencontrées juste avant de partir en voyage. On ne se connaît pas beaucoup ; on a juste passé une soirée à discuter. Mais avoir un peu de compagnie en voyage, des fois, ça fait du bien. Elle découvre Pourquoi Pas ? avec curiosité ; une certaine inquiétude quand à sa petite taille. Il n’est pas petit, il est gigantesque. Il faut vivre un peu dedans pour s’en rendre compte. Je lui explique aussi pour les freins. On va au garage.

Le garagiste est sympa et agréable. Il nous dit de repasser d’ici une quarantaine de minutes, pour qu’il ait le temps de vérifier et diagnostiquer. Je lui dis que si c’est pas trop grave, pas trop cher, il peut attaquer la réparation tout de suite. On part faire un petit tour à Golden. Il y a toujours rien à voir, mais bon, ça fait du bien de marcher un peu. Ça me change les idées.

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Pourqoui Pas ? sur le bloc opératoire

On August 11, 2010, in Carnet de route, Pourquoi Pas ?, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Ce n’était pas les galiper. Une chance, parce que les galiper, c’est pas garantie.

Retour au garage. Pourquoi Pas ? est sur le bloc opératoire. La roue arrière droite n’est plus là. Le garagiste m’explique. Mon vocabulaire anglais tient le choc ! Il m’explique le problème, me montre le roulement à billes complètement explosé. « Vous alliez probablement perdre la roue bientôt ». Dans la série des préjugés, les garagistes malhonnêtes sont bien placés. Mais il a une bonne tête, le roulement, en effet, n’est pas beau à voir, et les vibrations, quand je roulais, provenait très clairement de l’arrière, très possiblement de l’arrière droite. « Ça devrait vous coûter une couple de 100$ ». Mouais… ça, je m’y attendais. « Repassez vers 18h, ça devrait être fini ». On a donc encore une paire d’heures à tuer en ville. On va à la bibliothèque, on se pose sur internet en attendant.

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Retour au garage à 18h. Pourquoi Pas ? est de retour dans le parking, c’est bon signe. Le garagiste m’explique qu’il a pu tout réparer, que tout va bien, qu’il avait la bonne pièce. Bilan : 260$. Il a même pu faire le changement d’huile ! C’est parfait. Je suis bon pour un autre 5000 kilos en principe, donc. Je me sens mieux. Comme j’explique à Virginie, c’est pas mal le moins pire que je m’attendais à payer. Je révise un peu mes préjugés sur l’honnêteté des garagistes.

 

Les petits ronds verts

On August 11, 2010, in Carnet de route, Pensées, Pourquoi Pas ?, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Concept voyage.

On m’avait suggéré à mon départ de Montréal « tu pourrais écrire le nom de tes différentes destinations dans les tits ronds verts ». L’idée m’avait beaucoup plus. Je ne l’ai pas fait tout de suite, vu que j’avais rien à écrire, mais après à un moment, j’ai commencé à marquer le nom des grandes villes, et de certains endroits qui m’ont plus. Les grands lacs, Fargo, Saint Malo, etc… je découvre, juste à côté de la portière du passager, que le garagiste a écrit son nom et le nom du garage. C’est bête, mais ça me fait super plaisir. Ça montre que non seulement il l’a réparé, mais il l’a regardé, et il a « compris » mon idée. Acte spontanée que je trouve très sympa. Je rerentre dans le garage pour le remercier. Et puis finalement, je démarre, et on quitte Golden. Je freine souvent, au début, pour le plaisir. Ça marche ! La vie est décidément bien belle ! Destination : les sources chaudes de Radium Hot Spring. Que demander de plus ?

 

La route des sources chaudes

On August 11, 2010, in Carnet de route, Photos, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Aller à un rythme relaxe, à un endroit pour se relaxer, c’est très relaxant.

On est sur le même mode avec Virginie. Pas pressés, tout notre temps. On admire, on s’extasie. Après notre 817e « c’est beau » en 17 kilomètres, on se dit que ça va vite devenir un classique. Je me suis enlevé toute contrainte de temps. Virginie n’en a pas non plus. On a donc jusqu’à 17 jours pour rejoindre Vancouver. C’est définitivement plus qu’il nous en faut. Donc on peut perdre du temps, s’arrêter si il pleut, rien faire. C’est parfait. C’est exactement de ça dont j’avais besoin. Respirer, enfin, un peu.

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Les sources chaudes

On August 11, 2010, in Carnet de route, Photos, [Rocheuses Canadiennes], by Sébastien
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Glou glou

L’entrée du parc Kootenay est magnifique. Canyon aux parois verticales, extrêmement proches l’une de l’autre. On ne restera pas dans le parc ce soir : l’idée s’est d’aller aux sources, et ressortir du parc ; poser Pourquoi Pas ? à un endroit tranquille, au milieu de nul part, et dormir. Il est 20h quand on arrive aux sources. Les montagnes tout autour, c’est magnifique. L’eau est dans les 35 degrés environ. On se pose dans l’eau… ça me fait un bien énorme. Les couchettes de Pourquoi Pas ? n’étant pas des plus confortables, je suis quand même un peu tendu. Et puis je sens aussi tout le stress accumulé depuis la veille s’en aller… J’aspirais à un petit passage dans l’eau chaude depuis un moment. On relaxe pendant une paire d’heures, sortant un tout petit peu de l’eau de temps en temps, quand il commence à faire vraiment trop chaud. Ou simplement pour se réhydrater un peu. Je me sens décidément beaucoup mieux après ça. En fait, je dormirais bien une paire d’heures dans l’eau, histoire de vraiment me reposer. Mais bon…

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