J’ai repéré depuis un moment maintenant un endroit où je peux capter un réseau sans fil qui marche pas trop mal. Je m’y dirige, pour récupérer les dernières nouvelles. En principe, je suis sensé avoir un contrat à faire pour mercredi… à nouveau pas de nouvelles, ça commence à me peser. Et puis un mail de Jane, datant d’hier ; Laura est finalement arrivée à San Francisco, elle y reste jusqu’à mardi matin. C’est demain ça… je regarde l’heure. Il est 16h. J’ai 5h de route à faire. J’ai bien envie de revoir Laura, mais en même temps, je n’en ai pas fini avec Yosemite… j’hésite un long moment, avant de me décider à rester. J’irais la voir à Chicago, à la place, espérant qu’elle me pardonnera.

Et puis j’essaie d’uploader toutes mes dernières modifications sur mon blog… pour découvrir que le logiciel est planté pour de bons. Il est gelé, et refuse de faire quoi que ce soit. Je commence à avoir peur d’avoir perdu tout les textes que j’ai écris ces derniers temps… pas mal de carnets de voyages sur ce coup là… le coup de blues tombe d’un coup. J’ai quelques nouvelles d’amis de Montréal, pas nécessairement très bonnes. Décidément, ça va pas bien mon histoire. Je passe un moment à discuter avec une amie ; je lui explique comment je me sens, lui dit que j’ai un peu le blues, mais que je me connais : ça devrait aller mieux demain. Si ça ne va pas mieux, j’emploierais la manière forte : fromage + chocolat + restaurant. D’après mon guide, si on doit manger à un seul restaurant dans la Sierra Nevada, c’est à la petite cantine de la station service Mobile. Surprenant, non ? D’autant plus que c’est là, sans le savoir, qu’on s’est arrêté avec Fannie en juin, et que l’on a hérité d’une pizza huile fromage et peperonni. Délicieuse, au demeurant, mais bien grasse. Je suis un peu déprimé, me semble que j’ai le droit de me payer un petit plaisir demain !

Je passe la fin de la journée sur internet, à essayer de trouver une solution à mon problème de logiciel, à essayer de trouver où je serais pour ma fête, à imaginer un itinéraire pour la suite de mon voyage… et puis finalement, je déconnecte, et vais garer le van un peu plus loin, à un endroit où je pense avoir le droit de passer la nuit. Enfin j’imagine, on verra ça demain.

Pour me remonter le moral, je m’attaque à l’emmenthal. Son sort est réglé rapidement ; il n’en restait pas grand chose de toutes façons. Encore un petit creux. Je jette un oeil à mes réserves. L’expérimentation « beurre de cacahouètes + cacao en poudre » n’est pas à ajouter dans les anales de la gastronomie. Mais au moins, j’ai ma dose de sucre et de chocolat.

Je regarde un truc sur mon ordinateur. Il y a une lointaine époque, je savais tout faire avec cet outil. Il reste encore pas mal de souvenirs. Bonne nouvelle : je retrouve tout les textes que j’avais écris ces derniers temps. Je perds, à priori, les photos ajoutées, mais pas les originaux, donc je pourrais refaire tout ça quand il faudra. Bon, bin le moment de blues-déprime se termine plus tôt que prévu. J’ai un peu mal au ventre, mais ça me paraît assez normal ! La tortilla au beurre de cacahouètes et cacao était sans doute de trop. Enfin… il est sans doute temps de dormir de toutes façons ! Demain, j’étais supposé resté à Lee Vining, pour faire le contrat qui n’est pas encore arrivé. S’il n’est toujours pas là demain, je retourne dans la montagne. J’ai ma liste de randonnées à faire !