À la base, Mowgly ne voulait pas aller à San Francisco. Il envisageait plutôt de s’arrêter dans une petite ville en chemin. Mais en même temps, ça le tentait, et j’ai finalement réussi à le convaincre. Je ne resterais pas très longtemps en ville, de toutes façons, donc je pourrais le faire ressortir en repartant. C’est vrai que quitter les grandes agglomérations, c’est souvent un cauchemar en stop.

Ça me fait quand même bien plaisir que Mowgly vienne. Je m’entends bien avec lui, et sa compagnie est agréable. Et puis ça me fera un ami en plus pour fêter mon anniversaire.

Depuis Redding, la route a vraiment perdu tout intérêt. Elle en reprend un tout petit peu au moment du couché de soleil, mais sinon, il n’y a très clairement pas grand chose à voir.

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Et puis nous revoilà dans la civilisation. Le bruit partout, les lumières, les voitures qui roulent dans tout les sens, n’importe comment. Je suis pris d’un sentiment étrange. J’ai toujours eut une vision positive de l’avenir ; j’ai toujours été persuadé que l’humanité allait réussir à prendre un virage radical à la dernière minute, avant que ça ne soit trop tard. Pourtant, au moment où Mowgly sort « Welcome in Babylone », j’ai soudain l’impression que finalement le virage n’aura pas lieu, et que Babylone tombera. Que le virage que je pensais pouvoir se faire en douceur nécessitera finalement quelque chose de plus intense… on verra bien ; l’avenir m’intrigue énormément. Et puis je réalise aussi que dans « Burn Baby Burn », l’un des slogans de Burning Man, Baby fait tout autant référence à Man qu’à Babylone. Je continue à découvrir cette univers parallèle, étrange, qui semble attendre tranquillement l’apocalypse pour pouvoir enfin vivre à fond.