Il y a une tradition que j’ai établi de moi même, sans que personne ne sache, et sans que personne ne fait attention. Chaque année, à ma fête, c’est moi qui organise tout, c’est moi qui invite tout le monde, et c’est moi qui m’occupe du repas. Je me suis rendu compte, il y a quelques temps, que c’était l’une des façons que j’avais de montrer à mes amis que je les aime. Je consacre le jour de l’année où je devrais -en théorie- recevoir des cadeaux pour donner. J’ai pris l’habitude avec le temps, et j’aime ça. Mes anniversaires se suivent et se ressemblent. Petite soirée entre amis, un bon repas, de belles discussions… l’année dernière a été un peu différente. Il faut bien des exceptions de temps en temps. Cette année aussi sera un peu exceptionnelle, vu qu’une partie de mes amis sont loin. Mais j’ai quand même Jane, Rameen et Mowgly sous la main, et pour moi, c’est plus qu’assez. Pour ma fête, Mowgly m’a offert une boîte de six bières. Je suis parfaitement conscient de ce que ça représente pour lui. C’est le seul cadeau que j’ai reçu hier, mais il me l’a donné avec un tel plaisir, et un sourire si magnifique que ça représente énormément pour moi. Sur les six bières, il y en a une que j’ai mis de côté. Elle rentrera à Montréal avec moi, et elle sera bue pour une occasion très spéciale (qui reste à déterminer). Bref… le fait de n’avoir que trois amis sous la main ne devait pas m’empêcher de perpétuer la tradition. Je les ai donc prévenu de réserver leur lundi soir. J’ai aussi dit à Jane que, si elle voulait inviter quelques amis, j’étais optimal pour 6 à 8 couverts. L’invitation a été lancée.

Évidemment, le souper c’était pour le soir. La journée, je l’ai passée bien tranquille. Une bonne partie a été consacrée à la sélection et la préparation des photos de la décompression. Je suis, il faut le reconnaître, très fier du résultat. En fait, je ne fais que très très rarement de post traitement, et c’est une erreur. Ça rajoute énormément, et ça fait une très grosse différence. En fait, c’est ce qui permet de passer de l’état « belle photo » à « tiens, si je l’imprimais en format géant pour l’exposer ». Oui, j’ai toujours mon idée d’exposition photo dans un coin de ma tête. Brasier 2, le retour du fils de la vengeance, devrait voir le jour très rapidement après mon retour à Montréal, et se cherchera alors une belle petite maison bien confortable (avis à mes lecteurs de partout : je suis tout à fait ouvert à la possibilité d’exposer Outre Atlantique ; faut juste me trouver un endroit !). Il était aussi plus que temps pour moi de prendre une douche, surtout si l’on considère le shampoing à la poussière de la veille. Ajouter à ça un réveil tardif, une envie d’être bien tranquille relaxe et de ne pas se presser, et il est déjà 17h quand je pars faire les courses.

En général, pour ce genre de souper, je ne prévoie rien à l’avance. J’attends de trouver l’inspiration en magasin. D’autant plus que je ne connais pas le magasin, et que par conséquent, je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais y trouver. Inutile, donc, d’essayer d’imaginer une recette trois jours à l’avance si je ne trouve pas l’ingrédient principal le jour même. Comme chaque fois, donc, je préfère l’option « improvisation ». Évidemment, comme à Chicago, j’ai ma liste de recettes classiques dans un coin de la tête. C’est un peu le filet qui me permet de m’amuser comme un fou sans trop d’inquiétude. Et puis comme l’improvisation est toujours plus amusante avec contrainte, on m’a rajouté l’option « repas végétarien ». Et j’avoue que pour moi qui adore cuisiner du canard et du filet mignon, c’est une contrainte assez intense. Mais aussi un défi que je voulais relever depuis bien longtemps maintenant. Je me sentais prêt pour un repas végétarien de luxe, sans vraiment avoir eut l’occasion de m’essayer pour de vrai. Mais bon, déjà une chose qui aide, c’est que végétarien, ça enlève la viande, mais pas le poisson. C’est toujours ça. Parce que franchement, dans les grands classiques dont j’ai du mal à me passer, c’est les crevettes au sirop d’érables flambées. Rapides, efficaces, j’ai toujours eut un 100% de réussite avec cette recette.

Et puis à force de déambuler dans les allées, de regarder à droite à gauche, de chercher l’inspiration, je reviens donc à mes classiques, avec mini expérimentations parallèles. Deux petites heures de préparation, et je suis presque à temps pour un repas 5 services. Nous serons six. Un couple d’amis de Jane se joint à nous.

_MG_9839.jpg _MG_9842.jpg _MG_9843.jpg _MG_9844.jpg

Crevettes au sirop d’érable flambées
Carottes râpées, emmenthal et crabe en flocon (l’expérience, ici, est au niveau de la sauce : j’ai trouvé de l’huile parfumée au sésame, et deux trois autres ingrédients des plus intéressants pour un excellent résultat)
Pommes de terre sautées (là, je cherchais une idée originale pour ajouter aux pommes de terre, mais finalement, je suis resté dans la simplicité)
Rouleau aubergines fêta (un autre classique, sauf que j’ai rajouté une trempette arachide-yaourt-miso ; mélange aléatoire et improvisée à la dernière minute, pour un résultat particulièrement intéressant à réétudier plus longuement)
Galettes de quinoa et gruyère (avec un nappage yaourt + fromage à la crème et épices ; là encore, une improvisation de dernière minute assez intéressante)
Tout ça pour terminer avec un grand classique : bananes flambées.

Bref… pas du très révolutionnaire, mais en même temps, bien content de mes petites expérimentations parallèles. Les galettes de Quinoa, c’est juste la deuxième fois, mais je commence à bien maîtriser ; j’avoue que rajouter un nappage est une bonne idée, car le goût reste dans l’ensemble plutôt neutre. Même chose pour les rouleaux aubergines/fêta que je maîtrise assez bien maintenant. En fait, l’idée initiale (avant que l’on me rajoute la contrainte « végétarien » c’était de faire des rouleaux « porcs et mangues » ou un truc du genre. Il y a quelque chose à creuser dans cette direction.

Petite soirée sympa et agréable, au final. Ça fait du bien de cuisiner ; ça me manque, je dois bien le reconnaître. Et puis chose assez exceptionnel quand même : manger mon souper de fête dehors en t-shirt le 11 octobre, ça n’est pas vraiment dans mes habitudes ! Oui, c’est de nouveau l’été dans le coin.

J’ai eut le droit à beaucoup de remerciements, et ça m’a fait beaucoup de bien. Une fois de plus, Mowgly a visé juste en disant qu’il aimait d’autant plus sachant que j’avais cuisiné avec mon coeur. C’est agréable de partager avec des gens qui sont conscients de ce genre de détails. Qui non seulement le ressentent, mais qui en plus le confirme. Jane avait aussi profité de l’occasion pour acheter quelques bières. Encore quelques dégustations des plus intéressantes donc.

La soirée ne s’éternisera pas. Tout le monde est un peu fatigué. Mais ça fait du bien. Je reste debout pendant que tout le monde part se coucher. Deux trois petites choses à vérifier sur internet, notamment mon planning des jours à venir. J’ai un timing qui semble juste parfait pour m’emmener exactement là où il faut quand il le faut. J’ai appris qu’il y avait un autre événement de décompression à Portland, le 23 octobre. Ça devrait être juste dans mes dates d’après mes estimations. Et juste parfait pour être aux Hots Springs avec le “Fat Kid Kitchen” bus pour Halloween. Il semblerait même que Jane soit intéressée à l’idée de nous rejoindre là bas. La vie est belle quand on a trente ans et un jour !