Bon, ça aussi c’était sans doute prévisible. Mais une horde d’enfants matinaux qui n’ont pas vu leur grande soeur depuis une année, c’est encore plus matinal, et encore plus enthousiaste le lendemain matin. Encore bien fatigué, je prendrais l’option lâcheté, et continuerais à dormir aussi longtemps que possible pendant que Danielle va s’occuper de tout le monde.

Danielle vient me réveiller quelques temps plus tard, quand le petit déjeuner est prêt. Pancakes + sirop d’érable + oeufs brouillés. On est toujours aussi gâtés ces derniers jours, et on aime vraiment ça ! On est à quatre heures de route de Chicago, et l’idée s’est d’arriver là bas vers 17h, pour que Danielle puisse passer le plus de temps possible avec sa famille.

La mère de Danielle m’a offert d’excellents chocolats pour me remercier de l’avoir amené avec elle. J’ai bien évidemment réussi, la veille, à faire quelques photos de la famille.

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J’en imprimerais et encadrerais une, qui finira sur la cheminée quelques minutes après. Je ne dis rien au moment de donner le cadre à la mère de Danielle. Je sais très bien qu’il n’y a rien à dire. Elle me dit juste merci, et me sert fort dans ses bras. Elles n’ont plus n’a rien à ajouter. Elle comprend parfaitement, et je comprends parfaitement. Et une fois de plus, je me demande si je serais capable de revoyager sans imprimante. Je n’aurais jamais pensé que ce soit aussi utile à avoir !

Les au revoir prennent un certain temps, mais je ne suis définitivement pas pressé. Voir tout ces gens heureux ces derniers temps, et savoir que j’en suis en parti responsable, je dois bien reconnaître que ça fait un bien fou. Il n’y a rien de plus plaisant que donner, et j’en ai eut confirmation de façon magnifique ces derniers jours.

Puisque Danielle ne peut pas venir à Montréal, elle prendra le bus depuis Chicago jusqu’à Portland. C’est une cinquantaine d’heures. Sa mère lui paie le billet. La différence avec un billet de train n’est pas si énorme que ça, alors de mon côté, je paie la différence. Je suis jaloux ; elle va faire Chicago Portland en train, comme j’avais prévu de le faire. Comme je prévoie toujours de le faire un jour. Ça sera par procuration pour le moment, en attendant le jour où…

Et puis finalement, on remonte en voiture, pour de nouvelles aventures. Quatre heures de route, toujours aussi inintéressantes à faire, mais qui passent quand même assez vite.

La banlieue est de plus en plus dense, tout comme le trafic. On passe d’une deux voies, à une trois, puis quatre, puis cinq. Puis six. Je n’aime très clairement pas conduire dans ce contexte. En fait, ça ne serait pas un problème si tout le monde ne passait pas son temps à faire n’importe quoi…

Laura, que j’ai rencontré à Burning Man, va nous héberger pour les deux jours que nous passerons ici. Je trouve amusant qu’elle habite à quelques coins de rue à peine des irlandais qui m’avait hébergé au tout début. Au moins, cette fois je connais le quartier ; et je me rappelle que l’université a la deuxième plus grosse police privée au monde. C’est toujours ça. Mais ça ne me rassure toujours pas. Je me sens quand même pas mal mieux que la première fois.

Revoir Laura me fait vraiment super plaisir. Toujours aussi enthousiaste, sympathique et souriante. Tout les autres « burners » sont revenus à leur vraie vie. Moi, pas vraiment. Mais comme je m’y attendais, ils n’ont pas changé. Ils sont, à Chicago, comme ils étaient à Black Rock City. On passe un moment chez Laura à discuter, avec sa blonde et ses collocs, avant de rejoindre rejoindre Korigan et Lauren. Deux autres Burner, avec qui ont mange… oui ! Une deep dish pizza ! J’ai dit à Laura que je n’avais toujours pas essayé. C’est désormais chose faite. Me voilà un homme comblé, heureux, et un peu déçu quand même. La sauce tomate n’était pas excellente. Mais je garde le principe, et je réadapterais ça en version locale.

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Et merci à la serveuse qui a tenu la pause avec le fromage qui fait des fils pendant un bon moment !

On continuera la soirée par une petite promenade sur le bord de l’eau. J’ai à nouveau ce feeling de bord de mer, beaucoup plus que de bord de lac. Au loin, là bas, le centre ville nous fait des coucous. On ira sûrement lui dire bonjour à un moment demain. Après tout, c’est la première fois que Danielle vient à Chicago. On s’arrêtera également là où vivent Korigan, Lauren, Ryan et douze autres personnes. Une gigantesque maison labyrinthique, transformée en coop d’habitation. Une cuisine gigantesque, où quelqu’un brasse de la bière pendant que deux autres jouent du banjo. Moi je trouve un piano, et j’en profite un peu. L’ambiance est des plus sympathique et bon enfant.

On rejoindra Joséphine, toujours de Burning Man, avec qui on ira boire une bière dans un bar un peu étrange. Je réalise que j’ai perdu l’habitude de ce genre d’endroit. Je ne suis pas sorti depuis un moment quand même ! Toujours aussi bruyant, toujours aussi difficile pour moi d’assurer une conversation dans ce contexte, en n’entendant plus que le tiers de ce que les autres me disent. Occasion quand même de boire encore une autre excellente bière !

Je m’endors légèrement sur ma chaise. La fatigue cumulée continue à s’accumuler. Je suis dans la dernière ligne droite, et ça ira mieux bientôt. On reprend la route en direction de chez Laura, ou un canapé des plus invitants nous attend.

Je suis heureux de revoir tout le monde ; heureux d’être de retour à Chicago. J’ai, depuis Portland, le sentiment que mon voyage est terminé, que je suis prêt à rentrer. Il y a eut les derniers soubresauts dans le sud de l’Utah ; les visites à la famille de Danielle, et aussi l’arche, et la ville de Saint Louis. La piste de l’Oregon commence ici, fini à Portland. On a juste fait le chemin inverse. Ajouter à ça une boucle qui se referme en arrivant à Chicago, le plaisir de revoir des amis rencontrés à Burning Man pendant le voyage. Tout cela permet de faire une très belle fin, bien construite, bien planifiée. Les tiroirs se ferment les uns après les autres. Il ne me restera plus qu’à dire au revoir à Danielle, et parcourir un dernier 1350 kilomètres jusqu’à Montréal.

Mais avant ça, une bonne nuit de sommeil ne fera pas de mal. J’ai promis des crêpes (évidemment !) pour le petit déjeuner demain.