Louise arrive finalement. Ça fait une bonne demi heure que je l’attendais. On fait quelques photos ensemble, puis j’attaque la descente. Un brin trop rapidement, parce que j’ai vraiment froid. Le problème de la descente en ramasse, c’est que de temps en temps les pierres commencent à glisser en dessus de nous également. Tant qu’elles ne glissent qu’en dessous, ce n’est pas trop un problème. Quand le mouvement commence à partir d’en dessus, c’est qu’il prend de l’ampleur, et qu’il pourrait décider de continuer sans demander notre avis. La perspective de créer un éboulis, surtout en sachant que d’autres gens montent encore, ne me réjouie pas trop. J’arrive finalement à me calmer, et à me raisonner. Le froid n’est pas si grave que ça après tout !

À partir du moment où je reprends le contrôle, tout se passe super bien. En fait, j’ai même un plaisir complètement fou à descendre aussi rapidement. Un peu gêné la veille, aujourd’hui je me laisse aller. Je repense à Liz qui rigolait en disant que c’était la partie la plus fun qui commençait. Je partage son opinion. En fait, j’en redemande même quand j’arrive sur le dos du dragon. Mais ici, pas question de faire de la ramasse. Je ralentis un peu, admire à nouveau le paysage. Le vent est tombé, la température a remonté, la vie est belle !

Dragon’s Back traversé pour la deuxième fois, je me retrouve à nouveau à faire un peu de ramasse. Je découvre, en m’arrêtant au même endroit qu’à l’aller pour attendre Louise, que j’ai descendu en 45 minutes ce que j’ai mis plus de 3h à monter. Sauf que là, il n’y a plus de cailloux, juste une pente raide que j’anticipe comme étant désagréable.

Je découvre avec joie que je me suis trompé. Cette autre partie se descend aussi confortablement que je l’ai montée. Louise m’a rattrapé, et commente ma façon de descendre. Faut dire que je me sens tellement bien, que je suis tellement heureux, que j’ai l’impression de danser avec la pente : je découvre le plaisir de descendre en marche arrière, pour se reposer les muscles. J’alterne marche d’un côté, de l’autre, à reculons, en avant, petite course, danse avec les arbres. Je me sens parfaitement dans mon élément, et à ma grande surprise, la descente est tout sauf fatigante.

J’arriverais au Pourquoi Pas ? dans un état qui me surprend moi même. Avoir plein d’énergie après une randonnée de 8h et un dénivelé de 900 mètres, ça n’est pas vraiment dans mes habitudes !