Bruce arrivera une demi heure plus tard environ. Je fais quelques photos de lui à son insu. On reprend la discussion là où on l’avait laissé. Le manque d’oxygène ? J’estime avoir commencé à le sentir aux environs des 3700 environs. J’ai retrouvé le souffle court et la tête qui tourne un peu sur la fin de l’ascension, mais dans l’ensemble, ça s’est fait sans problème. J’ai atteint le sommet en 2h30… Bruce me demande de faire quelques photos de lui, ce que je fais sans la moindre hésitation. Il me rend la pareil. Je trouve sa compagnie agréable. Discret, il déborde pourtant de choses intéressantes à raconter. Il me nomme un peu tout les pics, me donnent un ou deux autres conseils de balades (venant ainsi me confirmer mes choix piochés dans mon guide) et me fait remarquer une particularité géologique que je n’avais pas vu, alors qu’elle saute aux yeux : à l’ouest du col, tout est gris, alors qu’à l’est, tout est rose. Impressionnant ! J’avais remarqué par moi même, par contre, que je suis sur un tas d’éboulis, alors que dans l’ensemble, la plus part des sommets de Yosemite sont des dômes de granites. Il a une carte du parc, que l’on utilise pour essayer de placer Half Dome et Cloud Rest. À priori, on ne les voit pas d’ici, mais au moins, on a une bonne idée de où ils sont. Il me demande aussi de prendre une photo avec son cellulaire, pour qu’il puisse l’envoyer à sa femme le soir même. Au moment de sortir son téléphone, il découvre qu’il arrive à capter un réseau. Je prends la photo, comme convenu, et puis je craque. Je demande si je peux passer un téléphone très rapide. À quelques milliers de kilomètres de là, je me demande si Brigitte a compris tout ce que je racontais. Enfin… la communication coupe après une vingtaine de secondes. J’ai quand même trouvé ça bien amusant.

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