J’ai toujours le même problème quand viens le moment de bloguer certains événements, vu que je suis conscient que j’ai quand même quelques lecteurs, et j’ai toujours peur qu’ils s’inquiètent pour moi. Et puis finalement, j’ai pris l’option d’absolument tout raconter. Comme ça, je suis sûr que personne n’imagine des choses pires. Même si des fois…

Tout ça pour dire que je dormais on ne peut plus tranquillement et confortablement à l’arrière du Pourquoi Pas ? quand j’ai été réveillé par un bruit. Le genre de bruit qui fait que je commence à être plus attentif à ce qui m’entoure, juste au cas où. Le bruit persistant, j’ai jeté un regard par la vitre arrière. Oui, il y a bien là une voiture en train de manoeuvrer. Est-ce un ranger venu me dire que je n’ai pas le droit d’être là ? Je continue de regarder, voir ce qu’il se passe. Si quelqu’un sort de la voiture pour venir par ici, j’aurais le temps de préparer des explications, des arguments, et tout le nécessaire. Le premier choc m’a surpris, mais je n’ai pas compris ce dont il s’agissait. En fait, j’ai eut l’impression que la porte arrière du van s’ouvrait. Du coup, j’ai poussé dessus pour vérifier, mais non, elle était bien fermée. Au deuxième choc, le pare brise arrière a volé en éclat. Mon réflexe a été très simple : sauter derrière le siège arrière, roulé en petite boule, persuadé que je me faisais tirer dessus. En même temps, c’est pas mal ce qui était en train d’arriver après tout… j’ai entendu la voiture partir.

Je me suis levé, j’ai ouvert tout les rideaux, j’ai mis le contact, et je suis parti. Non, pas du tout pour essayer de rattraper la voiture. Simplement que quand on se fait tirer dessus à 4h45 du matin, on n’a pas nécessairement envie de rester là où l’on était. Je savais que Happy Camp se trouvait à 22 miles. J’y suis donc allé, espérant trouvé un commissariat de police. Petite ville, sombre et obscure au milieu de la nuit, sans âme qui vive. Ça ne donne pas envie de s’arrêter. J’ai repris la route, sans m’arrêter, attendant que le jour se lève.

La noirceur a fini par partir. Moi, de mon côté, j’ai repris mes esprits petit à petit, cherchant quand même à essayer de comprendre ce qui m’est arrivé, sans succès.

_MG_9177.jpg

L’une des pensées étranges qui m’a accompagné pendant que je roulais, c’était « il fait nuit, je suis en train de rater le paysage qui semble être magnifique, c’est dommage quand même ». Mais l’argument de prendre des photos n’a pas été suffisant, même si, une fois le soleil revenu, je me suis trouvé plus relaxe, et capable de m’arrêter un peu.

_MG_9181.jpg _MG_9182.jpg _MG_9187.jpg _MG_9188.jpg

Et puis finalement, j’arrive à Yreka, la grande ville du coin. Je trouve une connexion internet, je trouve un post de police. Évidemment fermé, un samedi matin à 8h. Je tourne un peu en ville, m’arrête pour me renseigner pour faire remplacer la vitre arrière, mais toutes les places sont fermées pour la fin de semaine. Et puis finalement, une voiture de police passe sur la route et s’arrête. Je commence à expliquer la situation, un shérif s’en vient, je réexplique, je fais une « déposition » (il note les informations dans un petit carnet de papier). Ils sont six policiers à tourner en rond autour du van, regardant dedans, dehors, observant, posant plein de questions. Il n’y a aucun impact à l’intérieur. Pas de balle. Pas de projectile. Ce qui, à posteriori, est quand même pas mal rassurant : dans ma tête, ça passe de « des psychopathes essaient de me tuer au milieu de la nuit » à « des jeunes cons à moitié saouls ont décidé de s’amuser avec des pistolets à billes de plastiques ». En y repensant aussi, une vraie balle aurait éclaté le pare brise dès la première fois. Mais bon. Ça n’en reste pas moins une expérience très désagréable, que j’aimerais bien éviter de reproduire.

L’adrénaline retombe. Ça fait un moment que j’ai faim, et que je rêve d’un petit déjeuner dans un petit restaurant familial. Me semble que c’est mérité ! Alors je m’arrête chez « Chez Grand Maman ». Loin d’être exceptionnel, mais ça fini de me libérer de mes dernières tensions. Ouf !